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4,28

sur 725 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De quoi diable est donc accusée la jeune femme médecin et mère de famille a priori sans histoire Mathilde Collignon, en attente d'un verdict qui pourra changer le cours de sa vie?

Mathilde va nous livrer son histoire et sa vérité au lecteur de Femmes en colère le nouveau roman de Mathieu Ménegaux ( disparaitre)

Le lecteur se retrouve en alternance dans la tête de l'accusée et de l'autre coté dans la salle des accusés où le jury doit délibérer.

Un récit qui allie intelligement fiction et réalisme documentaire sur le procès d'une femme, accusée d'actes de torture et de barbarie.

Femmes en colère propose une très efficace immersion au coeur des délibérations d'un procès d'assises .

Une version de neuf hommes en colère le film mythique de Sidney Lumet, qui surfe intelligement sur la vague me too

Le côté didactique du fonctionnement des rouages judiciaires pourrait parfois entraver le romanesque du récit, mais le roman séduit au contraire par son coté très documenté et l'écriture, fluide, précise, efficace. démontre avec une lucidité effrayante que chacun de nous peut être condamné.

Le suspense est présent du début à la fin et apporte même quelques éléments de réflexion assez pertinents sur la question de consentement et de justice dans le cadre de la violence faites aux femmes.

A votre tour de vous mettre à la place de l'un des jurés, et essayer de juger Mathilde selon votre intime conviction.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il y a une dizaine d'années, j'ai eu la chance d'être tiré au sort pour siéger à la cour d'assises. J'ai pu ainsi assister à deux procès (un meurtre et un viol) et participer au processus judiciaire. Grâce au livre de Mathieu Menegaux, vous aussi, vous pourrez découvrir l'envers du décor des tribunaux et entrer au coeur des discussions du jury.

Dans la salle des délibérations avec les magistrats professionnels et les citoyens sélectionnés, il nous dévoile les différentes étapes de la prise de décision. Les échanges entre les différents protagonistes sont tendus. Chaque juré a une personnalité, un passé, des idées et défend sa position avec vigueur.

Comme je connaissais déjà les coulisses, j'ai particulièrement apprécié que l'auteur s'intéresse aussi au point de vue du président. Celui-ci se doit d'accepter les avis des participants et en même temps, il doit les canaliser, afin que le verdict soit juste et que la justice garde sa légitimité.

Ce roman ne se résume pas à une simple plongée dans le mécanisme procédural. Il prend toute son ampleur grâce à l'affaire dont il est question. A l'époque du #metoo et du cas Jacqueline Sauvage, ce type de crime a une portée beaucoup plus importante. le contexte exacerbe toutes les rancoeurs. On constate que les médias, des chaines d'infos, des réseaux sociaux ont aujourd'hui un impact significatif dans les positions idéologiques des individus. Devant la vindicte populaire, les lois sont fragilisées et leurs applications de plus en plus compliquées.

Sans jamais prendre parti, Mathieu Menegaux met une problématique sociétale entre les mains de personnes lambda et nous livre les résultats. C'est à la fois instructif et particulièrement bien construit. le thème et les conséquences du dossier engendrent un suspense grandissant, jusqu'au dénouement très réussi. « Femmes en colère » est une histoire de justice moderne passionnante !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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L'auteur nous livre un roman sur des sujets forts: la justice, le viol, la vengeance, la difficulté persistance de reconnaissance du traumatisme d'un viol.
J'ai aimé le parti pris de cantonner le roman aux quelques heures de délibération à la fin du procès de Mathilde: les différentes parties se sont exprimées, tout est dit: seules 9 personnes réunies dans la salle des délibérations ont le pouvoir de statuer sur le jugement final. J'ai appris des choses sur le fonctionnement de la justice, et le déroulé de ces délibérations. Force est de constater que ma vision était un peu faussée par l'abondance de livres et films mettant en scène des jurys américains.
Je regrette cependant le manque de nuances dans les personnalités des jurés, et notamment des trois hommes y participant. Leurs réactions m'ont paru un peu trop caricaturales, aucun ne s'est montré plus empathique, plus disposé à comprendre le ressenti des femmes.
J'ai aussi trouvé extrême la punition apportée par cette femme, surtout qu'elle va finalement se punir aussi. Est-ce faire avancer la cause des femmes que de se livrer à un acte de vengeance aussi condamnable que le viol?
Cette question et beaucoup d'autres sont levées par l'auteur. Je ne pense pas que le livre y réponde vraiment.
Mais il a le grand mérite, en plus d'être instructif, de forcer chaque lecteur à se les poser, à réfléchir.
Je n'aurais pas voulu être juré dans ce procès.
Merci aux éditions Grasset pour ce partage #Femmesencolère #NetGalleyFrance

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Je remercie les éditions Grasset pour l'envoi via Netgalley du dernier roman de Mathieu Menegaux "Femmes en colère".

Au coeur de la vague "Me too" et "balance ton porc", l'auteur nous emmène à la rencontre de Mathilde Collignon, mère aimante, gynécologue respectée, femme bien sous tout rapport qui n'a aux yeux de l'opinion public, qu'un squelette dans son placard, celui d'avoir troqué son célibat pour une vie sexuelle libérée et animée. Est-ce ce choix de vie qui l'amènera à faire LA mauvaise rencontre? Elle qui a pourtant toujours été prudente lors de ses rendez-vous verra le piège se refermer sur elle.
La peur du jugement sur son mode de vie et le manque de confiance en la justice des Hommes, la conduira à se faire justice elle-même.

Après 3 ans de détention, la Cour d'Assise de Rennes composée de 6 jurés et 3 magistrats devront trancher sur son sort en 3 questions. Est-elle coupable d'acte de barbarie ? Est-elle coupable de violence volontaire avec préméditation? Quel sera le nombre d'années de réclusion pour la punir?
Elle risque 20 ans.

Nous suivons avec attention d'un coté du décor les discussions animées entre les femmes et les hommes qui auront cette tâche difficile de se prononcer sur sa condamnation en mettant de côté les à prioris et les émotions. Seuls les faits doivent être pris en compte. Mais à part les magistrats qui exercent le droit au quotidien, si nous étions à la place de ce jury populaire, serions-nous en mesure de faire fi de nos sentiments vis-à-vis de cette femme, de ce qu'elle a subi, de ce qu'elle a commis ?

De l'autre côté du décor, Matilde se raconte. Non, elle n'a pas porté plainte. Oui, elle a souffert. Non, elle ne regrette pas son geste. Oui, elle a peur de passer 20 ans derrière les barreaux loin de ses enfants. Si nous étions à la place de cette femme, aurions-nous ressenti cet instinct de vengeance ? Jusqu'où nous aurait-il conduit ? Croyons-nous en la justice de nos états démocratiques ? Pensons-nous que la voix d'une femme vaut moins que celle d'un homme?


Outre l'aspect purement technique très instructif du fonctionnement d'une salle de délibéré, Mathieu Menegaux nous pousse à la réflexion à travers l'histoire de Mathilde. Un questionnement qui remue notre société patriarcale, qui a plus d'un chapitre à son actif dans le grand livre de l'histoire et qui fait couler beaucoup d'encre aujourd'hui plus que jamais.
La place de la femme dans la société.
Le monde évolue par bien des aspects à travers les âges, malheureusement certains stéréotypes ont du mal à se frayer un chemin jusqu'aux oubliettes. La femme-objet en est un tenace.
Car si ces hommes d'un machisme séculaire avaient intégré que le droit à la femme de dire NON était consensuel, ils n'auraient pas subi la terrible vendetta de Mathilde. Des Mathildes, il en existe trop sur cette terre. La plupart ne mettent pas à exécution leurs besoins de vengeance, toutes vivent avec ce fardeau sur le coeur, peu trouveront une justice réparatrice. Face à ces constats, Mathilde a t-elle malgré tout eu raison de se faire justice elle-même ?

Faites-vous votre propre opinion en lisant "Femmes en colère".
Un roman qui vaut le détour. Un auteur dont la plume aiguisée remet en question les fondements de notre société.


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J'ai adoré ce livre et eu beaucoup de mal à le lâcher. On est tenu en haleine du début à la fin. J'ai particulièrement aimé le fait que le processus des délibérations soit expliqué et j'ai trouvé cela à la fois intéressant mais aussi captivant. L'alternance entre l'accusée et les jurés permet de connaitre les tenant et les aboutissants du crime mais, aussi, de nous projeter à la place de l'accusée et, de nous mettre dans la peau d'un juré. Un roman qui m'a beaucoup fait réfléchir à ce que je ferai si j'étais confronté à une telle situation. Lors d'un viol, les victimes prennent la perpétuité, elles vont devoir vivre avec ça toute leur vie. Mais le bourreau, lui s'en sort avec une faible peine de prison dans notre société.
Une histoire passionnante, et je ne vais pas manquer d'en parler autour de moi tellement elle m'a marqué.
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Il est difficile de faire un avis sur ce livre pour moi car celui-ci est court, nous allons suivre Mathilde Collignon qui est incarcéré dans une prison pour femme à Rennes depuis plusieurs années.

Ce récit va alterner entre le procès avec les jurés et la narration de Mathilde, en effet nous comprenons bien rapidement qu'elle s'est "venger" de quelque chose mais les réponses aux questions qui, quand, quoi, où arrivent au fur à mesure du récit.

La question soulevé ici de faire justice soit même est vraiment très intéressante et moi qui ne suit pas particulièrement friande de thriller judiciaire ici cela passe tout seul car nous alternons moment du procès et récit de la protagoniste.

En refermant se livre on se questionne effectivement, qu'aurais-je fait à la place du jurés sur ce type de cas et l'auteur à réellement réussi à m'immerger dans ce procès en moins de 200 pages.
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Le titre n'est pas trompeur, il est bien question de colère face au sort de certaines femmes. Mais le roman de Mathieu Menegaux est bien davantage qu'une oeuvre ne surfant que sur l'actualité.

Oui, le récit est totalement ancré dans la société actuelle en mouvement, avec la parole qui se libère. #metoo. Mais il va bien au-delà.

Ce court roman, 190 pages, se lit en apnée. Vous avez toujours voulu savoir comment se déroule une délibération d'un procès de cour d'assises ? Vous allez être servis.

Ce récit, tout en finesse et en intelligence, laisse à la fois place à la réflexion et à l'émotion. Il est parfois difficile de trouver le bon équilibre entre les deux, c'est très réussi ici. Surtout lorsque l'affaire concernée dépasse les limites de l'entendable et qu'elle en devient un cadre exceptionnel, autant médiatique que sociétal.

Menegaux reste dans ses thèmes de prédilection, d'une autre manière. L'auteur se pose en observateur averti, à la fois des institutions et des réactions humaines. Et le mélange donne à réfléchir et à ressentir, vraiment.

D'un certain coté, le récit est parfois journalistique, précis et documenté sur le fonctionnement de la voix du peuple et des juges, pour arbitrer de la culpabilité ou non d'une personne et du degré d'une condamnation. Passionnant, parce qu'expliqué sans affect, avec recul.

Et c'est là où je trouve le récit très bien mené : je me répète, il arrive à mêler réflexions et émotions. Avec sa construction bien pensée, l'alternance des narrations, l'écrivain construit une histoire qui prend rapidement aux tripes et qui déstabilise. Que vaut le système judiciaire face aux bouleversements émotionnels ? Vaste débat.

En immersion, j'en ai carrément physiquement transpiré tellement j'ai eu l'impression d'être avec les jurés. Des protagonistes certes aux caractères tranchés, presque caricaturaux, mais c'est un choix que j'ai compris et apprécié.

Cette peinture d'avis différents, mais qui parfois vacillent, permet justement de développer son propre cheminement de pensées. Et, pour ma part, j'ai eu le cerveau en ébullition tout au long de la lecture, et également après avoir posé le livre.

Une délibération peut devenir une lutte de pouvoir, comme si les jurés étaient eux-même attaqués dans leurs fondements d'hommes et de femmes. Avec au centre du jeu, la place et les droits des Femmes.

L'auteur nous donnes des clés, des institutions mais aussi de l'intime, du contexte mais aussi de l'éthique. Chaque lecteur se retrouvera donc lui aussi juge. Et la position n'est pas aisée avec une affaire aussi douloureuse et qui va au-delà du cas d'une seule personne.

Comment faire preuve de compassion tout en tenant compte des lois et de la morale, sans être trop influencé par le contexte extérieur ? Vaste sujet, alimenté sans lourdeur ni longueur par un Menegaux qui a cherché à pointer tous les angles d'attaque.

Qu'on soit clair, on est loin d'une thèse ! A l'image de la fin, véritable claque qui rend cette fiction du réel encore plus marquante. Frisson…

Les femmes en colère, les Hommes qui jugent. Mathieu Menegaux qui réfléchit et réagit, ressent et explique, dans une fiction au plus près de notre monde réel, avec une intelligence narrative qui rend ce roman aussi poignant que poussant à l'analyse.

Des clés pour ouvrir certains verrous encore bien cadenassés dans nos sociétés, sans tomber dans le manichéisme, sur un sujet essentiel. Pour ma part, je suis ressorti grandi et rempli de cette lecture.

PS : Avis tout personnel, autant j'ai goûté cette lecture avec un immense intérêt, autant je ne comprends pas le choix de l'éditeur avec cette couverture que je trouve malheureusement assez repoussante pour les lecteurs potentiels… Ne vous arrêtez surtout pas au contenant.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Palais de justice de Rennes- Cour d'assises- 25 juin 2020
Les débats sont terminés, les jurés s'isolent dans la salle des délibérations et chacun doit maintenant débattre et répondre en son âme et conscience aux questions posées par le président de la cour d'assises de Rennes. L'objectif : choisir la peine d'incarcération adéquate au vu de l'exposé des faits.
L'affaire : Mathilde Collignon, une gynécologue respectée et mère de 2 fillettes, a-t-elle commis un acte de barbarie en rendant justice elle-même sur ces 2 hommes rencontrés grâce à Tinder ? Les médias ont largement diffusé tous les éléments de cette enquête et Mathilde Collignon a assumé la responsabilité de ses actes. Elle a d'ailleurs déjà fait 3 ans de détention préventive. Mais son statut de victime incomprise ne l'a-t-elle pas conduite à cette extrémité ? C'est à chacun des jurés d'avoir « une intime conviction » et de la défendre.
Ce roman instructif raconte les échanges houleux entre les différents acteurs de la délibération avant la décision finale, on sent bien la tension au moment des votes. Matthieu Ménégaux explique le déroulement et les enjeux des délibérations, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la multiplicité des points de vue présentés. J'ai aussi admiré la justesse du ton adopté par les femmes méprisées par la société, certaines envolées sont vraiment cinglantes ! L'alternance du récit des délibérations avec le journal de Mathilde nuance avec talent tous ces propos et présente un intérêt certain pour réfléchir au sujet ! Un bon roman !
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En lisant ce livre vous êtes en alternance dans la tête de l'accusée et juré de cour d'assises dans son procès. Passionnant, se lit comme un reportage, intelligent. Il aborde à la fois le traumatisme du viol, l'acte de vengeance de la victime, la position de juré, comment se passent les délibérés... Excellent. On ne lâche plus ce livre une fois ouvert. Allez y sans hésiter.
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Jubilatoire. L'auteur résume bien dans ce roman ce que les femmes rêvent de faire suite à une agression et j'avoue avoir bien ri de ce jusqu'au boutisme. Au départ j'ai eu la désagréable sensation de lire un cours de droit mais finalement c'était assez intéressant de connaître les arcanes des Assises. Les femmes sont en colère c'est une évidence. Entre cours de droit et franche rigolade. La fin du recit est un joli pied de nez.
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