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sur 719 notes














Mon premier livre de Patrick Modiano . Et pour connaître une personne , rien de tel que la découverte de son enfance ..Et quelle enfance ! Et quels parents ! On se croirait à une époque révolue : celle où l' enfant était considéré comme un mini adulte et non comme un être en construction avec sa psychologie particulière .Nous sommes tellement habitués à ce que l'enfant soit au centre de la famille ..




Les parents de Patrick Modiano sont devenus , semble-t-il , parents par accident : ils ne donnent ni l'affection , ni l'attention , ni la sécurité que tout enfant est en droit d'attendre . P .Modiano est un " élément " qui gène et plus il est loin de ses "géniteurs , mieux c'est . Son père , à un moment donné , le traite de "mal élevé " ..Il ne sait pas si bien dire . Son fils n'a pas été "élevé" du tout par des parents absents la plupart du temps .




Et pourquoi ? Ses parents ne peuvent pas lui donner ce qu'ils n'ont sans doute pas reçu .On ne sait pas grand chose d'eux, ni Patrick non plus d'ailleurs .Beaucoup de non dits empoisonnent leurs relations .* Ainsi , le père n'aborde jamais sa judéité( que P.Modiano découvre par hasard ) même quand ils vont aller voir "Le procés de Nuremberg " Et sa vie pendant la guerre ? Rien . Était-ce une façon d'effacer cette période si douloureuse ? Il a dû être traqué " parce qu'on l'avait rangé dans une catégorie bien précise du gibier alors que lui-même ne savait pas ce qu'il était exactement ." Comme son fils qui " s'est senti menacé, contraignant à être sans cesse sur le qui vive .

Son père voyage , voyage .Que cherche-t-il ? Il va de rendez-vous en rendez-vous ..Ses activités professionnelles sont troubles , clandestines .Son fils s'interroge et il voudrait "respirer un air plus pur " plus stable : on le fait changer si souvent d'endroits , loin de sa famille . Il se demandait " pourquoi l'on se trouvait à tel moment avec certaines personnes à tel endroit plus qu 'ailleurs . Il vit "en transparence ."




Cette stabilité, son père ne l 'a jamais trouvée et il aimerait que son fils ne suive pas le même schéma ..Dans une lettre , ne lui reproche-t-il pas sa vie fantaisiste ? Il l''exhorte à avoir plus de discipline et il l'encourage à obtenir des diplômes en vue d'une vie meilleure .




Par ce livre , P.Modiano se libère en mettant des mots sur ses manques .Ses phrases sont courtes , nominales , sans lien . Les idées se bousculent et ils les note comme elles viennent pour s 'en débarrasser Pas de commentaires .Pas de jugement. .C'est comme ça : "C'est le terreau ou le fumier dont je suis issu "




Mais " J 'avais pris le large avant que le pont vermoulu ne s'écroule " Il était temps " !
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Pedigree : nom appliqué au monde animal pour désigner la généalogie d'un animal.

L'usage de ce mot surprend beaucoup de la part d'un auteur dont l'ouvrage a pour objet de se raconter…ou du moins de lever un peu le voile sur une partie de sa vie, et plus particulièrement sa jeunesse.

Entre un père quelque peu bizarre et autoritaire, et une mère fantasque et artiste, le jeune Modiano se construit dans un univers un peu nébuleux, et dans un après-guerre confus et pas toujours très net.

Pourquoi ce terme animalier ? Sans doute que le jeune Modiano (et l'actuel aussi ?) manque de confiance en lui.

Après le grand barnum qui a suivi son obtention du Nobel 2014, et parce que j'ai longtemps tourné autour sans que vraiment ni Modiano lui-même et ce que j'ai pu lire à son sujet ne me donne vraiment envie de m'intéresser à lui, j'ai voulu voir personnellement ce qu'il pouvait bien avoir de si génial pour mériter ce prix littéraire prestigieux.

Soyons honnête, ça n'est pas mal écrit. Mais enfin, une fois le livre refermé, n'ayons pas peur des mots : ça ne casse pas 3 pattes à un canard, même du meilleur pedigree qui soit. Ce livre s'oubliera bien vite, ne laissera pas grand sillon derrière lui. Et pour bien le confirmer que Modiano n'est pas pour moi je lui redonnerai une chance, à notre Nobel national, mais juste une ; mais pas dans l'immédiat.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Cet ouvrage de Modiano est ma première lecture de cet auteur que je découvre.

Dès les premières pages, la difficulté de poursuivre s'est faite ressentir. Je n'ai pas pu accrocher à ce livre, qui ne semble être qu'un étalage de faits autobiographiques, une succession de faits, vécus par les membres de sa famille.

L'auteur nous noie de dates, de personnages, d'événements dont - pour ma part - j'ai cherché à en comprendre l'intérêt... si ce n'est bien sûr, dans le cas d'une thérapie personnelle que livre l'écriture. C'est d'ailleurs ainsi que l'auteur s'en explique. Il livre sur le papier son histoire, afin de pouvoir s'en détacher et de se trouver lui-même. J'espère que c'est une réussite de ce point de vue-là, mais au niveau de la lectrice que je suis qui recherchait comme dans tout livre une émotion, c'est raté !

J'ai donc trouvé ce livre inintéressant, fade, et totalement insipide.
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La Feuille Volante n° 1215
Un pedigreePatrick Modiano - Folio.

D'emblée, le titre peut étonner même pour quelqu'un qui, dans son oeuvre, sinon dans sa vie, a toujours été à la recherche de ses origines. Ce terme s'applique cependant davantage à un animal qu'à un homme même si, au tout début, il donne lui-même le ton « Je suis un chien qui fait semblant d'avoir un pedigree ». Quand il explore sa généalogie, les origines de ses parents et en particulier de son père, il tombe sur des maîtresses plus ou moins exotiques, sur de la collaboration aux relents de mafia, une parenté juive matinée de Toscane, le tout hanté par des fantômes interlopes du marchés noir, des arrestations et des fuites du temps de l'Occupation, bref des racines troubles et obscures qui déboucheront sur son enfance et son adolescence placées sous le signe de l'abandon et du mystère. Est-ce pour échapper à cette période troublée ou simplement pour obéir à un impératif de liberté que son père et sa mère mènent une vie aventureuse chacun de leur côté, loin de Patrick, le narrateur et de son frère Rudy dans l'existence de qui s'invitent des noms connus mais rarement la présence de leurs parents ? A travers les mots, on sent que les deux enfants sont livrés à eux-mêmes, confiés au gré des occasions à des étrangers, à des religieux catholiques ou à un pensionnat aux allures militaires, qui se chargent de leur subsistance, de leur survie et de leur éducation, avec, en contre-champs ces parents plus ou moins impliqués dans les affaires louches, plus ou moins poursuivis par la justice. On le sent désireux d'aimer cette mère et ce père lointains (pourtant s'il révèle de prénom de son père, il ne mentionne jamais celui de sa mère), mais en face il ne trouve qu'indifférence et même transparence et après la mort de son frère il se sent encore plus seul et déstabilisé, devient fugueur, voleur. Sa mère est comédienne, absente de sa vie et elle n'existe pour lui que dans des lettres très épisodiques qui résonnent pour moi comme quelque chose de faux, surtout quand elle affirme qu'elle pense à lui. A titre personnel, cela me rappelle quelque chose de précis. Son père est un affairiste semblant toujours être en marge de l'honnêteté voire de la légalité. Il semble porter quelque intérêt à ce fils lointain, le gratifiant de balades, parfois de maigres subsides, lui prodiguant conseils, encouragements à obtenir des diplômes pour son avenir. de tout cela, il me semble qu'il ressorte une grande solitude pour le narrateur. Il est enfermé dans un collège catholique aux méthodes d'un autre âge, entre rituels religieux obligatoires, quotidien spartiate et intolérance révoltante, comme c'était le lot des enfants dont leurs parents voulaient se débarrasser et se réfugie un peu au hasard dans le cinéma, les bandes dessinées au début, puis ensuite dans la lecture de romans et de poèmes. Son approche de la littérature grâce à la fréquentation des bons auteurs lui donneront le goût de la culture, de l'écriture et formeront son style.

Puis c'est la spirale ordinaire d'un couple qui n'en a jamais été vraiment un et qui finit par divorcer, avec au milieu ce pauvre garçon encore mineur, confié à sa mère parce que c'était l'usage à l'époque. Entre les deux ex-époux qui le prennent à témoin de leur déchirements, il ne sait pas vraiment où se situer ni à qui se confier, avec en prime une période où il connaît la gène et même la dèche et qu'en même temps naissent en lui des rêves balzaciens. A cette époque il a l'intuition que l'écriture peut palier ce manque affectif, qu'elle peut-être, ce qu'elle est souvent dans ce genre de cas, une catharsis.

Selon son habitude, Patrick Modiano continue d'explorer à la fois le temps passé, celui qui donne le vertige quand on prend conscience de toutes ces années enfuies, de tout ce qu'on n'a pas fait, de tout ce qu'on aurait pu faire mais qu'on n'a pas pu ou pas osé et de cette jeunesse qui a été celle d'un garçon livré à lui-même, qui se cherchait, qui n'avait pas de véritable point d'ancrage à quoi se raccrocher. Pour lui vient enfin la majorité, l'ancienne, celle qu'on n'avait pas avant 21 ans, et qui est pour lui comme une libération. Il ne sera plus celui qu'on exile, celui dont on souhaite se séparer, celui qui connaît les pensionnats et les villes lointaines…

Celui qu'on a qualifié de Marcel Proust moderne eu égard à la recherche qu'il mène sur lui-même, pose une nouvelle fois une pièce à ce puzzle qui ainsi forme cette image un peu floue mais parlante, attachante en tout cas, pour qui sait l'apprécier. Ce texte est un jalon supplémentaire dans cette quête intime de son enfance et de son adolescence, deux périodes dont on ne guérit jamais complètement.

© Hervé GAUTIER – Février 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Micro-biographie de Modiano limitée à son enfance et à sa jeunesse, celle d'un enfant quasi abandonné par ses parents.
Je ne sais si c'est un "grand Modiano". (Mais qu'est-ce qu'un "grand Modiano" ?). J'ai un peu l'impression que l'auteur a écrit ce livre parce qu'il fallait l'écrire.
Qu'importe : ce livre éclaire l'oeuvre de l'écrivain et permet certainement de mieux la comprendre.
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Ce livre se lit rapidement, mais je n'ai pas ressenti grand chose en le lisant. J'ai eu l'impression de lire un catalogue de personnalités qui ont côtoyé les parents de Modiano. le terme « faille dysfonctionnel » est encore trop faible pour les désigner, entre un père très occupé à tenter de monter des entreprises plus ou moins glauques, et une mère qui ne se préoccupe pas vraiment de ses deux fils (ou de son fils survivant, après la mort de Rudy). Je n'ai pas ressenti d'émotions peut-être aussi parce que Patrick Modiano se confie sur des événements difficiles, douloureux en adoptant une écriture plate – se confier, oui, s'épancher, non. Chaque mot, chaque phrase, semble mesurée, pesée, y compris ce moment où il exprimer toute son émotion face à ce qu'il ne se sent pas le droit de raconter.
Les rapports entre parents et enfants sont-ils si différents de nos jours ? Hier comme aujourd'hui, il est des parents qui trouvent toujours moyen de se débarrasser de leur enfant, d'une manière ou d'une autre. Il est toujours moyen de se servir de l'enfant comme moyen de pression. Ce qui a changé est le regard que l'institution judiciaire porte sur les rapports familiaux : exit la puissance paternelle, exit la majorité à 21 ans.
Non, pas grand chose à dire sur ce livre, presque aussitôt oublié que lu.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Livre étrange parmi l oeuvre de Patrick Modiano, dans lequel sa petite musique, si chère aux inconditionnels, dont je fais partie, se change en une descente d endroits de dates et de nombreux personnages qui passent et disparaissent le plus souvent. Nomade sans repères, Modiano dresse une liste passée, comme d autres se débarrassent d un trop plein.
Une mère absente, plus occupée à gérer sa carrière d actrice qu' a jouer un rôle dans la vie de son fils, un père qui gère "des affaires" aussi douteuses que son entourage, des trajets permanents en France et en dehors, le jeune Modiano est quasiment livré à lui même entre 1945 et 1966.
Comme le laisse entendre la 4 ème de couverture, on ressent un besoin de se débarrasser de ce passé, le ton est plus froid, c est carré, comme une liste de souvenirs qu' on voudrait ne pas écrire, ou alors comme ça, une ultime fois, de loin, pour ne pas s engluer, ne pas s impliquer.
"Une vie qui n était pas la mienne" écrit il. Une vie riche pourtant, mais comme spectateur seulement. Il n y a pas de place pour l amour dans "pedigree", pour les sentiments filiaux.
Cette "biographie" permet de mieux appréhender l univers de l auteur, sa recherche impossible d un temps qu' il n a pas vraiment vécu et qui l obsède.
En fermant le livre (a ce titre, bravo pour les photos de couvertures de la collection folio) je ne peux m empêcher de le revoir, invité chez Bernard Pivot, lors d interviews surréalistes, a tenter d aligner quelques mots dans un océan de silence gênant.
C est bien lui.
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2e Modiano de l'été et d'abord incrédule et circonspect devant le luxe de précisions quant à la filiation du narrateur ,cela avant de comprendre quelques pages plus loin que ce dernier n'est autre que l'Auteur lui même. Dans le cas de l'autobiographie ,l'exigence généalogique n'a évidemment plus rien de gratuit. Sans tomber dans la psychanalyse à trois sous il est difficile de ne pas faire le lien entre l'enfance de Modiano et les personnages de ses livres, entre ce gamin ballotté de familles de substitution en internats ,entre des parents honoraires ,entre la Bohême de l'un et les fréquentations interlopes de l'autre. Bref impossible de ne pas mettre en dialogue une réalité qui à l'air d'une construction fictive d'un coté et des personnages qui cherchent et se cherchent autant au détour d'une impasse du 11e Arrondissement qu'aux confins de leur propre psyché. Difficile également de na pas voir le lien entre ce gamin surnuméraire et spectateur du bon vouloir de parents aux prises avec un destin chimérique et cet ecrivain reconnu au regard douloureusement concentré qui ne parvient pas à terminer ces phrases ,scènes déroutantes et désormais légendaires, advenues chez le Pivot du Vendredi soir.
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Un pedigree

.
J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence - ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi: tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie...
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J'ai des lectures à faire dans ma formation. Celui-ci en fait partie. C'est le premier livre de Patrick Modiano que je lis. Depuis son prix Nobel en 2014, il est difficile de trouver ses ouvrages. Ils sont toujours hors des bibliothèques. Dans cette biographie, la vie du jeune Patrick est décrite de façon froide et facile. Il n'y a pas de mot difficile. Je n'arrive pas à me rappeler le nom des parents, par contre j'ai ceux de leurs amis et connaissances, tel un catalogue, ils sont donnés. La sobriété émotionnelle n'enlève pas le côté très intime de ce roman très mélancolique et ancré dans le passé. Il n'y a pas de jugement sur ses parents, son enfance… Cette biographie explique peut-être le besoin d'écrire de cet auteur. Je pense devoir lire un autre roman, car celui-ci me laisse une impression mitigée.
Lien : http://les-lectures-d-eden.b..
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