Marius, la vingtaine, pointe depuis deux ans au Pôle emploi et retape un vieux navire en rêvant d'une grande évasion. Il vit dans un village du Pays Basque, un petit paradis pour les surfeurs, dont il fait partie avec son meilleur ami, Esteban. Les deux familles, le clan de pêcheurs et le clan arabo-gitan, sont unies comme les doigts de la main, face aux vacheries du quotidien. Mais la sortie de prison
De César, le grand-père de Marius, un ancien du crime organisé pas rangé pour deux sous, va provoquer une vague de révélations qui va tous les ébranler…au risque de les briser ?
Ce roman est bien plus dense et plus maîtrisé que le précédent de l'auteur. C'est avant tout une histoire de famille, un thème qui me parle. Il y est question de la transmission des valeurs, et de la difficulté à communiquer qui s'installe lorsque les enfants grandissent. La relation père-fille m'a particulièrement touchée. Mais c'est aussi une histoire de gangsters, car César n'est pas là pour rigoler, c'est un dur, et il va provoquer un déchaînement de violence autour de lui. Son retour entraîne également la révélation de secrets profondément enfouis qui vont provoquer un véritable séisme dans la famille.
Le roman est également un hommage au Pays Basque, à son authenticité et à ses paysages, que je n'ai jamais vus mais que j'ai désormais l'impression de connaître. le surf occupe une place de choix dans les activités des jeunes gens. Les habitants sont fiers et méfiants envers les touristes qui les envahissent chaque été, à l'instar de Marius. J'ai aimé l'association de tous ces thèmes et de ces paysages. Mes seuls bémols sont pour la romance, un peu trop appuyée et parfaite à mon goût, et la fin précipitée. J'aurais notamment aimé connaître la réaction de Marius vis-à-vis
De César, et celle d'Alma face aux mensonges de sa famille.
Avec ce roman, l'auteur nous propose toute une galerie de personnages très vivants que nous apprenons à connaître. Marius cherche sa voie. Heurté par la dure réalité du marché de l'emploi, il ne se trouve pas de perspectives d'avenir. C'est quelqu'un d'impulsif, qui a en lui une violence enfouie qui menace de ressurgir à tout moment, la même qui habite son père et son grand-père. Sa soeur Alma est plus douce, elle souhaite juste être prise au sérieux et respectée. Esteban, son meilleur ami, est un sacré numéro, toujours prêt à dégainer une blague, mais on peut compter sur lui. J'ai apprécié par Bart, le petit frère d'Esteban.
Mais j'ai surtout été touchée par le personnage d'Auguste, le père de Marius, un père qui a fait de son mieux et qui se remet sans cesse en question, un taiseux qui fait des efforts pour exprimer ses sentiments. Quant à César, le patriarche gangster, je n'ai pas réussi à le cerner et je me suis beaucoup interrogée sur ses motivations.
Quant au style, il est assez agréable, simple et direct, dynamique. Il adopte les points de vue de différents personnages et se glisse aisément dans la peau de chacun. Les dialogues sont crédibles et vivants, et les descriptions réussies.
Ainsi, j'ai été agréablement surprise par ce roman plutôt dense, qui nous propose une histoire familiale complexe autour du secret et des mensonges, et de la transmission des valeurs. le côté « gangsters » est un plus qui apporte du suspense. le Pays Basque est mis en valeur. le point fort du roman c'est sa galerie de personnages, tous très vivants, mais il souffre en revanche d'une romance trop idyllique et d'une fin abrupte. A lire à partir de 15/16 ans. Merci à Juliette et aux éditions Sarbacane pour cette lecture.
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