l y a des héros récurrents auxquels on s'attache et dont attend avec impatience les nouvelles aventures . L'ex commandant Martin Servaz fait clairement partie de ceux-là .
Mais un héros ne serait rien sans des histoires en béton armé qui vous tiennent en haleine sur plus de 460 pages . «
Soeurs » est de celles -là .
Mai 1993 : on découvre un jeune Martin Servaz , les cheveux longs ( mais pas les idées courtes !) qui vient tout juste de rentrer à la PJ de Toulouse .
Il est confronté - en tant qu'observateur privilégié sous les autres d'un patron autoritaire - à une première affaire d'homicide , plus exactement le double homicide de deux jeunes
soeurs , Ambre et Alice , dont le modus operandi ressemble à un passage d'un des livres de l'écrivain à succès Erik Lang ; un roman intitulé « La communiante ». dont les
soeurs étaient justement de grandes fans .
C'est donc tout naturellement que l'auteur se retrouve être en première ligne dans la liste des accusés potentiels avant que l'un de ses disciples le disculpe totalement , laissant ces crimes impunis et une histoire tragique qui laissera un douloureux souvenir dans l'esprit de Martin Servaz .
Vingt cinq ans plus tard Erik Lang fait de nouveau parler de lui car cette fois c'est sa femme , Amalia , que l'on retrouve morte , mordus par des dizaines de serpents venimeux , fruit de la collection « exotique » de l'écrivain . Une mort d'autant plus étrange qu'on la retrouve vêtue avec des habits de communiante .
Pour Servaz ce meurtre rappelle étrangement l'affaire des deux
soeurs . Une affaire qui ressurgit tout à coup du passé et qui signifie pour lui une nouvelle enquête au long cours dont le succès est loin d'être garanti .
Rien n'arrête
Bernard Minier et certainement pas ce nouvel opus . L'auteur sait comme jamais semer la confusion dans nos esprits pour mieux nous surprendre là où on ne l'attend pas . .
Et on marche à fond ! Il sait également mettre en danger ses personnages clefs comme personne pour mieux maintenir une tension permanente tant chez les protagonistes que chez ses lecteurs .
Ce récit nous offre en bonus un affrontement psychologique de haute volée dans certains entretiens de garde à vue . Sans surprise on retrouve ici les thèmes de prédilection de l'auteur : la vengeance ,la folie , la justice .
. Enfin pour ceux qui connaissent le talent de l'auteur, ils savent que la fin , sorte d'apothéose , est parfaitement insoupçonnable , incroyable , brutale , définitive .
Vous l'avez compris : j'ai une nouvelle fois succombé et dévoré ce roman comme une gourmandise dont on se délecte l'esprit sans retenue .