Je suis la première surprise, car je sors totalement de ma zone de confort avec cette saga, mais je me régale de cette histoire légèrement fantastique se déroulant dans l'Amérique profonde des années 30, un peu comme quand je me délectais des sagas de l'été à la télé étant petite. J'ai la même addiction pour elle !
Que n'ai-je poursuivi plus tôt la lecture de cette saga ? J'avais trouvé le premier tome un peu tiède, cela ne fait que se réchauffer depuis et ce tome est une petite apothéose en soit. du fantastique, de l'action, des histoires de famille, du drame, c'était parfait ! J'ai aimé de bout en bout les aventures de la famille Caskey et de la rivalité entre Elinor et Mary-Love qui entraînent toute leur famille derrière elles.
Dans ce tome, on est vraiment en plein dans leurs tensions communes. Après un bref détour par la situation de Queenie et son affreux époux Carl, qui permet de dénoncer à nouveau les violences conjugales et l'inaction de la police avant que le pire n'arrive, on se concentre à nouveau sur ce qui oppose les deux femmes : le rôle de chef de famille, les affaires de la scierie et leurs enfants. Passionnant et étrange. Étrange car le fantastique se retrouve de plus en plus mêlé à l'histoire dans ce tome sobrement intitulé "Maison" et qui porte si bien son nom car tout est parti de là. L'auteur tisse à merveille sa toile avec l'étrange placard de cette demeure d'un côté, les terribles maladies qui y frappent certains de ses habitants, et la rétrocession des droits que Mary-Love tarde à faire. C'est la maison de tous les drames et toutes les convoitises.
Michael McDoweel nous passionne ainsi, dans ce cadre lointain d'Amérique des années 30 où le crack boursier a lieu, pour les histoires de famille de nos héros. Cela va des relations des adultes avec les filles Caskey. Cela passe par les désirs de rester à flots et de faire fructifier les biens de la famille en ces temps compliqués. Il y a également les tensions entre les antagonistes de l'histoire et le mystérieux fleuve Perdido aux vertus surprenantes. Tout cela tisse une toile entêtante dans ce huis clos loin de tout où les échos extérieurs semblent peiner à se faire un chemin. Ce sont leurs histoires, leur quotidien, qui prévalent et ça se comprend pour l'époque, mais le relent étrange introduit par Elinor perturbe tout, insidieusement, sans que les habitants s'en rendent compte.
J'ai en tout cas adoré la plume de
Michael McDowell sur ce tome. En dehors de ce fantastique qu'il parvient à glisser discrètement l'air de rien, quand on ne s'y attend pas, dans les interstices de l'histoire. Il faut preuve également d'un talent certain lors de l'écriture des scènes d'action, que ce soit lors des violences de Carl ou lors des réponses d'Elinor. C'est assez glaçant à lire et très cinématographique. On se croirait dans un Westeria Lane (Desperate Housewives) fantastique ! Mais il est tout autant doué pour la douceur, quand il décrit les relations entre Elinor et sa famille lorsqu'il s'agit de la soigner longuement ou juste quand il décrit et raconte cette dernière à la vie si différente de sa soeur aîné. Il m'a beaucoup touchée.
Série surprenante, lecture addictive, Blackwater est en passe de devenir ma saga des prochains mois, comme l'avait prévu son éditeur à sa sortie, ce que j'aurais dû écouter. Avec ce tome, le fantastique commence à pénétrer par l'ensemble des pores de l'histoire et c'est aussi fascinant qu'inquiétant et entêtant. Les Caskey n'ont pas fini de nous surprendre je le crois et je repartirai volontiers découvrir le sort que leur réserve ces prochaines années.
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