A une époque où l'on exhume des titres inédits et où l'on s'interroge sur le bienfondé de ces publications, Brelan de cadavres résout le problème, tout simplement parce que
Claude Michelet est vivant, et a autorisé la publication de ce premier roman, qu'il aurait bien aimé voir publier à l'époque où il l'a écrit – époque où le roman policier n'avait pas le vent en poupe.
Il s'agit d'un roman policier du terroir, c'est à dire un roman policier qui prend place dans la campagne, non pas la campagne telle qu'un citadin peut l'imaginer, la raconter, avec parfois une légère incompréhension, pour ne pas dire exagération, mais la campagne vue par quelqu'un qui y vit, et qui comprend ceux qui y vivent – même si certains personnages peuvent nous sembler étonnant de nos jour.
Prenez la victime. Elle est à mes yeux le modèle même du propriétaire terrien qui ne pense qu'à augmenter la taille de son domaine, en ayant des terres, toujours plus de terres, encore plus de terre. J'ai presque envie de dire « un classique ». Seulement, il est assassiné, et il n'est que le premier. A lui, s'oppose le traditionnel hobereau voisin, ou plutôt son fils, qui entend s'unir selon sa naissance, et tant pis si la mariée n'a pas vraiment eu des fées qui se sont penchées sur son berceau, sauf pour son portefeuille. On ne peut pas tout avoir dans la vie.
Jean-Marie Lenoir est médecin, son ami Marc est espion – et j'aurai aimé que leur passé commun soit davantage évoqué. Je ne peux donc que regretter de ne pouvoir jamais lire d'autres de leurs aventures. Jean-Marie observe, constate, Marc est aussi dans l'observation, rien ne lui échappe, mais également dans l'action : il n'est pas question de laisser un meurtrier s'échapper.
Une intrigue bien menée, sans intrigue secondaire ou développement inutile. Un roman à découvrir, et pas seulement pour les fans de
Claude Michelet.
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