Citations sur Lonesome Dove, tome 2 (108)
Il n’était pas très sage de songer à faire parcourir cent trente kilomètres sans eau à un troupeau, mais il avait appris au cours de toutes ces années où il avait traqué les Indiens que des choses qui paraissaient impossibles ne l’étaient pas véritablement. Elles ne le devenaient que si on laissait la peur prendre le dessus à force de trop réfléchir.
(p. 398, chapitre 89, partie 3, tome 2).
Évidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir.
Woodrow Call est un homme particulier. Il aime se dire que les choses sont d'une certaine façon. Il aime se dire que chacun fait son devoir, lui le premier. Il aime se dire que les gens vivent pour le devoir accompli... Il est pas bête. Il sait parfaitement bien que les gens ne vivent pas pour accomplir leur devoir. Mais il l'admettra jamais, à moins d'y être forcé, et il l'admettra surtout jamais pour lui-même.
- Toi qui est censé sentir les Indiens, dit-il à Augustus, t'en as flairé ?
- Non, répondit Augustus. Tout ce que je flaire, c'est l'odeur de la bouse de vache. Ca m'étonnerait pas que mon flair soit foutu d'ici à ce qu'on arrive au bout du voyage, à force de sentir de la bouse… Il est pas question de bisons dans la Bible, ajouta-t-il ?
- Et pourquoi est-ce qu'il en serait question ? demanda Call.
- Eh bien, le bison, c'est peut-être une sorte de bœuf, juste plus foncé, répondit Augustus. La Bible parle de bœufs.
- Qu'est-ce qui te fait penser à la Bible ? demanda Call.
- L'ennui, répondit Augustus. Une controverse théologique vaut mieux que pas de controverse du tout.
- S'il y a des Indiens enragés dans le coin, tu vas avoir toute la controverse que tu veux.
- Vous croyez qu'on va tomber sur des Indiens ? demanda Newt.
- Bien sûr, répondit Augustus. On risque de se faire tuer cet après-midi, pour ce que j'en sais. Pour toi, c'est l'aventure -il y a des dangers, mais ça fait partie de la beauté de la chose. Evidemment , ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir.
Il traversait ce pays désertique sans le moindre espoir, se contentant d'avancer parce qu'il fallait bien faire quelque chose.
Des hommes qui ne savaient ni monter ni descendre de cheval ne serviraient pas à grand chose dans une équipe de cow-boys.
Le capitaine Call avait gravé profondément les mots sur le bois grossier du panneau pour s'assurer que le vent et le sable ne les effaceraient pas de sitôt.
- Où étais-tu ces quinze dernières années ? demanda-t-elle.
- À Lonesome Dove, la plupart du temps, répondit-il. Je t'ai envoyé trois lettres.
- Je les ai reçues, dit-elle. Et qu'as-tu fait de remarquable pendant tout ce temps ?
- J'ai bu pas mal de whiskey, répondit Augustus.
Clara secoua la tête et se remit à remplir le panier du pique-nique.
- Si c'est tout ce que tu as fait de bon, tu aurais aussi bien pu le faire à Ogallala et être mon ami, dit-elle. J'ai perdu trois fils, Gus. J'avais besoin d'un ami.
- Tu aurais dû me l'écrire, alors, dit-il. J'en savais rien.
La bouche de Clara se durcit :
- J'espère qu'avant de mourir je rencontrerai un jour un homme capable de deviner ce genre de choses, dit-elle. Je t'ai écrit, mais j'ai déchiré les lettres. Je me suis dit que si tu ne venais pas de toi-même, tu ne me servirais pas à grand-chose de toute façon.
Ou est cette équipe de Hat Creek, Monsieur ? demanda le jeune homme.
- Tout ce qui est pas dans le Montana est enterré, répondit Call.