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EAN : 9782743655761
352 pages
Payot et Rivages (02/03/2022)
2.61/5   14 notes
Résumé :
Qui est Heather Thorne, cette jeune femme frappée d'amnésie qui ne sait plus si elle existe réellement ou si elle n'est que le double d'une inconnue croisée par un jour d'octobre?? Et qui est Andrée A. Michaud, cette écrivaine qui se demande si elle n'a pas usurpé la place d'une morte et si son véritable nom n'est pas Heather, Heather Thorne?? Regardant défiler les saisons depuis les fenêtres de son bureau, l'écrivaine tentera de deviner de quel passé trouble a surg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Andrée A. Michaud exploite avec Routes secondaires le thème de l'écrivain et de son double. le lecteur est plongé dans une histoire où deux personnages, Heather Thorne et Andrée A. Michaud, ne font qu'un. L'écrivaine est habitée par son personnage au point qu'elle se fond dans Heather, une jeune femme amnésique, morte mystérieusement depuis très longtemps. En raison des nombreux signifiants tributaires de la vie d'Andrée A. Michaud, l'effet de réel est très fort. le lecteur s'avère entraîné dans une quête marquée par la dualité pour découvrir ce qui va arriver à l'une comme à l'autre. Pour ce faire, l'écrivaine mélange la réalité à la fiction pour brouiller le lecteur sur les routes secondaires de son coin de pays, l'Estrie. En ce sens, le lecteur est dans l'illusion de vie, dans cette expérience affective de l'autre. L'écrivaine a mentionné dans une entrevue accordée à Fabien Deglise du Devoir :

Ce livre montre que l'auteur est toujours présent dans son histoire, qu'il est toujours omniprésent, que créer, c'est une question de réciprocité, d'influence et d'une fusion qui se crée à un moment donné entre lui et son personnage.

Par cette explication de l'écrivaine, l'incipit du roman prend tout son sens. C'est en marchant dans les bois qu'elle connaît bien, en automne, que l'écrivaine a eu son idée de roman :

Je dois m'appeler Heather. Elle doit s'appeler Heather. Ces phrases que je me répète depuis des mois sans parvenir à en fixer le sens ont peu à peu perdu leur limpidité première pour devenir une obsession.
Je dois m'appeler Heather. Elle doit s'appeler Heather. […]
Tous les sens en alerte, j'imaginais un roman dans lequel je pourrais rendre la force obscure de ce sous-bois, quand je m'étais arrêtée au milieu de la route, ébahie, pour murmurer je dois m'appeler Heather, elle doit s'appeler Heather. […]
Je venais d'esquisser le début du roman que je cherchais dans le sous-bois.

Par le biais de ce récit, l'écrivaine démontre les étapes de la création d'un roman et de la construction identitaire d'un personnage tout en se mettant en scène. En ouvrant le bouquin, le lecteur lit cette phrase : «Tous les personnages de ce roman ont vécu entre le 1er mars 2014 et le 19 janvier 2017.» Ainsi, le lecteur est amené dans un univers intimiste qui lui semble vrai. Il y découvre peu à peu l'histoire de cette jeune femme morte depuis très longtemps, Heather, et il en vient à comprendre ses dernières heures. C'est fascinant, c'est déroutant, c'est dérangeant.

Ce livre m'a fait un peu penser à celui de Delphine de Vigan D'après une histoire vraie où il est aussi question de l'écrivaine et de son double à travers le processus de création. Pour lire ma chronique sur ce bouquin, cliquez sur D'après une histoire vraie.

Je n'avais jamais lu de roman d'Andrée A. Michaud. Pourtant, cette dernière a remporté le prix du Gouverneur général du Canada avec Bondrée et elle est finaliste pour gagner le prestigieux prix Giller. Dans Routes secondaires, les descriptions de la forêt sont absolument magnifiques. J'aurais envie de me promener dans les bois avec le livre entre les mains pour réciter des extraits. Ainsi, je pourrais m'imbiber du sens de l'observation de l'écrivaine. Les mots sont bien choisis et on ne peut qu'admirer la plume de l'auteure.
Si vous avez envie de découvrir comment une écrivaine est impliquée dans son processus d'écriture, je vous recommande de lire cette histoire et de vous perdre sur les routes secondaires en suivant le fantôme d'Heather ou d'Andrée A. Michaud.

J'aime beaucoup la phrase suivante :

RIEN DE LA RÉALITÉ NE ME SEMBLE PLUS VRAI. le coeur de juillet est froid et l'été est un mensonge, je l'ai déjà écrit, auquel je me prends parfois à croire lorsque le soleil luit et que je fais couler la sueur sur le front de P. Mais l'automne sera vrai, qui empiète déjà sur la blancheur des marguerites. (p. 146)

https://madamelit.ca/2018/05/09/madame-lit-routes-secondaires-dandee-a-michaud/
Lien : https://madamelit.ca/2018/05..
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J'ai longtemps hésité sur le nombre d'étoiles à mette à ce roman de Andrée A. Michaud. Ce roman dans lequel elle se met en scène est comme une spirale qui revient sur elle-même. Elle s'identifie tellement à son personnage de Heather Thorne qu'elle devient Heather Thorne et est autant actrice qu'auteure de se roman sombre et mystérieux. Cet aspect sombre et mystérieux est justement la marque de commerce de Andrée A. Michaud. L'histoire se déroule dans la belle région de St-Adrien de Frontenac tout près du mont Megantic et pas très loin de l'endroit où se déroulait l'intrigue d'un de ses romans précédents Bondree.

Cette histoire où l'autrice se confond avec un de ses personnages ne m'a pas séduit même si il faut bien le dire l'autrice fait preuve d'une imagination fertile avec des aller-retour fréquents entre fiction et réalité. Il y a dans ce roman des relents de Stephen King par le côté un peu fantastique et inquiétant du roman. Ce que J'ai beaucoup aimé, alors là sans réserve, C'est l'écriture de Andrée A. Michaud elle a une des plus belle plume que je connaisse. Ses structures de phrases, son habileté à insérer des évocations tellement claires dans son texte, sa façon de jouer avec réalité et fiction dans le même passage , tout ça est très séduisant et envoûtant. C'est ce qui m'a permis de tenir jusqu'au bout.

J'avais beaucoup aimé les deux romans que j'ai déjà lu de cette autrice, cette fois le charme n'a opéré que grâce à la qualité de son écriture.
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Qui est Heather Thorne, qui est Andrée A. Michaud ?
L'une personnage de fiction, l'autre écrivaine. Mais la distinction est floue, trop parfois, à tel point que le lecteur est perdu. Mais justement on se laisse porter, voguant à travers la brume. L'ambiance est nébuleuse, comme si l'on avançait dans l'eau stagnante d'un étang, les pieds dans la vase.
J'ai aimé ma lecture pour cela, même si je pense ne pas avoir tout compris. Plus d'éléments auraient été les bienvenus. En tout cas le sujet est prenant malgré le fait que j'aurais aimé plus d'action.
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Un déception totale, un ennui mortel.
Une logorrhée d'écrivain sans queue ni tête. Michaud mêle les personnages fictif de son roman à la réalité pour former un récit qui n'a aucun sens.
Une espèce d'introspection d'elle même en train d'écrire. J'espère pour elle qu'elle était sous LSD quand elle a écrit ça.
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critiques presse (4)
Telerama
30 avril 2022
Dans ce cinquième roman publié en France, la Québécoise envisage la création littéraire comme un thriller. Et met en scène un troublant double "Je", après la découverte d'une femme au volant d'une voiture accidentée.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeJournaldeQuebec
22 janvier 2018
Les lecteurs qui aiment les mystères et qui ont aimé Bondrée, son roman précédent, retrouveront une ambiance inquiétante et le motif du double, cher à l’œuvre d’Andrée A. Michaud, dans son nouveau roman, Routes secondaires.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
28 septembre 2017
Après le succès de Bondrée qui lui a valu entre autres le prix du Gouverneur général et une sélection comme finaliste au prestigieux prix Giller, Andrée A. Michaud nous revient avec Routes secondaires, exploration sous forme de thriller du thème de l'écrivain et son double.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
07 septembre 2017
Son dernier roman, Bondrée, a remporté plusieurs prix. Cette fois, l'auteure prend l'identité d'une jeune femme disparue et, jouant sur la frontière entre la réalité et la fiction, nous entraîne sur ses traces.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Il faut si peu de choses, si peu de temps pour que les constructions des hommes se dégradent, s’effondrent et disparaissent. Elles n’ont pas la pérennité des arbres, qui ne demandent ni à être réparés ni à être solidifiés et peuvent très bien se débrouiller sans nous. Elles n’ont pas cet acharnement des églantiers, sur lesquels je me suis égratigné les bras en redressant la clôture avec P. dans cette portion de terrain donnant sur la route, dont la légère pente est couverte de ces buissons épineux d’une beauté rose et foisonnante dès que les fleurs éclosent, vers la mi-juin, mais dont nous devrons stopper la multiplication si nous ne voulons pas qu’ils rejoignent la maison et la prennent d’assaut, comme la mousse et l’herbe sur le dallage, comme dans ces films apocalyptiques où le béton craque sous la poussée des racines, où les murs s’inclinent devant le poids des arbres et retournent tranquillement à la terre.
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Ce soir le ciel est clair et je n’arrive pas à dormir. Je compte les fissures du plafond tout en me demandant si mon intervention aurait pu sauver le bombyx et s’il m’est encore possible d’épargner à Heather une nuit de douleur et d’épouvante. Je pourrais bien entendu déchirer la page où je propulse sa Buick dans la forêt et la laisser filer vers le couchant, mais il me faudrait pour cela vouloir revenir sur mes pas.
C’est la prérogative de l’écrivaine que de pouvoir effacer ses empreintes si celles-ci s’engluent dans des terres glaiseuses, mais cela est un faux-fuyant ne profitant qu’au lecteur qui ne verra pas le bombyx sous les semelles boueuses. Sur mon bureau, il y aura toujours un papillon mort, couché sous l’amas d’autres créatures que je n’aurai sauvées d’une fin certaine qu’en détruisant la page sur laquelle elles agonisaient. Ce type de sauvetage n’est qu’apparence. Dans la corbeille, l’agonie se poursuit. Dans la forêt, Heather tâte sa tête endolorie en attendant que je remette le temps en marche et permette au soleil de se lever.
Sur l’étendue de son territoire, l’écrivain règne en maître, abusant d’un pouvoir dont il ne sait parfois que faire, tel un dieu en proie au doute mais n’en conservant pas moins la nécessaire cruauté des dieux.
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Je dois m’appeler Heather. Elle doit s’appeler Heather. Ces phrases que je me répète depuis des mois sans parvenir à en fixer le sens ont peu à peu perdu leur limpidité première pour devenir une obsession.
Je dois m’appeler Heather. Elle doit s’appeler Heather. […]
Tous les sens en alerte, j’imaginais un roman dans lequel je pourrais rendre la force obscure de ce sous-bois, quand je m’étais arrêtée au milieu de la route, ébahie, pour murmurer je dois m’appeler Heather, elle doit s’appeler Heather. […]
Je venais d’esquisser le début du roman que je cherchais dans le sous-bois.
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Derrière le premier chat, une femme est assise à son bureau, qui me fait signe d’entrer. Une rafale fait voler mon foulard, que j’enlève pour sentir la douceur de l’automne au-delà de l’arche, et je rejoins la femme, Heather, qui a besoin de moi pour dénouer les fils de cette histoire dans laquelle je m’enlise, dans laquelle j’ignore le rôle que jouera peut-être Gilles Ferland, et de laquelle j’aurais dû expulser H. W. Thorne avant qu’il s’y incruste. Or les dés sont jetés et l’épuisement que j’anticipe à la seule idée de revenir sur mes pas excède de loin celui que me causera la présence de ces deux personnages. Je vieillis, c’est un fait, et n’ai plus le courage d’appuyer sur la touche « Retour » pour écrire sur mes propres palimpsestes et fouler l’ombrage de trop de papillons agonisants.
J’ouvre la porte et m’installe à mon bureau. Dehors, mon foulard s’enroule autour de l’arche en des formes fantomatiques me rappelant que seule la mort, seule l’absence de vent peuvent anéantir nos hantises et les déposer doucement au sol.
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DANS SON TRAITÉ DU ZEN ET DE L’ENTRETIEN DES MOTOCYCLETTES, Robert M. Pirsig écrit ceci : « La connaissance latérale, c’est la connaissance qui vient d’une direction totalement inattendue, et dont on ne soupçonnait même pas que c’était une direction. Les vérités latérales soulignent la fausseté des axiomes et postulats sur lesquels repose le système de recherche de la vérité qui a toujours été le nôtre. »
C’est dans cette direction que je dois continuer de marcher, du côté des chemins de traverse et de ces connaissances latérales qui nous ne regardons habituellement que du coin de l’œil, qui se perdent dans la périphérie du regard et s’embrouillent dès que nous tournons la tête, effaçant ce détail que nous n’avions qu’entraperçu, ces signes incohérents dont nous aurions compris le sens si nous n’avions pas persisté à suivre les flèches tracées par ceux s’entêtant à filer droit devant.
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Videos de Andrée A. Michaud (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrée A. Michaud
À l'occasion du festival "Quai du Polar" 2023 à Lyon, Andrée A. Michaud vous présente son ouvrage "Proies" aux éditions Rivages-Noir.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2713462/andree-a-michaud-proies
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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