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sur 2107 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"La mélancolie est un mode de résistance."
Ainsi commence "Âme brisée", par ce souffle de fraternité sino-japonaise au beau milieu d'une guerre les divisant, par la brise mélodieuse des instruments à cordes venant souffler ce qui reste de beauté en l'humain. de cette harmonie émane une incantation aspirant à un humanisme réconcilié.
De la résistance aux oppositions d'état nait une partition prônant l'égalité, les pleurs d'un violon implorant au monde l'arrêt de la cacophonie obscure et assourdissante de la folie impérialiste.
Akira Mizubayashi est un luthier d'exception, un fabriquant d'âme dont les échos universels, toujours, resteront les témoins des récriminations mais aussi des aspirations à la cohésion.
D'une symphonie de douleurs se propagent les effluves d'une complainte au refrain salvateur, porteur d'espérance.

La communion fraternelle tisse des liens indéfectibles. L'union sacrée de l'équilibre et de l'amour projette les airs d'une double patrie enlassée par un enfant rescapé , des coeurs harmoniques éclos la vie meurtrie mais accomplie.
Fils, fil, filial, fidélité du souvenir gravé telles des notes imprimées et sculptées dans la chair, l'immortalité d'une ode paternelle embrassée, dessine les contours d'une existence établie, dans un établi réparant les âmes affaiblies...

Un hymne au coeur de la tourmente, éloge aux instruments qui prennent vie, aux réminiscences et à la résilience , laissant défiler le temps qui s'egrene lentement, chaque phrase trouve sa résonance dans un arpege constitué de psychés disloquées, de poésie d'une beauté éthérée.
Ce roman est un voyage qui s'opère au creux de chaque interstice, à l'instar d'une élégie qui nous égare et nous bouleverse.

Un roman qui s'impose.
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Ce roman est une invitation au voyage, entre la France et le Japon, entre la barbarie de la "Guerre de 15 ans" et l'universalité de la musique, entre les fantômes et les vivants. Si je dis que la musique est présente tout au long du récit, je sais déjà que certains vont penser : "Ce roman n'est vraiment pas pour moi." Quelle erreur ! Il n'est pas besoin d'être musicien, ni même mélomane, pour vivre cette histoire tout en poésie et délicatesse. Depuis que j'ai découvert la littérature japonaise, je ne cesse de m'émerveiller de sa puissance enveloppée de douceur.

Les 238 pages de ce livre se lisent d'une traite, au rythme de la plume incisive, mais aussi caressante, d'Akira Mizubayashi. Écrivain japonais, il écrit en français, éliminant ainsi les traductions imprécises, souvent approximatives, nuisant à la beauté du texte. "Âme brisée" est l'aventure d'une vie. Celle d'un petit garçon de 11 ans dont l'âme s'est brisée en même temps que celle du violon de son père, victimes, toutes les deux, de la violence aveugle et sourde des hommes. C'est également un conte métaphorique sur l'amour, celui indestructible entre un père et son fils, celui universel de la musique entre les peuples, celui indéfectible entre un homme et une femme et celui, fidèle, entre un chien et son maître.

Ainsi, j'ai suivi, pas à pas, le petit Rei, tapi au fond de son placard, puis solitaire le long des rues tokyoïtes, accompagné du violon saccagé de son père Yu, et enfin, dans son atelier de luthier en France, acharné dans sa tâche de restauration.

Lors d'une interview, l'auteur a expliqué la dédicace peu commune qu'il a choisie pour son livre, "À tous les fantômes du monde" : "Le fonctionnement normal de la mémoire est l'oubli et, pour se rappeler un fait, il faut aller en chercher le souvenir. Or, cette fonction est perturbée quand il y a eu traumatisme et la mémoire, incapable d'oublier, engendre des fantômes. Yu devient un fantôme que la mémoire de son fils n'oublie jamais. Ce roman raconte comment le fantôme peut aller au bout de sa mort et disparaître."

Pour moi, m'immerger dans la littérature japonaise est l'assurance d'aller à la rencontre d'une histoire pleine de sensibilité. Il n'est pas facile d'exprimer ce que la finesse de ce roman réveille au fond de l'âme. Je ne suis ni musicienne, ni peintre, encore moins écrivaine, mais je sais quand une oeuvre musicale, picturale ou littéraire me touche. Qu'importe si elle n'a pas la faveur du plus grand nombre, ni de valeur insensée, l'important est l'émotion qu'elle m'apporte.

L'adage "La musique adoucit les moeurs" trouve tout son sens dans ce récit subtil où violence et douceur se côtoient. À chaque page, la musique pose un baume sur le coeur de Jacques dévasté par la douleur muette du déracinement. Aller à la rencontre des fantômes de son passé, qui n'ont cessé de l'habiter pendant des années et auxquels, par le truchement de la restauration du violon de son père, il a consacré sa vie, est la meilleure des façons pour les laisser s'en aller avec bienveillance et sérénité pour, enfin, revenir à la vie et respirer librement, en toute quiétude, avec la certitude d'être à la bonne place.

le choix des notes par un compositeur pour raconter une histoire, décrire une ambiance ou provoquer une émotion, m'a toujours subjuguée. Akira Mizubayashi donne une interprétation flamboyante d'un mouvement frémissant de la Gavotte en rondeau de Bach : « Les aigus sonnaient comme une longue enfilade de gouttes d'eau pure versées par un ciel bas et tourmenté, étincelant aux premiers rayons du soleil pénétrant obliquement les feuillages verdoyants d'une forêt boréale luxuriante, tandis que les médiums et les graves étaient comme ouatés, glissant sur une étendue de velours, suscitant une impression de chaleur intime émanant d'une cheminée de marbre restée allumée toute la nuit. La musique avançait, revenait, montait, descendait avec une liberté euphorique ; elle faisait penser à une danse joyeuse et sautillante qui semblait exprimer le bonheur de marcher dans un paysage enchanté. »

J'ai aimé tant de choses dans ce roman. le couple Jacques/Hélène, lui luthier, elle archetière. Ils ont besoin l'un de l'autre, comme l'union des instruments qu'ils créent pour donner naissance à la musique. Les relations entre les personnages et leurs descendants à des décennies d'écart. le précieux legs à la génération suivante comme un témoin de la puissance de la Musique contre la Barbarie, malgré le passage du temps entre la petite fille d'un militaire mélomane et le fils d'un musicien muselé.

En quatre parties et deux mouvements, l'auteur écrit une symphonie d'émotions incroyable. Ses mots sont entrés dans mon coeur en écoutant "Rosamunde", l'oeuvre bouleversante de Schubert. Pour les amateurs, il serait dommage de ne pas allier les deux plaisirs, la lecture et l'écoute.

"Âme brisée" est un bijou de littérature blanche, lumineux, résolument optimiste, mais aussi un plaidoyer subtil, empreint d'humanité, contre l'obscurantisme. C'est un immense coup de coeur dont il a été difficile de m'extraire pour passer à autre chose tant j'ai été bouleversée par la force allégorique, la beauté et le romantisme de ce récit. Merci Monsieur Mizubayashi, pour ce moment rare et précieux où l'âme a l'impression de tutoyer les étoiles.
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Comment ne pas être touché, ému, bouleversé par ce conte, cette tragédie, ce récit dramatique en quelques notes ?

1938 Tokyo
L'âme brisée nous invite dans cette réunion intime d'un quatuor de cordes en répétition. Observé par un petit garçon Rei qui lit un livre en écoutant en boucle le 1er mouvement de Schubert « Rosamunde », boit les paroles de son père Yu, partage ce moment intime de la musique, des instruments et des hommes.
Cet instant joyeux et contemplatif sera interrompu par l'arrivée de militaires qui ont pour mission l'arrestation de communistes :
«  Tu fréquentes les Chinetoques ! Tu joues de la musique des poilus blancs, des étrangers douteux ! Des pays ennemis ! Tu multiplies les fautes graves ! »
Les trouvant offensants et manquants de respect à l'égard de sa majesté impériale, le violon de Yu sera brisé et juste avant peut-être l'insupportable, arrive un militaire supérieur. Toute cette scène, le petit Rei l'observe à travers la serrure d'une armoire.
Ce lieutenant se comportera différemment. Froid mais contemplatif, ne comprendra pas la destruction de ce joyaux, de ce violon brisé. Écoutera le quatuor jouer pour lui … ils seront arrêtés. Il ne restera dans l'édifice que le lieutenant et le petit garçon dans l'armoire … Ils se regarderont, l'un trouvant son rôle de militaire de plus en plus ridicule face à ces comportements inhumains, l'autre effrayé, seul réalisant qu'il avait perdu son père à jamais.

De nos jours, Rei devenu Jacques, car adopté par un ami de son père, vivra en France et nous racontera les moments les plus intenses de sa vie. Il sera luthier, sa femme archetier. Son but, comprendre la séparation d'un père… son lien remettre en état le violon brisé.
Cette histoire est merveilleusement décrite, bercée de musique qui crescendo nous apportera les liens brisés, de nouveaux protagonistes, enfin de belles personnes … l'âme du violon sera réparée autant que celle de Rei.

Définition de l'ÂME - Musique. Âme d'un instrument à cordes. Petite pièce de bois interposée, dans le corps de l'instrument, entre la table et le fond, les maintenant à la bonne distance et assurant la qualité, la propagation comme l'uniformité des vibrations.
Et ces vibrations, nous les ressentons dans ce texte.

Pour finir, cette très belle interprétation de l'âme extrait repris en début du roman:
« Face à la musique de Schubert, les larmes coulent sans questionner l'âme auparavant, puisqu'elle se précipite sur nous avec la force même de réalité, sans le détour de l'image. Nous pleurons, sans savoir pourquoi ; parce que nous ne sommes pas encore tels que cette musique nous promet d'être, mais seulement dans le bonheur innommé de sentir qu'il suffit qu'elle soit ce qu'elle est pour nous assurer qu'un jour nous serons comme elle. » THEODOR W. ADORNO, Moments musicaux
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Ame brisée c'est avant tout l'histoire de plusieurs destins assombris par un événement tragique. On suit Rei / Jacques dans sa vie, loin d'avoir été un long fleuve tranquille. Une vie à vouloir guérir l'âme du violon de son père, musicien arrêté et torturé pendant la guerre Sino-Japonaise. de lui, ne reste que les morceaux brisés de son violon. Un violon brisé et un roman, celui là même que le jeune garçon de onze ans lisait quand l'impensable s'est produit. Les deux uniques symboles de cette blessure qui le marquera pour toujours. Il n'aura de cesse, au cours de sa vie, de vouloir garder ce père involontairement absent auprès de lui. Lui rendre hommage à sa façon est devenu essentiel pour cet homme au passé si singulier. Vouloir combler ce trou béant laissé par cette séparation si violente. de nombreuses thématiques découlent de cet événement : le deuil impossible, le souvenir, le déracinement, le devoir de mémoire, l'appartenance à une culture que la douleur avait semble t-il fait oublier…

Ce roman est d'une sensibilité inouïe ! J'ai été percutée de plein fouet par la beauté de l 'écriture d'Akira Mizubayashi. Une écriture fluide et riche. En lisant ce livre on ne peut que s'émouvoir de la beauté de notre langue. Une langue chérie par cet auteur qui a écrit ce roman dans la langue de Molière. J'y ai retrouvé tout ce que j'aime profondément dans la littérature asiatique : utiliser peu de mots pour dire quelque chose de fort. Décrire ce qu'il y a de pire et de plus sombre dans une langue épurée avec toujours, à l'horizon, une sorte de lumière porteuse d'espoir. J'aime vraiment ces montagnes russes des émotions que l'on éprouve à chacune de ces lectures. On en ressort toujours grandit. L'utilisation des termes est toujours juste et épouse parfaitement le texte. C'est toujours avec fascination que j'ai alors le sentiment de redécouvrir ma langue maternelle.

Autre énorme point fort de ce roman : la place énorme faite à l'amour de la musique mais aussi à celle de la littérature. Tout au long de cet ouvrage, le lecteur est bercé par Schubert, Bach mais aussi par le parallèle fait entre le roman Dites-moi comment vous allez vivre de Genzaburo Yoshino et l'histoire de Yu. Cet amour de la musique et de la littérature m'a touchée car elle fait parfaitement écho en moi. Les descriptions des scènes dans laquelle les morceaux sont joués par les musiciens sont de véritables bijoux. On vit le morceau, on ressent la musique même sans l'écouter. L'envie d'avoir ces morceaux en fond sonore durant cette lecture a d'ailleurs été forte pour moi. L'alliance des deux a généré une intensité décuplée face aux émotions véhiculées par le texte. La magie des mots rencontre alors celle apportée par le son du violon, parfois tragique, parfois gai.

Une lecture qui me permet de finir cette année en beauté.
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Yu Mizusawa est arrêté par l'armée pendant le conflit sino-japonais par jouer de la musique avec des chinois. Son fils, Rei, regarde toute la scène caché dans un armoire. Adopté par un ami français de son père, il devient Philippe Maillard, un luthier qui a passé la plupart de sa vie à réparer le violon de son père que lui avait été rendu par le lieutenant Kurokami lors de l'arrestation. Il rencontre Midori Yamazaki, violiniste et petite-fille du lieutenant Kurokami, qui lui donnera une occasion de revenir au Japon, de découvrir la vie du lieutenant et de fermer le cycle du souvenir du père disparu.
Dans une langue splendide, l'auteur nous mène vers les souvenirs traumatiques et très touchants qui marquent des vies.
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Voila un premier coup de coeur pour ce début d'année de lecture.

Un livre que l'on m'a conseillé, j'ai vite été séduit par le résumé de l'histoire et, lecture faite, par la beauté des mots et la force de l'émotion.

En 1938, à Tokyo, lors d'une répétition musicale, un enfant se trouve définitivement séparé de son père, violoniste, emmené par des militaires, accusé de trahison, formant un quatuor avec trois étudiants chinois. Il assistera à la scène caché dans une armoire.
A cette occasion, un soldat casse le violon du père, qui sera confié, à l'enfant, par un lieutenant mélomane.

L'histoire est émouvante. Basée sur la musique, qui sait nous faire vibrer, les mots de l'auteur touchent une corde sensible et il est difficile de ne pas se laisser porter par les émotions qui nous submergent. C'est d'ailleurs la force de ce roman. Nous faire ressentir toutes ces choses. le pouvoir de la langue, comme celui de la musique, quand elles sont maniées en virtuoses.

Car l'écrivain est un artiste. Japonais, s'exprimant dans un français magnifique (pas de traduction dans ce livre), il joue de notre longue pour produire un chef d'oeuvre. On y trouve toute la sensibilité et la subtilité que j'apprécie dans la littérature japonaise. L'âme brisée, celle du violon, celle de l'enfant, touche également celle du lecteur.

Certains livres sont comme des morceaux de musique. Ils sont nécessaires pour mettre en avant ce qui fait de nous des humains. Je ne peux que le conseiller à mon tour.
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Pourquoi, mais pourquoi donc, ai-je laissé ce roman absolument remarquable stagner dans ma PAL et ne l'en ai-je sorti qu'hier? Ce récit d'une infinie délicatesse met en évidence des émotions incroyablement puissantes : le deuil impossible des êtres disparus sans laisser de traces, la cruauté immense de la guerre et de certains êtres, la mémoire, la fidélité à son passé... J'ai terminé ce roman en sanglotant, c'est un coup de coeur absolu, le premier coup de coeur de cette ampleur depuis plusieurs années. A lire, absolument, c'est bouleversant!
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J'ai passé quelques heures de mon premier janvier avec cette petite pépite qui dormait dans ma bibliothèque numérique, et bien m'en a pris.

Akira Mizubayashi raconte l'arrestation d'un père sous les yeux de son fils. Yu est japonais, professeur d'anglais, musicien et il était en train de répéter avec les membres de son quatuor, le sublime Rosamunde de Schubert, quand les soldats ont débarqué. Les intellectuels ne font jamais le poids face à la force bête et brute. Yu est battu, son violon brisé. Emmené de force, il ne reviendra jamais. Heureusement un commandant sauve son fils et lui remet les morceaux brisés du violon. Rei-Jacques devenu luthier n'aura de cesse de le restaurer…

Ce roman est un petit bijou de beauté, de sensibilité et de délicatesse. le texte avance en suivant le rythme du Quatuor de Schubert. Il est un hymne à la musique comme aux gens qui sauvent. Une ode à la mémoire aussi. Et commencer l'année avec lui ne peut être que de bon augure.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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Ce livre est une pure merveille, un condensé, d'amour, d'émotion de subtilité. Avec une histoire qui nous tiens au ventre et au coeur . Un vrai coup de coeur . A recommander à tous les lecteurs sensibles .....................................................................................................................................
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"Je considère que la musique, même si elle est issue d'une autre civilisation, d'un pays avec lequel on est en guerre, fait partie du patrimoine de l'humanité." (P. 66)
On dit que la musique adoucit les moeurs...ce ne fut pas le cas ce jour-là de 1938, à Tokyo. Quatre musiciens amateurs, trois chinois et un japonais, Yu, professeur d'anglais, étaient réunis au Centre culturel pour répéter.
Qu'importe pour eux que Japon et Chine soient en guerre ! La musique, le Rosamunde de Schubert, les réunissait !
Des soldats surgissent et interrompent la répétition. L'un d'eux piétine le violon de Yu. le quatuor est embarqué manu militari vers une destination inconnue. Rei, le fils de Yu a pu se cacher dans une armoire d'où il observera la scène. le lieutenant Kurokami fouille l'appartement et découvre Rei, caché. Il lui confie les restes du violon brisé. La séparation familiale est définitive, Rei ne reverra jamais son père. le violon sera, à jamais pour le gamin la dernière représentation paternelle. Il fera tout pour le restaurer, le réparer, notamment cette petite pièce essentielle en épicéa : l'âme du violon, cette petite pièce qui donne toute la sonorité à l'instrument.
Rei sera adopté par Philippe Maillard un luthier français. il se passionnera pour ces violons, au point d'en faire son métier . Il deviendra l'un de ces artisans méticuleux et passionnés cherchant les meilleures pièces de bois pour redonner vie aux instruments, aux violons, à ce violon paternel....voyage dans le temps, voyage dans la musique, voyages dans ces villes d'artisans comme Mirecourt en Lorraine ou Crémone en Italie.... là ou se trouvent, là où travaillent ces luthiers qui sélectionnent et façonnnent les plus belles pièces de bois, qu'ils assemblent pour donner ou redonner vie à ces violons. Quelques pièces de bois sélectionnées, choisies, travaillées et façonnées avec délicatesse pour créer ou réparer un instrument, pour lui donner une sonorité incomparable...un peu comme Akira Mizubayashi le fera avec son texte, un texte travaillé, musical....un texte remarquable et envoutant !
Hasards de la vie, hasards d'une rencontre de musicien, d'amoureux de l'art de la beauté, et de la musique....Hasard de cette "rencontre improbable du petit Rei devenu luthier avec la petite-fille du lieutenant devenue violoniste"...hasard de cette découverte, de cette rencontre avec cet auteur. Un texte envoutant, un texte lu d'une seule traite ou presque, tant il était difficile de rompre le charme de ce roman, de la délicatesse de cette écriture.
Musique et bruits de bottes...deux sons qui vont mal entre eux, mais que Akira Mizubayashi parvient à associer. Ce roman écrit tout en délicatesse m'a envoûté. D'une part du fait de la poésie des mots, de leur douceur pour évoquer cette musique et cette minutie dans la conception et la réalisation de ces instruments mais aussi pour évoquer et nous faire ressentir toute la cruauté, la bétise de l'humanité en période de guerre. Notamment pour nous faire découvrir la politique expansionniste de l'Empire japonais qui fut stoppée par l'horrible champignon d'Hiroshima et les bombes larguées sur Tokyo.
Je lis depuis bien longtemps...indignations, découvertes, plaisirs, rage et déceptions furent au rendez(=-vous de ces très nombreuses heures de lectures, de ces centaines d'ouvrages..Mais jamais, une lecture ne m'a provoqué une émotion comparable à cette lecture...Oh pas une émotion durable...celle-ci s'appelle le bonheur de rencontrer un texte lu avec plaisir...
Non ! Je veux parler de cette émotion qui au détour d'une page vous tire les larmes des yeux...une émotion inconnue et incontrolable, si subite, que j'ai omis de noter la page..un livre que je relirai...certainement
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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