Un derniers livres de
Modiano, précédant je crois le formidable roman "
Encre sympathique".
Dans ce livre qu'on veut croire largement autobiographique,
Modiano explore à nouveau les souvenirs de sa fin de l'adolescence à Paris, un monde troublé qui est à la racine d'une grande partie de son oeuvre.
Comme toujours, cette exploration est magique. La façon dont l'auteur nous emmène dans la recherche de ce temps perdu, mais si fortement présent, dans une sorte de somnambulisme parfois angoissé, mais aussi de recherche d'identité, d'apprivoisement du passé, et avec ce style dépouillé, inimitable, est pour moi, extraordinaire.
Comme l'a écrit un autre critique, on y retrouve avec délice la même petite musique, comme on aurait plaisir à reconnaître à nouveau le langage de Mozart ou de Bach.
Mais, cette exploration du passé, c'est plus, comme chez
Proust d'ailleurs, que la petite madeleine. C'est pour moi, vraiment d'essayer de comprendre qui je suis, qui j'aurais pu être aussi, et en ce sens, c'est très important et très profond.
Et je ne peux pas résister à citer cette phrase merveilleuse, et qui me parle tant, de ce petit livre, (mais on peut écrire peu de pages, si elles sont de cette qualité: pourquoi jouer tant de notes quand il suffit de jouer les meilleures disait le grand Miles):
«Mille et mille sosies de vous-même s'engagent sur les mille chemins que vous n'avez pas pris aux carrefours de votre vie, et vous, vous avez cru qu'il n'y en avait qu'un seul.»
Quand on atteint un certain âge, n'est-ce pas si vrai