Un voyage initiatique qui retrace la volonté de Shuna d'offrir à son peuple l'abondance frumentaire — bien qu'il s'auto suffisse. Miyazaki, par son talent graphique, offre une nouvelle fois tout une réflexion sur la société actuelle.
Les premières pages de l'oeuvre abordent la rencontre entre Shuna et un vieillard qui l'informe qu'une graine permettrait abondance à son peuple. Ainsi, je pensais qu'il aurait été question de la quête de Shuna pour obtenir cette fameuse graine. Cependant, l'orientation de l'oeuvre change lors de son périple. En effet, il découvre, à son plus grand damne, un village dans lequel certains hommes étaient vus et considérés comme une marchandise. Dans ce roman, Shuna va alors mettre en péril sa vie pour libérer deux jeunes filles qu'il avait croisées. Un lien se crée alors entre eux et une gratitude éternelle se noue entre la jeune fille, Théa, et Shuna. Cet aspect est en effet montré lorsque la jeune fille va tout mettre en oeuvre pour aider Shuna qui a subi un sortilège suite à un vol.
Miyazaki met en lumière et permet une réflexion sur la société de consommation dans laquelle nous sommes mais surtout sur l'utilisation d'une main d'oeuvre exploitée et importée pour subvenir à nos besoins (cf. les hommes verts dans le monde des êtres divins).
Comme dans toutes les oeuvres de Miyazaki (cf.
Princesse Mononoké et
Ponyo sur la falaise), la thématique de l'écologie (bien qu'elle soit en arrière plan) est abordée implicitement. D'une part, le mangaka offre une remarquable connaissance de la faune et de la flore qui peuple notre Terre. Il possède une large culture et ne cesse de ne le démontrer. D'autre part, après avoir traversé des villages abandonnés et une ville surpeuplée, il nous propose un monde où les animaux dominent les lieux. Ce monde, qui n'a pas été impacté par l'homme, est parcouru par une multitude d'espèces animalières et une faune qui semblaient avoir pourtant disparu. Véritable critique de la déforestation, de l'extinction d'espèces animalières et de l'impact néfaste de l'Homme, Miyazaki porte ses convictions écologiques à travers son oeuvre.
Enfin, je termine ma critique sur les aquarelles proposées par Miyazaki. Je regrette un peu qu'il n'y ait pas d'effets de mouvements - l'art dans lequel il est pourtant maître. Cependant, il nous montre encore une fois son art dans lequel il est le maître incontesté. Il nous fait traverser les paysages asiatiques avec une grande majesté et nous propose une belle diversité d'écosystèmes.