Souvenirs Dormants

Il faut lire ,si possible, "Quartier perdu" 1984 avant "Souvenirs dormants", preuve éclatante que Modiano peut écrire deux fois une même histoire sans que ce soit la même chose. Par hasard j'ai lu ces deux romans à la suite et à aucun moment le plaisir de lire cet écrivain ne s'est affaibli

Du pure Modiano... Toujours la même sensation en le refermant : une sensation de brouillard et de perdition. On pourrait croire qu'il nous en reste rien mais c'est tout le contraire. Modiano comme d'habitude nous emmène avec lui dans sa vie passée, ses émotions, ses regrets, ses goûts et bien sûr ses souvenirs. C'est une ode à Paris et à la marche. Aux cafés parisiens. Ils sont très importants pour lui, comme des refuges. Chaque café à son histoire, son attrait ou sa répulsion. Chaque café à sa signification, les rencontres auxquelles il renvoie.
Dans le style de Modiano, il y a un mélange de précisions et de flou. Il y a aussi la passion des noms propres. Une mémoire confuse mais néanmoins obsessionnelle. Certaines phrases sont magnifiques, certains mots du personnage aussi. Modiano continue son errance vaille que vaille, à la recherche de son enfance perdu, à la recherche sûrement d'un consolement inatteignable.

Il m'est difficile d'être objectif lorsque je parle de Patrick Modiano. En entamant mon 10ième livre de l'auteur, je savais que j'allais y retrouver les mêmes thèmes et ambiances qui hantent son oeuvre. Pourtant, je ne m'en lasse pas.
Plus de cinquante ans ont passé depuis l'époque que le narrateur tente de faire revivre. Entre rêve et réalité, nous naviguons parmi les souvenirs éparpillés d'un Paris qui n'existe plus. Toujours avec cette même précision topographique, nous arpentons les rues aux lumières tamisées et des appartements presque vidés de leurs meubles. Les rencontres d'un passé lointain, ces femmes aux occupations un peu louches, refont partiellement surface pour sortir de l'oubli.
L'intrigue policière est loin d'être centrale dans ce court roman d'un peu plus de 100 pages. Ce qui importe sont les sensations provoquées par ces images surannées qui nous restent en tête longtemps après avoir fermé le livre.

Ce roman est le premier Modiano que j'ai eu l'occasion de lire. Je l'ai commencé pleine d'enthousiasme à l'idée de découvrir cet auteur dont j'ai tant entendu parler et ça a été pour moi une petite déception...
Le livre est assez court, extrêmement bien écrit et certaines réflexions sont vraiment magnifiques. Mais je n'ai pas du tout accroché aux personnages, qu'on ne connaît pas, auxquels on ne s'attache pas. le fait qu'ils défilent, sans histoire ni liens, sans être approfondis. Beaucoup de détails m'ont ennuyé, que j'ai trouvé "inutiles" vu la taille du roman, et paradoxalement les personnages sont complètement survolés. J'ai fini ce roman car j'espérais une fin particulière, un véritable dénouement qui n'est jamais venu.

« J'ai aussi la mémoire de détails de ma vie, de personnes que je me suis efforcé d'oublier. Je croyais y être parvenu et sans que je m'y attende, après des dizaines d'années, ils remontent à la surface, comme des noyés, au détour d'une rue, à certaines heures de la journée. »

Ainsi suit-on les souvenirs du narrateur au fil de sa pensée.

Avec toujours ce fil directeur de la ligne de métro qui s'éclaire quand on lui demande un chemin : à chaque station correspond un bouton de clavier.

Une lecture agréable par un temps brumeux de saison.

L'image que je retiendrai :

Celle des loupiotes des stations de métro qui s'éclairent pour indiquer le chemin.
Lien : http://alexmotamots.fr/souve..

Modianesque, comme disent certains lecteurs avec une gourmandise non feinte. J'avais le même problème avec M.Duras et le nouveau roman, je ne saisissais pas le pourquoi de cet enthousiasme et de l'admiration béate devant une prose que je trouvai plate et désincarnée. Ce n'est pas le cas chez Modiano, où l'on s'attache à des personnages fugitifs, entr'aperçus, de telle manière que l'on se demande s'ils ont réellement existé. C'est la question, ne sont-ils pas le fruit de rêves éveillés, de constructions au hasard de déambulations parisiennes. Je ne sais plus, le sait-il lui même, si ces gens ne reprennent pas vie dans un carnet, sous une écriture, bleue, noire, verte ou rouge. Rattachés les uns aux autres sur le papier jauni vieux d'un demi-siècle, est-ce important qu'ils ou elles aient vécu ? Une fiction n'est-elle pas un assemblage, un puzzle reconstitué de pièces imaginaires liées entre elles par une matérialité poreuse, victime du temps qui passe, mémoire sélective ou défaillante.
Soyons magnanime, un opus modianesque sera toujours inachevé, dans l'attente du prochain, le plaisir n'en sera que plus intense.

La :petite musique"de Modiano fonctionne à merveille mais on se demande parfois si l'auteur n'est pas parvenu à la limite de ses souvenirs enfouis.

Et bien deçue,premier modiano que je lis et je dois dire que cela ne m a pas plu du tout. Je n y ai trouve aucun intérêt ,écriture fragmentée,succession d anecdotes insipides. Il faut dire que je ne suis pas très sensible aux charmes parisiens et que la poésie des noms anciens ne m a pas affecte. Peut être n est ce pas un roman pour moi mais je n ai rien ressenti à la lecture de ce livre

« Il m'est arrivé de croiser à plusieurs reprises les mêmes personnes dans les rues de Paris, des personnes que je ne connaissais pas. À force de les trouver sur mon chemin, leurs visages me devenaient familiers. »

Souvenirs dormants, Patrick Modiano @patrickmodiano_ @editionsfolio

Les rues de Paris, errances de jeunesse, les souvenirs enfouis qui refont surface, des bribes, des morceaux assemblés… un soir d'été… les souvenirs dormants.

« Je tente de remettre de l'ordre dans mes souvenirs. Chacun d'eux est une pièce du puzzle, mais il en manque beaucoup, de sorte que la plupart restent isolés. Parfois, je parviens à en rassembler trois ou quatre, mais pas plus. Alors, je note des bribes qui me reviennent dans le désordre, listes de noms ou de phrases très brèves. Je souhaite que ces noms comme des aimants en attirent de nouveaux à la surface et que ces bouts de phrases finissent par former des paragraphes et des chapitres qui s'enchaînent. »

Ce court roman est un recueil d'introspection, de réflexion sur des événements vécus par l'auteur dans ses années de jeune adulte… un roman de retour à soi, d'analyse de son parcours.

« Si l'on pouvait revivre aux mêmes heures, aux mêmes endroits et dans les mêmes circonstances ce qu'on avait déjà vécu, mais le vivre beaucoup mieux que la première fois, sans les erreurs, les accrocs et les temps morts… ce serait comme de recopier au propre un manuscrit couvert de ratures… »

Promenade dans Paris au gré des souvenirs, promenade en soi au gré de l'expérience, des réminiscences, des cycles d'une vie…

« … mais je n'avais pas l'impression que le temps avait passé. Au contraire, il s'était arrêté, et notre première rencontre se répétait avec une variante: la présence de cet enfant. Il y aurait d'autres rencontres avec elle, dans la même rue, comme les aiguilles d'une montre qui se rejoignent chaque jour à midi et à minuit. »

Souvenirs ENdormants...
Modiano écrit bien, mais.... dans ce livre manque une histoire.
C'est agréable de de promener dans Paris au fil de ses souvenirs, mais quand on a lu quelques Modiano, l'atmosphère ne suffit plus, on cherche en vain une vraie histoire. Et l'on s'ennuie...
Comme c'est très bien écrit, ces cent pages passent vite, mais c'est dommage que ce moteur parfaitement règlé tourne à vide.