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sur 220 notes
Une journaliste franco-iranienne retourne dans le pays de son père et de son grand-père. Normalement pour quelques mois, finalement presque 10 ans.
Une plongée passionnante dans l'Iran d'aujourd'hui !
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Dans un style chaleureux, simple , venant tout droit de son coeur d'Iranienne accro de son pays,Delphine MINOUI , suivant un fil narratif très personnel de grand reporter, nous raconte, sous la forme d'une lettre à son grand père, comment, le coeur en bandoulière, elle a flirté avec le risque pour rendre compte de l' Iran de l'intérieur…
Le peuple espérait une révolution islamique moderne démocratique et il a été piétiné,meurtri, broyé par les fanatiques qui se sont succédés à partir du retour de l'ayatollah Khaménie….
Un livre poignant écrit pour ne pas oublier…
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L'Iran comme héritage d'un grand-père adoré, trop vite parti, un brin fantasmé. L'Iran comme sujet presque exclusif de reportages pour la journaliste Delphine Minoui, basée à Téhéran entre 1997 et 2009.
Au travers de ses nombreuses lettres fictives à son aïeul, elle raconte et décrypte l'actualité chaude de ce poids lourd du Moyen-Orient, mal connu et redouté. Elle dit bien sûr les bouleversements politiques, l'émergence des nouveaux hommes forts au pourvoir et la répression toujours renouvelée.
Hébergée chez sa grand-mère, elle dessine également les portraits touchants et émouvants de celles et ceux qui résistent au quotidien à l'oppression par la culture, la fête, les ballades en amoureux sur le tombeau d'Hafez ou dans les collines qui surplombent Téhéran. Ceux qui tentent de vivre tout simplement malgré tout. Au cours de ses périples, Delphine Minoui aura affaire aux redoutables bassidjis, ces miliciens qui peuvent en claquement de doigts décider de la vie ou de la mort.
Au-delà des faits rapportés et des personnes rencontrées, l'auteur exprime en creux son amour inconsidéré, presque toxique, pour le pays de ses ancêtres et son métier de reporter. Derrière la rigueur de la journaliste pointe alors l'émotion de femme.
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Grâce à son métier de journaliste et à sa double culture franco-iranienne, Delphine Minoui a pu vivre et travailler une douzaine d'années en Iran, douze années au cours desquelles elle a été témoin de l'évolution de la situation politique et religieuse, 20 ans après la révolution islamique de Khomeini.
Ce passionnant témoignage permet de découvrir de l'intérieur une société tiraillée entre les autorités prônant un islamisme très strict et une jeunesse éprise de liberté, de modernité et d'occidentalisation.
Après une période de relative démocratisation, l'Iran s'est à nouveau refermé sur lui-même sous l'impulsion de Mahmoud Ahmadinejad et est redevenu jusqu'en 2013 un pays « invisible » car quasiment fermé à la presse étrangère.
C'est sous la forme d'une lettre à son grand-père iranien et adoré que Delphine Minoui raconte ses années iraniennes : si la forme m'a semblé quelquefois un peu artificielle, j'ai beaucoup aimé le fond : un livre instructif qui se lit très facilement et livre un récit passionnant.
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Suite au décès de son grand-père iranien dont elle connaît à peine la langue, la jeune journaliste, dans une quête des origines, se rend à Téhéran auprès de sa grand-mère. En 1997, Khatami, le mollah réformiste, vient de remporter les élections ; la population, notamment la jeunesse, a un regain d'espoir et d'enthousiasme, la censure se relâche : les conditions sont les meilleures pour l'acclimatement de Minoui.
Elle y restera pendant dix ans et, au fil d'une "iranisation" progressive et parfois douloureuse, elle posera ses jalons dans la presse française avec ses papiers sur le Moyen-Orient vu de l'intérieur même de la société iranienne.
Cette dernière, dans sa complexité et son hétérogénéité, loin de l'étau de soumission à la tyrannie dans lequel nous avons l'habitude de l'imaginer, semble posséder une grande habileté à adapter le "rythme de sa respiration" à l'espace du politique, à élaborer des stratégies individuelles et collectives de réforme qui, sans probablement passer par une nouvelle révolution, pourraient tendre vers ses aspirations d'émancipation. Cette possibilité provient de la contradiction intrinsèque à la "République islamique", à la fois dotée d'un système parlementaire (avec des élections législatives et présidentielles, des élus issus des minorités religieuses, etc.) et "chapeautée par un pouvoir d'inspiration divine : le fameux velayat-e faghi, attribuant au Guide suprême la charge de la gestion des affaires des croyants [...] En fonction de la lecture qui en était faite [de la Constitution], le pouvoir du guide était, pour certains, absolu. Pour d'autres, électif." (p. 92-93)
Lorsque la contradiction est insoluble, comme dans les élections du 12 juin 2009, c'est naturellement le pouvoir établi qui l'emporte sur le suffrage, Ahmadinejad sur Moussavi. le rue est réprimée. Et Minoui, à l'instar de son époux également journaliste et titulaire d'une double nationalité, tout comme les autres membres de la presse occidentale, sont contraints de quitter précipitamment le pays, dans l'angoisse d'une arrestation imminente voire pire.
Cependant, ce n'était pas la première fois que l'auteure était sommée de partir, ni qu'elle subissait des intimidations et des menaces de la part des services secrets. Elle aussi avait appris, comme les autres Iraniens, à gérer son espace de liberté au gré des accréditations et retraits du titre professionnel, par des séjours à l'étranger notamment, du moment qu'elle avait refusé de collaborer avec lesdits services. Certains de ses amis et confrères avaient été incarcérés, persécutés, il y avait eu des disparitions, des morts prématurées et violentes ; même son studio parisien avait été cambriolé...

Ce livre se présente comme une lettre adressée à la mémoire de son grand-père, souvent convoqué personnellement. Ce genre de reportage possède l'avantage d'introduire en outre un certain nombre d'autres personnages dont on peut suivre le vécu, en parallèle avec les anecdotes quotidiennes concernant l'auteur. de ce fait, l'évolution humaine, outre que politique, acquiert une épaisseur et une capacité explicative beaucoup plus grande. En contrepartie, les recours stylistiques et la redondance d'ornements, qui n'auraient pas leur place dans la bonne prose journalistique, s'y développent à l'excès : cet ouvrage n'en est pas exempt.
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Sous forme d'une longue lettre écrite à son grand-père Iranien, l'auteure revient sur les liens qui l'unissent à l'Iran, sur les années qu'elle y a passé en tant que journaliste indépendante de 1997 à 2009, sur l'évolution du pays.

C'est à la fois un roman et un reportage. On y suit l'auteure dans les soirées secrètes de Téhéran où la jeunesse dorée contourne les interdits, mais aussi dans les bureaux de la police secrète qui la harcèle. Elle va faire des belles rencontres, des jeunes femmes qui cherchent à s'émanciper, un milicien qui l'invite à partager son quotidien et qui regrette de ne pas être martyr. C'est un pays en devenir jusqu'aux élections de 2009 tant attendu par ceux qui luttent pour la démocratie et les droits de l'homme.

Un pays qui navigue entre intégrisme religieux et volonté de démocratie. Un pays plein de paradoxe que Delphine Minoui nous permet de mieux appréhender notamment dans les liens entre la religion et la politique.

Une écriture assez journalistique, un livre parfois plus proche du reportage que du roman et en même temps plein d'émotion, un livre qui m'a permis de mieux comprendre ce pays.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Delphine Minoui arrive en Iran en 1997 pour retrouver les traces de son passé familial. L'auteur nous délivre un vrai reportage dans le pays des mollahs entre répression et transgression de l'interdit. Au hasard des rencontres, le lecteur sera surpris de découvrir le petit-fils de l'ayatollah Khomeinny fervent partisan d'une intervention américaine en Iran pour renverser le régime, mais aussi les soirées privées où les femmes avides de liberté laissent libre cours à leur féminité. Malgré toutes les intimidations dont elle fait l'objet, Delphine Minoui continue de raconter la vie quotidienne des iraniens. Comme une journaliste elle pose les questions ,témoigne et nous éclaire sur ce pays qui rêve de liberté et d'ouverture.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Passionné et passionnant. L'Iran de l'intérieur. Se lit comme un roman.
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Ici c'est l'Iran raconté de l'intérieur et très loin des clichés. Ce récit est très personnel : une lettre que l'auteure envoie à son grand-père - décédé. Pour rappeler les origines de Delphine Minoui, sa mère est française et son père iranien. Son grand-père iranien est venu en France pour se faire opérer du coeur et pour la petite fille qu'elle était, il est rentré dans son coeur. Il lui a donné ses premiers cours de farsi ainsi qu'un ouvrage d'un poète iranien : Hafez, un grand poète de la Perse antique. Plus tard, devenue grand reporter, Delphine est partie en Iran et y est restée dix ans. Et ce livre est un témoignage de ces années passées à Téhéran.
Elle raconte les nuits clandestines où les jeunes filles abandonnent leur tchador à l'entrée des appartements, puis se maquillent et s'habillent plus légèrement pour danser jusqu'à l'aube au mépris du danger car les risques sont quotidiens, les dénonciations des voisins aussi et l'emprisonnement pour vie dissolue aussi.
Bienvenue au pays de la schizophrénie : tchador dehors, et parties fines à l'intérieur des maisons. Les étudiants sont déchaînés. Pour commander du vin rouge, on va demander du jus de grenade.
Il y a un moment fort dans le récit, c'est sa rencontre avec un jeune milicien sur la montagne. Elle revient sur Téhéran et rencontre sa femme et s'en fait des amis...
Son travail de reporter, c'est sur le long cours, elle doit pour cela rester longtemps dans le pays et le renouvellement de sa carte de presse lui est refusé d'où de nombreuses difficultés qu'elle raconte si bien.
Delphine Minoui dit qu'avant de s'occuper de la bombe atomique, il faudrait regarder la bombe sociale. Les jeunes représentent 70 % de la population iranienne. Et les femmes sont de plus en plus nombreuses à l'université. Les jeunes s'échangent des idées sur Internet et sur des blogs. Et cela va vite. Il y a des gens qui se battent au quotidien, qui s'engagent, qui repoussent un peu tous les jours les limites de l'impossible. Ce livre est un appel lancé à l'Occident pour aider ces jeunes à s'en sortir. Sera-t-il entendu ?
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Toujours un échange de livre avec mon amie passionnée de littérature "orientaliste". Lu en peu de temps en juin 2015 entre insomnies et creux de boulot.
Delphine Minoui est avant tout journaliste. (franco-iranienne certes) Même si on sent que ce livre retrace sa passion pour l'Iran à travers la figure de son grand-père, j'ai senti un vent de reportage (très bien fait) tout au long de ma lecture. On est plongé dans les jeux politiques et religieux, inextricablement liés, de 10 années iraniennes. On découvre les puissants, mais aussi le peuple, les hommes et les femmes, (celles-ci sont loin d'être effacées ou soumises comme les occidentaux pourraient le croire) qui rêve, se révolte, souffre et se soumet parfois.
Le récit est truffé d'anecdotes et de parcours personnels dont certains sont révélateurs de la grande histoire iranienne et de ses conflits. J'ai appris beaucoup de choses pendant ces heures dépaysantes sur les différences entre les courants religieux, la vie quotidienne en Iran, la place des femmes ou encore les espoirs des jeunes et j'ai révisé ma copie en histoire politique.
Il me semble que ce livre pourrait être important ne serait-ce que pour changer nos opinions parfois un peu trop tranchées sur un pays que nous connaissons au fond si peu.
Quand les journalistes approfondissent et personnalisent le sujet, le reportage devient parfois beaucoup plus éclairant et juste. C'est ce que j'ai ressenti ici.
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