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3,97

sur 1041 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman habile et ambitieux nous présente la destinée, de 1935 à la 2de guerre mondiale, de trois protagonistes qui évoluent au sein d'une famille de la grande bourgeoisie anglaise. Cecilia, la soeur aînée, découvre son amour pour le compagnon de ses jeunes années, Robbie, fils de domestique et brillant diplômé de Cambridge, tandis que Briony, sa jeune soeur de 13 ans, romancière née, découvre les magies et pouvoirs de la création littéraire malgré l'immaturité de son âge. Naïveté et goût du romanesque vont l'entraîner à provoquer un drame et à séparer les amants. Les deux autres parties du roman nous montreront l'évolution des protagonistes au cours de la guerre et les efforts de Briony pour racheter sa faute.
La première partie est riche, subtile et séduisante, en particulier dans la réflexion sur la naissance d'une vocation d'écrivain, sur le rapport entre réalité et fiction littéraire, à travers des personnages aux psychologies finement analysées, et des descriptions évocatrices. Les deux autres parties, plus appliquées, dans la volonté de suivre les personnages à travers les aléas de la guerre, sont moins convaincantes, même si l'habileté du « roman dans le roman » donne à la conclusion la dimension de l'incertitude.
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Lorsque j'ai évoqué auprès de lecteurs anglophiles mon désir de découvrir la prose de Ian McEwan, tous m'ont conseillé "Expiation" avec tant de conviction que je n'ai pas hésité même si "Sur la plage de Chesil" me lançait de son côté des oeillades énamourés auxquelles je finirai bien par succomber un jour.
C'est là le moment d'écrire qu'il faut toujours se fier aux conseils que l'on vous donne puisque je n'ai déjoué aucun pronostic et adoré "Expiation", faisant ainsi la joie des "Je te l'avais bien dit" qui pour une fois n'eurent rien d'agaçant.

L'été 1935 est caniculaire en Angleterre, l'atmosphère est saturée, le jardin étouffant et les vastes pièces du manoir familial ne rafraîchissent rien ni personne.
Briony, la benjamine de la famille, a treize ans et se destine à une brillante carrière d'écrivain. Pour prouver aux siens qui ne la prennent que pour une gamine capricieuse et fantaisiste et impressionner son grand frère dont le retour est imminent, elle a écrit une pièce, un drame que ses cousins et elle-même donneront après le dîner.
En coulisses, c'est un tout autre drame qui se noue dans cette famille bourgeoise dont chaque personnage est écrit et décrit avec un sens aigu du détail, de la psychologie. Ian McEwen, maître de la mise en scène et de la narration, semble se délecter du décor qu'il plante pour nous, du rythme et de la construction limpide du roman qu'il impose à ses personnages autant qu'à ses lecteurs, de ses personnages encore et toujours dont il brosse les portraits avec acuité et beaucoup, beaucoup d'ambiguïté. Peu à peu, l'étau semble se resserrer sur cette narration vertigineuse dont on sent et pressent la tension, dont on espère l'éclatement, dont on devine la violence et l'inéluctable... "Expiation" est, du moins dans sa première partie, précis, mécanique, calculé... Les personnages, pas plus que les lecteurs n'en sortiront indemnes...
C'est par Briony que l'orage va éclater. Les répétitions de sa pièce ne sont qu'un naufrage pitoyable, sa cousine au faux airs de jolie martyre l'insupporte... Alors elle fuit, loin des autres, de la maison, de la famille. C'est là, retranchée dans sa cachette, qu'elle surprend une scène bien inconvenante entre sa grande soeur et Robbie, le fils de la domestique, qu'elle déchiffre à travers le prisme de son âge et de ses émotions... C'est que Briony est un peu comme Anne des Pignons Verts: chaque événement, chaque action sont promptes à nourrir et enflammer son imagination, à devenir fiction, pâte à modeler, histoire à inventer et à malaxer en fonction de ce qui la meut, de l'instant... Une lettre et quelques heures plus tard, la voilà qui surprend à nouveau Cecilia et Robbie. Ils sont dans la bibliothèque et l'érotisme de la scène est indubitable. Pour Briony, c'est aussi troublant, choquant que grisant, la fillette soudain se sent appartenir au monde des grands, des adultes. Pour autant, elle n'a que treize ans, trop d'imagination et habille l'évènement d'une dimension dramatique. Son jugement altéré la persuadant d'avoir été le témoin privilégié d'un acte scandaleux et enivrée de son importance puisqu'enfin on l'écoute, elle contribuera à condamner un innocent...
Des années plus tard, elle se rendra compte et quand la culpabilité l'empêchera de dormir, la rongera jusqu'à la douleur, elle tentera encore d'expier sa faute. Expier pour trouver la paix, pour réparer ce qui a été brisé: une famille, une histoire d'amour qui aurait pu être si belle, la confiance et le reste.

Avec ce roman à la construction virtuose où le réel et la fiction s'entrechoquent et dont la chute se révèle aussi vertigineuse que spectaculaire, Ian McEwan, non content de nous offrir un roman passionnant, se livre aussi à une réflexion confondante sur le statut de l'écrivain, artiste libre, artiste démiurge capable seul d'infléchir le réel grâce à son art et sur le pouvoir de la création, déclarant au passage son fol amour à la fiction.
Roman prodige.
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Encore un très beau roman de Ian Mc Ewan. L'histoire nous entraine de l'Angleterre de 1935 à la Débâcle de 1940 vers les plages de la mer du Nord et les hôpitaux londoniens avec deux personnages principaux : la jeune Briony à l'imagination débridée et celui qui va faire les frais de cette imagination...
Roman sur le mensonge, la culpabilité mais aussi le pouvoir de l'écriture et l'imagination de l'écrivain.
La première partie au rythme lent comme les journées qui s'écoulent dans cette famille aristocratique anglaise, les deuxième et troisième parties plus nerveuses qui dressent un émouvant tableau des ravages de la guerre en 1940, et un épilogue malin qui redonne à l'écrivain toutes ses prérogatives !
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Un roman brillamment exécuté. Je ne suis généralement pas un grand fan des romans de guerre mais ici la qualité de l'écriture sort vraiment du lot. McEwan construit son récit fait d'enchevêtrements et de narrations discontinues. C'est une lecture exigeante et on peut avoir tendance à se perdre dans des détails pas forcément pertinents pour la progression de l'histoire principale. Il y a des moments épiques, touchants, déchirants, les sentiments s'entremêlent aussi...notamment celui de la culpabilité chez la jeune Briony, une ado exceptionnelle, aux idées bien tranchées et à l'imaginaire trop débordant qui la pousse à commettre une erreur ignoble... Une belle réussite pour se replonger dans l'ambiance de la seconde guerre mondiale racontée du point de vue britannique.
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Première partie :
Été 1935. Briony à treize ans, adolescente à l'imagination fertile, elle interprète, à tort, plusieurs événements lors d'une chaude journée d'été dans la propriété de la famille Tallis.
Son erreur de jugement est le début logique de drames qui vo't marquer à jamais le monde qui l'entoure.

Deuxième partie:
1940. La guerre est aux portes de l'Angleterre, les soldats anglais attendent à Bray-Dunes en France de retourner dans leur pays.
Tout comme ça soeur quelques années plus tôt m, Briony s'est engagée comme infirmière pour aider à l'effort de guerre.
Se battant contre ses démons, elle va vouloir rattraper le mal qu'elle a fait.

Troisième partie:
1999. Briony va fêter ses 77ans avec ses proches dans son ancienne demeure devenue un hôtel.
Elle vient de terminer son dernier roman, mais ne le publiera qu'à titre posthume.

Expiation, un roman sur la culpabilité, le mensonge et les conséquences qui en découlent.

Partagé en trois parties, cette petite merveille que nous offre Ian McEwan, révèle une brillante analyse sur la complexité psychologues des personnages.

D'une réussite remarquable dont l'intensité dramatique évolue au fil des pages.
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Expiation aurait pu être sous-titré "Le roman du mensonge" car c'est bien de cela dont il est question dans ce livre. le mensonge c'est celui de Briony, une jeune apprentie écrivain qui d'une fenêtre va voir une scène entre sa soeur ainée Cécilia et Robbie, le jardinier de la famille et amant de sa soeur. Une scène qu'elle va mal interpréter et qui va avoir de graves conséquences pour les trois personnages.

Pas de grosse surprise pour moi à la lecture de ce roman car j'avais déjà vu le film. La révélation des dernières pages n'en était donc plus une. de nouveau j'ai adoré l'histoire, les personnages et l'atmosphère générale du livre. J'ai eu un peu de mal avec le style et l'écriture que j'ai trouvé ampoulée, guindée et froide, à l'image du personnage de Briony. Ma lecture a donc été un peu laborieuse notamment la 1ère partie qui est très lente. Les 3ème et 4ème parties sont beaucoup plus agréables à lire, le rythme y étant beaucoup plus rapide.
Un bon livre que je ne relirais sans doute jamais, mais je reverrais le film avec plaisir.
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Il y a des 'grands' Mc Ewan et des romans moins réussis!
Celui-ci fait partie des grands et témoigne de la maîtrise de l'écrivain.
Trois parties dans ce roman avec leur style propre:
La première partie, la plus longue (trop peut-être) décrit les événements d'un été dans la province anglaise avant la seconde guerre mondiale. Mc Ewan y excelle à décrire cette société anglaise un peu désoeuvrée, fort contrainte et malade de ses divisions en classes sociales. Un drame s'y noue. Cette partie se termine sur l'arrestation d'un des personnages masculins pour fait de viol alors que l'auteur est parvenu à bien faire comprendre que le jeune homme n'est pas coupable. La procédure judiciaire qui va s'en suivre n'est évoquée au cours du roman que par des allusions très peu précises.
La seconde partie a un style plus alerte et décrit un épisode peu glorieux du début de la seconde guerre mondiale avec le repli des soldats anglais via Dunkerque. Tout est confusion et violence. Les descriptions sont extrêmement précises pour montrer qu'il n'y a pas de bonne guerre: pas de vainqueurs, pas de vaincus, seulement des hommes en souffrance et, parmi eux, l'homme accusé de viol dans la première partie.
Nouveau décor pour la troisième partie: Un hôpital londonien qui reçoit les blessés de la retraite de Dunkerque. On y retrouve avec 5 ans de plus, la jeune adolescente, à l'origine de l'arrestation erronée. Elle apprend sur le tas, le métier d'infirmière. le style change encore. L'auteur met un peu de pression sur le lecteur et le livre prend des allures de thriller. La jeune fille va-t-elle rencontrer celui qu'elle a accusé erronément? A la fin de cette partie, il y a effectivement une rencontre...mais le lecteur sent confusément que ce n'est pas réel.
L'auteur transporte alors son lecteur plus de cinquante ans plus tard et en vingt-cinq pages dénoue toutes les interrogations qu'il a fait naître tout au long du roman. du grand art!
Et fondamentalement Mc Ewan pose la question de la fiction et de la réalité. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui ne l'est pas.
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A mon avis, c'est le meilleur de Mc Ewan à ce jour. Déjà, le titre en lui-même porte le sens de l'histoire qui s'articule autour de trois personnes: Briony, Cecilia et Robbie. Lutte des classes, enfance et adolescence, guerre forment le contexte de ce roman d'amour et de mensonge, d'honneur et de sens du devoir, de regrets et donc d'expiation. le texte est très bien structuré et restitue l'ambiance de l'Angleterre d'avant-guerre où une enfant se débat avec ses démons. Dommage qu'un film avec déjà un changement de titre en ait dénaturé le fond, mais cela est souvent courant quand le commercial passe en premier.
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Le personnage principal de ce livre est une toute jeune fille de treize ans, qu'on peut imaginer ressembler à la photo de couverture ci-dessus. Briony (c'est son prénom) est une pré-adolescente rêveuse à l'imagination fertile. Elle vit en Angleterre dans une famille aisée dont elle est la petite dernière. Souvent seule, elle écrit des pièces de théâtre, son grand plaisir étant de trouver de petits acteurs pour interpréter ses pièces. Ses cousins, par exemple...

L'été de ses treize ans, Briony perd un peu le goût des spectacles enfantins. Elle veut passer à autre chose et observe les plus grands. Elle a dans l'idée d'écrire des histoires en s'inspirant de ses observations. Se croyant déjà grande mais possédant encore la naïveté de l'enfance, elle va mal interpréter la relation qu'entretient sa soeur avec Robbie, le fils d'une domestique. le délire imaginaire dans lequel elle s'embarque va prendre des proportions catastrophiques. Je n'en dirai pas plus sur le début de l'histoire pour ménager l'effet de surprise.

Dans la deuxième moitié du livre, nous retrouvons les personnages principaux dans le chaos de la seconde guerre mondiale. Briony et sa soeur sont infirmières dans un hôpital qui recueille les blessés de guerre (mais pas dans le même hôpital). Robblie s'est engagé dans l'armée. On le suit le parcours des trois jeunes gens, notamment celui de Robbie qu'on retrouve en France, en pleine retraite anglaise vers Dunkerque. Quand à Briony, elle a coupé les ponts avec sa famille et voudrait bien racheter sa faute mais est-ce encore possible ?

En dépit de quelques longueurs, pas bien méchantes, "Expiation" est un beau roman, intelligent et prenant. Mêlant la petite et la grande histoire, l'auteur nous propose une histoire familiale originale et captivante. L'analyse psychologique de la jeune Briony est intéressante, mettant en lumière le pouvoir imaginatif de l'enfance et les dégâts qu'il peut entraîner.

Jusqu'à la fin, l'auteur nous réserve des surprises puisque l'épilogue nous fait revoir le déroulement de l'histoire sous un autre angle. Je dois avouer que cette fin m'a un peu déconcertée sur le moment. J'avais aimé l'histoire telle que je l'avais lue et je n'avais pas forcément envie de l'envisager autrement. Puis, j'ai accepté le pouvoir de l'écrivain de mener son histoire comme il l'entendait et de me bousculer, s'il le souhaitait !

Voilà un auteur que je relirai certainement...



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Un roman bien écrit et bien construit aux personnages fouillés. L'évocation du travail d'écriture m'a bien plu.
Le récit débute ainsi : En 1939, un été caniculaire en Angleterre, Briony, treize ans, ne rêve que d' une chose devenir un grand écrivain. Alors elle écrit le plus possible notamment des petites pièces de théâtre. Un jour, elle découvre sa grande soeur Cécilia et le fils des domestique Tobbie ensemble. Elle fait alors une chose qu'elle regrettera amèrement et qui va bouleverser plusieurs vies. Quelques années plus tard l'Angleterre est toujours en guerre et Briony devient infirmière et voue sa vie à son travail. Là est l'expiation.
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