C'est vivant rien qu'à l'image. On prend un grand plaisir à regarder. C'est un livre de dessins à contempler ; de pages à contempler. Le dessin y est vivant comme un visage (mouvant et charnel). Le plaisir vient aussi du fait que l'expressivité graphique du Papa et du Fiston et de la Maman (et d'autres personnages, que l'on croise ici ou là, une chèvre par exemple) nous émeut. Leur expressivité nous émeut même si elle est comique. Elle nous émeut avec un sourire et cela nous tire vers la bonté. Je dis nous car nous ne sommes jamais seuls à éprouver les mêmes choses. Ce livre plein de tendresse et d'humour est fait de nerfs. La vie y est nerveuse. Une nervosité qui ne contient pas que de l'angoisse. Une nervosité de joie. Une nervosité d'enfance. Les humeurs y sont changeantes. Ne sommes-nous pas tous, presque tous ainsi : un paquet de nerfs qui vibrent d'émotions changeantes. Il y a bien sûr chez le Fiston des constances, de nombreux retours à un caractère bien marqué (la tronche), et chez le Papa aussi (l'inquiétude), et chez la Maman aussi (l'attention et peut-être un optimisme, voulu ou spontané). Oui, chacun est changeant dans ses émotions, avec des constances de caractère. D'ailleurs, Papa Maman Fiston est moins une histoire qu'une manière de creuser des caractères. Nous n'y voyons pas se dérouler un scénario, nous y voyons se dérouler des caractères. Et tout cela semble avoir été fait sans préméditation. Ainsi qu'il y ait tout de même des aventures truculentes, voire picaresques, nous comble davantage par la façon qu'elles sont dessinées et par la personnalité des personnages que par le dénouement des aventures. Oh, pas tant à vrai dire, car la part d'imagination narrative y est vraiment fort agréable. L'auteur de ce livre a ici lâché la bride à son imagination et son imaginaire désentravé nous fait du bien. Une sensation enchanteresse, une sensation de légèreté nous parcourt l'âme. La chose est poétique. Et on rit bien souvent, oui. Un rire qui se situerait près du cœur. Que dire de plus : à la fin on aimerait en avoir encore à lire, encore en avoir à voir. Et justement, il parait qu'il y aura un prolongement. En attendant on relira encore l'ouvrage , c'est d'ailleurs l'une de ses qualités : il se relit avec grand plaisir.
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Il est rare que je n'apprécie pas une BD.
Celle-ci m'est tombée des mains.
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Une succession de chapitres qui paraissent sans queue ni tête, comme un petit théâtre bruyant et mouvant, fantastique et absurde, sensitif et débordant d’émotions. [...] Il nous manque parfois un fil conducteur, une trame à laquelle se raccrocher.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Lucas Méthé sur le plateau de la webTV du Festiva