Je découvre
Patrick McGrath auteur entre autres de
Spider,son oeuvre la plus connue relativement depuis le film de Cronenberg.En potassant un peu j'apprends qu'on lui a longtemps accolé l'étiquette "néo-gothique". Passons,sans intérêt.Mais
Port Mungo est très loin d'être sans intérêt.Un peintre très jeune,d'un certain talent rencontre une sorte de virago,artiste elle aussi et quitte Londres puis New York pour le Honduras,genre Mosquito Coast pour le climat(rappelez vous le film avec
Harrison Ford d'après Päul Theroux).Ensemble entre jungle et alcool,entre bagarres et inspiration ils vont vivre un amour ravageur et avoir deux filles,elles aussi marquées.McGrath ne fait pas toujours dans la nuance et irrite légèrement par ce parti pris qui me fatigue un peu,à savoir ce côté artiste maudit dont la vie est forcément plus intéressante.On peut penser à Gauguin,Modi,Gogh et aussi à
Verlaine,un peu aussi aux écrivains de la beat generation.Il y a évidemment de la déglingue dans l'air.Cette réserve émise
Port Mungo touche juste.
Juste parce que derrière les tics du couple marginal apparaît la quête universelle d'une certaine estime de soi-même.Et l'écriture de McGrath oscille entre la paix des âmes,rare et fragile,et l'explosion éthylique de tous les personnages.Exorciser le drame passé dans le Golfe du Honduras,exorciser aussi si possible les traumatismes d'enfance quotidienne de Meg,disparue et que réincarne plus ou moins la cadette Anna?Gin,la soeur de Jack est un peu le grand témoin de cette descente aux affres de la création,seule à peu près d'aplomb dans ce navire qui ne joue même pas à faire semblant d'être une famille.Au total un livre assez dérangeant,non exempt de facilités mais qui laisse des traces comme le limon des tempêtes tropicales sur les toiles de ce peintre fatigué