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EAN : 9782832109427
78 pages
Slatkine (19/08/2019)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Qui s’en douterait ? – Tu laisses parfois ouvrir une brèche, il faut bien, et le liquide vert s’échapper par quelques fissures, au compte-gouttes, d’un cerveau sous haute pression. Un cerveau d’homme bien fait, solide, sensé, adulte, dont s’écoulent des relents de brisure, de cassure, de géant anéanti, des miettes d’enfance éparpillées, pulvérisées qui font l’être que l’on est et l’enfant que l’on reste.

À mi-chemin entre prose poétique et poésie en p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avant d'ouvrir ce recueil, j'étais déjà séduite par l'écrivain-poète Xavier Michel, qui m'a touchée à plusieurs reprises par ses chansons, ses textes et sa complicité avec sa compagne du groupe Aliose.
Je n'étais donc pas objective dès le départ.
Je tenais entre mes mains un trésor.
C'était une évidence.

Le livre m'a instantanément conquise par sa couverture sobre, belle, parlante et mystérieuse. Cette portée musicale éclatée ne m'a pas laissée insensible. Je l'ai admirée longuement.
Un livre, ce n'est pas que des mots.
C'est une musique.
Un rythme.
Une pulsation.

Et puis ce titre, Tu liras sur mes murs, qui a su titiller la fibre sensible de l'artiste-poète qui sommeille profondément en moi.
Tu liras sur mes murs... Comme l'homme-mur (mûr ?) qui murmure ou hurle ses émotions intérieures, qui s'offre au monde, avec une pudeur voilée.

Avant même les premières lignes, j'étais sous le charme.
L'émerveillement ne m'a ensuite plus quittée.

Certains poèmes m'ont égratignée par leur dureté, d'autres m'ont émue par leur beauté. Certains ont fait surgir en moi des émotions oubliées. D'autres ont illuminé mes jours. Soleil et pluie comme deux compagnons de route, de vie, d'envie.

Un poème m'a totalement retournée.
Venise macabre.
Le titre promettait un voyage difficile.
C'est au contraire un voyage délicieux au pays des sens qui s'est offert à moi, éveillant des envies secrètes, ranimant des souvenirs gourmands, détaillants la montée d'un désir, la force d'un amour, la magie d'un partage sans limites.

Xavier Michel est un artiste. Un vrai. Un beau. Un généreux.
Je suis heureuse qu'il m'ait prêté ses murs l'espace de ce recueil pour que je puisse à mon tour écrire sur les miens.

Merci à Masse Critique et aux Editions Slatkine qui me confirment une fois de plus leurs choix audacieux et authentiques.
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Tu liras sur mes murs est un recueil de proses de Xavier Michel, publié aux éditions Slatkine. Je ne sais même plus pourquoi je l'avais demandé lors de la dernière masse critique Babelio (comme si parfois l'instinct savait mieux que toi ce que aimeras lire) mais le voici désormais entre mes mains. Je me pose encore la question de la meilleure façon d'en parler. Parler de proses et de poésie n'est jamais chose aisée. Alors je vais mettre ma plume sur ses mots, ses murs à lui sur mes murs à moi.

Tu liras sur mes murs. Un peu de lui, un peu d'elle, un peu des disparus, un peu des oubliés, mais surtout un peu de souvenirs, de soleil, de pluie. Il y a comme un mélange symphonique, un rythme incertain qui se cherche parfois, se trouve souvent. L'homme se dévoile, parfois enfant, parfois vieil homme, comme si le temps n'avait absolument aucune prise sur ce qu'il dit, raconte, éparpille. Les mots y sont tantôt glauques, sombres, dégoulinant, ça poisse et colle, l'impression d'être englué dans une conscience qui n'est pas la nôtre. Ils y sont parfois lumineux, comme un soleil franc ou timide, bercé de chaleur et de pics roses, ils y évoquent l'amour, la liberté, le soudain réveil de l'homme face au monde. Ils laissent présager des désastres mais y évoquent l'érotisme, la sensualité. Ils évoquent des souvenirs en partage, petites mosaïques de pensées (sorte de mémoire pixelisée).

Le lecteur n'y a que peu sa place. Comme derrière une porte entrouverte, observateur, voyeur, de douceur, de douleur, de cette étrange mélancolie dans laquelle l'auteur se plonge, en apesanteur, profondément, loin dans sa conscience. On se demande si tout est autant travaillé qu'il le dit, qu'il n'y a pas tout de même un peu de spontanéité. On lit deux lignes à voix haute, on les observe éclater dans le silence, derrière notre porte entrouverte. On s'étonne d'y trouver des résonances secrètes. On suit les notes qu'il y ajoute, discrètement, auteur-compositeur de proses en suspens.

Et puis de temps en temps, quelques mots, quelques phrases, traversent la porte entrouverte, viennent se nicher au creux du ventre, dans la gorge, parce que les douleurs sont universelles, les plaisirs humains. Alors ça remue, ça dégueule de nos bouches mi-sourire mi-grimace. Ça parle. Grouille. L'impression de se détacher d'une mue. de mourir un peu, de grandir aussi, de vieillir sans doute. Mélancolique nostalgie des jours de l'enfance. Brutalité sauvage des mains sur des hanches.

Tu liras sur mes murs a cette particularité étrange qu'il pourra parler à tous et personne à la fois, sorte de journal intime où certaines pensées sont le reflet des nôtres. La prose y est tendre, un peu sauvage, tantôt dissonante tantôt rassurante, elle berce, apaise et libère, mais n'en reste pas moins très sobre, trop parfois, dépourvu des superflus qui auraient pu me toucher plus fort. Mais comme pour chaque recueil en prose, on doit parler davantage de l'expérience que de sa lecture. Difficile alors de vous livrer une chronique universelle, quasi objective. Alors je vous livre plutôt des ressentis, des impressions, en attendant vos expériences.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Recueil de textes en prose poétique. Tout d'abord j'adore cette couverture et ce titre , très beaux. Alors, la lecture de certains textes sera sublimée si l'on a une croyance religieuse , j'imagine. Cependant l'ensemble reste très beau. L'auteur semble se livrer, se dévoiler. Il y a de très beaux passages qui m'ont touchée plus que d'autres.
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Un recueil de textes poétiques en prose abordant tout un tas de thèmes, dans lequel l'auteur Xavier Michel se dévoile... Des textes sympathiques à lire, fluides, parfois scabreux... A déguster un par un, à lire et relire certainement. Un recueil à garder à portée de main!
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens alors de mes jeunes années. Dévoré par les vapeurs d’alcool dans une cave humide ou une allée d’immeuble déserte (ou semblant déserte), découvrant le Graal avec toute la finesse d’un adolescent sur un joystick, laissant courir à tâtons mes doigts bringuebalants, désinhibés mais appliqués sur la précieuse relique encore fraîche comme un bout de steak cru, surpris par l’essence et la texture de la chose, encouragé par une autre main douce et petite décidément très indulgente, encore ingénue, apprenant tous deux, chacun pour soi mais ensemble, le b.a.-ba de cet art compliqué : moi à palper, elle à faire semblant.
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Au fond des vallées je retrouve dans les hommes la rudesse de la pierre et le roc des montagnes. J’aime cette âpreté brute. Cette corne sous la peau. Ce sens de la solitude et du troupeau. Epaule contre épaule, comme les chalets, tous serrés les uns contre les autres pour lutter contre l’hiver. J’aime cette franchise minérale, cet instinct primaire. Passer d’un regard méfiant à une lourde pogne dans le dos qui te décolle la rate. Je suis sauvage, je parle leur langage. J’aime me réchauffer à leur alambic le soir venu, écouter parler la terre, les loups et les ancêtres.
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Et se sentir vivant.
Vivant d’aimer. Vivant d’être au monde. Une petite pièce dans un rouage indescriptible. Un petit rien d’un tout barbare.
Juste être vivant.
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Je marche. Ca m’inspire. Sur les feuillets détachés, témoins moisis tapis dans l’ombre sur les façades ruisselant de savoir, d’odeurs, de passions dévorantes. J’hume la fragrance d’une jeune pucelle bousculée dans ses désirs et dans ses principes, culbutée contre un mur dans l’ombre d’un proche, exhibant timidement mais franchement ses fesses bronzées doucement aplaties contre la rude paroi millénaire, ajustant son col pour ne pas laisser trop apparaître ses seins peu épargnés, débordant presque de l’encolure de son chemisier en damier. La froideur sadique de la pierre sur les reins se mêle à l’émotion de la surprise, à la pudeur décomplexée de ces va-et-vient brutaux et plaisants.
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Il y a quelque chose du bonheur dans le simple fait de respirer l’air frais de l’aurore. Une petite naissance. Un goût de liberté sereine.
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