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Abe Sapien tome 6 sur 9

Max Fiumara (Illustrateur)
EAN : 9781616556563
144 pages
Dark Horse (01/07/2015)
4.83/5   3 notes
Résumé :
Abe est accusé d'être à l'origine de l'extinction de la race humaine qui se profile. Il plonge dans le Gulf Stream, d'où semblent venir les monstres qui infestent la Terre, faisant fuir la population des grandes villes. Il trouve refuge auprès d'une communauté mexicaine et tente de s'accrocher à ce qu'il lui reste d'humanité, sur cette Terre où les créatures monstrueuses déambulent et où les morts marchent...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Abe Sapien, tome 5 : Lieux sacrés (épisodes 12 à 14, 16 et 17) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il comprend les épisodes 18 à 22, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par Mike Mignola et Scott Allie. Max Fiumara a dessiné et encré les épisodes 18 & 22. Sebastián Fiumara a dessiné et encré les épisodes 19 à 21. Dave Stewart a réalisé la mise en couleurs des 5 épisodes. le tome se termine avec un carnet de croquis d'une quinzaine de pages.

Le titre de chacun de ces 5 épisodes correspond au prénom d'un personnage : Grace, Dayana, Megan, Arbogast et Abe (Sapien). Néanmoins, il s'agit bien d'une histoire continue. Abe Sapien et la petite troupe qu'il a rejointe dans le tome précédent arrivent à Burnham, une petite ville du Texas qui semble paisible, avec quelques habitants. Il s'installe dans une maison sans propriétaire. Ils font connaissance avec le père Fores et monsieur Arbogast (un vieil homme afro-américain).

Grace finit par accepter de parler d'elle à Abe Sapien. Dayana (une sorcière capable d'invoquer le pouvoir de Santa Muerte) apprend à Megan, à tirer les tarots. Cette dernière réalise une séance pour le bénéfice d'Abe Sapien. Monsieur Arbogast se livre à des actes de sorcellerie, avec l'aide de Tony. Abe Sapien continue de s'interroger sur sa vraie nature, sur le sens de son existence, par rapport au devenir de la race humaine.

Avec ce tome, Abe Sapien poursuit ses pérégrinations, s'installe dans une nouvelle ville et rencontre de nouvelles personnes. le lecteur commence à repérer le schéma qui se répète d'un tome à l'autre, les auteurs se servant de cette errance pour montrer dans quel état se trouve cette partie des États-Unis après l'émergence des monstres qui a provoquée l'enfer sur Terre. À nouveau, il y a une brève apparition de Gustav Kobl et de l'agent Vaughn (le temps de 4 pages) pour rappeler que cette intrigue secondaire est toujours d'actualité, mais qu'eux aussi cheminent à une allure d'escargot asthmatique. le lecteur a bien compris que les scénaristes les gardent sous le coude jusqu'au moment où leur utilité se fera sentir dans l'intrigue principale.

Mais cette fois-ci il ne s'agit plus simplement de profiter de l'environnement de l'Enfer sur Terre. Dès le premier épisode, l'enjeu apparaît plus personnel : Abe Sapien souhaite aider Grace, en apprenant comment elle en était arrivée là où il l'a délivrée d'un individu très dominateur. La jeune Megan apprend les arts divinatoires à partir d'un jeu de tarots, avec une très belle séance pour Abe. Dayana se montre attentionnée pour les membres de sa petite communauté. Elle constate le calme qui règne à Burnham, tout en sachant pertinemment qu'il y a un prix à payer.

La présence d'Abe Sapien constitue à elle seule une provocation pour les êtres humains qui gravitent autour de lui. Ils se souviennent du culte que lui vouaient quelques adolescents (voir le tome précédent) qui le voyaient comme le premier représentant de la future race dominante sur Terre. En regardant Abe Sapien, une partie de la communauté humaine y voient la preuve que le temps de la suprématie humaine sur les autres espèces est révolu, et que le temps est venu pour une nouvelle race.

De son côté, Abe Sapien est toujours aussi indécis quant à la route qu'il dit suivre. Il refuse de retourner bêtement auprès du BPRD. Il ne sait pas trop s'il doit chercher la réponse du côté de son passé en tant qu'être humain. Comme Hellboy le fit, il refuse d'endosser le rôle que son entourage lui imagine (à savoir premier individu d'une nouvelle espèce amenée à hériter de la Terre). Avec une sensibilité inattendue, Scott Allie compose des dialogues qui portent bien toutes ces interrogations, toute cette dimension de réflexion intérieure. le lecteur s'installe donc avec les personnages pour cette nouvelle étape, et se familiarise avec eux, avec leurs attentes et leurs émotions. Il sait bien qu'il finira par y avoir une apparition de monstres, ce qui ne rate pas.

Pour ce recueil, les éditeurs ont choisi d'alterner les épisodes, le premier dessiné par Max Fiumara, le second par Sebastián Fiumara, puis un par Max, etc. le premier épisode est épatant, à la fois pour la qualité des décors et des accessoires, et pour le langage corporel des personnages. Max Fiumara représente vraiment une résidence avec un lopin de terre, qui a été à l'abandon pendant un temps indéterminé, avec un ameublement ordinaire et fonctionnel. Il fait naître un marché de fortune, dans 2 ruelles de cette petite ville. le lecteur éprouve la sensation de se trouver sur ces lieux, au milieu de ces individus.

Il se montre tout aussi convaincant dans la manière dont les personnages évoluent et se comportent. le lecteur voit en particulier passer Megan en train de rentrer en curant dans la maison, conformément au comportement d'une jeune fille de son âge. Il voit la réserve du père Fores en découvrant l'apparence d'Abe Sapien. Il voit la distance que monsieur Arbogast met immédiatement entre lui et ses nouveaux arrivants en ville. Cette capacité à donner vie aux personnages rend le tirage de cartes effectué par Megan vivant, mais aussi plein de suspense, le lecteur étant suspendu à ses lèvres, comme l'est Abe Sapien lui-même.

Lorsque survient l'affrontement final, les dessins de Max Fiumara perdent un peu de leur intensité, car il se déroule dans un champ dont les caractéristiques disparaissent bien vite sous la force des coups échangées, et des énergies libérées. Mais la représentation des monstres les rendent âpres et tranchants, avec la dangerosité apparente nécessaire pour que le lecteur puisse se sentir impliqué. le final (les 5 dernières pages) remet les émotions sur le devant de la scène, et le dessinateur se révèle un metteur en scène très efficace, avec une direction d'acteurs d'une justesse poignante.

Les 2 autres épisodes sont dessinés par Sebastián Fiumara, avec une approche graphique assez semblable, l'unité visuelle étant assurée par la mise en couleurs de Dave Stewart. Dès le début de ce deuxième épisode, le lecteur prend conscience qu'il se produit quelque chose sur le plan de la narration visuelle. Ce dessinateur ne se contente pas de mettre en images l'intrigue, il en raconte un peu plus que ce que les dialogues ne laissent supposer. C'est flagrant lors de la discussion entre monsieur Arbogast et Tony, dans la mesure où ce dernier poursuit son activité pendant le premier s'adresse à lui. le lecteur bénéficie de ce moment de grâce où scénariste et dessinateur sont en phase, se complétant sans que l'un ou l'autre n'ait besoin de renforcer ou souligner ce que dit l'autre.

Par rapport à Max, Sebastián Fiumara réalise des dessins à l'encrage un peu plus granuleux, et aux aplats un peu plus soutenu. La narration gagne en noirceur, et en mystère, ce qui se marie bien avec ces 2 épisodes, dans lesquels il y a des passages plus noirs, relevant plus de l'horreur. Les activités de monsieur Arbogast et de Tony acquièrent une dimension sinistre qui annonce quel en sera le résultat. Les séquences d'affrontement physique prennent une dimension animale, à nouveau en parfaite osmose avec la nature des individus impliqués dans ces confrontations.

Alors que cette série consacrée à Abe Sapien avançait à un rythme tranquille, avec un développement assez lent des personnages, un palier est franchi avec ce tome. Les 2 dessinateurs ont gagné en nuance et en efficacité, pour une narration plus expressive, et plus viscérale. Scott Allie a fait d'énormes progrès quant à la réaction des dialogues. Alors qu'ils étaient surtout fonctionnels au début de la série, ils transmettent maintenant la charge affective et émotionnelle de l'interlocuteur, faisant preuve d'une sensibilité pertinente, générant une grande empathie chez le lecteur. Alors que jusqu'ici le lecteur prenait cette série surtout comme une forme de tourisme (empli de dangers) dans la Terre soumise aux monstres, il a le plaisir de constater que l'intrigue a gagné en épaisseur, et qu'elle apporte de nombreux éléments complémentaires, tout en progressant de manière significative, sans rien sacrifier à la personnalité des protagonistes.
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critiques presse (1)
Sceneario
28 août 2015
Cette série se bonifie à chaque nouvel album ! Une lecture indispensable !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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