Que je suis content d'avoir découvert ce livre ! Comment ai-je pu passer à côté si longtemps sans le lire ! Peut être à cause du titre, ou du résumé qui est trompeur et ne reflète pas ce que contient le livre, à mon sens.
En effet ce ne sont pas du tout des chroniques au sens d'historiettes, ou de petits récits de montagnes, ce sont carrément des tranches d'histoires et des portraits hauts en couleurs que nous livre
Gilles Modica, lui même grimpeur émérite !
La quatrième de couverture nous promet des portraits des origines à nos jours, et des réflexions sur les pratiques de montagne. Que nenni, c'est grandement faux, et tant mieux, jugez plutôt: les portraits vont d'Etienne Pivert de Senancour à Claudio Barbier, et les réflexions sur les pratiques sont: Bivouac, avalanches, crevasses, grands hivers, toponymie des aiguilles de Chamonix.
Sans faire offense à Claudio Barbier, il n'est pas le plus moderne des grimpeurs, et au contraire le père de l'escalade libre dont les enfants (voire petits enfants !) sévissent aujourd'hui !
Mais tant mieux, tant mieux, c'est cela qui est génial dans ce livre, c'est de faire découvrir des hommes et des femmes grandement inconnus en langue et culture française ! Zwinglestein, Topffer, Blodig. On redécouvre aussi les immenses qui ont donné leurs noms à nos montagnes: Dibona, Piaz, ...
Les parallèles avec les temps présents sont nombreux et bien vus, Modica n'est pas tendre envers nos contemporains, et tant mieux, il amène une vraie réflexion à partir des anciens et de leurs pratiques. On se croit très moderne en ski de rando à faire des raids, mais Zwinglestein le faisait déjà, et bien mieux, bien plus aventurier !
Que dire des solos improbables des italiens dans les Dolomites ? Nos ainés étaient des sacrés zigotos !
C'est donc une très belle découverte que ce livre et que ces alpinistes, le tout est porté par une belle plume, que je ne connaissais pas non plus mais que je vais rechercher un peu plus assidument à présent !