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Il m'est très difficile de rédiger un avis concernant ce livre. En effet, il parle d'une musique que j'écoute encore, d'une époque que j'ai vécu par ricocher au travers mes deux frères (ma mère s'est prise des rides et des crises) car pour ma part j'étais plus jeune.

Je n'ai pas aimé le début du livre qui est remonté trop loin aux sources, le mouvement hippie trop présent. Bâtit sur des témoignages, l'ouvrage fait presque ragot, même si le ton du no limit du mouvement punk est mis en évidence. L'envie de liberté ne ressort pas assez, même si cela viendra plus tard dans le livre.

Une fois ces débuts un peu difficile, je me suis retrouvée en immersion et là j'ai dévoré les chapitres, je trouvais que le livre se lisait trop vite. La différence de motivation entre les origines du punk aux états-unis et en Angleterre est bien mise en évidence. Dommage que le mouvement en France ait été occulté car nous avions aussi nos bons groupes.

Pour la dernière partie, je n'ai pas aimé car j'adore la musique mais je ne suis ni fan ni groupie. Donc les anecdotes purement personnelles ne m'ont pas intéressées.

Hommage à ce livre qui a le mérite de mettre en avant que le rock est un style musical et de vie avant gardiste qui fait évoluer les mentalités et les modes de vie. le rock dans tous ses excès a toujours apporté un chamboulement en s'opposant et en résistant au trop propre trop lisse. Les gouvernements ne craignent pas les messages des chanteurs de variétés mais ceux des rockeurs qui osent remettre en cause et affronter toute forme d'aliénation.

Un livre qui ne doit pas être jugé et à réserver aux initiés.
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Please Kill Me : The Uncesored Story of Punk
Traduction : Héloïse Esquié

ISBN : 9782844852083


Amoureux du punk et, plus généralement, de la Musique, il vous faut ce livre dont le prix vous paraîtra au premier abord un peu conséquent mais qui, lecture faite, démontre amplement qu'il le vaut bien. (Au reste, vous pourrez vous le procurer sur des sites marchands à un prix relativement correct.) "Please Kill Me" est en effet l'une de ces Bibles comme on les aime : ambitieuse, bouillonnante, débordante de vie (s) et de personnages extraordinaires, détaillée à l'extrême et relatant enfin une histoire qui, si mythique ou au contraire si iconoclaste qu'elle puisse apparaître, n'en prend pas moins sa juste place dans le courant puissant de l'Histoire des Arts. Seuls reproches : le manque de clarté de certains documents iconographiques - mais elle est peut-être voulue car elle s'inscrit dans la logique punk - ainsi que leur rareté, en tous cas si on les compare à ceux produits par l'autre "Bible" sur le sujet : "Punk : Hors Limites" de Colegrave et Sullivan, dont nous parlerons bientôt. En outre, les documents de "Please Kill Me" sont tous en noir et blanc.

L'un des aspects les plus intéressants de l'Art, quel qu'il soit, c'est avant tout l'histoire de sa genèse - enfin, j'avoue que cela m'a toujours branchée et que l'âge a l'air d'aggraver le phénomène . Pour le punk, mouvement musical si contesté et qui, lui-même, contestait absolument tout, cet aspect devient primordial. Car enfin, si l'on veut critiquer quoi que ce soit, il faut savoir de quoi l'on parle. Quand il arrive à la fin de "Please Kill Me", le lecteur sait non seulement qu'il a désormais toutes les cartes en main pour débattre du punk quand et comme il le désire mais surtout, il comprend qu'il ne regardera plus jamais ce mouvement du même oeil qu'auparavant.

Le punk, qui n'adoptera ce nom que bien plus tard en l'empruntant à un fanzine dont l'un des rédacteurs du livre (Legs McNeil) était "le punk de service", naît à la Factory, où déambulaient Warhol et sa clique. Eh ! oui, il faut s'y faire : à l'origine, comme son grand frère le rock, qu'il regarde d'ailleurs avec un mépris total, le punk est américain - et "Please Kill Me" s'attarde d'ailleurs assez peu sur le punk anglais, plus social, plus politique. Les musiciens du Velvet Underground, avec les incroyables chansons de Lou Reed et la voix, non moins incroyable, de l'ancien mannequin allemand Nico, s'inscrivent dans la mouvance. Comme s'y inscrit déjà sans le savoir un certain James Österberg Jr, mieux connu sous le nom d'Iggy Pop, venu admirer le jeu de scène "hors limites" de Jim Morrison, jeu de scène qu'il reprendra à son compte en le radicalisant encore.

Se greffe aussi là-dessus le groupe des New-York Dolls, mouvement en principe apparenté au rock et dont les membres portaient des vêtements de femme par pure provocation. (Iggy Pop nous dirait probablement qu'il s'agissait de "robes pour hommes" et non de "robes de femmes" ... ) Parmi les Dolls, deux grands noms du punk, Johnny Thunders et Jerry Nolan, qui, rongés par les drogues - l'héroïne surtout - et par l'alcool, mourront l'un et l'autre la même année, en 1975 - après la séparation des Dolls, Thunders avait fondé les Heartbreakers.

Comme vous pouvez vous l'imaginer, l'histoire ne s'arrête pas là. Fort de plus de six-cents pages tout à fait passionnantes, "Please Kill Me" raconte la geste du punk en l'insérant dans L Histoire des années soixante, soixante-dix et quatre-vingt. Tendre, enthousiaste, cynique, nostalgique, précis, évitant la dispersion en dépit du choix de laisser la parole à ceux qui firent et vécurent le punk, ce livre est de ceux qui, malgré leur épaisseur, se dévorent en deux ou trois jours. Aucun danger d'indigestion ou de malaise : c'est grand, c'est drôle, c'est brillant, c'est extravagant - c'est triste, c'est tragique ... c'est le punk, cet enfant terrible du rock et des hippies, qui continue à haïr ses parents autant qu'il leur fait honneur, cette musique irritante, hargneuse, provocante, lourde de révolte et de dédain, dont on ose espérer que nos chanteurs formatés de toutes les latitudes perçoivent encore dans leur dos les ricanements grinçants.

... A quand le retour de pareils trublions - et de pareils musiciens ? A quand le retour d'une musique qui innove, qui invente ? ...

En attendant qu'Euterpe nous redevienne bienveillante, à nous et à notre XXIème siècle, lisez "Please Kill Me" : ça vous fera prendre votre mal en patience. ;o)
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Sex and drugs and rock & roll !

Du Velvet Underground aux Sex Pistols en passant par MC5, les Stooges, les New York Dolls, les Ramones, Television et autres groupes, l'histoire d'une musique excitante ayant poussé sur le fumier de la drogue et de la prostitution.
Seuls Iggy, Lou Reed et John Cale s'en sont sortis, à peu près, intacts.
Celà peut paraître sordide (ce l'est très souvent) mais paradoxalement c'est drôle et bourré de vie car c'est incroyable de voir ce instinct de survie côtoyer l'autodestruction et souvent la combattre courageusement sans, hélas, la vaincre.
L'originalité de l'ouvrage est qu'il est constitué d'interviews de ceux qui ont vécu cette expérience et dont certains sont dorénavant décédés.
Tout amateur de rock conséquent doit lire ce livre passionnant.
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Le mouvement Punk n'est pas né à Londres en 1976 avec les premiers concerts des Sex Pistols.
Legs McNeil et Gillian McCain nous font remonter aux origines du genre musical, le New York du début des années 70, au travers de centaines d'heures d'entretiens avec les survivants de cette époque agitée mais aussi de par leurs souvenirs personnels d'acteurs du mouvement.
Allez traîner au CBGB voir les premiers concerts de Patti Smith, asseyez vous chez Max's à une table avec Lou Reed et Bowie, parcourez les bas-fonds de New York aux cotés des Ramones, laissez Iggy Pop, Andy Warhol, Jerry Nolan, Johnny Rotten et tous les autres vous raconter leur version des faits et méfaits…
Drôle, riche d'anecdotes plus trashs les unes que les autres, ce livre explique surtout comment une poignée de jeunes, désabusés par l'échec de la révolution hippie, va dynamiter la culture, les arts des Sixties pour imposer une esthétique toujours en vogue trente ans plus tard.
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Livre basé sur plus de 200 entrevues avec ceux qui ont créé la scène punk aux USA. Enfin, ceux qui sont encore en vie ! le texte est une suite de citations, ce qui donne un style documentaire. On y parle du Velvet, des Stooges, des MC5, des New York Dolls (et des frasques légendaires de Johnny Thunders), Patti Smith, Television, Ramones, Blondie… Ce cocktail de sexe, poésie, drogue et violence recèle nombre d'anecdotes toutes plus savoureuses les unes que les autres. Désopilant.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Assemblage d'interview de la pop, punk, post punk generation! Les auteurs ont savamment "accroché" des bouts d'interviews faites aux plus grands de cette génération pour nous racconter de manière chronologique, les derives, les reves et la folie de cette époque et de ses acteurs. A lire absolumment!
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Branque Generation

Please Kill Me est probablement le meilleur livre sur le rock qui existe. Je n'en connais pas de meilleur. On pourrait d'ailleurs classer les ouvrages du genre en 3 catégories : Les écrits des journalistes, les autobiographies de rock stars et enfin les compilations d'interviews. Il existe bien sûr de nombreuses plumes talentueuses qui ont retourné le sujet dans tous les sens avec ferveur, talent ou un recul très appréciable. Mais c'est ce dernier exercice, celui de la confrontation d'interviews qui a de loin ma préférence.

Les rock critics comme Nick Kent (Apathy for the devil, The Dark Stuff), Lester Bangs (Psychotic reactions) ou Charles Shaar Murray ont consacré leur vie et leur santé au rock. Quitte à le placer, lui et ses divinités au-dessus du commun des mortels. La sacralisation d'Iggy Pop, de Jim Morrisson ou de Janis Joplin est fréquente dans leurs écrits, et cela est bien normal puisqu'ils visent un public de fans, dont il faut flatter le goût. Et c'est un écueil que très peu de journalistes ayant papillonné quotidiennement auprès de leurs idoles parviennent à éviter. Si les Stones sont des dieux, le biographe est donc leur prophète. Il s'agit donc de se montrer à leur hauteur et d'exposer ses talents par la même occasion (ah ce complexe de l'écrivain raté chez le journaliste rock, c'est pas avec l'emploi abusif d'expressions comme "premier album séminal", "dandy déglingué" qu'ils vont faire illusion auprès de qui que ce soit).

Et si les écrits de ces journalistes ambitionnent d'être aussi talentueux que leur sujet, on ne peut s'empêcher de percevoir un ennoblissement grossier du sujet, une glamorisation excessive de personnages souvent mesquins et risibles. Et cette face peu reluisante est souvent occultée par des gens qu'ils ont côtoyés et avec lesquels une belle complicité est née. Une relation qu'il faut donc cultiver ou préserver.

Le problème des autobiographies est tout autre. Il en sort parfois d'excellentes (I'am bored d'Iggy Pop, Mort aux Ramones de Dee Ramones, X-Ray de Ray Davies etc...), mais elles se montrent rarement honnêtes à 100% et les mensonges par omissions sont légions. Qui a vraiment envie de faire son examen de conscience X années après les faits ? Qui a envie de déballer les petites vacheries sans importance qui ne nous définissent d'ailleurs pas forcément ?

C'est bien avec les livres du type Please Kill Me ou de l'excellent Manchester music city 1976-96 de John Robb, qu'on nous offre le panorama le plus complet, drôle et impitoyable d'une scène, d'un courant musical et d'une nuée de personnages hallucinants.

Punks à temps plein

Please Kill Me, est donc une superposition de témoignages directs de la scène punk rock des années 70. Chaque personnage ayant contribué à l'émergence de cette contre culture issue des bas-fonds, et qui a désormais les honneurs de rétrospectives dans des endroits huppés comme la fondation Cartier, est à l'honneur.

Loin de la sacralisation habituelle de gens comme Patti Smith - présentée depuis 40 ans comme la grande poétesse humaniste New-Yorkaise férue de Baudelaire - dont les témoignages sont particulièrement gratinés (égocentrique, manipulatrice et arriviste au dernier degré, bref une vraie verrue). Les anecdotes sur les mesquineries de Lou reed, Richard Hell, Tom Verlaine, Nico, des types du MC5, Malcolm McLaren, Johnny Thunders, Johnny Ramones ou de la faune de la Factory Warholienne sont pléthoriques.

Et ces portraits peu reluisants collent enfin avec l'image qu'on a de ces artistes déviants, perfides, extraordinaires, avides de liberté et 90% du temps en proies à de lourdes addictions. Loin donc de la sanctification du sujet, car les témoignages des producteurs, roadies, amis, starfuckeuses (ah cette prédatrice de chanteurs à tête de belette qu'est Bebe Buelle...), producteurs, musiciens et des stars elles-mêmes sont de première main.

Le recul qu'on attend des autobiographies est constant ici, et cela assure un éclat de rire par page. Encore faut-il ne pas être allergique à ces confessions qui peuvent évoquer une forme de commérage glauque proposés par un Voici spécial undergound. Pour les lecteurs qui veulent connaître l'origine du titre de telle chanson ou qui ne veulent pas que l'on malmène leur idole, on conseillera donc les ouvrages d'Yves Bigot, ou les nombrilistes écrits de François Gorin, chez qui les vaches sacrées sont bien gardées.

Iggy, le fil conducteur.

Dans cette galerie de personnages tous plus fous les uns que les autres, il y a une constante, un veineux rocher qui traverse les chapitres et enjambe les cadavres des camarades avec une agilité sans pareille, je veux bien sûr parler du mythique fondateur des Stooges, dont les frasques hallucinantes sont corroborées par des nombreux témoins, et confirment une forme d'immortalité et de résilience hors du commun.

Iggy a tout fait, il a baisé tout le monde, il a ingéré toutes les substances possible, épuisant quotidiennement toutes des formes d'expériences farfelues ou terrifiantes, possibles et imaginables qui tendent les bras à nos amis les musiciens. Peu de gens auraient pu survivre à ne serait-ce qu'une semaine de vie d'Iggy Pop dans les années 70. Et c'est paradoxalement le type le plus sympa de la bande. Peu de vacheries à lui mettre sur le dos, à l'exception de broutilles qui forment les péripéties de la vie de junky, et expliquent son manque tenue certains soirs.

Please Kill Me propose une convergence de vues assez unique. Les rocks stars ne sont donc pas des figures christiques, qui souffrent, créaient et vivent des vies tourmentées, pour notre bon divertissement, comme cela a pu être expliqué quelque fois par des plumitifs un peu trop lyriques. Ce sont des gens comme les autres, plus égocentriques et névrosés que la moyenne, capables à la fois des pires crasses possibles et de poignées de minutes de grâce éternelle sur vinyles, CD et cassettes (aussi parfois).
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