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3,81

sur 145 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'habite en lisière de forêt. J'adore m'y promener, regarder les saisons défiler sur les arbres de la colline d'en face, observer les oiseaux en cette fin du mois de mars, quand il n'y a pas encore de feuillage pour les dissimuler à ma vue. La forêt je l'aime, je la connais.
Alors quand Andrée Michaud nous embarque à la suite de 3 ados, meilleurs copains depuis toujours, pour une virée en forêt, je ne me méfie pas. Je l'ai déjà fait, un feu de camp, des copains, l'été qui s'étire, échapper au contrôle des parents, et se marrer. C'est innocent tout ça, c'est doux et ça fait de beaux souvenirs.
Sauf que dans un roman qui s'intitule « Proies », on sait que ça va déraper. Dès les premières heures de leur virée, on comprend que l'orage menace, et que les bêtes ne sont pas les seules à arpenter les bois qui dominent le village de Rivière-Brûlée. Des impressions d'abord, la nuque qui picote, des objets qui semblent avoir été déplacés au campement et puis, les enfants innocents deviennent les proies, et la course-poursuite s'engage.
Andrée Michaud fait monter la tension avec patience et une efficacité diabolique, puisant dans nos peurs primaires, nos pires appréhensions. La première partie m'a coupée le souffle, j'étais tellement stressée pour ces jeunes, perdue comme eux, terrifiées par cette ombre qui finit par fondre sur leur existence.
L'autrice alterne ensuite entre la vie du village, des parents qui s'inquiètent, des voisins qui soupçonnent, de la police qui cherche à comprendre, et le mal qui s'enracine dans les bois.

Dans un jeu de dissimulation/révélation très habile, Andrée Michaud élabore un thriller haletant, qui ne ressemble à aucun autre. J'ai été complètement conquise par sa vision de la nature, sauvage et inquiétante, mais jamais autant que les hommes qui s'y aventurent parfois. Ah! et puis j'ai décidé que mes filles ne partiraient JAMAIS faire un camp en forêt (et que décidément j'adore le québécois) !
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Avertissement : À ne pas lire avant de partir en camping sur le bord d'une rivière ! L'incipit donne le ton de ce polar littéraire à la narration omnisciente : « le mardi 18 août d'une année dont on se souviendrait plus tard comme une année de deuil et de stupéfaction, trois adolescents de Rivière-Brûlé, un village perdu parmi les collines, avaient quitté la maison familiale sitôt après le déjeuner, aussi excités que s'ils partaient escalader l'Everest, pour aller camper près de la rivière qui avait donné son nom à leur localité, un cours d'eau ayant depuis longtemps oublié les feux qui avaient ravagé ses rives à l'époque où la région ne comptait que quelques âmes. » Judith Lavoie (dite Jude), Abigail Lemaire (dite Abe, Aby, Aby baby) et Alexandre Demers (dit Alex) ont seize ans et ils inséparables. Galvanisés par ce projet de camping qui inquiète bien un peu leurs parents par ailleurs, ils sont déterminés à se faire un gros fun noir. Mais voilà que leur plaisir se trouve irrémédiablement gâché par une impression malaisante qu'on les observe, et qui ne fait qu'augmenter… Après avoir lu Tempêtes l'an dernier, dont Proies pourrait être une sorte de pendant estival, voici que je renoue avec l'envoûtante plume d'Andrée A. Michaud, qui sait si magnifiquement faire coexister la beauté de la nature et la folie des hommes, me laissant surprise de ne pas être couverte de boue et d'égratignures moi aussi tant j'ai eu l'impression d'être au plus près de ses personnages auxquels je continue à penser, étant passée avec eux par toute la gamme des émotions. Et c'est ainsi que j'ai bien envie de dire, comme Aby : « Maudit innocent de concombre de sans-dessein » ! Haletant et profondément humain.
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Je me réjouie lorsque je dégote un roman canadien surtout québécois avec ses idiomes et expressions si particulières. Ce polar est angoissant et addictif à la fois.
Trois amis partent camper seuls dans la forêt près du village de Rivière-brûlée. Ils ont seize ans et le monde s'ouvre à eux. Ils sont confiants, joyeux et loyaux. Il y a Abigaïl, Alexander et Judith. C'est le père de cette dernière qui les laisse à l'entrée d'un chemin raboteux. Dans leur sac-à-dos, des victuailles pour trois à quatre jours, quelques bières. et une tente, verte pour Aby Baby, bleu pour Alex et rouge pour Jude. Entre baignades, randonnées et veillées autour du feu, les trois adolescents rient, plaisantent, se racontent des histoires. Pourtant, cette sortie entre amis devient inquiétante. Un sentiment de malaise s'installe. Ils se sentent observer. La première nuit, ils ne parviennent pas à dormir. Est-ce l'histoire que leur a raconté Alex, ce visage blafarde d'une femme dans l'encadrement d'une lucarne pendant les vacances ou bien cette sensation de danger latent ? Les filles imaginent un péril aussi flippant que Délivrance avec Burt Reynolds dans un des rôles principaux. le second jour, une randonnée où ils ont failli se perdre se greffe à l'incertitude. Quelqu'un est venu dans leur camp et le lendemain, des signes sur les troncs des arbres autour scellent ce qu'ils savaient déjà. Quelqu'un joue avec eux. le cadavre d'un jeune renard complète le tableau menaçant.
Gerry Nantel, chasseur exalté, déséquilibré les menace un matin, au réveil. Il ont quinze minutes pour fuir. Les filles sont jeunes et belles.
Pendant ce temps, à Rivière-Brûlée, les habitants préparent la foire agricole annuelle. Mais, pour la mère d'Abigail et le père de Judith, un pressentiment projette son ombre sur l'horizon.
Dans la forêt, le drame se noue qui va entraîner une succession d'autres drames jusqu'au dénouement final qui bouleversera les habitants de Rivière-Brûlée. Une équipe de policiers des deux côtés de la frontière canadienne et américaine poursuivront sans relâche le coupable.
La tension croît tout au long du roman accentuée par le paysage forestier canadien. Les trois adolescents ont des caractères et des comportements intéressants et évolutifs. Les émotions et les sentiments des seconds rôles sont authentiques. Passionnant.
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Une fois passée la particularité des expressions et vocables québécois, on peut se laisser emporter par ce roman noir si prenant.
Judith, Alex et Abigail, 16 ans, inséparables depuis leur plus tendre enfance, décident de partir camper 5 jours à côté de la Brulée, la rivière qui a donné le nom à leur village.
Mais très vite, ils sentent que quelque chose ne va pas, une présence, un sentiment d'être observer... Et tout par alors en cacahouète, dans la panique, dans l'horreur, dans la furie d'un moment qui se voulait joyeux et qui va tourner au drame!
Mais là ne s'arrête pas l'histoire. Je ne peux en raconter plus sou peine de divulguer des éléments essentiels à l'intrigue mais sachez qu'on ne rentre pas des bois indemnes et que la tension ne finit jamais de retomber.
C'est hyper prenant et bien amené, j'ai beaucoup aimé cette découverte.
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Proies est avant tout un avertissement : lors de randonnées dans les forêts québécoises, mieux vaut ne pas sortir des sentiers balisés pour suivre des chemins de traverse. Andrée A. Michaud sort pourtant des sentiers battus de la littérature noire pour tracer un profond sillon personnel, et imprimer sa marque de fabrique à nulle autre comparable. Depuis Bondrée qui lors de sa sortie en France a impressionné la plupart de ses lecteurs, elle injecte dans une nature exubérante et luxuriante digne d'un paradis terrestre, le bruit et la fureur, la terreur.


Proies n'échappe pas à ce schéma. Dans une forêt magique où vit tout ce que la nature offre de plus beau – fruits, fleurs, arbres géants et animaux à poils ou à plumes -, au milieu de laquelle coule une rivière paisible qui invite à la baignade et à la méditation, l'auteure place trois adolescents en quête d'émancipation, venus camper quelques jours et nuits. Parmi eux, deux gamines jolies comme des coeurs, de celles dont les prédateurs disent qu'elles les aguichent avec leurs longues jambes et bras bronzés et leurs simagrées de poupées stupides.


Dès le départ, le ton est donné. Andrée A. (mais que signifie ce A. ?) Michaud place son roman dans la lignée de Délivrance, film mythique réalisé par John Boorman en 1972. Les lecteurs qui comme moi l'ont vu, revu et adoré, savent d'emblée que les gentils ados vont être chassés par un ou des êtres frustes, chasseurs braveurs de lois et d'interdits, avec qui aucune communication n'est envisageable sauf si l'on sait jouer du banjo. Que l'auteure évoque également des contes comme le petit poucet ou Hansel et Gretel a quelque peu atténué mon enthousiasme, un peu comme si je connaissais l'issue du roman avant de l'avoir lu. Pour être complète, j'ajoute que l'inclusion des dialogues dans le récit sans signe distinctif, le rend roboratif, et que l'utilisation des expressions québécoises, qui généralement font couleur locale, francophonie vivace ou même folklore sympathique, alourdissent ici l'histoire, car trop nombreuses. Malgré ces minimes critiques, Proies reste un grand roman, dans lequel Andrée A. (mais que signifie ce A. ?) Michaud déploie un style de toute beauté, dans un environnement sylvestre de toute beauté. Elle sait faire monter la pression, faire partager au lecteur la peur viscérale de l'incompréhensible qui gagne les ados, les font freaker et envisager tous les scenarios leur faisant regretter la chaleur de leur foyer familial. Elle décrit avec un soin méticuleux leur apprentissage de l'effroi et leur expérience de tous les subterfuges de la mort. Une digestion un peu lourde de ce roman compact me retient cependant d'attribuer une cinquième étoile à Proies.


"Les drames s'amorcent ainsi, dans l'imprécise lourdeur d'instants dont nous ne saisissons l'importance qu'après coup, quand il n'y a plus rien à faire."
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Je découvre avec ce roman l'autrice québécoise Andrée A.Michaud, un roman noir psychologique qui m'a beaucoup plu.

Ils sont trois jeunes de 16 ans du village de Rivière-Brulée, Jude, Aby et Alex.
Ils se réjouissent à l'idée de partir quelques jours faire du camping près de la rivière, ils sont heureux même si au fil des heures ils sentent une présence, on les observe, quelqu'un les surveille... 

La chasse va pouvoir commencer....

Une lecture haletante et puissante dans la première partie avec une tension extrême ! Puis dans la seconde partie plane toujours un mal-être, la nature très présente de par les bruits, les cris d'animaux, les odeurs et toute sa puissance sauvage ajoute encore à l'angoisse du récit.

N'y a-t-il pas plus effrayant que les forêts la nuit ? Je garde pour ma part un souvenir très désagréable de ma seule nuit de camping à la belle étoile en pleine nature 😱

Les expressions québécoises m'ont beaucoup amusée sans déranger la lecture pour autant bien au contraire.

Il me reste maintenant à découvrir d'autres romans de cette autrice.

J'ai particulièrement aimé la couverture ainsi que le format poche très plaisant.

Je remercie particulièrement Marie des @rivages pour l'envoi de ce roman offert gracieusement en SP.

Connaissez-vous cette autrice et quel roman le conseilleriez-vous ?
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Un roman noir à l'ambiance lourde, angoissante. Un fou qui va s'en prendre à trois jeunes ados. Avec eux, on va vivre l'enfer de la traque, de l'impuissance face à cette forêt qui englouti, face à ce monstre qui guette, face à ce terrible danger de mort. Et la mort frappera, lorsqu'un autre disparaitra et que le dernier ne sera plus que l'ombre de lui-même, encore la proie de cette forêt alors qu'il en est sorti.

Un récit qui va nous conter une année entière durant laquelle on vit aussi la destruction et les craintes des parents des victimes. Les tourments d'autres habitants alors que certains suspectent et qu'un autre se sait complice involontaire. Et nous lecteur, on s'immerge totalement dans l'intrigue et on se sent impuissant face aux drames.

L'histoire se passe au canada et j'ai beaucoup aimé y découvrir les expressions de cette langue. Avec aussi l'ambiance de ses immenses forêts où il ne vaut mieux pas s'y perdre tant elles n'ont pas de fin.

La psychologie a été travaillée avec beaucoup de finesse dans ce texte qui nous raconte, nous détaille, nous captive. Pas de réels dialogues même si les paroles des protagonistes y sont souvent relatées. Un texte dense mais non moins entrainant et palpitant. On brûle de connaitre la suite à chaque page qui se tourne et en même temps on le savoure.

Un récit immersif très sombre, angoissant, palpitant et à la psychologie très fine. J'ai adoré.

Lien : https://mespassionsmesenvies..
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Un très bon thriller en deux temps dont la force ne réside pas dans l'histoire elle-même mais dans la façon dont l'auteure décortique la psychologie des personnages.
On sent monter la pression crescendo.
L'atmosphère également est parfaitement restituée de ce petit village tranquille dont la tension croissante est palpable.
Un petit temps d'adaptation pour les expressions québécoises mais je me suis vite laissée embarquer.
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Crisse, calisse, tabernacle... C'est mignon. Ce québécois chantant, imagé, cet accent délicieux ...

Non ?

Non !

Andrée Michau n'écrit pas joli, ni charmant. Sa plume n'a rien d'aimable. Sa vision du camping adolescent est plus proche de Délivrance qui poserait sa tente le Vendredi 13 que... Ah ça ne me vient pas tient un camping en foret qui tournerait bien.

Michaud est québécoise. Elle connait bien les grandes forêts, de l'espèce impénétrable qu'on s'obstine à arpenter.

La première partie de ce roman est remarquable.

Quand monte l'effroi.

Quand on oublie les railleries que l'on assénait devant tant de films, séries, livres, où un groupe de jeunes s'obstinent à faire les mauvais choix. Ils le sentent au plus profond d'eux-mêmes nos trois amis qu'ils devraient illico rebrousser chemin. Oui mais voilà, ils ont obtenu de haute lutte cette escapade, le regard narquois des parents devant un retour piteux, merci bien ! L'orgueil est le plus sûr allié de l'horreur qui vient.

La suite est plus attendue. Mais, la peinture précise de l'engrenage irrémédiable, la frayeur, la choralité des voix qui narrent, sidérées et tremblantes, tout cela m'a réconcilié avec l'autrice dont j'avais considéré le Tempête comme une arnaque paresseuse.

Proies entremêle la tension, la tragédie, nous tord le bide et nous broie le coeur. le parfait antidote à un feel good à la con.

Ici point de chute expédiée, niée même, mais la puissance et l'aisance d'un récit où André Michaud fait encore la démonstration de la beauté angoissante de sa plume. Il nous semble que le moindre bosquet renferme un mystère, un piège...

C'est sans doute vrai.

J'aime les balades en forêt. J'ai toujours un linge de rechange. La sueur n'est toujours pas due à la chaleur. le livre de Andrée Michaud ne va pas contribuer à réduire la fréquence de mes lessives.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Ce polar dot être lu pour sa qualité littéraire car Michaud a un style d'écriture qui se distingue des autres livres du même genre.
Les personnages sont bien campés et donnent du tonus à l'histoire. le suspense fonctionne jusqu'à la fin. On en garde des frissons même après avoir fermé le livre.
J'ai quand même trouvé passages qui selon moi avait trop de longueurs.
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