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sur 3215 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre lu dans le cadre des livres que mon cadet doit lire pour l'Ecole. 400 ans après le baptême de Molière, il est nécessaire d'y revenir un peu. L'argument est célèbre : Orgon ne fait confiance qu'à Tartuffe dans ses affaires, à tel point qu'il veut le marier à sa fille, au grand désespoir du prétendant, Valère. Elmire, la femme d'Orgon et toute la famille font tout pour le dissuader mais rien ne le fait changer d'avis. Sauf qu'Elmire, en cachant Orgon sous la table, montre la duplicité du Tartuffe, qui drague éhontément Elmire. Orgon n'en revient pas. Il faudra encore convaincre sa propre mère mais…tout est bien qui finit bien ! L'argument est classique, la langue superbe, quelques formules sont célèbres (« cachez ce sein que je ne saurai voir »), quelques scènes sont cocasses (ainsi celle où Orgon plaint Tartuffe par une anaphore drolatique (« pauvre Tartuffe ») alors même que le récit qui lui est fait montre Tartuffe repus et placide…). L'avez-je déjà lu ? Sans doute, même si je ne m'en souviens pas. Et nul doute que je l'aurai oublié dans 10 ans. C'est le principe de ces pièces sympathiques, devenues chef d'oeuvre grâce à la patine des années, mais qui ne casse quand même pas trois pattes à un canard…
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À l'heure où j'écris ces lignes, seulement 13393 membres de Babelio ont lu « Le Tartuffe » de Molière qui est pourtant un grand classique de la littérature française.


Comment expliquer que cette oeuvre qui fait partie de notre patrimoine littéraire français soit si peu lue ?



Si, comme moi, vous associez, de manière consciente ou inconsciente, la « littérature classique » à un genre qui vous ennuie et/ou que vous ne comprenez pas car avec un style très élaboré (peut-être même que vous avez fait un blocage dû à vos années collège/lycée), alors je vous dis ceci : c'est sûrement une idée près-faite que vous avez ! Osez vous affranchir de votre représentation ! Osez lire « Le Tartuffe » !


C'est accessible, même si le style et le vocabulaire nous viennent d'il y a des siècles en arrière. C'est dynamique, loin des phrases descriptives à rallonge. C'est intemporel. Qui n'a jamais eu affaire à une personne assez hypocrite ?



Je vous ai convaincu ? Alors, bonne lecture ! 

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TARTUF (F)E, (TARTUFE, TARTUFFE), subst. masc. et adj.
I. − Subst. masc.
A. − Vieilli, fam. [P. réf. au personnage qui donne son nom à la comédie de Molière] Personnage qui, sous couvert de religion, affecte une dévotion et une vertu profondes, dans le but de séduire son entourage et d'en tirer profit. Les dévots n'existent plus. Il n'y a aujourd'hui que des imbéciles ou des tartufes (Sand, Corresp., t. 5, 1868, p. 262).
B. − Personnage pétri d'hypocrisie. Nous avons bien encore par-ci par-là quelques tartufes, mais dans le monde, le nôtre, la religion n'en fait plus, c'est un masque qu'elle a laissé à la politique (Bayard, Mari camp., 1844, III, 8, p. 515).V. tartufier infra rem. ex. De Stendhal.
C. − Tartufe de + subst. indiquant le domaine.Tartufe de moeurs (Ac. 1835, 1878). Il aperçut l'honnête M. Balland, tartufe d'honnêteté (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 256).Tous ces tartuffes de patriotisme, tous ces Pharisiens(...), tous ces gens qui disent: Il n'y a que nous de purs (Desmoulinsds Vx Cordelier, 1793-94, p. 229).
II. − Adj., littér.
1. Hypocrite. Elle savait de longue main à quoi s'en tenir sur Lebeau, ce valet tartufe (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 192).[Jaurès] avait, au temps des fiches, qualifié euphémiquement la délation de « contrôle civique », ce qui était un peu bien tartufe (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 126).
2. Qui appartient à un tartufe; qui en est l'expression. Un petit ton tartufe (Balzac,Lettres Étr., t. 2,1844,p. 279).1ervendredi. Posé les deux leçons suivantes: l'art tartuffe et l'équilibre vers 1700? (Michelet, Journal, 1844, p. 547).

Voilà ce qu'en dit le Centre national de ressources textuelles et lexicales. Et on se rend alors compte que "Tartuffe" a fait florès. Stendhal, Daudet, Balzac... du beau monde pour utiliser "Tartuffe" dans ses lettres. On a même des dérivés comme tartufiard, tartufier... (un "f" ou deux, c'est selon) mais pas de "tartuffade'", il est vrai que cela sonne comme un truc mou que l'on étale sur un toast.

J'avais dans mon petit morceau d'inconscient l'idée que Tartuffe était drôle et bon vivant... Un peu roublard, mais finalement bon enfant... J'avais tort. C'est plutôt du côté d'Orgon, le bon bourgeois joué à l'époque par Molière lui-même qu'il faut chercher de tels traits de caractère. Tartuffe est un vrai sale type. Un fourbe, retors, finaud, prêt à tout pour jouir des bienfaits qui ne lui appartiennent pas et tremper son biscuit un peu partout.

J'ai lu la pièce dans la série (très ancienne) des "Nouveaux Classiques illustrés Hachette". L'ouvrage est très documenté. Explications de texte. Mises en perspective. Comparaison avec Dom Juan ou le Misanthrope. Rappels historiques. Revue des personnages qui ont joué Tartuffe (dont Louis Jouvet). C'est très éclairant. Je n'ai pas de conseil particulier à donner, chacun fait ce qui lui plaît, mais il y a une histoire autour de la pièce. Elle fut interdite pendant 4-5 ans. Elle était réduite à 3 actes, Molière l'a allongée à 5 actes, diluant un peu le propos. Se montrant moins virulent. La première mouture consistait visiblement en un règlement de compte quasiment ad hominem. La version longue, on dirait Director's cut aujourd'hui, fontionne mieux, tout en restant très acerbe sur les faux dévôts.

J'ai vu la pièce jouée il y a fort longtemps. C'était davantage monté comme une grosse farce à rire que comme une comédie de moeurs. Et je pense qu'il y a là une grossière erreur. Il est aisé de faire rire gras à gros bouillon avec Molière. Tartuffe est plus sérieux, plus noir. Il y a des passages (surtout avec Tartuffe) qui ne prêtent pas vraiment à rire, ni même sourire. Pas vraiment de happy end. On a au final une leçon de vie chèrement apprise et une capacité à pardonner. Bien sûr, il y a de grands éclats, des répliques finement taillées qui font mouche. On connaît le "Couvrez ce sein que je ne saurais voir", mais Dorine lui rétorque à Tartuffe "Et je vous verrais nu du haut jusques en bas, que toute votre peau ne me tenterait pas".

Molière montre, enfin, que les personnages féminins sont essentiels. Mariane, fille d'Orgon et promise à Tartuffe au lieu de Valère, Dorine, la servante de Mariane (rôle essentiel), Elmire, belle-mère de Mariane et principale opposition à Tartuffe... trois rôles féminins de grande qualité.
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Cette pièce a d'abord le mérite de l'intérêt. Toute cette famille, en proie à un personnage horrible, nous inspire de la sympathie : nous y voyons une femme aimable et sage, un fils impétueux, mais honnête et franc, un frère sensé et respectable, une position honorable. Ils étaient heureux et unis, le malheur fond chez eux dès que l'imposteur y a mis les pieds ; c'est tout un monde bouleversé : affections, fortune, honneur, ils sont atteints de tous les côtés.
Au point de vue moral, Tartuffe excita de vives controverses entre les mondains et les gens sérieux. Bourdaloue s'arma contre lui de sa dialectique ; Bossuet, de son impétueuse éloquence. On fut injuste envers Molière : il n'avait pas l'intention d'attaquer la vraie religion, et les hommes religieux l'auraient dû sentir. le portrait qu'il trace est vrai ; l'hypocrisie reçoit une flétrissure méritée, et le temps comportait une pièce de ce genre. Mais c'est une question de savoir jusqu'où peut aller le langage de la piété sur le théâtre, et dans une telle bouche. Chez les âmes religieuses, il y aura toujours un mouvement douloureux en entendant profaner l'expression de ce qu'elles respectent. Tartuffe, sans doute, est le coup le plus dangereux porté, non à la religion, mais aux attitudes religieuses. Cependant, il faut en convenir, le nombre des apologistes du Tartuffe serait moins grand s'il se bornait à celui des ennemis de l'hypocrisie. Bon nombre de ceux qui l'ont applaudi haïssaient quelque autre chose encore que l'hypocrisie.
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J'ai apprécié cette pièce classique de Molière. J'apprécie combien la bonté prévaut à la fin. Comme je suis nouveau en français, l'humour me paraît parfois complexe mais la prose m'aide à apprendre plus de vocabulaire. Je trouve Mme Pernelle très impolie, mais je pense que c'est ce qui crée l'humour. culturellement, j'aime la façon dont Molière montre l'hypocrisie du prêtre. Je vois pourquoi il a fallu à Molière trois pétitions au roi pour l'approuver. Peut-être qu'un vrai hypocrite est le seul offensé?
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Molière était un génie en son temps.

Comment mettre en scène le vice de chaque homme.

Avec le tartuffe l'hypocrisie est à l'honneur et la flatterie excelle pour duper les personnages. On y retrouve presque la fable de la fontaine.

Un chef d'oeuvre de cruauté.

A lire.
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Une grande pièce, un classique du genre...une de mes pièces préférées de Molière


Resumé:
Orgon, impressionné par le comportement ostensiblement dévot de Tartuffe, l'a accueilli chez lui. Il y joue le rôle d'un directeur de conscience. Orgon veut lui donner sa fille en mariage, mais c'est sa femme, Elmire, qui intéresse Tartuffe. Son hypocrisie n'échappe ni au fils d'Orgon, Damis, qui se rebelle, ni à sa servante, Dorine, qui se moque de lui. Mais la naïveté du chef de famille est telle qu'il est difficile de lui ouvrir les yeux … pour le plus grand plaisir du spectateur ou du lecteur. Molière a dû lutter pendant 5 ans contre la « Compagnie du Saint-Sacrement » pour obtenir le droit de jouer cette pièce qui mettait en question la valeur morale des directeurs de conscience.
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Quelques longueurs parfois, et un début qui n'est pas aussi entraînant que ceux d'autres pièces de Molière, mais à partir de l'acte III, j'ai été embarquée dans l'histoire, stupéfaite par ce Tartuffe, et par cette fin presque jouissive.
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Cette pièce est l'une des plus célèbres de son illustre auteur, ce que l'on peut comprendre étant donné la qualité de la langue et les alexandrins qui glissent comme une délicieuse musique.
Elle jouit de plus d'une renommée particulière de part la polémique qu'elle suscita lors de sa sortie, Molière ayant dû la remanier par deux fois pour s'éviter un scandale.

J'ai cependant été légèrement contrariée par l'exagération des défauts du personnage de Tartuffe que l'on perce immédiatement à jour avec sa malhonnêteté éhontée.
Ce qui est bien dommage car son entrée avait été admirablement amenée : il n'apparait qu'à la deuxième scène de l'acte III après avoir été omniprésent dans les débats entre ses partisants (Orgon et Madame Pernelle,comme ensorcelés) et ses détracteurs (tous les autres, lucides). le spectateur ou lecteur trépigne donc d'impatience de se faire son idée, mais ce Tartuffe n'est qu'un grossier personnage sans aucune finesse.

L'intrigue manque par conséquent cruellement de crédibilité, même si l'on rit de bon coeur des quiproquo et machinations. La scène entre Elmire et Tartuffe alors qu'Orgon est caché sous la table, semble même préfigurer le théâtre de boulevard.
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Une de mes pièces de théâtre préféré, que j'ai même eu la joie de voir sur scène aussi. J'ai été impressionnée par les rimes, Molière savait y faire avec le français! Et cette histoire est très comique
Une pièce très comique où il question d'un faux jeton qui se prend pour un pieux dévot, alors qu'il est en réalité un profiteur de la pire espèce. Toute la famille d'Orgon le sait, sauf lui, qui accueille ce menteur à bras ouvert et lui cède presque tout.
Molière nous présente Orgon et sa famille, qui font parti de la classe des nantis. Orgon est le maître de sa maison, en Homme qu'il est et de ce fait, ne prend pas vraiment compte de l'opinion de ses proches, que ce soit sa belle et jeune épouse, son fils, sa fille et encore moins de la domestique forte en gueule. Et pourtant, tous ont compris une chose: le supposé dévot qu'Orgon a accueilli chez lui est un imposteur, un menteur et un profiteur. Il profite largement de la bonne chaire, de ses beaux vêtements et va faire même jusqu'à courtiser l'épouse d'Orgon. Malgré tous les efforts de la famille, Orgon est aveuglé par les manigances de Tartuffe, ce faux dévot et de mauvaises décisions en mauvaises décisions , il met la famille dans une situation périlleuse.

C'est ironique que le membre de la famille le plus crédule soit aussi celui qui a le plus de pouvoir sur celle-ci, n'est-ce pas? Et c'est aussi drôle de voir une domestique avoir plus de bon sens et de jugement que toute une famille d'aristos. Molière a vraiment le sens de la critique sociale et cerne bien les différents tempéraments et personnalités. Sous le verni comique, on peut voir le drame qui se joue, car Tartuffe, par son imposture, était bien en voit de spolier toute une famille de ses richesses, sans parler du mariage forcé de la fille d'Orgon par celui-ci. D'ailleurs, même si ce n'était peut-être pas l'intention de Molière, cette pièce illustre bien à quel point le patriarcat pouvait être fort et totalitaire à une époque quand on voit à quel point les femmes et filles étaient si peu de chose face à leur père/mari.

Bref, une pièce très comique et dénonciatrice.
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