Après avoir lu tous les romans de
Bernard Minier à l'exception du "Cercle", je ne pouvais pas passer à côté de "
Soeurs". Bien m'en a pris car je trouve que c'est l'un des meilleurs.
Forte de mon expérience précédente, je me suis organisée pour avoir du temps libre (quoi de mieux que les vacances) et du sommeil en avance pour me laisser emporter par l'addiction que déclenchent chez moi les romans de cet auteur et dont je ne cherche surtout pas à guérir!!!!
L'enquête se déroule, cette fois, sur deux périodes : en 1993 et maintenant.
En 1993, deux
soeurs, la vingtaine, fans absolues de l'écrivain Erik Lang, auteur de romans où la violence, la cruauté et les pires fantasmes règnent en maître, sont assassinées, revêtues d'une robe de communiante.
Vingt cinq ans plus tard, le femme d'Erik Lang est retrouvée à son tour assassinée, vêtue elle aussi d'une robe de communiante.
Dans les deux cas, l'assassin ou les assassins s'inspirent directement des romans d'Erik Lang.
Même si cette fois, j'avais compris un élément décisif dès le début, je me suis néanmoins laissée embarquée, ballottée, manipulée et me suis retrouvée scotchée par le dénouement. Ce thriller est machiavélique. N'y aurait-il pas du Erik Lang chez
Bernard Minier? Les fausses pistes sont nombreuses, les indices trompeurs, la tension permanente jusqu'à l'apothéose finale.
A côté de la trame policière pure, "
Soeurs" est intéressant à plusieurs titres. On retrouve avec plaisir Servaz, personnage attachant, à deux périodes de sa vie; on comprend mieux ses fêlures, ses doutes, son amour inconditionnel pour son fils, lui qui a souffert de l'indifférence de son propre père.
On découvre l'univers un peu déjanté des fans absolus, lobotomisés par l'image qu'ils se font de leur idole, prêts à mettre leur vie réelle entre parenthèses pour une vie par procuration.
Et enfin, on est témoin de l'évolution des techniques policières avec l'utilisation d'outils comme l'ADN, des fadettes, des caméras de surveillance...
"
Soeurs" fut donc un superbe moment d'évasion, de suspense, de curiosité et il faut maintenant que je rattrape mon déficit d'heures de sommeil!