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3,7

sur 1477 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rue des Boutiques Obscures, avec lequel Modiano a obtenu le prix Goncourt en 1978, est le sixième roman de l'écrivain. Lors de sa publication, la critique a été assez divisée sur ce roman, un des plus connus de Patrick Modiano, et aussi l'un des meilleurs selon certains, « le « détective » Modiano y est à son sommet ». Alors que j'écris ce commentaire peu de temps après le tour de France, ce sommet me fait plus penser à un faux plat qu'à un col de 4ème catégorie.

« Modiano donne l'impression de toujours écrire le même livre, à quelques variantes près […]
On sait combien la question de la mémoire hante l'univers Modiano. Ses personnages sont la plupart du temps mystérieux […] Généralement chez Modiano, l'intrigue prend la forme d'une investigation rappelant les enquêtes policières […]
Dans un aller-retour permanent entre le passé et le présent, ce roman est une déambulation permanente dans Paris qui a beaucoup évolué. Comme souvent, Modiano pose des énigmes mais ne souhaite pas qu'elles soient résolues. A sa manière, ce qu'il cherche constamment à exprimer dans ses romans, c'est que l'oubli n'existe pas vraiment. » Avais-je déjà écrit au sujet de son roman « L'herbe des nuits », paru en 2012. Effectivement rien n'avait changé au fil des romans où l'auteur mène l'enquête sur un personnage qui lui ressemble et qui finit par s'incarner dans l'écrivain qu'il est.

On voit cette fois un détective amnésique se lancer sur ses propres traces, partir à la recherche de son passé et se glisser dans la personnalité de différents inconnus qu'il a " pu être ". Ce besoin de se retrouver lui-même après des années d'amnésie fait qu'il va essayer de retrouver ses anciens amis afin de reconstituer ses souvenirs. L'enquête avance lentement et le narrateur doit sans cesse suivre une nouvelle piste avec d'autres personnages. Cette longue série de rencontres va chaque fois lui permettre d'en apprendre un peu plus sur son passé et de retrouver petit à petit une identité et son histoire.

Modiano exprime peu ses sentiments dans ce roman qui, raconté à la première personne dans un style simple et composé de phrases courtes, nous emmène de piste en piste, à la manière d'une enquête policière. On ne saura jamais comment le narrateur a perdu la mémoire dans cette enquête où les pièces du puzzle sont finalement trop dispersées pour être toutes réunies, ce qui peut être frustrant pour le lecteur. Les personnages rencontrés sont tous originaux mais aucun n'est attachant. Une nouvelle fois l'écriture de Modiano m'a déçu, mais certainement que j'attends trop d'un Goncourt (souvent décevants) mais surtout d'un prix Nobel de Littérature.
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Un roman ouvert par hasard. Une histoire qui n'a pas vraiment de début et de fin… Des bribes d'histoires. Une époque lointaine. Des questions sur ce qu'est l'identité. Il y a une dizaine d'année, j'avais lu un autre roman de Modiano… et à la fin de la lecture, je m'interrogeais pour savoir si j'aimais ou non cet auteur. Après la lecture de celui-ci, je ne suis toujours pas convaincue. Certes il a un style bien particulier mais cette histoire me laisse un gout d'inachevé…. Pour les inconditionnels, quel roman de Modiano me recommanderiez-vous ? Car j'ai l'impression de passer à coté de quelque chose...

Et comme j'en ai pris l'habitude voici mon abécédaire.

A comme Agence de détectives : Tout débute dans une agence de voyage, dont le propriétaire prend sa retraite et dit adieux à son collègue. Un certain Guy Roland.

B comme Bottins : L'histoire se passe dans les années 50 bien avant internet. Les bottins jouent un rôle essentiel, et les numéros de téléphone sont exotiques comme AUT 15-28.

C comme Couture : Un des personnages évolue dans la haute couture.

D comme Denise : Cela semble avoir été la compagne du fameux Guy dans une vie antérieure. Elle parait avoir disparue. On ne saura pas ce qu'il advient d'elle.

E comme Emigration : Il sera question de l'émigration des russes en France lors de la révolution.

F comme Fuite : Mais si il est question des russes, au fil du livre, on s'aperçoit qu'il est aussi question de la seconde guerre mondiale et de la fuite devant les nazis. Pourquoi, si on peut le supposer, rien n'est explicite.

G comme Gigolo : et oui il y a un ou des gigolos.

H comme Howald de Luz : Un des personnages clé pour retrouver ce que cherche le personnage principal.

I comme Identités : le fameux Guy Roland ne sait pas qui il est. Il semble souffrir d'amnésie. Et ce roman est une suite de recherches de personnes qui pourraient être lui.

J comme Jockey : Un des personnages est un jockey.

K comme Kyril : Un autre personnage, très secondaire mais qui a la chance d'avoir un nom commençant par un K

L comme Léopard : Il y a un manteau en peau de léopard… cela laisse pensif non ?

M comme Megève : A Megève le couple va fuir et après un séjour dans un chalet, le couple va essayer de passer en Suisse.

N comme Nobel : J'avais oublié que Modiano avait eu le prix Nobel.

O comme Obscures : du titre…

P comme Paris : Ce roman contient beaucoup de descriptions de Paris. Visiblement Modiano aime Paris.

Q comme Quinzaine : juste pour avoir un Q… il est question d'une quinzaine de personnages.

R comme Russe : Une église Russe, un Pianiste russe, une jeune femme russe…

S comme Style : le style de ce roman est très particulier. Beaucoup de petites touches, de suggestions. Tout reste possible.

T comme Traumatisme : Quel est ce traumatisme qui a amené cette perte de mémoire ?

U comme Uniforme : Un passage se passe à Vichy dans les années 40 d'où les uniformes.

V comme Venezuela : En effet ce pays sera juste cité, mais il sera question de l'Amérique Centrale.

W comme Wagon lits : Un voyage se passe en wagon lits, avec un contrôle d'identité.

X comme X : et oui car finalement on ne sait pas vraiment qui est ce monsieur Roland. le sait-il seulement?

Y comme Yeux : Plusieurs descriptions d'yeux… et puis un Y ce n'est pas simple à trouver.

Z comme Zakouski : ce sont des hors-d'oeuvre variés russes (légumes, poissons, etc.).
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Un roman sur l'amnésie et ce qu'elle engendre.
Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce livre, c'est la prouesse d'écriture qui donne vraiment l'impression que nous sommes nous aussi lecteurs, dans le "brouillard". On tente de comprendre qui est qui, d'identifier des lieux, de comprendre "pourquoi"...
Une enquête longue et difficile, mais un roman qui se lit très facilement.
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Un frère disparu jeune, une mère actrice, en tournée, la plupart du temps, un père absent, trois raisons suffisantes pour que des personnages nimbés de l'ombre du passé hantent l'oeuvre de Patrick Modiano.
La quête d'identité, est un thème souvent retrouvé dans les nombreux romans de cet auteur couvert des lauriers de prix prestigieux comme en 2010 le prix Mondial Cino del Luca et en 2011 le prix de la Bnf, tous deux pour l'ensemble de son oeuvre,
"La rue des boutiques obscures" a d'ailleurs reçu le Goncourt en 1978.
Je n'ai pas vraiment adhéré à ce roman dont le personnage central, Guy Roland, frappé d'amnésie dix ans auparavant,devenu détective privé, part sur les traces d'une plausible piste.
Un récit, fort bien écrit, aux subtiles images comme cette voix russe qui sussure comme un bruissement de feuilles, mais un récit entrecoupé de lettres de son ex coéquipier Constantin von Hutte, un baron, frais retraité niçois et de rapports de police aux détails précis et concis.
Un air de musique, une chanson du Caucase, un parfum poivré et la mémoire entrebaille ses rideaux.
A sa suite, on frappe à des portes aux noms obscurs, aux consonnances étrangères comme cet étranger qu'il est à lui même.
Gay Horlow, Freddy Howard Luz, Dédé Wilmer, Scoufi, Rubirosa, Sonachitzé, le vieux Giorgiadzé. On pioche une carte ou un pion,dans une boite à biscuits, on avance d'une case. Jusqu'à Pédro Mac Ewoy et Denise Coudreuse, sa compagne. Un Pédro qui pourrait être lui et auquel il s'identifie. Oui c'est sûr, lui c'est moi, perdu qu'il est ce pauvre homme et tellement perdu qu'on s'y perd aussi dans ce long labyrinthe monté à la façon d'un puzzle mais dont on ne sait toujours pas à l'arrivée s'il a tiré le numéro gagnant.
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Guy Roland ne sait rien de son passé. Son nom, il le doit aux relations de son patron, baron balte, ancien joueur de tennis, lui aussi amnésique et reconverti en détective privé. Lorsque ce dernier prend sa retraite, Guy Roland décide de retrouver les traces de son passé. de rencontre fortuite en coïncidences douteuses, il retrouve peu à peu le fil d'une histoire qui pourrait être la sienne, l'histoire d'un homme qui s'appelait Pedro McEvoy ou peut-être autrement. de trafiquants russes en pianistes déchus, de femmes fatales en fuites éperdues, Guy Roland va petit à petit reconstituer l'histoire de sa vie oubliée, de sa vie passée, et surtout, se rapprocher du drame l'ayant fait perdre la mémoire.

Dans le Paris d'après-guerre, encore tout chamboulé des atrocités commises sous l'Occupation, un homme amnésique se cherche, croit se trouver, se perd pour mieux se retrouver. Enquête authentique avec documents solides à l'appui, livrés en pagaille au gré des pages, c'est aussi une enquête au plus profond d'un homme, au coeur de sa mémoire enfuie mais à laquelle il ne manque qu'un début de souvenir pour revoir le jour. Au fur et à mesure du récit, le narrateur retrouve des bribes de son passé, épisodes épars revenant par vagues à la vision d'un objet, d'une situation anciennement familiers. Son chemin l'amène à questionner toutes sortes de personnages, plus étranges les uns que les autres, tous pétris d'insécurité et de regrets pour cette vie perdues qu'ils évoquent à contrecoeur.

Roman policier ou roman initiatique, historique, philosophique ? La question se pose et la réponse reste en suspens. Chaque rencontre, chaque recoin de Paris soulève une multitude de questions, de réflexions de la part du narrateurs, certaines explicitées, d'autres seulement suggérées. La prose de Patrick Modiano nous emmène, nous entraîne vers des réflexions sur la vie, son sens et sa direction, sur l'identité et le destin des hommes entraînés par l'histoire. Immigré, faussaire, amoureux, mais qui donc était vraiment Pedro McEvoy? Un nom suffit-il à changer une personne? Quelques souvenirs flous suffisent-il à rendre à un homme sa vie passée?

La question de l'identité n'a pas de réponse, pas plus qu'elle n'en avait pendant l'Occupation quand tout un chacun s'arrangeait pour être un autre, pas plus qu'elle n'en a dans ce roman en queue de poisson. le roman s'achève et Guy Roland n'est pas arrivé au bout de sa quête. Nous, lecteurs, qui voyons-nous au moment où nous refermons ce livre? Guy Roland ou Pedro McEvoy? Sont-ils un seul et même hommes ou deux inconnus liés par l'incongruité d'un destin? Est-ce que cela compte vraiment finalement? Cette quête n'aura sûrement jamais de fin, le hasard des rencontres et des indices aurait probablement entraîné notre narrateur dans une impasse. Alors nous imaginons la fin que nous voulons, nous sommes libres, nous lecteurs, de tirer nos propres conclusions de cette enquête incongrue et pourtant passionnante.

Une ballade à travers un Paris que nous ne connaissons plus, des hasards improbables qui pourtant nous ravissent, l'histoire haletante d'un homme à la recherche de lui-même : c'est le premier Modiano que je lis, et j'en suis séduite.

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Que retenir d'un roman de l'oubli ? Un homme à la recherche de son passé erre entre photographies jaunies, anciennes connaissances usées et souvenirs qui s'envolent. Il se cherche, obsessionnellement. Il trouve des indices, il se reconstitue une vie, des souvenirs, mais ces souvenirs, n'est-il pas en train de les inventer à partir de lambeaux, de "bribes de quelques chose"? le roman part de rien et y revient presque. Il s'agit de la vie. Quand sommes-nous ? Hier, aujourd'hui ? Les temps verbaux se mélangent, le passé simple se complique, et la description des souvenirs, qui n'en sont peut-être (ce mot-là est sans doute le meilleur résumé possible du roman) pas, celle des lieux visités par le narrateur, les mêmes que ceux des souvenirs mais longtemps après, oubliés, celle des photographies, tout est mis sur le même plan, dans un même style télégraphique, dans les mêmes phrases nominales, sous le même regard inquiet, précis, sec et amnésique. On voyage dans le temps mais on ne sait pas quand, on retrouve des personnages qui aussitôt rencontrés s'effacent, on se déplace d'une adresse à l'autre mais tout a disparu, tout sent le vieux, le naguère anodin et mort, on aboutit au bout du monde, sur une île au milieu du Pacifique d'où le seul ami du narrateur vient de s'enfuir, pour un bout du monde encore plus effacé. La bulle de savon éclate. Retour à la case départ, Rue des Boutiques Obscures, qui n'est pas la case départ, mais une case parmi d'autres, impossible à intégrer dans un récit linéaire. Que reste-t-il au bout de la lecture de ce roman ? Des "bribes de quelque chose" et des bouts du rien de tout, le sentiment de l'errance presque (ce mot-résumé est peut-être meilleur que celui évoqué dans la dernière parenthèse) infinie. Au fait, le héros de ce roman, comment s'appelle-t-il ? Des dizaines de noms propres ont défilé sous mes yeux, des dizaines de personnages, toujours seuls, se sont succédés, il n'en reste que de vagues souvenirs qui demain s'effaceront. Je viens de refermer le bouquin, et la recherche policière du temps perdu a échoué.
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Mon premier Modiano est une petite déception. La renommée de l'auteur et la quasi inexistence de détracteurs m'ont poussé à lire ce roman.
L'histoire trouve son originalité dans les variations des modes de narration qui permettent de dévoiler de différentes manières les éléments de l'identité du narrateur. Chaque point de vue, chaque pièce d'identité apporte une pièce supplémentaire à Guy Roland pour compléter le puzzle de sa vie.
Seulement ce personnage manque d'une certaine âme et on a du mal à être en empathie avec lui. Sa quête d'identité perd donc de son intérêt et on n'est guère impatient de connaître le fin mot de l'histoire. le tableau définitif se dessine au fil des pages mais à la fin il reste une amertume, comme un goût de "tout ça pour ça!".

Le style est bon sans être transcendant. Un autre roman de ce grand écrivain me sera donc nécessaire pour donner mon verdict personnel final.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Patrick Modiano a dit : « le Goncourt, c'est un peu comme l'élection de Miss France. Sans avenir ».

Si le Prix est sans avenir, c'est dans le passé que se trame le scénario du roman qui lui permit de l'obtenir en 1978.

Je ne vais pas résumer le roman, maintes et maintes fois commenté sur les blogs littéraires. La présentation de l'éditeur est d'ailleurs parfaite : « Que reste-t-il de la vie d'un homme ? Une photo, au fond d'une boîte ou d'un tiroir, des papiers administratifs, quelquefois une fiche de police ou un nom dans un Bottin. Et aussi les souvenirs de ceux qui l'ont connu ou rencontré. Ils seront de moins en moins nombreux et leurs souvenirs de plus en plus vagues. Ainsi l'écho d'une vie décroît-il jusqu'à s'éteindre tout à fait. A supposer que quelqu'un puisse revenir sur terre après sa mort, que retrouverait-il de lui dans les lieux qui lui étaient familiers et dans la mémoire des autres ? Et qui pousse un certain Guy Roland, employé dans une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d'un inconnu disparu depuis longtemps ? le besoin de se retrouver lui-même après des années d'amnésie ? Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toute façon, il finit par s'identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro McEvoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Denise Coudreuse, Freddie Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d'autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier ».

J'ai plutôt envie d'évoquer ma frustration et mon désappointement à la lecture de ce qu'une certaine majorité proclame comme chef-d'oeuvre. « Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir », écrit René Char (citation d'ailleurs reprise en épigraphe au roman Livret de famille). L'écrivain se lance en effet ici dans la ressouvenance égarée d'un puzzle identitaire qu'il ne parviendra pas à achever à l'issue d'un roman à l'atmosphère trouble, complexe, que j'ai aussi trouvée confuse. Une interview qu'il avait accordée en 1990 confirme ce sentiment : « Ma recherche perpétuelle de quelque chose de perdu, la quête d'un passé brouillé qu'on ne peut élucider, l'enfance brusquement cassée, tout participe d'une même névrose qui est devenu mon état d'esprit ». Un aveu – si l'on peut dire –, qui conforte l'embarras que j'ai éprouvé de pages en pages ; une névrose que l'on peut que percevoir en filigrane de cette quête inachevée. J'ai lu qu'il n'est pas rare qu'une oeuvre littéraire « renverse le rapport entre la question et la réponse et confronte le lecteur, dans la sphère de l'art, avec une nouvelle réalité "opaque", qui ne peut plus être comprise en fonction d'un horizon d'attente donné ». J'adhère à cette communication après avoir lu Rue des boutiques obscures : à aucun moment je n'ai trouvé réponse aux questions posées par ce roman. Au fur et à mesure que j'avançais avec le narrateur dans l'élucidation de sa recherche, peu à peu je m'éloignais avec lui des convictions qu'il acquerrait. C'est là que je n'ai pas trouvé « mon compte » de lectrice : pas d'indice imaginaire qui aurait pu me propulser dans un après fantasmé.

« Ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier », souligne l'éditeur. C'est vrai. Modiano construit son texte comme un polar. J'attendais, comme le narrateur, le moment de vérité qui donnerait sens à la quête. Mais il n'est jamais venu. Je me suis toujours demandé si mes suppositions étaient justes. Même si « ce qui est important dans une oeuvre, c'est ce qu'elle ne dit pas » (P. Macherey), je n'ai pas pu – pas su – trouver de clé pour résoudre la pseudo-énigme posée par le monologue tourmenté du personnage principal en proie aux spectres de son passé.

Habituellement peu dérangée par les allers-retours – parfois imprévisibles – entre passé et présent dans d'autres oeuvres d'autres auteurs, j'ai été déconcertée par la façon dont Patrick Modiano traite son récit : une impression désagréable de me trouver dans un labyrinthe avec des indications floues, parfois contradictoires. Pas d'unité. Pistes brouillées…

Je me suis laissé dire que toute l'oeuvre de Modiano (et dieu sait qu'elle est prolifique) est ainsi construite. Alors, je ne crois pas que j'irai plus loin dans la rencontre avec cet auteur qui, j'en conviens, écrit bien. Certes, c'est banal, convenu et peu original de conclure ainsi la chronique d'un roman (qui a obtenu le Goncourt) d'un romancier qui vient de recevoir le Prix Nobel de Littérature. Certes…
Lien : http://litterauteurs.canalbl..
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Sur Modiano je m'acharne mais pour le moment, je crois n'avoir aimé que Dora Bruder, roman admirable grâce à la franche émotion livrée par son auteur-narrateur. Si cette Rue des boutiques obscures ne ressemble pas comme la Place de l'Etolie à une gigantesque élucubration, j'ai quand même trouvé que le soufflé, habilement monté dans la première partie du roman retombait un peu vite et n'ai pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça". Cependant cette mémoire un peu superficielle, ou plutôt cachant sa profondeur de l'Occupation est intéressante - ainsi que le procédé narratif consistant à accumuler une série de fiches jusqu'à ce que la mémoire du protagoniste amnésique lui revienne. Mais franchement, le Prix Goncourt me semble un peu "volé" quand il y avait en face La Vie mode d'emploi de Perec.
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Un peu déçue par cette lecture : j'ai commencé intriguée par cet homme amnésique depuis un accident, à qui on a été obligé de recréer une identité et qui cherche maintenant tous les indices possibles pour découvrir son passé.
Mais c'est long, alambiqué et j'ai été très désappointée de voir une fin qui n'en est pas vraiment une.
Bref un roman à oublier.
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