Citations sur Lonesome Dove, tome 2 (108)
- J'aimerais que t'arretes de parler de la mort du gamin , dit Call . Comme ça , peut-etre qu'ils finiraient par oublier .
- Mauvaise théorie , dit Augustus . Parler de tout ça , c'est la meilleure façon de faire son deuil . Tout finit par etre lassant si on en parle assez longtemps , meme la mort .
— J’aime bien laisser croire à Woodrow qu’il est à l’origine de tous nos ennuis, dit Augustus. Je voudrais pas qu’il devienne arrogant. Mais j’aurais manqué ça pour rien au monde. Je connais rien de meilleur que de monter un bon cheval dans un pays nouveau. C’est exactement pour ça que je suis fait, tout comme Woodrow.
— Vous croyez qu’on va tomber sur des Indiens ? demanda Newt.
— Bien sûr, répondit Augustus. On risque tous de se faire tuer cet après-midi, pour ce que j’en sais. Pour toi, c’est l’aventure – il y a des dangers, mais ça fait partie de la beauté de la chose. Évidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu’elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu’elles sont notre avenir
Elle avait souvent surpris son regard posé sur Clara, une lueur de passion dédesepérée au fond de l'oeil. July Johnson ne l'intéressait en rien, mais le côté borné de son amour pour Clara l'agaçait pourtant. Des hommes lui avaient souvent lancé ce regard et elle n'y avait rien vu de flatteur. Ces hommes prétendaient qu'ils n'étaient pas comme les autres, qu'elle n'était pas comme les autres et que tout ce qui pourrait arriver entre eux allait être différent de tout ce qu'elle avait jamais connu. Ils prétendaient ne rien vouloir d'autre que de la voir porter de jolies robes et leur adresser de jolis sourires, alors que tout ce qu'ils voulaient réellement c'était qu'elle s'allonge sous eux. C'était le véritable désir tapi derrière tous les autres désirs que les hommes affectaient. Et une fois qu'elle était sous eux ils la regardaient de haut et faisaient comme si quelque chose de merveilleux était en train de se produire, mais en levant la tête elle ne voyait au-dessus d'elle qu'un visage stupide, tendu, malhonnête et tout sauf beau.
Elle recouvrit Bob avec un drap propre et descendit. Lorena était en train d'apprendre aux filles à jouer aux cartes. Elles jouaient au poker avec des boutons en guise de jetons. Clara demeura dans la pénombre, regrettant d'avoir à interrompre leur plaisir. Pourquoi les interrompre pour une mort à laquelle on ne pouvait rien ? Et pourtant, la mort n'était pas quelque chose que l'on pouvait ignorer. Elle pesait de son propre poids. C'était un homme mort qui reposait là-haut, pas un malade. Elle se disait qu'elle ferait mieux de ne pas prendre l'habitude d'ignorer la mort. Si elle le faisait, la mort trouverait bien un moyen de se venger – elle prendrait un autre de ceux qui lui étaient chers afin de lui rappeler le respect qui lui était dû.
Quand ils ne furent plus qu'à une semaine d'Ogallala, tout propos qui ne portait pas sur les putains fut jugé futile. Newt et les frères Rainey étaient légèrement surpris. Ils s'intéressaient eux aussi aux putains, mais d'une manière plutôt vague, sauf qu'à force d'entendre les adultes en parler le soir et pour ainsi dire à chaque halte, ils en avaient conclu qu'aller au bordel devait être une expérience dont l'importance leur avait échappé jusque-là. Ils ne tardèrent pas à voir cela comme la perspective la plus excitante que l'on puisse attendre de la vie.
Évidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir.
- C'est mon ragoût de bestioles, Capitaine, expliqua-Maude.
- Oh, quel genre de bestioles? demanda-t-il poliment?
- Tout ce que les chiens attrapent, répondit Maude. Ou bien les chiens eux-mêmes s'ils se débrouillent pas pour attraper quelque chose. Je supporte pas les chiens qu'en foutent pas une.
Bob avait fait le négoce des chevaux pendant toute sa vie d'adulte, mais il n'était pas très habile avec eux. S'ils refusaient de lui obéir, il les battait. Clara s'était souvent détournée de dégoût en voyant son mari battre un cheval, car elle savait que c'était sa propre incompétence et non celle de l'animal qui était à l'origine de l'incident.
Il n’était jamais venu à l’esprit de Call d’abattre quelqu’un qu’il pouvait pendre.
- Call, t'es vraiment un drôle d'ami, dit-il. Il y a à peine une journée que je suis de retour et tu me fais déjà voler des chevaux.