On se laisse aisément happé par le récit simple et efficace
De Claire, et sa rapide descente aux enfers. Cette femme est intelligente, plutôt vive, carriériste à défaut d'être mère. Elle mène une existence relativement agréable auprès de son mari. le couple s'aime et si l'absence d'enfant est douloureuse, il noie sa détresse dans le rythme effréné du boulot et dans les voyages.
La vie
De Claire, et, par ricochet cette d'Antoine, bascule suite au drame dont elle est victime et au choix qu'elle fait de ne rien dire.
Ce livre pose assez bien la question du silence suite à un traumatisme que l'on tait. Il y a des phrases qui interpellent, d'autres qui renvoient à nos propres silences.
Le récit est court, et c'est sans nul doute son atout majeur. Il y a malheureusement beaucoup de drame dans cette histoire. Ce sont eux qui mènent la danse macabre vers la fin inéluctable. La chute finale avec le résultat du test ADN est sans nul doute le drame de trop. Une surenchère malvenue qui rappelle les journaux à sensations qui pullulent dans les kiosques.
Pour le reste,
Mathieu Menegaux ne s'encombre pas de fioritures. L'écriture n'est pas extraordinaire mais la fluidité du texte rend le récit efficace. Petit bémol, les phrases extraites de chansons qui ponctuent le récit ne sont pas très pertinentes, elles m'ont davantage agacée que séduite, voire, cassent le rythme de la lecture.
Je me suis tue, va à l'essentiel des sentiments et de l'intrigue. C'est brut et assez sensible.