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4,34

sur 680 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je remonte à la surface comme en apnée, un peu groggy, un peu sonnée.

Le Livre comme bouée de sauvetage.
Le Livre comme arme d'instruction massive.
Le Livre comme dernier bastion de la liberté.

La bibliothèque de Daraya, cachée au fond d'un sous-sol, secrète, puis ensevelie, détruite et enfin démantelée et revendue par bribes au marché noir… encore, ses livres n'ont-ils pas (tous) été brûlés…

La forme de ce livre, à mi-chemin entre le témoignage, le reportage et le journal intime, se veut être un message de paix et d'espoir, une petite lumière persistante sous les décombres de la guerre. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de broyer du noir.

L'Histoire de l'Humanité ne serait-elle qu'une accumulation de corps décharnés ? Qu'un inlassable combat du Bien contre le Mal, de la Liberté contre l'obscurantisme ? Je sais que le débat n'est pas aussi simple que ça... Et pourtant, un goût amer persiste après cette lecture, là, tout au fond de ma bouche, une étrange résonnance à notre actualité, un poids insoutenable qui s'alourdit un peu plus chaque jour.

Je doute.
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Une première de couverture qui ne peut que nous accrocher et c'est tant mieux car ce thème est inabordé, inabordable dans nos sociétés remplies de certitude à satiété, de rayonnages pleins à craquer d'absurdités et de niaiseries et le choix d'une forme littéraire particulière, le document-web-regard-occidental.
En effet ce livre a mis l'accent sur quelque chose d'inédit, plein de promesses de compréhensions : "Face aux bombes, la bibliothèque (secrète de Daraya en Syrie) est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d'instruction massive".
Dommage que cette idée forte ne soit qu'effleurée et que cela ne concerne que la petite lucarne d'un grand reporter basée en Turquie.
Vraiment, on voudrait en savoir plus sur Ahmad l'activiste, le suivre dans ses errances souterraines, dans ses lectures interdites, essayer de comprendre petit à petit cette armée rebelle, ses arcanes et ses pouvoirs. Savoir de qui est constituée cette armée rebelle.
C'est donc un document qui ne va pas jusqu'au bout de son exploration, qui s'arrête sagement au seul web-regard occidental et ne fouille pas au delà des mots, qui ne déterre pas ce qui fait vivre la littérature sous les bombes.
Il manque le pont littéraire, la lettre qui s'étend entre l'Occident sécurisé et goinfré et l'Orient tragique, affamé, bombarbé et oublié. Et bien sûr aucune comparaison avec "De l'ardeur" de Justine Augier, véritable document indispensable pour comprendre ce que peuvent vivre les populations abandonnées en Syrie et pour appréhender le courage de celles et ceux qui croient en la révolution, en cette révolution syrienne possible, potentielle, lucarne ensablée, tournée vers le bleu d'un ciel libre.
Au sortir de ce livre, on court lire "La Coquille" de Moustafa Khalifé. C'est déjà ça, on avance, on veut comprendre, le but est presque atteint, la cible presque touchée.
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Jolie lecture, qui permet de voir la Syrie actuelle et ses turpitudes sous un autre angle. du livre considéré comme un acte de résistance. Une belle leçon de courage et d'optimisme.
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Il s'agit d'un genre documentaire paru aux Editions du Seuil en 2017.

Delphine Minoui est reporter. Au moment du récit, de 2012 à 2016, elle vit en Turquie.

L'auteur nous raconte ses échanges avec une poignée de jeunes vivant à Daraya, une ville Syrienne assiégée par le régime de Damas. Outre leur grande difficulté pour survivre et les nombreuses attaques militaires, ces jeunes s'organisent et mettent en place une bibliothèque cachée, lieu de rencontres et de culture.

Ce petit livre se lit relativement vite. J'ai trouvé le récit enrichissant car il relate différents témoignages de gens subissant la guerre dans nos temps modernes.
Au niveau de l'édition en elle-même, j'aurais aimé une carte géographique et éventuellement une petite chronologie historique afin de mieux situer les évènements.
Concernant le style d'écriture de Delphine Minoui, il est bien entendu journalistique, ce qui m'a parfois ennuyée car le texte un peu trop descriptif et factuel à mon goût. Cependant, c'est un choix de l'auteur et il se respecte.

Un petit livre à découvrir.
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Un temoignage magnifique et très émouvant sur
Les moyens de survie d'une bande d'amis lors du conflit syrien. Créer et organiser une bibliothèque clandestine leur a permis de dépasser leurs conditions extrêmement difficiles, de survivre. Un lieu d'apaisement, d'échanges d'idées pour oublier la guerre. L'importance de la poésie (Mahmoud Darwich mais aussi Rimbaud)Tout au long de ce livre, on vit les échanges entre l'auteur et Ahmad, Shadi, Hussam,Omar...par l'intermédiaire de Skype, ils lui font découvrir la bibliothèque, comment ils vivent (la cuisine pp.116-117), leurs envies, leurs états d'âme et les évènements quasiment au jour le jour.
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À Daraya, banlieue rebelle à proximité de Damas, assiégée et constamment pilonnée par Bachar al-Assad entre 2012 et 2016, des circonstances fortuites ont conduit quelques jeunes gens à récupérer des livres ensevelis sous les décombres et à les rassembler dans un souterrain qu'ils transforment en bibliothèque rudimentaire et clandestine. Si rien ne prédestinait Ahmad, Shadi, Hussam, Abou el-Ezz, Omar et leurs copains à devenir bibliothécaires – pas même l'assiduité dans la lecture... – Daraya, par contre, était déjà, depuis les années 1990, un foyer de contestation pacifique voire pacifiste au régime des Assad : l'isolement du siège subi pendant quatre ans l'a sauvegardée des influences des groupes armés radicalisés (notamment le Front al-Nosra et Daech), en favorisant ainsi sa résistance « modérée » et par conséquent un climat propice à la lecture, à l'autodidactisme, au dialogue, à la documentation et archivage des preuves des exactions du régime, ainsi qu'à leur diffusion par Internet aux journalistes étrangers disposés à écouter les témoignages de désolation et de martyre.
Depuis son bureau d'Istanbul, Delphine Minoui, reporter au Figaro et auteure d'ouvrages concernant notamment l'Iran, a été à l'écoute pendant un an, elle est devenue l'amie virtuelle de ces jeunes, et en a reconstitué les péripéties ainsi que celles de leur bibliothèque, jusqu'à l'évacuation forcée de Daraya en septembre 2016. Par leur intermédiaire, elle a rapporté la singularité de l'expérience de cette ville et a montré comment sa bibliothèque secrète a constitué un facteur d'acculturation et de prise de conscience des lecteurs, ainsi qu'un espace de réconfort et d'espoir de recouvrement d'un quotidien normal, en dépit des conditions de vie de ses habitants, en guerre et privés des ressources les plus élémentaires. On a découvert leurs lectures préférées, parmi lesquelles des ouvrages sur le développement personnel de psychologues américains, des témoignages du siège de Sarajevo de vingt ans auparavant, des recueils de poèmes de Mahmoud Darwich... L'on a appris la rédaction de fanzines humoristiques, le déroulement de cours d'anglais improvisés et de débats à bâtons rompus sur la question de savoir si le « modèle turc » pourrait être importé dans la Syrie du futur en évitant les « erreurs » d'Erdoğan. L'on s'est attachés, avec l'auteure, aux voix singulières des bibliothécaires en herbe et à leur destin hasardeux ou tragique.
Le principal défaut de ce récit, cependant, réside à mon sens dans le fait d'avoir été rédigé « en absence ». La carence des descriptions, les lacunes d'information sont souvent palliées par un style trop lyrique, là où au contraire la puissance des émotions aurait requis la sobriété. La référence répétée à la session hebdomadaire d'écoute de contes, avec sa fille de quatre ans, à la médiathèque de l'Institut français d'Istanbul, ainsi qu'aux actes de terrorisme islamiste tragiques survenus en France et à Istanbul à la même époque, sans rapport avec le sujet, m'a paru répondre à une logique éventuellement « romanesque » qui a desservi l'ouvrage.
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D'un côté, des résistants qui érigent les livres d'une bibliothèque clandestine en rempart à l'obscurantisme et à la dictature du régime syrien; de l'autre, des bombes au gaz sarin et au napalm larguées par les armées d'Assad et de Poutine pour en finir avec les opposants au régime.

Le récit de ces Don Quichottes des temps modernes n'a certes pas la verve d'un Cervantès mais il est palpitant, bouleversant et invite le lecteur en quête d'une analyse qui dépasse les caricatures diffusées par les réseaux sociaux à une analyse plus objective des parties impliquées dans le conflit syrien et osons l'espérer, à un regard plus humain sur les flux migratoires des populations en détresse.

Février 2018
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Il faut le lire comme un documentaire, plus que comme un roman. Je l'ai refermé en me sentant coupable de ne pas agir, de ne rien pouvoir faire et de ne pas avoir vraiment su ce qui se passait en Syrie à ce moment là. La guerre est toujours plus horrible qu'un combat entre armées.
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A travers l'histoire d'une bibliothèque secrète très particulière en Syrie, j'ai mieux compris la dureté de la vie quotidienne sous un régime dictatorial oppressif.
Comment peut-on vouloir écraser une ville à ce point ?
Oui bien sûr, l'histoire des livres récupérés quasi religieusement par des lecteurs passionnés, au milieu des décombres, pour d'autres lecteurs, est belle. Mais elle a fini par me paraître tragiquement dérisoire au milieu du saccage absolu de Daraya, au milieu des morts et des ruines.
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Un essai à coté duquel je serais passée s'il n'avait pas été choisi d'un commun accord dans le cercle de lecture dont je fais partie. Il s'agit en quelque sorte d'un reportage journalistique sur le sort réservé aux rebelles et opposants à Bachar El Assad, suite aux printemps arabes, et plus précisément aux villes dont ils étaient et sont habitants. Une guerre civile, d'autant plus atroce que tous sont syriens. Bien entendu, Daech et ce qui découle de l'intégrisme islamique s'est infiltré partout. Un leitmotiv imparable pour le pouvoir afin d'éliminer toute tentative de rébellion. A Daraya, ville détruite depuis, la résistance fut très forte, et le livre raconte surtout l'histoire de ces "rebelles" au pouvoir en place qui ramassent les livres dans les décombres afin de créer une bibliothèque, de rester libres dans leur tête grâce aux livres. C'est terrible et on ne peut s'empêcher de penser à l'actualité en cours.
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