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sur 261 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un jour, entre Vincent Message et moi, il y a eu une rencontre…C'est un souvenir heureux que je garde précieusement…

Allez. Maintenant. Il faut que mon coeur s'affole pour ne pas que l'angoisse me prenne. Que je ne tombe pas dans la boue. Je demande aux mots de m'aider. Je les implore de me donner conseil pour combattre ses fous qui ont cru pouvoir impunément dévorer le vivant. Agir et participer à la Défaite des maîtres et possesseurs. Je veux croire au chaos de la vie, au silence, au soleil et aux mots décidés. Je veux enrayer la pandémie, l'hostilité de l'univers, le terne du monde, la disparition effarante de la faune et la flore…Être quelqu'un, avec ou sans-papiers, avec ou sans identités, de compagnie agréable ou pas, mais quelqu'un capable de penser et rêver un avenir meilleur. Être quelqu'un qui reste malgré les risques. Je veux avoir conscience d'être vivante et revendiquer ce fait, quand bon me semble. Être un coeur qui bat. Un coeur qui bat follement pour la vie. C'est de l'émotion pure. Juste ce coeur qui bat. Et c'est cela qui est dans cette lecture, l'intelligence et la perception du vivant, pour sauver ce qui peut l'être encore…

C'est une histoire forte, philosophique, engagée et poétique. D'une férocité puissante, dévorante, démoniaque…On sent l'urgence. L'urgence écologique, avec cette ombre noire qui menace la nature, mais aussi une menace terrible sur les hommes, devenus à l'instar de leurs comportements envers les animaux, les dominés…En prenant ce fond de science-fiction et de violences, Vincent Message peut se permettre l'originalité d'une histoire terriblement dérangeante mais également de nous sensibiliser de ce fait, sur les dérives du pouvoir…Il y a une pandémie mondiale aussi, donc il est des échos avec notre situation actuelle qui font sens…Mais c'est aussi une remarquable histoire d'un être vivant aidant un autre, parce que c'est ce qu'il est juste, de faire…Derrière la fable et la poésie, malgré les bains de sangs et l'horreur des carnages, on sent dans cette lecture, une volonté de déconstruire l'idée de ces codes politiques, économiques et socials de suprématie désastreuse pour tendre vers un futur plus lumineux.

Maintenant, que j'ai laissé mon coeur s'emballer pour Malo et Iris, je m'en retourne sous les étoiles. À espérer que les hommes vont enfin comprendre leurs attitudes voraces et destructrices. Et parce que je suis sous les étoiles, j'ai l'audace de faire un voeu. Que la défaite des maîtres et possesseurs est bien lieu. Et que vous lisiez ce livre. le plus tôt serait le mieux, parce qu'après, il est fort possible que ce soit trop tard…Et moi, et moi pourtant, j'aurai voulu que mon coeur continue, de battre insupportablement…


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Quel livre !
Surprenant au début, un peu angoissant et, au fil de la lecture, déstabilisant. En effet, on apprend que des extra-terrestres comme nous les nommerions, nous les hommes, ont peu à peu pris possession de notre Terre et mis les humains sous leur coupe.
Au chapitre 6, le narrateur nous dit : "Il y a, pour résumer, trois catégories d'hommes : ceux qui travaillent pour nous ; ceux qui s'efforcent de nous tenir compagnie ; ceux que nous mangeons."
Ainsi, on se rend compte que le traitement infligé aux hommes est le même que celui que nous infligeons aux animaux et ceci à quel titre ?
C'est vraiment un beau sujet que traite Vincent Message, et la fin du roman nous invite à une vraie leçon de philosophie que chacun d'entre nous devrait méditer.
Ce livre a été récompensé par le Prix Orange 2016, prix amplement mérité ! Je suis même étonnée qu'il n'ait pas été dans la liste des goncourables... Serait-il trop dérangeant ?
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Quelques-uns de mes libraires fétiches m'en avaient parlé dès sa sortie en janvier... Il était noté dans un coin de ma tête et puis j'ai eu la chance de repartir avec lui lors de la soirée de remise du Prix Orange. le sort m'a été favorable, parmi les cinq romans finalistes distribués de façon aléatoire aux heureux invités, il m'a attribué le lauréat.

Et quel lauréat ! J'ai passé quelques heures très fortes à le dévorer en me disant que ce jury avait fait preuve d'autant de courage que de clairvoyance en le désignant vainqueur de son grand marathon de lecture. Défaite des maîtres et possesseurs est un livre tout simplement brillant. de ceux qui vous interpellent et vous bousculent. Qui contribuent à changer votre vision du monde. Puisse ce prix contribuer à sa diffusion auprès du plus grand nombre.

La société que nous dépeint Vincent Message n'est pas du domaine du rêve (ou du cauchemar) mais plutôt de celui du possible. Les hommes ne sont plus l'espèce dominante de notre planète. D'autres en ont pris possession, que l'on ne nomme pas, que l'on ne situe pas non plus dans le temps. Tout juste apprend-on qu'ils se sont d'abord cachés, ont observé les hommes et leurs modes de vie avant de prendre le pouvoir et de renvoyer les humains à leur condition d'animal. Désormais, les hommes se classent en trois catégories : ceux qui travaillent, ceux qui tiennent compagnie et ceux qui sont destinés à l'abattage.

Attention, il n'est nullement question de science-fiction. Cette fable fonctionne justement parce qu'elle est ancrée dans l'observation de notre société, de ses excès et de ses faillites. le narrateur, Malo est confronté à ses doutes, obligé de constater que la nouvelle société mise en place par ses congénères n'est pas exempte de ces maux qu'elle reprochait à l'ère des humains. Malo a déjà transgressé un certain nombre de règles, lui qui appartient pourtant à l'élite politique en charge de les établir. A travers son regard, ses interrogations, ce sont nos propres modes de vie que l'auteur questionne. Et c'est très très remuant.

Parfois il faut renverser la table pour y voir plus clair. Vincent message le fait de façon aussi courageuse qu'intelligente. Aucun excès dans sa narration qui ancre progressivement le lecteur dans ce monde fantasmé et pourtant pas si éloigné du possible. C'est fluide, d'une logique implacable, jamais exagéré. Il n'use d'aucun effet spécial ou grand-guignolesque mais se contente de dérouler tranquillement le fil narratif, pour un résultat totalement renversant.

Je suis sortie scotchée et éblouie de cette lecture. Impressionnée par l'exercice technique et profondément remuée par le propos qui m'a amenée à considérer certains sujets avec d'autres éléments que ceux auxquels j'attachais de l'importance jusqu'à présent. C'est peut-être ce que l'on demande aussi à la littérature : faire valser nos idées reçues, bousculer notre imaginaire... En ce sens, Défaite des maîtres et possesseurs est un remarquable échantillon de ce que la littérature peut produire de meilleur.

Un livre essentiel, indispensable. Brillant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Douceur percutante, violence flegmatique, ce roman s'avère en tout cas un sacré oxymore, et assène avec beaucoup de bon sens des vérités qui bouleversent, mais calmement... L'écriture est très belle et soignée, c'est donc quasi instantanément que je me suis retrouvée happée, et que je n'ai pas reposé ce livre avant son émouvant épilogue.

Défaite des maîtres et possesseurs, c'est une fable qui aide à prendre conscience des incohérences de notre société à travers le regard d'une nouvelle espèce venue de l'espace, et plus particulièrement de Malo Claeys, le narrateur. Dire qu'il fait preuve d'humanité serait un non-sens, il est un "démon", nom que les humains ont donné à ces êtres venus d'ailleurs ; disons qu'il est bienveillant et empathique, réfléchi et posé. Il accepte ses failles et les assume, comme sa relation troublante à Iris, son "humaine de compagnie" qu'il a sauvée d'un abattoir.
Et oui, dans ce monde les humains sont soit travailleurs, soit domestiqués, soit mangés. Cette allégorie de la domination des humains sur les animaux est à peine masquée : la description des abattoirs d'humains reprend point par point le modus operandi de ceux de nos boeufs, et comment ne pas voir en un décret "L124" une référence à l'association de défense des droits des animaux L214 ? C'est assurément une part très marquante et importante de cet ouvrage,et d'aucuns le considèreront comme un plaidoyer pour la cause animale. J'en suis.
Mais ce livre, c'est bien plus que ça. Il fait ouvrir les yeux sur la société, les préjugés, l'égoïsme mais l'altruisme et le don de soi aussi, les sentiments, la sensibilité, la paternité, le nomadisme, le mimétisme, la politique, l'économie, et bien-sûr l'écologie.

Tant de choses en 300 pages mais sans jamais se sentir ployer sous le poids des mots.
Un petit miracle.
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Comment parler de ce livre sans dévoiler toute l'histoire ? Et bien en ne parlant pas du tout de l'histoire !
Celle de Malo, d'Iris essentiellement …Mais j'ai dit que je ne parlerais pas de l'histoire …
J'ai repéré ce livre sur de nombreux blogs et je savais avant de démarrer la lecture un fait important (que je ne dirais pas ici puisqu'il il fait partie de l'histoire )

C'est un livre très habilement construit, qui tient en haleine alternant des faits sur cette dystopie et une réflexion plus générale sur notre rapport à la Terre. Les informations pour comprendre le contexte sont distillées au goutte à goutte, ferrant la lectrice que je suis…

L'histoire (dont j'ai promis de ne pas parler) nous est racontée par Malo, une sorte d'assistant parlementaire qui est chargé de défendre une loi. Laquelle ? et bien lisez ce livre ….
Il nous raconte d'abord l'accident d'Iris, l'accueil aux urgences puis remonte le fil de leur rencontre ainsi que plus brièvement celle des parents de Malo…

Mon coup de coeur absolu pour 2019 à ce jour !

Et cette fin ! A la fois horrible (humainement parlant) et formidable (je n'ai rien vu venir ou pas voulu voir venir)
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C'est étrange j'étais récemment au théâtre pour voir "Les Mandibules" de Louis Calaferte, un texte écrit fin des années 70, un texte qui nous parle de la surconsommation, de nos dérives alimentaires, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement en pensant à ce récit.

C'est un livre puissant, marquant, un roman d'anticipation que nous propose Vincent Message. Une fable écologique.

Nous sommes dans un avenir qui pourrait être proche, dans une société de l'ordre du possible.

Un peuple venant de l'univers est arrivé sur notre terre, il a colonisé l'homme et est devenu "Maître et possesseur" de la nature, de la planète. Parlons-en de la nature !

Tout a disparu sur terre, le gibier, les oiseaux, tout cela à cause de la surconsommation. Par son comportement irresponsable l'homme a fait disparaître toutes les richesses de la terre.

Il y a aujourd'hui trois catégories d'humains, trois castes :

- ceux qui travaillent

- les hommes de compagnie qui remplacent les animaux disparus

- les hommes d'élevage

Malo est aujourd'hui rapporteur à l'assemblée, il est porteur d'un projet de loi visant à améliorer la fin de vie des hommes, à la prolonger.

Il a rencontré Iris il y a 11 ans, à l'époque où il était inspecteur des élevages.... Elle est depuis devenue "Humain de compagnie" clandestine.

Suite à un accident - elle a la jambe broyée - il lui faut un bracelet d'identité pour la soigner, ce combat n'est pas simple car nous sommes dans une société différente avec des codes stricts, pas de mélanges entre les trois "castes"....

Comme Louis Calaferte, Vincent Message analyse nos comportements, envisage l'évolution de notre société. Inévitablement on s'interroge sur ce que nous pourrions changer pour sauvegarder notre belle terre, sa biodiversité, son équilibre.

C'est avec une écriture puissante, audacieuse, dure parfois mais aussi très poétique que l'auteur nous fait réfléchir au devenir de notre belle planète bleue.

Les conditions d'élevages sont la plupart du temps désastreuses pour les animaux (je pense à Isabelle Saporta et "Le livre noir de l'agriculture" mais aussi au combat mené à travers ses récits d'Aymeric Caron). Si l'on transpose ceci chez l'homme, on prend plus conscience, on est secoué et c'est peut-être aussi l'occasion de modifier nos comportements.

Des réflexions sur le monde du travail, de l'argent, une ambiance incroyable, des mots percutants, Vincent Message sème le trouble, le doute dans nos esprits.

Un livre fort, puissant, noir mais il est vrai tellement indispensable.

Vous l'avez compris c'est un coup de ♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Vincent Message, jeune écrivain, en est déjà à son second roman. Après Les Veilleurs, publié en 2009, il réussit une oeuvre marquante qui incite à une profonde réflexion sur nos habitudes de vie et de consommation. Justement récompensé par le Prix Orange du livre 2016, Défaites des maîtres et possesseurs est une fiction complètement d'actualité.

Le narrateur se nomme Malo Claeys et nous comprenons petit à petit qu'il vient d'ailleurs, que la société dans laquelle il vit est fliquée et qu'il est très inquiet à cause de la disparition d'Iris, une clandestine qui vivait à son domicile. Saskia, son ex-épouse, est partie avec Yanis, leur fils. Aurait-elle dénoncé Iris ?
Retrouvée inanimée au bord de la route, Iris doit être amputée puis greffée mais son bracelet est détérioré et il faut absolument lui en procurer un autre car elle sera piquée puisqu'il y a trop d'hommes sur cette terre…
Peu à peu, nous comprenons ce qui s'est passé et l'incompréhension devant la situation sur Terre : « autant de gâchis, de morts inutiles, un pareil consentement à faire souffrir et à détruire sans retour. » Que c'est bien observé ! Malo constate que nous recherchons des êtres vivants ailleurs mais que nous massacrons les animaux sur terre, dans les mers.
La recherche menée par Malo l'amène à se souvenir comment il a sauvé Iris et nous emmène dans une ferme humaine d'élevage… scènes difficilement soutenables mais l'écriture de Vincent Message permet au lecteur le plus sensible de passer au-dessus du premier réflexe épidermique pour aller au-delà. Une réflexion salutaire.
La colonisation menée par ces êtres venus d'ailleurs ne peut que rappeler ce que nous avons fait sur d'autres continents : les guerres, les nombreuses victimes, les virus apportés, les espèces disparues, la pollution… Ils ont pris notre habitude de tout nommer, pour mieux dominer ?
Nous apprenons que les hommes ont été classés en trois catégories par ceux qu'ils nomment « les démons » : « ceux qui travaillent pour nous ; ceux qui s'efforcent de nous tenir compagnie ; ceux que nous mangeons. Nous les traitons, tous, comme des êtres à notre service, que nous utilisons pour combler autant que faire se peut nos désirs et avec lesquels nous pouvons en user comme bon nous semble, pour peu que cela contribue à améliorer notre sort, ou l'agrément que nous prenons à la vie. Nous sommes durs avec cette espèce, sans doute, mais c'est pour le plus grand bien de la nôtre. Nous savons tous, parce que c'est une affaire d'instinct, ou de bon sens, que les intérêts de notre espèce sont des intérêts supérieurs. »

Cette longue citation ne vous rappelle rien ? Vincent Message va loin dans le parallèle avec ce que nous faisons subir aux autres espèces et cela doit nous faire réfléchir et modifier nos comportements.

D'autres débats animent la quête de Malo et l'histoire devient de plus en plus palpitante. Un seul mot s'impose : défaite. « Qui veut être le maître se perd ; qui veut par-dessus tout compter au nombre des possesseurs ne se maintiendra qu'en dépossédant tous les jours, tous les autres. »


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Défaite des maîtres et possesseurs est un livre que je n'aurais jamais dû lire. Publié dans une collection blanche par un auteur inconnu, ce livre n'avait que peu de chance de tomber entre mes mains. Lorhkan, sur un forum dédié aux littératures de l'Imaginaire (Planète-SF), disait : "J'ai enchaîné (et déjà terminé, c'est un signe) avec "Défaite des maîtres et possesseurs" de Vincent Message, roman de SF paru en collection générale chez Seuil. Et pfiouuuu, ça interroge !" . Ni une, ni deux, je regarde si ce livre est à la médiathèque du coin...

Voilà comment, sans lire la quatrième de couverture, sans lire une critique, je commence ce livre. le début est difficile, à la fois happé par l'univers et en même temps complètement perdu. Il y a quelque chose qui me dérange... Peut être le style, beaucoup plus littéraire que ce que j'ai l'habitude de lire, ou ces longues phrases qui s'arrêtent abruptement. A moins que ce ne soit le fond, l'histoire à laquelle j'accroche mais dont quelque chose m'échappe. Cela va durer une cinquantaine de pages et puis tout s'éclaire, je m'habitue au style et j'ai mis le doigt sur ce qui me troublait !

A partir de là tout s'enchaîne admirablement, jusqu'au chapitre 6 ! Certains livres vous marquent par la première phrase, je pense au Monde Inverti de Christopher Priest ou par la dernière ligne comme dans Destination Ténèbres de Frank Robinson, ici ce sera le chapitre 6. Une révélation, une claque. Tout de suite les parallèles avec notre vécu, notre comportement se dessinent et ça fait mal !! La suite baisse d'un ton, ce qui ne m'empêche pas de dévorer le livre jusqu'à son terme...

Sans être exempt de tout reproche, avec quelques facilités dans la narration et quelques passages traités trop rapidement, ce roman est tout simplement admirable. A la fois fable poétique et mélancolique, c'est aussi une ode à la différence, à l'acceptation de l'Autre et un plaidoyer écologiste. Ce roman noir et violent est une critique virulente, acerbe de notre société qui met en lumière l'égoïsme et l'orgueil humain. Mais c'est également une réflexion philosophique sur la place de l'Homme dans l'Univers...

Je me rends compte que je ne vous ai pas du tout parlé de l'histoire, des protagonistes... bref de ce qui vous attend ! Et après réflexion, je vais vous laisser dans l'expectative, vous trouverez de nombreuses critiques sur le web pour satisfaire votre curiosité mais je pense qu'il est préférable d'avoir la surprise de la découverte.

Pour conclure, sous cette littérature blanche se cache un grand roman d'anticipation, une dystopie de haute volée et pour reprendre les mots de Lorhkan : Pfiouuuu, ça interroge !


Lien : http://les-lectures-du-maki...
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Pouvez-vous vous imaginer une seconde dans la peau d'un animal de boucherie ? N'avez-vous jamais vu une vidéo tournée par l'association L214 qui ne nous épargne aucun détail de la détresse, de la vie misérable, de la souffrance et de la mise à mort des animaux qui finissent dans nos assiettes ? Cette viande que nous pouvons acheter dans des barquettes et qui est « désanimalisée » ? @Vincent Message, dans @Défaite des maîtres et possesseurs, roman ni franchement SF, ni tout à fait dystopique mais plutôt conte philosophique, brillant, intense, violent et poétique, nous emmène faire cette expérience-là. Nous avons perdu le pouvoir, nous ne sommes plus au sommet de la chaîne alimentaire et nous avons été relégués soit au rang d'humains asservis au travail, soit à celui d'humains de compagnie ou sinon, à celui d'humains de boucherie industrielle. Cela se passe dans un environnement qui ressemble au nôtre mais n'est pas tout à fait le même. Les voyageurs interstellaires qui sont les nouveaux maîtres et dominants nous ressemblent mais ne sont pas tout à fait semblables. Nous avons été colonisés à une époque de notre histoire où, à force de croire nos ressources inépuisables, sûrs de notre supériorité humaine et volontairement aveugles, nous menions notre Terre à une destruction certaine. Il s'agit de notre Terre et son sort ne diffère que de peu de ce qu'elle est aujourd'hui. Toutes ces similitudes peuvent nous faire peur. Dans ce monde décrit par @Vincent Message, on ne peut plus entendre le chant des oiseaux. Il n'y a plus d'oiseaux.
Alors aujourd'hui, il y a urgence à agir à rebours de ce que nous lui faisons subir, à notre planète bleue, ainsi qu'à toutes les espèces qui y vivent encore. Il en va de la vie ou de la mort de notre humanité. @Vincent Message nous offre, avec ce roman riche et dense, de quoi penser aux enjeux vitaux de notre siècle. @Défaite des maîtres et possesseurs démarre fort. le narrateur doit sauver Iris, une jeune humaine qu'il a arraché à une mort certaine et élevée dans la clandestinité. Pour qu'elle ait une chance de survivre à un accident, il doit lui trouver très rapidement de faux papiers. La lecture est vraiment palpitante, alternant des chapitres d'action, de suspense et d'autres d'introspection, de réflexion.
Un coup de coeur. L'écriture est magnifique. Certains passages m'ont tant bouleversée que je les ai relus à haute voix. @Défaite des maîtres et possesseurs est une nécessité. Il faut le lire. Absolument.
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Un livre fort qui tape dans son sujet.
Vincent Message nous place dans un univers parallèle et déplace les rôles occupés par les hommes, les animaux, les autres.
Les hiérarchies simplement distribuées autrement, il nous expose les incohérences des dominations et exploitations actuelles, que ce soit l'homme sur les autres espèce animales, mais aussi l'homme et ses intérêts individualistes.

Le message du roman ne laisse pas indifférent.

L'écriture est précise et nette, sans fioritures.

J'ai hâte de lire un autre ouvrage de cet auteur. Et je vais encore repenser ma consommation de viande, je crois.
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