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4,12

sur 6721 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Trop de colle ne colle plus, trop de sucre n'adoucit plus."
(proverbe chinois)

L'auteur tchèque Karel Capek a écrit une jolie histoire pour enfants : elle raconte comment le petit Chien et le petit Chat ont décidé de cuisiner un énorme gâteau. Ils y ont mis plein de bonnes choses, mais après l'avoir mangé, ils avaient très, très mal au ventre...

J'ai presque envie de m'excuser devant tous les inconditionnels de Bernard Minier ici-présents, mais je ne peux pas m'empêcher de comparer ce roman à un énorme gâteau sorti tout droit d'un four du marketing, recouvert de sucre glace et parsemé de chocolats "Pyrénéens".
Dieu sait que j'aime les thrillers tordus, mais à vouloir trop bien faire, Minier a fait tout simplement trop. Vraiment, rien ne manque ! L'atmosphère oppressante et glaciale de la montagne. Un château "cyclopéen" rempli de psychopathes. Un malfrat génial, une fragile jeune psychologue, un flic pas commun, une infirmière maléfique. Meurtres terrifiants, ordinateurs à infiltrer, anciens traumas, rancunes et silences, vengeance perfide. Lesbiennes, signes mystérieux, cachettes sous le lit, chiens écrasés et avalanches. On dirait "Fantomas" !
Malgré tout, pour une vielle routarde du thriller que je suis, cela pourrait passer, voire plaire... Mais je crois que j'ai commis une erreur stratégique dès le début, en me posant trop de questions. Comment quelqu'un a-t-il réussi à accrocher ce cadavre de cheval de 500 kilos aussi haut, pourquoi cette mise en scène théâtrale, et pourquoi ça me fait penser au "Parrain" de Puzzo ? Et cette étrange maladie de montagne dont semblent souffrir les employés du téléphérique ? (à 2000m, même un frêle petit retraité peut randonner sans soucis, ou je me trompe ?)
Mais il était déjà trop tard, et la suite de cette lecture a pris "l'effet domino". Je conviens que cela se lit très vite et bien, mais il faut faire abstraction de toutes les choses illogiques, improbables et parfois carrément absurdes, et je n'y suis pas arrivée.

Regardons le commandant Servaz : les femmes le comprennent et les hommes l'admirent, mais Minier élucide toute explication du pourquoi, ni comment un homme pareil a-t-il pu se retrouver au poste de commandant à Toulouse. Mais... il a peur de tout !! Comptez avec moi : hauteurs, voitures (y compris la lumière des phares), vitesse, appareils électroniques, montagne, chevaux, cadavres (même sur les photos) et armes à feu. Il n'arrête pas de trembler, frissonner, suer, son coeur cogne dans sa poitrine et parfois il a aussi des vertiges. Il ne sait même pas recharger son portable (peu importe, car trois pages plus tard il passe un coup de fil d'un téléphone déchargé) et il est tout le temps en train de ronchonner que les gens sont affreux, affreux, avant ce n'était pas comme ça, non et non ! Ses sempiternelles citations latines et son amour inconditionnel pour Mahler (que, normalement, j'aurais plutôt apprécié) ont fini par m'agacer au point de me donner envie de le frapper sur la tête avec une manivelle de gramophone.
Heureusement pour lui, il y a son indispensable alter-ego, une Catwoman qui sait tirer, recharger les appareils et conduire une moto sur le verglas, sinon ses chances de survie seraient vraiment minimes.

Je pourrais m'attarder sur cet institut psychiatrique qui regroupe la crème des psychopathes les plus dangereux d'Europe, tous bien ensemble. Même en admettant qu'un tel établissement puisse exister, serait-il possible que Diane la psychologue arpente allègrement ses couloirs pendant la nuit, ni vue, ni connue ?
Je pourrais m'attarder sur le fait que la victime puisse participer à l'enquête.
Je pourrais longuement m'attarder sur les longueurs, mais je vais faire court : pourquoi tous ces titres de chansons et marques de mode inutiles, et à quoi cela me sert de savoir avec quoi Servaz va tartiner hic et nunc son pain et tous les autres pains potentiels quelque part dans l'avenir ? Ca, on le saura...
Mais on ne saura pas pourquoi un Hongrois parle avec un accent slave, pourquoi cette tête manquait, pourquoi cette vengeance maintenant, après toutes ces années de silence, pourquoi il a fallu massacrer la moitié de la vallée (il aurait suffi d'effacer quelques mails, non ?). Et cette histoire de sans-abri et ce méchant sous l'avalanche ? Il y est encore ?
La fin est digne d'un bon film de Bollywood, mais en laissant plein de questions sans réponse, on a l'impression finale d'un va-à-l'eau total, ce qui ne fait qu'accentuer le désespoir de lecteur.

Oui, parfois il arrive qu'un petit grain de sable coince les rouages d'un thriller, mais en général la machine se remet en marche et tout va bien. Ici, la machine est ensevelie sous des tonnes de sable.
Mais vu que j'ai réussi à trancher ces 700 pages à une vitesse prodigieuse, que l'atmosphère glaciale de la montagne a été bien rendue et allait bien avec le reste, et que j'ai réussi à deviner qui est le meurtrier malgré le fait que là où certains auteurs laissent de véritables indices pour le lecteur, Minier laisse un indescriptible fouillis, je lui attribue deux flocons de neige et demi, et on n'en parle plus.
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Aurais-lu trop de thrillers pour ne pas me sentir d'état d'âme particulier à la lecture de "glacé" qui contient tous les ingrédients d'un bon roman ?
Il faut dire que j'ai trouvé le début très long, entre la description du cadre, la mise en place des personnages, l'intrigue naissante parfois confuse : Servaz à cheval (c'est le cas de le dire !) sur histoire d'ados perturbés et qui se voit confier une enquête de plus grande ampleur, ses difficultés familiales… tout cela il faut l'ingurgiter.



J'ai malgré tout douté pas mal de l'identité du ou des criminels parce que Bernard Minier a su inclure dans son roman des personnages ambigus à souhait, brouiller les pistes voire amener le lecteur sur des fausse pistes générant quelques rebondissements intéressants.

Toutefois il s'est servi d'élément largement exploités déjà dans les thrillers :
- le policier pas très équilibrés et qui essaie de résoudre ses problèmes psys mais qui malgré tout possède un pif hors du commun (quoique j'ai eu l'impression que Servaz est parvenu à démasquer le vrai criminel par intuition plus que par analyse des indices).

- les crimes bien gores chers à Granger et bien d'autres auteurs de thrillers,

- le suspens amené par les coupures de chapitre au bon moment,

- Une sorte de loi du silence autours de suicides en série qui ont eu lieu des années auparavant.

Ma liste n'est certainement pas exhaustive, mais je voulais montrer que ce roman peut contenir tout ce qu'il faut pour captiver le lecteur, et je ne peux m'empêcher de penser qu'il manque un « je ne sais petit quoi en plus" pour en faire un livre dont on ne peut interrompre la lecture jusqu'à la fin. Un sorte de coup de baguette magique final qui donnerait plus de relief aux ingrédients.


Si je ne me suis pas ruée sur mon livre dès que j'avais un moment comme cela peut souvent m'arriver, j'ai malgré tout passé un bon moment de lecture.
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J'ai passé quelques jours en compagnie de Servaz et son équipe dans les Pyrénées, autour de meurtres à élucider.
Un mélange d'enquête policière, visite d'un hôpital psychiatrique et la découverte des personnages.
Ce roman se laisse lire. Un bon policier. Cela m'a donné envie de découvrir d'autres aventures de cette équipe...
N'étant pas une grande fan de romans policiers, cette lecture n'a pas été un coup de coeur cependant.
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Je sors mitigé encore une fois après la lecture d'un livre de Monsieur Minier.

L'intrigue est forte, les personnages attachants, Servaz en tête, la fin s'accélère pour mon plus grand plaisir.

Le hic, c'est que ça traîne souvent en longueurs. Je dirai qu'on sent passer les pages et on a parfois envie d'en sauter quelques unes.

Dommage!
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Voici un bon roman policier avec une belle histoire bien ficelée, qui nous ballade de droite et de gauche. J'avoue que la fin m'a surprise, n'ayant rien soupçonné.
Par contre, je n'ai pas eu d'empathie pour les personnages ou très peu, et je ne m'y suis donc pas attachée.
Et pitié pour les descriptions ! C'est vrai que la montagne est belle, mais pas besoin d'en faire autant. Au cours de ma lecture, j'ai appris à sauter ces passages inutiles et qui ralentissent considérablement le rythme de l'aventure.

Pioche de septembre 2017, choisie par Melul38.
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Le décor nous plonge dès le prologue dans le paysage grandiose et inquiétant des montagnes des Pyrénées. Des ouvriers, chargés de la maintenance de l'usine hydroélectrique, empruntent le téléphérique. Au sommet, une ombre pendue les attend, qu'ils ont du mal à identifier et qui fait monter l'angoisse au fur et à mesure de l'ascension : "C'était accroché au-dessus de la plate-forme, juste en dessous des câbles et des poulies – comme suspendu dans les airs. Cela ressemblait à un papillon géant, un papillon sombre et maléfique qui se détachait sur la blancheur de la neige et du ciel... Ce n'était pas un papillon, ni un oiseau" . Ni homme, ni papillon, ni oiseau, mais un cheval à la tête décapitée, dont deux grandes portions de peau détachées du corps pendent comme des ailes repliées.
On dépêche sur place le commissaire Servaz, de la Police Judiciaire de Toulouse qui s'agace qu'on le dérange pour un simple animal. Mais, malgré lui, la macabre découverte l'impressionne et lui fait penser à l'oeuvre d'un esprit dérangé... Les questions se bousculent. Quel genre d'être humain est capable de s'en prendre ainsi à une bête ? Comment a-t-on pu transporter cette masse de chair jusqu'en haut ? Dans quel but ? Et comment se fait-il que les vigiles n'aient rien vu, rien entendu ? L'enquête révèle très vite que ce cheval, un magnifique pur-sang bai hors de prix, appartient à Éric Lombard, un riche homme d'affaires. Aurait-on voulu l'atteindre par cette effroyable mise en scène ? Les soupçons s'orientent vers l'institut Wargnier, situé dans la vallée voisine, centre de psychiatrie pénitentiaire de haute sécurité, où sont enfermés de dangereux fous et tueurs. Mais personne ne s'en est échappé, alors ?...
Puis c'est au tour de deux hommes, cette fois-ci, d'être assassinés. L'un pendu à un pont métallique, dans la vallée, l'autre à une télécabine. Et sur chacune des trois scènes de crime, on trouve l'ADN de Julian Hirtmann, un tueur en série interné dans la fameuse institution psychiatrique… Avant de découvrir la vérité, le commandant Martin Servaz va en voir de toutes les couleurs.

Bernard Minier a d'abord su créer une atmosphère particulièrement oppressante en situant son intrigue dans une vallée des Pyrénées, à proximité d'un hôpital psychiatrique totalement isolé. La montagne est un personnage à part entière. La façon dont Minier nous fait sentir son immensité, sa rudesse, surtout en hiver, et même sa beauté glaçante, fait frémir.

L'auteur donne une belle épaisseur humaine à son héros, et tous ses autres personnages sont crédibles. Tous les ingrédients qui font les bons polars sont réunis : suspense et retournements de situation, le tout joliment maîtrisé, dans un style alerte et soigné. Néanmoins quelques bémols : des longueurs ici ou là et une fin un peu décevante à mon goût. Dommage… toutefois, cela reste un polar efficace. Un agréable moment de lecture !




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Comme un air de déjà-vu parfois, dans les décors, comme un relent d'institut psychiatrique où meurt l'écho d'agneaux qu'on égorge... Comme un air de famille aussi, les personnages, avec un peu de Clarisse Starling, un peu de Hannibal, et une touche de Ken Bruen...
Et puis dans l'air du temps aussi, avec sa musique et ses amours ambigües et décalés...
Il en résulte un polar intéressant, car on sent que Bernard Minier n'est pas là pour plagier, mais rendre hommage, et sa sauce prend (presque) complètement.
J'ai apprécié l'effort fait pour conserver un récit cohérent, bien qu'un peu cousu de fil blanc (j'ai compris toute l'histoire et "les petites histoires" au milieu du livre...), et j'ai terminé ce thriller un peu en accéléré, voulant savoir si j'avais vu juste.
De fait, l'épilogue semble être le prologue de la suite...
Bernard Minier, dont c'est le premier livre, est un auteur prometteur. Et il semble tenir ses promesses, car il a déjà pondu la suite de glacé : le Cercle.
En conclusion, j'ai passé un bon moment avec ce polar, mais parfois les descriptions sont un peu redondantes et elles cassent le rythme... Malgré un dénouement qu'on voit venir, l'intrigue et les personnages ne sont pas trop creux, et on s'y attache.
A suivre donc !
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L'histoire commencée pourtant bien. Les premiers chapitres furent intenses, et puis la fin… La course poursuite tel un film américain… ensuite, tout c'est écroulé, pire qu'une avalanche, un trou noir… l'ennui au bout des pages.

C'est le premier livre de Bernard Minier que je lis. Je renouvellerais l'expérience, je lis tant de bien de cet auteur… Pour l'instant je vais m'abstenir…

« Une réussite » = pas pour moi

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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J'avais lu ce bouquin en 2012 car à l'époque Gerard était un ami de Facebook avec qui j'entretenais des rapports littéraires et qui publiait son premier roman. J'ai retrouvé ma critique, depuis Gerard à fait son chemin !

Avec son premier thriller, Bernard Minier remporte déjà bien des victoires, salué par la critique, traduit en plusieurs langues, et lauréat du prix du meilleur roman français au Festival Polar de Cognac !
Et c'était fort justice ! Son roman se distingue par un style parfait, qui sait tout aussi bien s'attacher aux descriptions d'une nature figée par le froid (dans un univers "impitoyable", où tout est à craindre), qu'aux dialogues, partie souvent difficile à traiter (qui paraît simple cependant...).

On apprend beaucoup en lisant ce thriller - outre l'histoire et le suspense - notamment en matière "policière" où chaque abréviation est bien explicitée, où chaque pratique particulière dans tel ou tel sujet sortant de l'ordinaire est elle aussi assortie d'une explication claire (médecine, psychiatrie). Cela n'est pas souvent le cas chez les auteurs de polars ou thrillers.
Bien entendu, on ne lâche pas le bouquin, et on se perd dans une nature de glace, avec des personnages nombreux dont l'activité ou la personnalité nous laissent souvent perplexes, désorientés. On ne sait vraiment pas, jusqu'aux dernières pages, qui est l'auteur ou les auteurs du crime.

Le héros qui mène l'enquête devient vite familier, apparaissant à la fois fragile comme tout le monde, et héroïque comme il se doit. Est-il fatigué que deux cafés ou un cachet réussissent à le remettre au galop !
Tout un petit monde trépignant, glacial, sympathique ou effrayant nous fait vivre des heures passionnantes, et nous sommes heureux d'avoir ainsi pu découvrir un grand auteur.
Avec son nouveau roman "Le Cercle", Bernard Minier entre dans la cour des Grands, avec délicatesse et modestie, ce qui est encore un gage de sa grande richesse intérieure.
A lire, pour découvrir ensuite "Le Cercle".
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Certains inconditionnels de l'auteur déclencheront peut-être une fatwa à mon encontre tant il est plébiscité ici pour ce roman et ses suivants.
Je tiens donc à préciser que je n'ai rien contre Bernard Minier et que ça manière fonctionne aussi avec moi. Je lis et, comme je l'ai déjà écrit à son propos, je tourne les pages, je veux savoir.

Mais, comme aiment à le préciser avec plus ou moins d'à-propos les footballeurs lorsqu'ils sont interviewés, c'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens. Franchement, le livre refermé, si on y réfléchie deux minutes, ce macabre montage paraît bien brinquebalant.

Et, comme aimait à le répéter un humoriste aujourd'hui disparu, une question me brûle les lèvres : c'est le personnage de la psy venue de la confédération helvétique, mais que diable vient-elle faire dans cette galère?
Car, sans spoiler, elle n'interfère que très peu sur le dénouement final et son comportement, ses investigations spontanées, ses prises de risques audacieuses et sa propension à accumuler les hasards providentiels semblent bien peu crédibles.
Sauf à être destinée à jouer un rôle dans les prochaines productions de l'auteur, ce personnage apparaît comme une pièce rapportée qui vient fragiliser une intrigue déjà saturée de coïncidences improbables et de fausses pistes téléphonées.

Le commandant Servaz frôle tout juste la crédibilité dans cet opus, contrairement à ses deux auxiliaires, Samira Cheung surtout, qui en sont fort dépourvus. Quand la bise fut venue... oups La Fontaine sors de ce corps please! quant à la gendarmette donc disais-je, sorte de Black Widow du sud-ouest, je resterai pudique à son sujet.

Alors "glacè" n'est pas le premier thriller dont l'intrigue laisse apparaître des faiblesses après une analyse à froid, la tension dramatique retombée.
Il se laisse lire et s'oublie vite.
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