Anne-Laure Bondoux nous parle de son nouveau roman, Valentine ou la belle saison, qui sortira le 04 octobre aux éditions Fleuve.
À 48 ans et demi, divorcée et sans autre travail que l?écriture d?un manuel sur la sexualité des ados, Valentine décide de s?offrir une parenthèse loin de Paris, dans la vieille demeure familiale. Là-bas, entourée de sa mère Monette et du chat Léon, elle espère faire le point sur sa vie.
Mais à la faveur d?un grand ménage, elle découvre une série de photos de classe barbouillées à coups de marqueur noir. Ce mystère la fait vaciller, et quand son frère Fred débarque, avec
son vélo et ses états d?âme, Valentine ne sait vraiment plus où elle en est.
Une seule chose lui semble évidente : elle est arrivée au terme de la première moitié de sa vie.
Il ne lui reste plus qu?à inventer ? autrement et joyeusement ? la seconde.
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Denis Monette/5
14 notes
Résumé :
Obsédé par une pierre tombale sur laquelle est gravé le nom de Marie Mousseau, Vincent Danin, écrivain à la retraite, sent sa plume renaître. Il veut savoir, écrire son histoire...jusqu'au jour où une dame âgée s'agenouille sur cette tombe pour se recueillir. Il s'agit de Laurence Mousseau, la soeur aînée de la défunte, celle qui est devenue presque une mère pour Marie à la mort de ses parents. Laurence accepte de lui livrer son histoire et, de fil en aiguille, au c... >Voir plus
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Il n’avait d’yeux que pour sa table, son encre, son papier, et l’imaginaire qui lui trottait dans la tête. Il voulait écrire, atteindre la renommée et elle, aimante, confiante, devint peu à peu sa source d’inspiration, son égérie. Le ciel semblait vouloir leur refuser des enfants. Elle en était chagrine. lui n’y songeait guère. Peu attiré par les enfants, il n’avait pas cette fibre du père. Et sa plume, après trois manuscrits détruits, enfanta enfin son tout premier roman. Dès lors, avec Mirage, un auteur était né. Vincent Danin sortit de l’ombre, heureux de reprendre la plume pour un second ouvrage. Simone croyait en lui. Si fort, qu’elle avait insisté pour qu’il ne vive que de son art. «Quitte à manger de la misère, tu seras grand», lui avait-elle murmuré en l’assurant que ses dons de couturière allaient suffire au strict nécessaire.
Un écrivain déchu! Un romancier qui s’accroche à ses vieux romans pour se faire valoir!» Il s’était même haï de s’être pris à son propre piège. Le dindon de sa propre farce, se disait-il, imaginant madame Pratte en train de lire les écrivains de l’heure actuelle. Il l’imaginait même devant un feuilleton de la télévision. très loin de son Mirage qu’elle avait lu dans la fleur de ses trente ans. «Comme si on pouvait rester accroché à un écrivain périmé», alla-t-il jusqu’à se dire. «Je parierais même qu’elle ne feuillette que des magazines», ajouta-t-il dans sa déconvenue.
Cette femme n’allait pas lui échapper sans qu’il sache qui était la Marie… de la Vierge Marie. «Le ciel avait sans doute eu besoin d’un archange», s’était-il répété tant de fois dans l’ignorance des faits. Il n’allait pas la laisser partir au risque de ne jamais la revoir. Son cœur d’écrivain, inquisiteur, n’allait pas vivre l’angoisse d’une autre page blanche. Quitte à l’effrayer, à la faire sursauter. Vincent Danin décida de l’aborder. Il s’était trop de fois interrogé.
Les missives étaient denrée rare pour cet auteur presque oublié. De temps en temps, quelques lettres de lectrices qui venaient de lire un roman emprunté lui parvenaient par le biais de son éditeur. Sans même un mot de ce dernier depuis le refus de l’ultime manuscrit. Monsieur l’éditeur avait mieux à faire que de lui transmettre sa meilleure pensée, occupé à choyer de plus jeunes auteurs. Tout comme il l’avait fait pour Vincent Danin, naguère.
Elle qui vivait seule depuis si longtemps et qui avait tant de temps à perdre. Un romancier qui s’intéressait à celle qu’elle avait tant choyée, tant… Et si c’était là un signe de sa petite Marie qui ne voulait pas sombrer à tout jamais dans l’oubli? Et comme Laurence avait tant de choses à dire, elle qui n’avait que peu de confidentes…
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