III
tranches de savoir
Qui a ses aises dans le vice, trouvera
agitation dans la vertu. À lui de deviner,
s'il convient ou non de passer outre.
p.60
III Tranches de savoir
Un adolescent rêve qu'il pâture sous
l'eau. On demande sa vie, de quelles études
il sera capable, de quel amour, de quelles
situations. Comment l'empêcher de prendre
dans la volupté une position à laquelle il
semble voué, et qui va lui faire en tout le
reste le plus grand tord ? Que lui donner
à la place ? Ou faut-il le tuer sans attendre ?
p.52
Ma vie : traîner un landau sous l'eau. Les nés-fatigués me comprendront.
« Que donnerait une distillation du Monde ? » demandait, émerveillé, un homme, ivre pour la première fois.
p.61
Il n'est pas rare qu'un fils de Directeur de Zoo naisse les pieds palmés. C'est néanmoins, comme tout malheur, une surprise.
Cependant que l'enfant est évacué vers l'Extrême-Nord où l'on espère qu'il se confondra avec la présentation d'une nature plus appropriée, la famille, de secrète qu'elle était, devient extrêmement, infiniment secrète. Qui peut se vanter d'avoir connu à fond la famille d'un directeur de Zoo?
p.35-36
Les oreilles dans l'homme sont mal défendues. On dirait que les voisins n'ont pas été prévus.
p.45
Qui cache son fou, meurt sans voix.
Vie en commun : perte de soi, mais diminution des rébus.
Qui a l'âme élevée sans être fort, sera hypocrite ou abject.
On ne voit pas les virgules entre les maisons, ce qui en rend la lecture si difficile et les rues si lassantes à parcourir.
La phrase dans les villes est interminable. Mais elle fascine et les campagnes sont désertées des laboureurs autrefois courageux qui maintenant veulent se rendre compte par eux-mêmes du texte admirablement retors, dont tout le monde parle, si peu aisé à suivre, le plus souvent impossible.
Ce qu'ils tentent de faire pourtant, ces opiniâtres travailleurs, marchant sans arrêt, lapant au passage les maladies des égouts et la lèpre des façades, plutôt que le sens qui se dérobe encore. Drogués de misère et de fatigue, ils errent devant les étalages, égarant parfois leur but, leur recherche jamais... et ainsi s'en vont nos bonnes campagnes.
p.41-42