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4,2

sur 342 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous connaissions tous l'histoire de Jack L'éventreur, et nous connaissons les théories concernant l'identité de ce tueur. Grâce au livre d'Alan Moore et ses dessins, vous replongerez dans le Londres et le Whitchapel de 1888. L'histoire reprend des éléments de l'enquête initiale, et même si les éléments apporter par Alan Moore n'ont pas forcément pour fonction de faire avancer l'enquête le twist final pourrait en surprendre plus d'un.
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Voilà un monstre, un monument du roman graphique... mais quel claque, quel plaisir de lecture et quel folle intelligence !
Mais attention, car il est d'une violence et d'une noirceur peux commune.

Sous couvert d'une théorie délicieusement complotiste ou l'on suit les pérégrinations de grandes figures du Londre de l'époque, Moore nous plonge dans la misère des petites gens, broyé et soumises au aux bons plaisirs des puissants.
Mais surtout il nous narre avec une grande virtuosité comment l'homme (masculin) a finalement asservi les femmes à travers toutes les strates de l'Histoire, de par ses institutions et de part ses symbole. Comment sans pitié et avec calcul il a pris le pouvoir pour instaurer une société patriarcale sans compromis et qui ne souffre d'aucune contestation.

Ils y a comme toujours avec Moore plusieurs strates de lectures et de compréhensions.
Le dessin brut et très "brouillon" peux déconcerté de prime abord mais ils est en fait somptueusement juste et particulièrement approprier, et surtout il reste formidablement au service de l'histoire.

Intelligent et exigeant ce texte est une pure merveille.
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une revisite graphique du mythe de Jack l'éventreur. Devenu presque un incontournable, c'est un vrai roman noir dans le dessin et dans l'histoire. Un récit passionnant de bout en bout, où l'on est aspiré dans la finesse et la noirceur du trait (qui se retrouve dans le scénario).
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La folie est un fruit dionysien comme le raisin.

Alan Moore, scénariste reconnu du neuvième art (Watchmen, V pour Vendetta…) revient ici, avec le dessinateur Eddy Campbell, sur l'une des plus grandes énigmes criminelles qui fascine toujours… pas une nouvelle théorie élaboré par les ripperologistes sans qu'elle ne soit citée dans les JT, même de ce côté de la Manche.

31 août 1888, le corps de Polly Nichols, une prostituée de Whitechapel est découvert atrocement mutilé. L'inspecteur Abberline de Scotland Yard se retrouve affecté à l'enquête malgré lui… de nombreuses lettres sont envoyées à la police dont une qui est expédiée « from hell » soit « depuis l'enfer ». Durant l'automne 1888, quatre autres meurtres vont être commis sans que la police ne parvienne à arrêter celui qu'on surnomme Jack l'Éventreur.

La théorie sur l'identité du tueur en série proposée ici est celle de Stephen Knight publiée en 1977 sous le titre Jack The Ripper : The Final Solution : une conspiration maçonnique combinée aux moeurs délétères de la famille royale. Au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que j'avais vu l'adaptation cinématographique éponyme librement inspirée du roman graphique avec Johnny Depp dans une version plus sexy d'Abberline.

Au-delà de cette théorie, ce que j'ai le plus apprécié dans cette oeuvre, c'est l'immersion dans les ventricules du Londres victorien dans lequel on croise Oscar Wilde, John Merrick alias Elephant Man et dans lequel on verrait bien Sherlock Holmes, le contemporain fictionnel de l'inspecteur Abberline, mener l'enquête… C'est aussi à ce moment que le Dr Jekyll et Mr Hyde font leurs débuts sur la scène londonienne et l'on accusa l'acteur principal d'inciter au meurtre dans son interprétation du rôle principal.

Ce pavé graphique aborde également le contexte politique et social de cette fin du XIXème siècle : les manifestations d'ouvriers à Trafagar Square qui fit craindre une révolution à la française, une vague d'attentats à la bombe par des indépendantistes irlandais…

Alan Moore ré-humanise les victimes, d'ailleurs le livre leur est dédié. C'étaient avant tout des femmes au parcours de vie difficile : le mari de Polly Nichols l'avait quittée pour une sage-femme, Annie Chapman était veuve avec enfants… et qui pour survivre se prostituaient.

Deux appendices figurent à la fin de l'ouvrage. L'appendice 1 est assez conséquent mais incontournable car l'auteur y cite ses sources, donne des précisions sur le contexte, explique ses choix dans le scénario… L'appendice 2 est un condensé graphique sur les différentes théories portant sur l'identité de Jack l'Éventreur.
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Lu en anglais et version colorisee. C'est la première fois que j'ai la sensation de plonger dans un long roman en lisant une BD. Plus de cinq cents planches, dont certaines resteront à jamais gravée dans les mémoires. le style du dessin, proche de l'expressionnisme allemand, convient parfaitement. On découvre Londres à l'époque victorienne grâce aux moeurs, aux pubs, à l'argot véritable. La classe dirigeante se mêle rarement avec la faune de Whitechapel. C'est l'histoire de cette rencontre, de ce choc qu'Allan Moore raconte à travers les figures de Gull et d'Abberline. C'est une belle occasion de s'interroger sur l'origine des mythes, qui transcendent les époques, grâce à des séquences hallucinatoires, suggérant les horreurs futures du 20e siècle. Enfin, il ne faut pas rater les notes d'Allan Moore, les coulisses de l'oeuvre, qui témoignent du grand travail de recherche entrepris.
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MAGISTRAL !
À l'origine la BD fut éditée en 20 volumes entre 1991 & 96, ils sont ici regroupés en un seul volume : 576 pages si on compte les annotations de chapitres, vous êtes prévenus c'est extrêmement dense, vous y consacrerez donc un petit bout de temps dans la noirceur de l'histoire et des illustrations en noir et blanc parfois très glauques (on est ici dans le hors norme, pour ma part j'ai supporté quelques pages d'une lecture chaotique avant de m'immerger complètement dans cette fosse sanglante, brutale…).
Alan Moore (reconnu comme scénariste exceptionnel) et Eddie Campbell dressent ici un incroyable tableau des événements qui secouèrent le London victorien de 1888, nous entrainant sur les traces du plus célèbre meurtrier de la capitale anglaise : Jack l'éventreur.
L'histoire se base sur la théorie de Stephen Knight, selon laquelle les meurtres imputés à Jack L'éventreur seraient l'oeuvre des Francs maçons qui cherchaient à dissimuler une naissance illégitime au sein de la famille royale.
Jeu politique, intrigue royale, complot maçonnique : la fiction draine une somme colossale d'informations que l'on retrouve tout au long du livre au fil des notes de pages.
Il faut absolument les lire en cours de route, les auteurs y donnent de précieuses informations : on y fait notamment le tri entre scènes d'interprétation et reconstitutions, « lecture » d'indices, scènes inventées… L'ouvrage référence un nombre colossal de documentations et fonds sur le sujet).

La BD reçut aux États-Unis les prix Harvey Award & Eisner Award du meilleur ouvrage de BD… En 2002, c'est Johnny Depp qui incarnera l'inspecteur Abberline à la recherche du tueur dans le film du même nom (à revoir après lecture !) Signé from Hell (Jack L'éventreur signa son unique lettre « From Hell » autrement dit « de l'enfer »).
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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"From Hell" est un abime de noirceur, dont le titre est inspiré d'une lettre, reçue en 1888 par George Lusk, président du Whitechapel Vigilance Committee, et dont on ne sait toujours pas aujourd'hui si l'on peut l'attribuer à Jack l'Eventreur, ou pas.

Véritable mythe moderne, l'histoire de Jack l'Eventreur demeure toujours un mystère à ce jour, le meurtrier des cinq prostituées vivant dans le quartier de Whitechapel, à Londres, n'ayant jamais été identifié. Ce qui a évidemment contribué à ce que maintes hypothèses prospèrent jusqu'à aujourd'hui, ainsi que le fait que Jack est sans doute la première figure médiatisée du "tueur en série", tel que nous le concevons aujourd'hui.

Cette matière est donc du pain béni pour un auteur comme Alan Moore, qui tout en mettant en scène l'enquête de l'inspecteur Aberline, en profite aussi pour brosser un tableau des plus sombres du Londres victorien. Il reprend à son compte la théorie de Stephen Knight, dont je ne dirai rien pour ne pas déflorer l'intrigue.

L'oeuvre n'est donc pas historique au sens propre, cela reste une fiction (l'auteur a d'ailleurs dit lui-même qu'il ne souscrivait pas plus que ça à la théorie de Knight, mais qu'il la trouvait intéressante d'un point de vue scénaristique), même si l'époque est très bien rendue. Mais il est vrai que cette vision de l'histoire a le mérite de permettre à Alan Moore de se laisser aller à ses penchants ésotériques. Il faut néanmoins mettre à son crédit la rigueur des recherches préparatoires (toutes les sources sont citées et Moore commente et explique ce qui relève des faits et de son imagination).

Une certaine critique sociale n'est pas absente de l'oeuvre, dont "noirceur" et "mystère" restent les maitres mots, du début à la fin. Pour finir, je n'oublie pas non plus les superbes dessins, en noir et blanc, d'Eddie Campbell, dans une veine semi réaliste, qui rendent palpable la misère sociale, le fog et le charbon.



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Une BD plus toute jeune, mais l'auteur est indéniablement un fan de Lovecraft ... Toujours passionnée par l'époque victorienne, je suis en recherche de livres, traitant de sujets en rapport avec ce temps à la croisée des mondes (nouveau et ancien). le mystère autour de Jack the ripper reste insolvable et n'aura sûrement aucune solution. Alan Moore (son look improbable de druide celtique) a fait un fabuleux melting-pot des connaissances existantes sur l'éventreur et a créé une histoire effroyable et fascinante sur l'origine de Jack, les raisons de son agissement et de sa soudaine disparition. On fait une plongée dans une BD hors normes, fourmillante de références et d'explications sur Londres qui vous cloue sur votre fauteuil.
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Mais quel chef-d'oeuvre ! Alan Moore au scénario et Eddie Campbell au graphisme nous offrent une oeuvre de grand talent ! Les dessins sombres et tailladés nous immergent dans le Londres victorien et le quartier de Whitechappel. Sale, glauque, pauvre. Alcool, sexe et argent. C'est palpable à chaque vignette !

Alan Moore quand à lui s'est enseveli jusqu'à des profondeurs abyssales dans l'histoire de Jack l'Éventreur, ce serial killer peu prolifique mais que tout le monde connaît plus ou moins. Pour moi, pourtant fan des tueurs en série, de thrillers, de polars et true crime, c'était plutôt moins. La lecture de cette bande dessinée hautement documentée sur les différentes pistes de résolution a été une vraie pépite et une mine de savoir. Autant sur les victimes que sur le tueur probable et l'époque.

Dans les appendices à la fin de la bande dessinée, Alan Moore nous explique d'où viennent ses sources et inspirations. Chaque page a sa propre histoire (ou groupe de pages). Ce n'est absolument pas scolaire ni rébarbatif mais un puits de science sur ce mystérieux tueur de prostituées. Un travail titanesque et minutieux de recherche documentaire sur le sujet qu'il partage avec nous.

Bref, à part le poids du livre qui a laissé traîner une petite douleur à l'épaule (presque 600 pages sur beau papier, ça pèse son poids), ce monument littéraire a ancré un souvenir puissant ! Gros coup de coeur !
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
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Qu'est ce que j'ai pu avoir peur d'entreprendre la lecture d'un tel pavé de 600 pages et de surcroît en noir et blanc ! Quelques avis me faisaient frémir d'avance car je suis un lecteur très attaché aux qualités esthétiques d'une oeuvre et plutôt grand public. Oui, cette bd avait alors tous les inconvénients pour me déplaire. Je sais qu'on ne doit pas juger une oeuvre avant de l'avoir lu.

Une vieille connaissance, grand amateur de bd, qui m'avait jadis initié à des lectures plus adultes que les Tintin et autres Astérix, m'avait lancé une espèce de défi: "tu ne seras jamais un véritable collectionneur de bd si tu ne possèdes pas From Hell !" Bigre !

Qu'avait 'elle de spéciale pour susciter une telle admiration ? Je n'en suis pourtant pas à mes premières lectures ! Voilà que je me précipite pour l'acheter dès le lendemain puis je l'a fais trôner dans ma nouvelle bibliothèque flambante neuve (ou dois-je dire son extension). Les mois passent... Je délivre près de 200 avis sur ce site. Tout est bon pour lire autre chose. Mais je suis blasé par toutes ces lectures qui ne m'apportent que rarement des satisfactions. Les avis négatifs se multiplient à une vitesse grand V.

Un beau jour, car ma bibliothèque d'entreprise étant indisponible pour cause de rénovation, je me lance enfin dans l'aventure Greetings from Hellville. Je commence cette lecture tant redoutée et repoussée... Mais, c'est le coup de foudre immédiat malgré une première partie très difficile dans son approche. Je ressens véritablement la quintessence de ce que la bd peut offrir de meilleur. C'est à la fois sublime et intelligent ! Il faut dire que je désespérais de retrouver une oeuvre culte. Alan Moore devient pour moi l'un de mes meilleurs scénaristes ayant déjà noté le Culte des Ténèbres son oeuvre Watchmen.

L'histoire est non seulement très originale mais elle est illustrée par un style graphique très intéressant. Je me suis mis à aimer ce dessin car il nous permet de faire preuve d'imagination pour relier toutes les scènes entre elles. Je ne pensais pas que je pouvais atteindre ce stade un jour. J'ai ressenti une véritable fascination visuelle par ce trait d'une extrême délicatesse qui parvient à restituer la beauté ou la laideur naturelle du vivant. Il faut simplement en retirer la substantielle dimension. Ce n'est pas à la portée de tout le monde.

Greetings from Hellville est le passage obligé pour tout lecteur qui aime passionnément un tant soi peu la bande dessinée. Pour moi et c'est purement subjectif (quoique !), il y a eu un avant et il y aura un après Greetings from Hellville. C'est un véritable rite d'initiation pour un lecteur. J'espère pouvoir me relever car une telle qualité scénaristique ne se rencontre pratiquement jamais. C'est un véritable chef d'oeuvre qui m'a transporté dans un univers au-delà des limites. C'est terriblement jubilatoire!

La trame imaginée par l'auteur est réellement captivante. Les décors sont habilement suggérés par des variations d'ambiance. Ce récit regorge de trouvailles intelligentes.

Greetings from Hellville apporte une nouvelle résonance aux règles de base qui bâtit les fondements mêmes du genre policier. Etant titulaire entre autre d'un DEA de sciences criminelles, j'ai pu grandement apprécier cette enquête difficile, les fausses pistes qui se sont multipliées, l'autopsie de la vie de ce tueur intemporel.

Un seul mot réussit finalement à bien résumer mon état d'esprit à la fermeture de cet album : culte !
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