AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 222 notes
ah savoir d'où nous venons, belle démarche.
Commenter  J’apprécie          00
Grand reporter en Iran entre 1997 et 2009, Delphine Minoui nous raconte son rapport intime avec ce pays, qui est aussi le pays de ses père et grand père, en même temps que son expérience de journaliste. Son père fait partie des intellectuels qui ont fui l'Iran. de mère française, élevée dans la culture française, n'ayant jamais appris la langue, elle décide d'aller voir comment est réellement cette république islamique. Comment est le pays de ce grand père fascinant qui, lors de ses passages à Paris, lui apprenait des poèmes de Hafez, sa première approche du persan. le récit prend la forme d'une lettre à ce grand père, ce qui contribue à l'aspect intime et affectif de la narration, à la fois personnelle et journalistique. Elle nous parle de sa place dans la société iranienne, de sa grand-mère, de ses découvertes sur sa famille et sur son grand père.

Elle nous parle aussi de la vie en Iran, réussissant à entrer en contact avec les différentes composantes de la société : elle rencontre les jeunes des soirées alcoolisées de Téhéran qui font la fête avec avidité comme un défi aux gardiens de la révolution, la fête comme exorcisme et la fête comme résistance politique. Avec les risques qui vont avec la résistance.

Elle rencontre aussi un milicien bassidji et sa femme, qui l'invitent à partager leur intimité et nous permet de découvrir de l'intérieur leur histoire, leur vision du monde et leurs sentiments, loin des représentations et des caricatures. Elle les retrouvera à plusieurs moments clés du récit. On y découvre aussi l'hypocrisie de la société religieuse avec cet iman qui lui fait des propositions sexuelles ou la pratique du « sighe » qui permet de se « marier temporairement » pour avoir des relations sexuelles « licites ».

La journaliste nous donne également un éclairage sur le fondement de la volonté iranienne de posséder la bombe atomique en nous parlant de Sardacht, un minuscule village près de la frontière irakienne, victime d'une attaque chimique pendant la guerre sans qu'aucune enquête internationale digne de ce nom soit diligentée. Ce qui a accru chez les Iraniens le sentiment d'être des victimes, de ne pouvoir faire confiance aux traités internationaux pour se protéger, d'avoir à se défendre pour ne plus être vulnérables. Si l'Iran est vue comme une menace à l'étranger, le pays se vit aussi comme victime de complots de l'Occident contre lesquels elle doit se protéger. En 1906, les russes et les britanniques appuient le monarque contre la démocratisation ; en 53, Mossadegh est défait grâce au soutien des Etats-Unis. La révolution de Khomeini portait la promesse de libérer l'Iran de l'influence étrangère.

Le récit nous permet de suivre les variations des régimes entre l'Iran de Khatami, le président réformateur adulé par la jeunesse ; la résistance et la montée des mouvements conservateurs jusqu'à l'élection et la réélection d'Ahmadinejad ; les alternanes de manifestations, d'espoir et de répression. En tant que journaliste, Delphine Minoui est à plusieurs reprises arrêtée et interrogée. Rentrée en France, elle est espionnée et son ordinateur dérobé. Elle se voit retirer sa carte de presse puis la récupère au gré des désirs de communication du régime.

Un récit plein d'intérêt.

Commenter  J’apprécie          10
Découvrir l'Iran au travers de cette jeune femme qui découvre le pays, sa famille, et qui en toute objectivité nous décrit la situation politique et sociale
J'avais des connaissances via les infos et reportages mais j'ai découvert via Delphine Minoui ce qu'il en etait.
A lire
Commenter  J’apprécie          20
De mère française et de père iranien, DM, raconte ses années iraniennes de 1997 à 2009 alors qu'elle y était reporter journaliste . le livre est écrit comme une biographie mais aussi comme un reportage . On s'infiltre dans les soirées interdites des jeunes de Téhéran , on suit les espoirs et déceptions du peuple.
Ce livre est important parce qu'il nous fait comprendre la position des Iraniens par rapport aux dictatures qu'ils subissent et sa situation politique internationale. On (re) découvre le pays, son immensité et ses paysages variés , sa personnalité dans le Moyen orient, sa langue persane, sa culture...

Commenter  J’apprécie          00
L'auteur nous transmet l'amour de son pays. A travers ses mots, on sent son attachement à l'Iran, sa fierté d'être iranienne, et son désir d'un avenir meilleur.

Bref, j'ai vraiment adoré ce livre. Peut être n'est-il pas conforme à la réalité, mais seul un iranien pourrait nous le dire! Pour ma part, j'ai trouvé son récit empreint de sincérité. Je vous le conseille vivement!
Lien : http://1000n1.overblog.com/2..
Commenter  J’apprécie          00
L'auteur est d'ascendance iranienne mais sa nationalité et son éducation sont françaises. Elle raconte ses voyages à Téhéran, sa découverte et son adoption de la culture iranienne, sa solidarité dans l'opposition étudiante, son travail de journaliste sous la république islamiste, l'espoir fragile sous la présidence de Khatami, le désespoir à l'élection douteuse d'Ahmadinejad. La narration est subjective, au ras du quotidien, de style journalistique : "En un slogan, la chape venait de se briser. Mais à quel prix ?» « J'assistais, médusée, au premier acte d'un violent théâtre d'ombres dont j'allais devenir la spectatrice invétérée » « Quelques jours plus tard, l'embrasement des campus fut tué dans l'oeuf sous le poids de la répression » etc.

Lecture motivée par une prochain voyage. J'ai appris autant sur l'histoire contemporaine par le Lonely Planet.
Commenter  J’apprécie          30
Sous forme d'une longue lettre posthume à son grand-père iranien, la journaliste franco-iranienne Delphine Minoui nous raconte ses années à Téhéran, depuis son premier voyage en 1997 jusqu'à son départ définitif en 2009.

"Notre liberté n'était pas un combat, c'était un mode de vie." C'est le constat que fait Delphine lorsqu'elle rentre à Paris en 1998 après son premier séjour de quelques mois à Téhéran, où elle s'était rendue pour réaliser un reportage sur la jeunesse iranienne, une jeunesse assoiffée de liberté et parfaitement rompue à l'art de la transgression. Atteinte du syndrome de "l'iranite", elle va très rapidement vouloir retourner en Iran pour s'y installer durablement et surtout pour comprendre de l'intérieur ce pays dont elle tient une partie de ses racines et qu'elle aime déjà profondément mais qu'elle ne connaît finalement que très peu.

Avec beaucoup d'enthousiasme et d'espoir, elle décortique les changements naissant avec le renouveau politique suite à l'avènement du président Khatami en 1997 et aux premières élections municipales de la république islamique en 1999 qui ont confirmé et porté au pouvoir les réformateurs. Mais ce climat de détente politique, caractérisé notamment par la liberté d'expression et la tolérance, est malheureusement de courte durée. Bien que les législatives en 2000 aient été également remportées par les réformateurs, la réponse des conservateurs est redoutable et Téhéran sombre rapidement dans le chaos. Les émeutes étudiantes sont nombreuses, la répression est féroce: les étudiants sont muselés, les religieux modérés et les dissidents incarcérés, les intellectuels assassinés.

Face à ce déchaînement de violences, l'enthousiasme et l'optimisme de la journaliste flanchent, laissant la place au doute et à la crainte. le climat politique et sa situation personnelle deviennent de plus en plus difficile mais elle refuse encore et tjrs de quitter l'Iran, tiraillée entre son immense amour pour ce pays et la peur qui va crescendo. Car elle est surveillée de très près. Avec l'arrivée au pouvoir du président Ahmadinejad, la situation devient très critique et elle quittera finalement l'Iran définitivement en 2009.

S'il décrypte de façon très précise certains aspects de la problématique iranienne, ce témoignage se lit comme un roman. Grace à son immersion dans le pays et à son histoire personnelle, Delphine Minoui montre un autre visage de ce pays diabolisé par l'Occident depuis des décennies. C'est un récit poignant, intéressant et instructif. Je vous le recommande chaleureusement!
Commenter  J’apprécie          10
Sous forme de lettre posthume, adressėe à son grand-père Delphine Minoui raconte ses années passées en Iran. L'Iran, ce pays où sont nés ses grands-parents paternels. Pour renouer avec ses racines, suite au décès de son grand-père, elle part à Téhéran. La jeune femme pose ses valises chez sa grand-mère, une vieille femme qu'elle va apprendre à découvrir. En travaillant pour des médias internationaux, Delphine Minoui se plonge dans la société iranienne. Elle fréquente ainsi des femmes et des hommes qui défient l'autorité du pouvoir au nom de la liberté, des miliciens bassidjis, qui veulent assurer la sécurité de leur pays, des mollahs...
Delphine Minoui décrit ce qu'elle voit, ce qu'elle vit, ce qu'elle ressent. Elle évolue au sein d'une société qui est entre le désir de changement, de liberté, de repli sur soi...
C'est un témoignage très touchant et très intéressant car le lecteur découvre autrement l'Iran, les Iraniennes et Iraniens, une société en plein bouleversement.
Commenter  J’apprécie          50
Réel coup de coeur de mon été, Je vous écris de Téhéran narre l'histoire d'une franco-iranienne et de ses retours fréquents en Iran et de son travail de journaliste sur les évènements politiques qui s'y produisent.
Révélateur de la relation ambiguë qu'entretiennent les expatriés ou descendants d'expatriés iraniens avec leur contrée d'origine, l'ouvrage met en relief la passion que suscite la civilisation, l'histoire et la culture iranienne ainsi que l'âme politique d'un peuple avide de changements avec la peur et la crainte du régime, toujours présent et si intrusif dans la vie de chacun.
Mêlant le regard étranger nourri des informations françaises et internationales et le regard d'une femme ayant vécu en Iran pendant les différentes tentatives de réformes, l'auteur plonge son lecteur dans ses propres doutes, ses propres réflexions mais n'en oublie pas son travail analytique et journalistique sur l'histoire d'un pays extraordinaire que l'on a tendance à simplifier.
Un régal !
Commenter  J’apprécie          40
Le récit nous plonge au coeur de l'Iran actuel et de ses contradictions vu à travers les yeux d'une journaliste étrangère (française en l'occurrence) aux racines iraniennes qui découvre et se prend à aimer ce pays.

Au fil du livre, on passe insensiblement du regard objectif d'une journaliste étrangère (française) à l'implication personnelle et subjective de l'Iranienne d'adoption qu'elle devient (pays de ses parents).

La dictature enfantée par la révolution islamique et terriblement personnifiée par Ahmadinejad tente de s'imposer par la confiscation des élections en 2009 (réélection truquée) mais elle perd au contraire le coeur du peuple iranien comme nous le montre les manifestations monumentales et la terrible répression qui s'en suit …

Delphine Menoui est une grand reporter qui nous démontre une fois de plus l'importance vitale de la liberté de la presse.

A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (567) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
290 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}