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sur 720 notes
« Un Pedigree » est un récit autobiographique de Patrick Modiano publié en 2005. D'ailleurs, il l'annonce : « J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne ».
J'ai voulu le relire avant d'aller voir la pièce avec Edouard Baer au théâtre de l'atelier le 8 mai 2008, et l'offrir à mon mari. J'ai bien fait !

Ce qui est bien c'est qu'Edouard Baer met le texte en avant dans une mise en scène minimaliste adapté à ce monologue. Il s'agit presque d'une lecture et cela donne la dimension du texte qui n'a pas été écrit pour le théâtre au départ.
Il y a des ruptures, des décalages, des à-coups, comme si Modiano voulait de se dépêcher, se débarrasser de son histoire et de ce qui l'a construit tel qu'il est. Il dit aussi qu'au fond, cette histoire n'est pas la sienne, "puisqu'on ne choisit pas ses parents." Mais moi, je choisis Modiano sans hésiter.


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La pudeur, l'élégance, la sobriété dans la confidence. Un art de se livrer sans en avoir l'air qui fait tout le charme de Modiano.
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Dans ce livre, Modiano nous raconte son pédigree ( ou plutôt son absence de pédigree). Il nous apprend qu'il est "né le 30 juillet 1945, à Boulogne-Billancourt, d'un juif et d'une flamande qui s'étaient connus à Paris sous l'Occupation." Son père était né à Paris en 1912, lui-même issu d'un père juif originaire de Salonique et de plus lointaine origine juive toscane. Sa mère flamande essayait de percer dans le milieu artistique. Elle fut "girl" dans des revues de troisième ou quatrième catégorie, décrocha quelques roles d'utilités au théâtre et passa surtout sa vie à tirer le diable par la queue. Son père, un temps apparemment enrichi par le marché noir, fréquentait tout un monde interlope qui allait des miliciens de la rue Lauriston à un tas d'hommes d'affaires plus ou moins véreux, plus ou moins escrocs de "bas vol". Les deux parents se trompèrent mutuellement, prirent de nouveaux compagnons et compagnes de sorte que le jeune Modiano, mal aimé, passa quasiment toute sa jeunesse dans des internats friqués mais sévères ou chez de lointains parents et amis. Il ne récolta donc aucun appui auprès de son étrange père et fort peu d'amour de sa fofolle de mère...

Du Modiano quoi... Nombrilisme. obsession des années "les plus sombres de notre histoire"... Son habituel fond de commerce. On apprend également qu'à 21 ans , il pondit un premier roman, l'envoya à un éditeur et fut aussitôt ( l'heureux homme !) édité, ce qui lui permit d'obtenir son autonomie immédiate. On se dit que cette époque devait être bien douce et peut-être plus cultivée que la nôtre. de nos jours, aucun inconnu comme lui, écrivant d'une plume aussi sèche et neutre que la sienne n'aurait la moindre chance de voir sa production transformée et sanctifiée en ouvrage de librairie vu que toute la place est occupée par les "vedettes" du show-biz ou de la politique et les best-sellers venus des 4 coins de la planète... ( Avez-vous lu le dernier Sarkozy, tiré à 150 000 exemplaires en attendant les rééditions, le nouveau "Hervé Villard" ou l'incroyable livre du fils de Sheila ?)
A cette époque, les découvertes des éditeurs s'appelaient Sagan ou Modiano... de nos jous nous avons Gavalda et Levy ( Rien de nouveau sous le soleil). Non que je ne reconnaisse pas une certaine qualité de plume au "maître" Modiano. Simplement, à trop dépouiller son style , on en arrive à la phrase squelettique, que dis-je anorexique, mécanique, impersonnelle, sans le moindre sentiment et le lecteur, même s'il est bon public comme moi, repart un peu déçu voire trompé sur la marchandise...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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J'ai découvert le fameux Patrick Modiano à l'occasion de son dernier roman « dans le café de la jeunesse perdue » dont j'avais aimé la poésie. Il me reste maintenant à découvrir son importante bibliographie. Je commence par « un pedigree » où l'auteur a écrit « ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne.» Modiano raconte les vingt-et-une premières années de sa vie. Mais « un pedigree » ressemble à tout sauf a une autobiographie, et c'est là toute la réussite de l'écrivain. Il réussit en effet à nous raconter son enfance et son adolescence avec des listes de noms et de lieux (parfois jusqu'à l'overdose), des moments, des anecdotes… une vraie réussite. On y trouve un père homme d'affaire un peu louche sans cesse en voie de disparition et une mère comédienne souvent absente, parents d'un Modiano presque transparent à force de vouloir passer inaperçu...
L'intérêt est de comprendre le parcours, les faits, les éléments de vie qui ont constitué le terreau de l'oeuvre de Modiano. On pense à ces années d'errance, à ces années de pensionnat, ces balades bien sûr dans le Paris qu'il aime tant. Et l'on cherche l'élément clé, celui qu'on appelle le déclic. On le découvre rapidement et c'est écrit sans fioritures, avec une extrème pudeur : " En février 1957, j'ai perdu mon frère (...) A part mon frère Rudy, sa mort, je crois que rien de tout ce que je rapporterai ici ne me concerne en profondeur".


D'autres critiques sur http://lesbottesrouges.hautetfort.com
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Page 45 : A part mon frère Rudy, sa mort, je crois que tout ce que je rapporterai ici ne me concerne en profondeur. j'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne.
Oui, c'est écrit comme une liste de souvenirs, certains tenaces car plus anxiogènes ou satisfaisants que d'autres. Né en 1945, probablement un enfant non désiré d'un père (juif) mi-trafiquant, mi-truand, on n'arrive pas vraiment à définir son activité réelle (le fils ne le sait pas lui-même), et d'une mère belge, artiste de boulevard, toujours endettée et surtout pas sensibilisée à l'éducation d'enfants. Dès l'âge de 11 ans, il passe de pensionnats en pensionnats, à Paris, en province et loin en Haute Savoie en 1960 ; c'est l'objectif du père pour éloigner au maximum ce fils embarrassant. Il y a connu les brimades et la faim. A aucun moment il ne parle d'amitié ou de complicité avec d'autres garçons que ce contexte si particulier aurait pu créer et entretenir. L'affection, la tendresse et l'intérêt ne sont pas au menu de ses parcours d'enfant et d'adolescent. Il cite nombre de personnages rencontrés chez son père, tous plus ou moins issus de la pègre, certains ayant connu la prison, d'autres suicidés ou assassinés ! Il passera son baccalauréat à Annecy, le seul diplôme qu'il ait obtenu dit-il. Suivent quelques années de galère partagées avec sa mère fauchée en permanence, qu'il aide financièrement comme il peut.
Une description sans pathos mais sans allégresse non plus. Un regard lucide, sans amertume ni ressentiment envers ses géniteurs. Une parole qui devait être libérée.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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On se souvient que la dernière fois qu'on a lu Modiano - mais l'a-t-on vraiment lu ? C'était il y a longtemps, au temps où la guerre, la terre, les femmes, les camarades, les parents, rien n'était comme aujourd'hui, où tout a déjà été vu, senti, vécu.

On a lu sans déplaisir ces notations autobiographiques où le moi - ou peut-être ce fantôme qu'on pense être cet être à demi évanoui dans les limbes de la mémoire - erre et se démène avec et sans des parents distants et froids, en quête de sa vocation sans doute, ou de ses lecteurs, ou de chaleur humaine, est-ce si différent ?

On a souri de voir combien de célébrités ont failli connaître Modiano avant qu'il devienne Modiano, sur le pas d'une porte, dans une gare, un internat ou un café, dans le clair-obscur d'un néon et sur le tempo sud-américain d'une chanson qui nous touchent encore ce soir.
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L'auteur présente lui-même son livre comme un constat ou un curriculum vitae. Effectivement, c'est tout à fait cela. J'ai ressenti un manque de générosité de sa part, et l'impression d'un livre écrit « vite avant d'oublier », mais surtout ecrit pour lui même. Tres froid, confus, des noms encore des noms, des adresses. C'etait mon premier Modiano, pas de bol.
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Patrick Modiano décrit sa famille avec distance comme une revue très bien documentée. Il le dit dès le début, il écrit en transparence. A certains passages, il a mis en mots ce que je ressentais à la lecture avec clarté.
Pour autant, ce n'est pas un style d'écriture qui me convient, même prévenue par l'auteur.
C'est intéressant mais trop distancié pour moi. Pas de chaleur, d'émotions ressenties.
Dommage pour moi
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L'enfance d'un prix Nobel de littérature ou comment prouver qu'on peut s'en sortir malgré tout.
Comme souvent avec Monsieur Modiano on découvre avec son écriture pleine de délicatesse et de sensibilité son enfance si particulière. Fils d'un juif et d'une artiste flamande, il est brinquebalé d'amis (pas tous recommandables) en pensionnats divers. Les sentiments ont peu leur place durant ces vingt et une premières années.
Il accompagne son père lors de ses rendez-vous avec des personnages tantôt louches, tantôt hommes d'affaires, parfois les deux. Sa mère l'oublie ou se rappelle à son bon souvenir quand elle a besoin d'argent.
Avec une grande distanciation, il se raccroche à certains de ces personnages rencontrés comme à des bouées de sauvetage pour se construire malgré tout.
Petit livre intimiste, plein de pudeur comme sait si bien les écrire ce si grand écrivain.
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Presque on devrait commencer Modiano par ce livre dans lequel il parle de lui et de sa jeunesse qui permet de faire des liens entre son histoire et les personnages de ses romans mais également de comprendre le ton si personnel et introspectif de l'auteur que l'on aime ou que l'on déteste. Avec évidemment la pudeur et l'émotion que suscite la lecture de cet écrivain lorsque l'on est sensible à son style
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