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sur 146 notes
Marnie et Michael, deux amis unis et inséparables, tenus par cette promesse de ne jamais se quitter. Un après-midi d'août 1979, ils jouent ensemble dans les bois de Rivière-aux-Trembles. Un orage éclate, la pluie tombe dru soudainement. Après un comportement bizarre, effrayant la jeune fille, et des paroles insensées, Michael Saint Pierre, âgé de 12 ans, se rue dans la forêt et disparaît subitement. Malgré de longues recherches et une chaussure retrouvée un peu plus loin, près du lac aux Barbotes, le petit garçon reste introuvable. Une disparition qui hantera à jamais la jeune Marnie d'autant que, bientôt, on la tient pour responsable, on l'accuse de mentir. Il lui faudra fuir, avec son père, Rivière-aux-Trembles...
En 2006, Bill reçoit un appel inquiet de sa femme, Lucy-Ann. Leur fille, Billie, qui va bientôt fêter ses 9 ans, ne s'est pas présentée à son cours de danse. Après la sortie de l'école, personne ne semble savoir ce qu'elle a pu faire. Là encore, malgré de longues recherches, la petite fille semble s'être volatilisée. Comment survivre dans une telle situation ? Comment supporter les questions soupçonneuses de la police ? Comment affronter le regard plein de reproches de sa femme ?
C'est à Rivière-aux-Trembles que, quelques années plus tard, Bill et Marnie vont se croiser...

Deux enfants qui disparaissent soudainement à des années d'intervalle. Deux adultes aujourd'hui cabossés. L'une inconsolable depuis la disparition de son meilleur ami. L'autre meurtri après celle de sa fille tant aimée. Comment surmonter une situation si tragique ? Comment expliquer l'inconcevable, à savoir que les enfants se seraient comme volatilisés ? Comment vivre avec une telle douleur, avec tant de questions restées sans réponses ? C'est ce que Andrée A. Michaud dépeint, avec force, dans ce roman. Alternant son récit entre Marnie et Bill, elle donne voix et corps à ces deux âmes blessées, au bord de l'abîme, esseulées, à jamais meurtries dans leur chair et dans leur coeur. Elle s'attarde sur chacun d'eux et sur la manière dont ils surmontent cette terrible épreuve. Une terrible épreuve qui se rappellera à eux lorsqu'une autre disparition mystérieuse secouera Rivière-aux-Trembles. Au coeur de paysages fascinants, ce roman, à l'atmosphère particulièrement envoûtante, énigmatique et inquiétante, brille par la plume exigeante, puissante et étoffée d'Andrée A. Michaud.
Profondément noir et troublant...
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C'est le genre de roman qui me laisse perplexe , une fois refermée la dernière page: ai-je aimé ? Couci - couça… Pourrai- je le conseiller ? Ça dépend à qui ...

La première chose qui frappe , c'est la qualité d'écriture.
L'auteur a un style très personnel, et vous entrainera dans son monde , un monde plein de poésie, de nature, mais aussi de chagrins , de deuils impossible à surmonter .
Une rivière, une forêt , la neige, ponctuées d'expressions canadiennes, comme autant de pierres semées par un Petit Poucet nommé Andrée A. Michaud, comme autant de couleurs exotiques , qui ont amusé la lectrice française que je suis et qui permettent de reprendre son souffle après des passages poignants

Parce que l'histoire " vendue" comme un thriller n'en est pas vraiment un. Et c'est surement pourquoi, j'ai été très déçue.
En Août 1979, le petit Mickael disparaitra dans la forêt , seule son amie Marnie est présente, mais elle ne saura pas ( malgré les interrogatoires de la police) , expliquer cette disparition et se verra clouée au pilori par les habitants de RIvière - aux Trembles. Trente ans après , elle revient dans sa ville.
Et , dans une autre ville, la petite Billie, 8 ans, disparait entre son cours de danse et son domicile. Sa disparition demeurera sans réponse. Son père, ivre de chagrin viendra habiter Rivière - aux Trembles, sans se douter qu'un autre enfant va y disparaitre .
Et pendant 261 pages , on suivra ces deux personnages ballotés par la vie, le malheur, l'incompréhension et une douleur infinie.
Souvenirs , chagrin, errance…
Et c'est long (261 pages sur 363 !). C'est éprouvant…
Ah oui, mais les chants tristes sont souvent les plus beaux , oui, mais c'est long...
Et c'est donc à la page 261, que s'ouvre enfin "L'enquête" avec des flics complétement obtus, qui n'ont pas d'autres suspects à se mettre sous la dent que des personnages que nous ne pouvons imaginer coupables.
Ne comptez pas sur Andrée A. Michaud pour vous proposer une fin claire, nette et précise, elle sera à la mesure de cette forêt, opaque et de cette rivière : trouble, tremblante et floue.
Je me suis sentie un peu flouée, un peu sur ma faim.
D'autres lecteurs apprécieront cette ambiance oppressante , plombante servie par une écriture puissante et poétique.


Challenge Mauvais Genres 2018/19.
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Nous sommes dans le village de Rivière-aux-Trembles avec deux amis d'enfance, Marnie et Mike, et à l'été 1979 , un jour d'orage, le garçon de ce binôme inséparable disparait dans la forêt lors d'une escapade à leur cabane.
Nous sommes dans une grande ville des années plus tard, et Billie la petite fille de Bill ne se présente pas à son cours de danse après l'école et ne revient jamais à la maison.
Ni le corps de Mike, ni celui de Billie ne seront jamais retrouvés.
Pour Marnie, après la disparition de son Mike, ce sera une fuite vers Montréal avec son père, puis vers New York où elle tentera de se construire une vie. New York et les tentatives d'oubli jusqu'à ce que la mort de son père la ramène à Rivière-aux-Trembles.
Pour Bill, le papa de la petite Billie, ce sera la fuite de la ville, puisqu'il ne peut plus y vivre sans sa petite fille, vers Rivière-aux-Trembles.
Rivière Tremblante me parle d'âmes en peine, celles qui ont perdu un être cher, celles pour qui la détresse s'est transformée en tristesse continuelle, ce genre de tristesse qui nous habite le corps et le coeur. Des âmes cassées, avec des bleus au coeur, des contusions permanentes, un deuil ...
Une écriture poétique, riche, sensible, élégante dans la souffrance qui me touche profondément.
Un récit d'atmosphère sombre, angoissant, sans exhibitions inutiles qui m'a poignée .
Andrée A. Michaud, une écriture d grand talent.
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Ayant beaucoup aimé "Bondrée ", c'est avec plaisir que je me suis plongée dans cette rivière canadienne, qui n'a cependant pas rafraîchi la chaleur ambiante, même si elle a été à certains moments recouverte de neige...

J'ai retrouvé le style magnifique de l'auteure, et l'ambiance particulière qu'elle sait mettre en place , entre rêveries ,cauchemars et réalité mystérieuse, oppressante.

Cette fois encore, il est question de disparitions d'enfants. Mais si vous vous attendez à un thriller, ce livre n'est pas pour vous. Pas de rebondissements ni de pistes multiples, non , juste l'intime, les pensées des deux personnages principaux : Marnie, hantée par le passé qui a englouti son meilleur ami et Bill, écrasé par le présent vide, sans sa fille disparue.

Tout gravite autour d'eux et de leurs questionnements, de leur chagrin. Si je me suis attachée à ces deux êtres malmenés par la vie, j'ai trouvé néanmoins ce livre moins prenant que "Bondrée" . Il comporte des longueurs. Heureusement que l'humour noir de Bill" cette politesse du désespoir " allège un peu la tristesse du propos . A vous de voir...
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Il y a bien longtemps que je ne suis pas ressortie à ce point bouleversée à la lecture d'un thriller. Mais peut-on qualifier ce roman de thriller ? Je n'en suis pas sûre.
Bien sûr, il y a la disparition mystérieuse de deux enfants qui laisse supposer une enquête, des soupçons, des fausses pistes, un dénouement.
Lorsque Mike se volatilise à l'orée d'une forêt, il semble en transe, son amie Marnie peine à le reconnaître, il répète des mots sans signification : « Mauvais temps, madame, mauvais temps » avant de s'évaporer comme happé par quelque monstre aussi terrifiant que mystérieux.

Trente ans plus tard, Billie sort de l'école pour se rendre à son cours de danse distant de quelques centaines de mètres, elle n'y arrivera jamais, laissant ses parents dans une souffrance abyssale.

Qu'est-il arrivé à ces deux enfants ? Peut-on disparaître sans laisser de traces ?
Pour le savoir, le lecteur devra faire preuve de patience, de beaucoup de patience, tant l'action se déroule lentement comme endormie sous la neige qui recouvre le paysage canadien tel un épais manteau.

Andrée A. Michaud prend le parti du regard croisé des deux êtres qui vont à jamais souffrir dans leur chair, face à tant de questions et de douleurs.
Marnie, la fillette peine à grandir sans comprendre ce qui est arrivé à son ami et Bill le papa Billie fou de chagrin continue à illustrer les histoires qu'il invente pour sa fille disparue.

A partir de là, j'ai poursuivi ma lecture presque en apnée, en oubliant tout le reste.
J'ai été subjuguée par la qualité de l'écriture tellement précise qu'elle en devient quasi cinématographique.
Les sentiments sont disséqués, j'ai souffert avec les personnages, certains passages m'ont laissée au bord des larmes par les émotions et les angoisses qui s'en dégagent
La nature glaciale et étouffante crée une atmosphère envoûtante, voire hypnotique qui m'a pratiquement collé à la peau sans plus me lâcher.

Je ne suis pas sûre, je l'ai dit, d'avoir un lu un thriller, j'y ai vu plutôt un roman sur le chagrin, l'impossibilité de faire son deuil lorsque trop de questions se bousculent.
Il n'est pas facile d'en dire davantage sans prendre le risque de spoiler une histoire que l'auteur prend plaisir à rendre opaque.

Plus qu'un coup de coeur, ce livre a été un coup AU coeur.

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Je sors de cette lecture comme d'un rêve cotonneux, et je suis encore à moitié là-bas, à Rivière-aux-Trembles.
C'est dans ce petit village québecois qu'en 1979, un gamin de 12 ans qui aimait les hiboux et Superman, a disparu, laissant sa copine Marnie, 11 ans, affronter seule le monde des adultes. C'est là que 30 ans plus tard, Bill Richard vient s'enterrer, afin d'essayer de vivre sans sa petite Billie, 8 ans, également disparue dans la grande ville voisine. Quel rapport entre Marnie et Bill, si ce n'est ce même partage d'une douleur et d'une culpabilité teintée d'espoir qui les rongent et les rendent fous ? Si ce n'est une même suspicion à leur égard ? Car Marnie et Bill sont-ils, finalement, aussi innocents qu'ils le clament ? On entre dans leur tête à tour de rôle, mais qu'y voit-on vraiment ? Ce qu'il y a, ou ce qu'ils veulent laisser voir ?
J'ai adoré ce roman, tout comme j'avais adoré "Bondrée" du même auteur. Andrée Michaud a le don d'apporter du merveilleux au plus dramatique des sujets. Son style naturaliste et poétique emporte le lecteur dans un flot d'émotions et de sensations. On perd peu à peu pied dans la réalité pour entrer dans sa fiction qui semble ô combien réelle. Je trouve ça magique.
C'est donc un roman plein d'intériorité, de mystère, mais aussi de vie, même s'il s'agit de vie évaporée, car les disparus sont plus vivants et aimés que jamais dans la mémoire des survivants. Enfin, la Nature elle-même est magistralement célébrée dans tout son tumulte dévastateur, qui l'élève au niveau des autres protagonistes.
Ce n'est peut-être pas la lecture idéale pour un beau dimanche printanier, mais c'est une lecture splendide.
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1979, Rivière-aux-Trembles, une petite bourgade québécoise, Marnie 11 ans et Michael 12 ans sont inséparables comme Lois Lane et Superman leurs héros favoris. Mais un jour, dans la forêt où ils passent le plus clair de leurs loisirs, le jeune garçon disparait pendant un orage. De lui, on ne retrouvera qu'une chaussure boueuse près du lac. Après avoir fui l'endroit maudit, trente ans plus tard, au décès de son père, Marnie revient au pays pour reprendre la roseraie familiale.
2009, Billie, 8 ans, n'arrivera jamais à son cours de danse. L'enquête ne donnera rien comme si la fillette s'était évaporée. Le couple formé par ses parents n'y survivra pas. Après le suicide de son épouse, détruit par le drame, Bill le père, écrivain de livres pour enfants, viendra chercher l'inspiration dans l'isolement de la Rivière -aux -Trembles.
C'est un nouvel évènement tragique qui va provoquer la rencontre de Marnie et de Bill.

J'ai découvert l'auteure avec ce livre et tout de suite c'est la qualité de l'écriture qui m'a surprise. Elle maîtrise totalement l'art de décortiquer les émotions. Tour à tour, Andrée A. Michaud donne la parole à Marnie et à Bill. A travers leurs mots, on ressent toute la souffrance contenue, mais aussi la culpabilité d'être le survivant et de n'avoir rien pu faire pour empêcher le drame. Leur douleur est un sentiment unique et non partagé (même au sein d'un couple) les poussant à un isolement qui leur fait cotoyer la folie. Un troisième personnage prend lentement place aux côtés des deux principaux, c'est celui de la forêt que l'on ressent vivante et maléfique faisant basculer le récit dans un univers presque surnaturel. En opposition à cette noirceur, j'ai aimé la musique du parler québécois qui illumine le texte ainsi que quelques situations ubuesques qui provoquent un sourire chez le lecteur.

Pour moi, ce titre a tout d'un thriller même si l'adrénaline est plus dû à la tension psychologique qu'à l'action ou l'enquête. Andrée A. Michaud a su créer une atmosphère pour le moins étrange, tragique par l'ampleur des drames décrits mais également peuplée de super-héros, de personnages de contes pour enfants et animée par de nombreuses références musicales ou cinématographiques. Je donne un 18/20 à cette plongée dans l'enfer d'un deuil impossible. Comme de nombreux autres lecteurs, j'attendais juste autre chose du dénouement.

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Très très bon bouquin. Deux histoires de disparition d'enfants, à quasiment 30 ans de distance, au Québec.

Le livre aborde alternativement la détresse et la tristesse de ceux qui sont restés. Les deux histoires se déroulent en parallèle et vont, bien entendu, se rejoindre.

C'est noir. C'est très bien. C'est à peine un polar. Merci de ne pas avoir cherché à traduire en français, ce qui fait que quelques expressions québécoises incompréhensibles ont gardé leur secret pour moi, avec leur poésie.

Petit commentaire personnel : alors que j'ai lu ce livre très loin, et même si je n'ai pas de disparition d'enfants dans mon entourage, ce livre m'a beaucoup touché. Mon chat s'appelle également Nuage. Incroyable.
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Même s'il ne fait aucun doute que le talent est au rendez-vous, il faut également prendre en compte la notion d'expérience et de travail pour expliquer cette sensation d'envoûtement émanant d'un ouvrage comme Bondrée (Rivages/Noir 2016) qui a suscité un bel enthousiasme auprès des nombreux lecteurs qui se sont lancés, ou plutôt immergés dans l'univers littéraire somptueux d'Andrée A. Michaud qu'il convient de découvrir impérativement. Afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble de l'oeuvre de cette auteure québécoise et connaître la dizaine de romans noirs ou policiers qu'elle compte à son actif,
les éditions Rivages ont édité Lazy Bird (Rivages/Noir 2018) et Rivière Tremblante faisant l'objet d'une parution en grand format. Parce qu'il y a la forêt en toile de fond, parce qu'il y est question de disparitions, Rivière Tremblante, rédigé deux ans avant Bondrée, présente quelques thématiques similaires, quand bien même la façon de les évoquer demeure résolument différente.

A Rivière-aux-Trembles, nul ne sait ce qu'il est advenu de Michael Saint-Pierre, âgé de douze ans, qui a soudainement disparu un après-midi d'été en 1979 alors qu'il jouait dans la forêt avec sa camarade Marnie Duchamp. Hormis une chaussure de sport, découverte bien loin des lieux de la disparition, les recherches ne donnent aucun résultat, comme si la forêt avait absorbé le jeune garçon. Dans une localité voisine, trente ans plus tard, c'est au tour de Bill Richard de s'interroger sur la disparition de sa fille Billie qui venait de fêter son neuvième anniversaire. Aucune trace, aucune explication. La petite fille s'est littéralement volatilisée. Même si les circonstances sont différentes, il y a ce même traumatisme, ces mêmes questions sans réponse et cette même résignation chimérique qui ronge l'âme. Pour surmonter cette épreuve, chacun emprunte une trajectoire différente, mais la convergence des destins fait que Marnie et Bill se retrouvent à nouveau à Rivière-aux-Trembles, au moment même où l'on s'inquiète de la disparition du jeune Michael Faber.


Avec Rivière Tremblante on se retrouve rapidement happé par ce déferlement de mots, ce torrent de phrases généreuses enrobant un récit qui se décline sous une forme narrative afin d'appréhender en alternance les ressentis de Marnie et de Bill qui donnent leurs noms à la succession de chapitres rythmant l'intrigue d'où émane cette sensation d'envoûtement qui nous absorbe complètement mais qui pourra dérouter certains lecteurs en quête de récits trépidants ou de rebondissements singuliers. Bien au fait des codes du polar, Andrée A. Michaud ne compte pas livrer toutes les explications à cet ensemble de disparitions qui émaillent le roman, bien au contraire puisque justement elle s'emploie à mettre en scène la difficulté de surmonter une épreuve telle que la disparition d'un proche sans que l'entourage puisse être en mesure d'en comprendre les tenants et les aboutissants. C'est sur cette palette de sentiments d'impuissance, de désarrois et de culpabilité que l'auteure déploie tout son talent en saisissant pleinement l'impact de ce vide qui plonge l'âme de ses personnages au coeur de l'abîme. L'enjeu du récit réside donc plus dans la manière dont les deux protagonistes vont surmonter les épreuves auxquels ils doivent faire face plutôt que dans les investigations concernant la disparition du jeune Michael Faber qui ravive les tensions au sein de la communauté de Rivière-aux-Trembles.

Assurément, Rivière Tremblante est un roman d'atmosphère où la forêt devient une espèce d'entité mystérieuse saisissant la destinée de l'ensemble des personnages évoluant dans un contexte à la fois réaliste et poétique avec l'évocation d'une nature ensorcelante et inquiétante au coeur de laquelle, Andrée A. Michaud distille une intrigue prenante, chargée d'une force émotionnelle absolument bouleversante. Une belle réussite pour ce roman exigeant qui se mérite en confirmant le talent d'une grande romancière de la littérature noire.

Andrée A. Michaud : Rivière Tremblante. Editions Rivages/Noir 2018.

A lire en écoutant : Don't Leave Me Now de Supertramp. Album : Famous Last Words.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Une belle et lente lecture au fil de la rivière tremblante. Un livre où se développe avant toute chose une atmosphère tout en attente qui nous fait toucher du doigt, l'étrange, la disparition, la peur, les fantômes et le climat hostile du petit village de Rivière-aux-Trembles, suite à la disparition de Michael, 12 ans dans la forêt sous le regard impuissant de sa meilleure amie Marnie. Trente ans plus tard c'est la petite Billie qui disparaît non loin de là. Nous allons suivre Bill son père ainsi que Marnie devenue adulte dans la lente descente aux enfers, d'un deuil impossible. C'est tout le territoire de l'enfance qui est exploré par deux adultes blessés et traumatisés. Bill est le personnage qui m'a le plus touché, c'est un survivant en quelque sorte, il était si proche de sa petite fille, lui inventant constamment de superbes histoires, qui ne craquerait pas pour Ronie le Crapaud et Myrtle the Turtle ? Cette ambiance de madeleine de Proust à jamais perdue était douloureuse à lire. de son côté Marnie n'a pas la vie facile lorsqu'elle revient dans sa région à la mort de son père. le village ne lui fait pas de cadeau entre incompréhension, bêtise et culpabilité.

Si vous vouliez un thriller avec beaucoup d'action passez votre chemin, ici il s'agit d'une combustion lente et pourtant elle dévore tout sur son passage. Rien de telle qu'une sombre forêt pour donner le ton et Andrée A. Michaud excelle dans l'art de nous transporter dans ce décor sylvestre sombre et envoutant. le fait que le récit de Bill et de Marnie soit écrit à la première personne en fait une oeuvre très personnel où le lecteur se sent plus impliqué.

J'ai beaucoup aimé le parlé québécois qui colore tout ce texte.

« Grouille-toué, Marnie, vite, ça va nous attraper, ça s'en vient, je le sens. »

Il y a aussi de nombreuses références musicales qui viennent à point nommé pour alléger cette ambiance noire. Ne passez pas à côté de ce petit bijou tout en intériorité qui m'a transporté au loin chez nos cousins québécois. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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