L'herbe des nuits

Un roman qui ne m'a pas emballé, une histoire qui pour moi est inintéressante. Ce livre est une grosse deception

Je peux comprendre les détracteurs de Modiano qui lui reprochent d'écrire toujours le même livre. J'avoue que, pour ma part, étant donné que j'admire cet écrivain, ce « défaut » aurait plutôt tendance à me plaire en me donnant la certitude passer un bon moment.

L'herbe des nuits ne déroge donc pas à cette règle. Modiano nous fait déambuler dans un Paris qui n'existe plus, dans des hôtels improbables ou des cafés louches remplis de personnages douteux qui ont visiblement baigné dans un crime… le narrateur, Jean, écrivain, aidé de quelques notes éparses griffonnées à l'époque dans un carnet noir, part dans ses souvenirs à la recherche de Dannie, une jeune femme de ce milieu-là et dont il était tombé amoureux.

«- Qu'est-ce que tu dirais si j'avais tué quelqu'un ?

- Ce que je dirais ? Rien »

Mais Dannie, qui a aussi d'autres noms officieux et officiels, de différents lieux de naissance et même un âge incertain, a disparu très vite et pour toujours après ces bons moments, victime sans doute d'un passé trop lourd.

Les experts découvriront en toile de fond l'affaire Ben Barka, cet opposant du régime marocain d'Hassan II qui fut enlevé en 1965 devant la brasserie Lipp à Paris et dont le corps ne fut jamais retrouvé… Mais nul besoin d'être passionné d'histoire contemporaine pour aimer la poésie.

Ce que j'apprécie par dessus tout chez Modiano, c'est cette capacité toujours à créer une athmosphère. Il plane au dessus de tous ces romans un épais brouillard pleins de mystères, d'étrangetés, de rêveries qui font de chaque page une magie. On pourrait s'agacer de ne pas comprendre, de ne pas percer les secrets, de ne pas découvrir les mystères de ces aventures d'un autre temps parisien où l'on roulait en Lancia et l'on buvait du Cointreau au zinc. On pourrait s'énerver que page après page, ouvrage après ouvrage, et ce depuis 40 ans, Modiano ne nous donne aucune clé ; mais non, on en redemande ! Comme lui, nous sommes peut-être une quête d'une autre vie, une vie parallèle, que l'on construit un peu à partir de nos vies vraies et beaucoup dans nos imaginaires.

Modiano explore ainsi son passé avec la mélancolie magique de son écriture, chasse les fantômes, redonne vie à ces histoires d'amour uniques et différentes qui ont enrichi nos vies.

C'est à chaque fois un magnifique poème.

Quel ennui... Je n'ai jamais été porté par l'écriture... Ni par l'histoire... On attend que quelque chose se passe, qu'un personnage nous accroche ou se dévoile... On se dit qu'à la fin peut être... Mais rien... Dommage...

Je me suis laissée séduire par « L'herbe des nuits« , attirée par ce titre intriguant. Je l'ai lu goulûment, sans hésitation, sans savoir exactement où l'auteur voulait me mener, promenée sans cesse entre présent et passé, intriguée, attendant avec une impatience presque maladive le dénouement de l'intrigue. Il ne viendra qu'à la page 115 (sur 169). Pour venger le protagoniste de cette Dani qui jongle avec ses sentiments, l'auteur laisse le lecteur dans un épais brouillard. L'auteur comme Dani, « élude les questions trop précises », ne tente pas de préciser la nature de la relation du protagoniste avec Dani. Est-ce que l'on appelle une mise en abîme ? A nos nombreuses questions, il répond : « Plutôt que de toujours soumettre les autres à un interrogatoire, il vaut mieux les prendre en silence tels qu'ils sont ». Modiano semble écrire en silence, nous délivrer au compte goutte les sentiments, informations, données qu'il souhaite partager : « il faut toujours prendre les gens qu'on aime tel qu'ils sont, et surtout ne pas leur demander des comptes ». Cette lecture m'incite à poursuivre mon exploration de l'oeuvre de Modiano.

Résumé : Jean, le narrateur, a été mêlé malgré lui à une affaire criminelle survenue dans les années 60. Aujourd'hui, il essaie de clarifier les circonstances qui l'ont amené à fréquenter cette fille, Dannie, dont il était amoureux, personnage tout aussi mystérieux que les gens qu'elles fréquentaient. Des souvenirs lui reviennent alors qu'il essaie de comprendre cette enquête qui a eu lieu et qui fût classée sans suite. Ce qui fait la trame de l'histoire, c'est cette phrase que Dannie lui avait dite: « Qu'est-ce que tu dirais si j'avais tué quelqu'un? »….

Critique :
L'écriture et les thèmes de Modiano, ne changent pas : l'importance des mots, les noms complexes des gens et des villages qui par leur sonorité sont en soi un élément de poésie et de curiosité, le temps qui fuit et qui revient, les sons évocateurs d'images, les souvenirs et la mémoire qui se perd dans ses méandres et puis revient à la surface avec à nouveau des souvenirs qui se bousculent avec les autres. Des histoires pour se perdre et dont le déroulement peut défier toute logique. Un souvenir en attrape un autre qui nous amène dans un autre état émotif. Les éléments de l'histoire sont à la fois mystérieux, parfois angoissant, soutenu comme un thriller sans que l'histoire n'aboutisse à des réponses. Tout n'est que questionnement. Je ne retiens pas l'histoire, mais les impressions qu'elles ont laissées en moi. C'est pourquoi j'aime lire cet auteur.

Depuis un peu plus de 40 ans, les livres de Modiano partent à la recherche du perdu. Comme les épisodes d'une très longue série où le temps et les souvenirs tiendraient les rôles principaux, l'oeuvre de l'écrivain parisien s'écrit au passé et continue de fasciner autant qu'elle peut combler ses fans les plus acharnés. Une oeuvre dont chaque nouvelle pièce reste un moment de littérature incontournable et vital.
Dans "L'Herbe des nuits", Modiano nous plonge dans la France des années 60, en pleine affaire Ben Barka, jamais nommée, mais dont on sent en permanence l'ombre planer sur ce récit. On suit durant 190 pages le narrateur et son amie, une jeune femme nommée Dannie, familière d'une bande de types bizarres qui logent à Unic hôtel, rue du Montparnasse, à Paris.
Sur les traces de cette Dannie et d'après les souvenirs, par moment flous, du narrateur (c'est tout ce qui en fait leur charme), on visite le Paris de cette époque, plus précisément ce XIIIème arrondissement où se déroule l'action du livre. La nuit, les cafés, les bars, les ruelles, les maisons... comme d'habitude chez Modiano tout in est parfaitement décrit, précis, pour nous faire vivre cette fausse cavale amoureuse, cette liaison incertaine entre le narrateur et cette Dannie dont il ne sait au fond pas grand chose et sur laquelle repose de nombreuses énigmes et surtout une sensation de danger permanent. C'est sans doute pour cette raison qu'il l'aime et que le lecteur se révèle vite intrigué et passionné par le récit de Modiano.
Livre rempli de mystères, de portes ouvertes que l'on ne referme que rarement, de personnages furtifs et louches, "L'Herbe des nuits" interroge encore une fois sur ce qu'il reste du passé. le livre montre comment l'auteur se l'approprie, le reconstitue, à partir de notes, de déambulations, de rencontres, de souvenirs, comme un détective enquêtant sur sa propre vie. Et c'est encore une fois passionnant.

je n'ai pas lu ce roman que j'ai arrêté à la 43° page. Je n'ai pas accroché.

EN DEUX MOTS :
Un autre roman typiquement à la Modiano. Parfait si vous avez envie de vous perdre une fois de plus dans un labyrinthe gris-noir entre passé et présent. L'ambiance est reconnaissable dès les premières lignes, même dans la traduction en anglais. Bien sûr c'est pas folichon si vous attendez une histoire avec un début et une fin, mais ce n'est pas ce qu'on attend quand on ouvre un roman de Modiano.

VERDICT: Another great typical book by Modiano. The excellent translation lets you plunge once more in Modiano's hazy labyrinth between past and present.

my full review is here:
https://wordsandpeace.com/2016/10/26/book-review-the-black-notebook-i-love-france-205/
Lien : https://wordsandpeace.com/20..

J'aime ce mystère suggéré par Modiano, cette histoire qui semble rêvée par son personnage plutôt que vécue. La lecture de ces pages m'a donné envie à moi aussi de retourner dans ces quartiers de Paris pour m'y promener : Montparnasse, le 13eme, le quartier Latin.
Quand même, à la fin j'aurais aimé en savoir plus sur cette fille et tous ces gens ...

Un livre d ambiance, celui du paris passé qui alterne avec celui du présent. Une promenade lentement distillée pour mieux nous pénétrer, sous couvert d'une enquête, dans le monde mélancolique de Patrick Modiano. Un superbe livre, écrit comme une douce et étrange tranquillité. l'éternelle recherche du Paris d avant, des fantômes qui le peuplaient alors. Et ce petit carnet noir, ou sont même notés les emplacements des bancs publics (au cas où tout disparaîtrait). Gardez des traces, des preuves de l existence. Modiano est en quête et nous prend par la main pour l accompagner. Et c'est juste beau.