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Adelmo Farandola est un vieil homme qui depuis des années vit tel un ermite dans son chalet. Il n'aime pas trop la compagnie, allant même jusqu'à s'installer dans une petite cabane perdue dans la montagne pour fuir les randonneurs l'été. Sans parler de cet enquiquineur de garde-chasse avec sa fausse sympathie et ses questions indiscrètes. Adelmo Farandola quitte sa solitude le temps d'une journée où il descend au village. Il doit faire des provisions pour tenir tout l'hiver. Il ne fait guère attention à la gérante du magasin qui lui affirme l'avoir vu la veille. Alors qu'il regagne sa tanière, il se rend compte que la grange est pleine de vivres et que la femme ne lui a pas joué un mauvais tour.

"Oh Adelmino tu perds la boule" voilà ce qu'on pourrait lui dire si seulement il avait un ami. Mais j'y pense, il n'est plus seul ! Entre-temps, il a rencontré un vieux chien, qui l'a suivi, bravant les interdictions du vieil homme, les jets de cailloux et les coups de pieds. Ce chien va devenir son compagnon pendant de longs mois, au fil du temps, le chien aide l'homme à se souvenir des événements de la veille qui sont de plus en plus confus dans son esprit. Ils entretiennent même des conversations tous les deux et partagent le triste sort que leur fait endurer cet hiver interminable.

Jusqu'au jour où le printemps pointe le bout de son nez, amenant avec lui, une découverte bien étrange : celle d'un pied humain dans la neige. A qui appartient t-il ? Adelmo Farandolo est-il le responsable ? Un roman court mais puissant sur la condition de l'homme et la solitude qui peut parfois le faire sombrer dans la folie. Bien que l'histoire et le sujet ne soient pas les mêmes, ce petit conte m'a étrangement fait penser à l'excellent Les jours, les mois, les années de Yan Lianke.
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L'intérêt du livre réside dans le sujet et dans la façon de dire la démence du vieillard.
C'est un conte inspiré d'une « rencontre » avec un homme solitaire, asocial croisé lors d'une randonnée en montagne, enrichi par « la foire aux peut-être » alimentée par les hypothèses faites par les habitants de la vallée lorsque l'auteurr raconte ce qu'il a vu.
Un vieillard vit seul dans la crasse dans un vallon perdu en pleine montagne.Il dit avoir le cerveau troublé depuis son enfance parce qu'il a grandi dans un village traversé par des lignes haute tension. L'on sait aussi que le goût de la solitude dans la montagne lui vient de la guerre qui l'a contraint à se cacher dans les galeries d'une mine de manganèse.
Un chien force sa solitude et avec beaucoup d'humour , l'auteur donne la parole à l'animal, chien qui a le pouvoir de faire renaître un peu de sensibilité chez le vieil Adelmo Farandola.
Adelmo a perdu la mémoire,il se rappelle vaguement un frère, des vaches peut-être volées.
Le garde-chasse le surveille, oui Adelmo se nourrit de chamois dont il fait sécher la viande.
L'hiver est long, la neige épaisse. Quand vient le dégel, Adelmo découvre un pied d'humain puis un autre. Il semble alors la proie d'hallucinations…
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Première incursion dans la littérature Italienne, premier coup de coeur (enfin, après les pasta, les matîns et canés, Négazione♪, ma cafetière Bialeti, et le belle ragazze :)

Il aura suffit d'un chien au regard ahuri sur la couv', pour retenir mon attention (un air de famille?). La quatrième a fini de me convaincre :
_un ermite acariâtre, perché dans sa montagne ; un chien qui surgit d'on ne sait où, et qui adopte notre reclus ; un pied qui apparaît à la fonte des neiges, non loin de la cabane...
Une petite note sous le résumé, qualifie l'auteur : Claudio Morandini, d'explorateur des atmosphères de l'étrange ...
....♪ton tin ton tin ton tin ton......(♪dents de la mer♪)...ton tin........(poils hérissés) ensuite, qu'il est reconnu comme étant l'une des voix les plus originales de la littérature Italienne :-0 (bouche bée)
De plus, j'apprends qu'il enseigne au lycée "Édouard Bérard", a Aoste. Établissement que je ne connais pas, mais qui d'après son nom, me paraît plus qu'honorable :)
Allez hop! Je prends. Je me suis encore fait eu :))

Durant la lecture, plusieurs questions viennent s'imposer, ou se poser, c'est pareil je suppose...
. D'où vient ce chien ? A qui est-il ?
. Que veut ce garde-chasse ?
. C'était quand la dernière fois que je suis descendu au village pour mes provisions d'hiver ?
.À qui est ce chien ?
.À qui est ce pied ?
.Ah oui...les provisions d'hiver...
. Depuis quand ce chien est-il là ?
.Quel chien ?.....
Oui, notre ermite a la mémoire qui flanche, sérieusement même...(p17)Il ne se souvient pas qu'il à oublier.
La mémoire ? La folie ? La solitude ? Lui pense que ça vient des lignes à haute-tension qui traversaient son village, lorsqu'il était enfant..... Allez savoir !
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Claudio Morandini, est devenu en un roman (ou conte, puisque chez lui, tout le monde est doué de la parole) un auteur-copain.
De ceux à qui je prendrai des nouvelles chez les libraires du coin, de ceux chez qui j'irai me replonger en toute confiance et la bave aux lèvres (c'est une image) dans de prochaines aventures.
Claudio (mon copain) a su me transporter là-haut, tout là-haut, loin du tumulte et des touristes, dans son petit coin inhospitalier, domaine des avalanches, des glaciers et des roches.
(p66)"Les gens imaginent que la montagne enneigée est le royaume du silence. Mais la neige et la glace sont des créatures bruyantes. Tout craque, sous le poids de la neige, et ces craquements coupent la respiration, car ils semblent préluder au fracas d'un effondrement".

En l'espace de ... deux, trois crapahutages, je me suis attaché à ce drôle de bonhomme ; et pourtant, avec son caractère de...... c'était pas gagné d'avance.
Mais en avançant dans son histoire, en remontant vers son passé, on apprend à un peu mieux le connaître...ses blessures, ses traumas, son silence, et finalement, on comprend son besoin d'ensauvagement.
Quand au toutou, grand sage, fidèle et plein d'humour, sous son air si peu finaud, il est criant de vérité malgré le don que Claudio lui a octroyé.
La montagne aussi est un personnage. Sans pitié, authentique. Elle dégage cette ambiance étouffante qui rend claustro malgré l'air libre.
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Parenthèse vie privée :

Grazie Claudio !
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Conclusion :
. pas tout à fait un roman
. pas tout à fait un Conte non plus
. pas tout à fait un récit de montagne
. pas très loin d'un monologue
. presque autobiographique
. mais qu'à demi-vécu
. complètement une réussite
.un véritable coup de coeur !

Le bonus ultra sympa, ce dernier chapitre qui se nomme :
______"CHAPITRE ULTIME"______
......... "histoire de cette histoire".........

. A PRESTO, CLAUDIO ! .
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Il est des petits livres, 140 pages, qui sont des merveilles. Claudio Morandini est un auteur italien né en 1960, né en Val d'Aoste, donc en Italie montagnarde et le chien, la neige, un pied ne quitte pas non plus les hauteurs alpines. Evidemment j'ai pensé à Dino et Mario, deux de mes auteurs de chevet. Et je trouve que c'est assez cohérent, Morandini peut apparaître partiellement comme un héritier de ces conteurs hors pair, Buzzati et Rigoni Stern. Avouez que la barre est haut placée, normal pour ces écrivains alpinistes.

Adelmo Farandola vit seul, âgé, reclus, mémoire défaillante, dans un chalet perdu avec son fusil et quelques fruits dans l'étable. Dans cette totale solitude sa misanthropie était prévisible. Ce vieux ronchon, plutôt muré, d'ailleurs il descend à peine au bourg pour quelques modestes provisions. Les très rares visiteurs sont mal reçus. C'est qu'il a la grisaille agressive, l'Adelmo. Si je me souviens bien Mario Rigoni Stern c'est tout à fait le contraire, ses montagnards (souvent inspirés de lui-même) cultivent encore le goût des autres et un certain parfum d'humanité.

Mais voilà que l'arrivée d'un chien, plutôt moche, vieux lui aussi, change un peu la donne. Un peu seulement car Adelmo n'est pas dans le genre bras ouverts et le quadrupède aura plus de coups de pied que de d'os à ronger. Qu'importe car il est bavard ce chien (Buzzati aussi a mis en scène des chiens, parfois dotés de la parole). Ils passent comme ci comme ça le plus gros de l'hiver. La crasse tient lieu de manteau à Adelmo et le chien finit par obtenir quelque pitance.

Troisième intervenant, à la fonte des neiges, un pied. Un pied humain qui dépasse du sol. Ce peid appartient bien à quelque corps. Et quel corps? Mémoire défaillante Adelmo aurait-il tué un garde ou un randonneur? Curieuses interrogations du vieillard presque sénile et du chien disert. Vous croyez au moins à une histoire d'amitié entre l'homme et l'animal? Avez-vous raison? C'est un joli conte assez cruel, en absurdie, qui s'accomode fort bien de la concision. Et qui frôle bien souvent la poésie et le surralisme. Un très beau moment. Je vais me renseigner sur ce Morandini.
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Né en 1960 à Aoste en Italie, Claudio Morandini, écrivain et enseignant en lettres modernes, est auteur de pièces de théâtre et radiophoniques, de contes et de romans. Sixième roman de l'écrivain mais premier traduit en français, le Chien, la neige, un pied vient de paraître.
Adelmo Farandola vit en ermite dans un chalet isolé planqué dans la montagne. Il ne se lave plus depuis longtemps, fuit le monde, n'a de contacts avec personne, si ce n'est quand il descend à l'épicerie du village faire quelques courses de temps en temps. Un jour un chien errant s'accroche à ses basques et s'invite chez lui contre son gré, bientôt l'animal et l'homme vont avoir des conversations ; il faut dire qu'Adelmo perd un peu les pédales, c'est « le grand désordre de sa tête » qui lui cause des hallucinations. Retranchés dans le chalet enfoui dans la neige, l'homme et le chien attendent la fin de l'hiver et quand débute le dégel, émerge d'une avalanche le pied d'un homme…
Roman rural et éthéré, un poil mystérieux puisqu'on ne sait jamais très bien s'il faut prendre au pied de la lettre ce que l'on lit, ou bien si ce ne sont que les délires d'un pauvre homme retranché dans sa solitude. Petit à petit l'écrivain nous permet de reconstituer une partie du puzzle qu'est la vie passée d'Adelmo. Puis arrive ce pied, à qui appartient-il ? Me croyant malin j'avais élaboré une hypothèse qui s'avèrera fausse – et c'est tant mieux car le roman eut été niais.
Un texte court, joliment écrit et assez intrigant pour ne pas le lâcher avant la fin. Seule critique – mais qui peut se discuter – le dernier chapitre, où l'écrivain explique l'origine de l'idée donnant naissance à ce roman, elle ramène le récit achevé au réel, ce qui lui ôte toute sa part d'onirisme. J'ai trouvé cela bien dommage… Un atterrissage forcé pour le monde flottant dans lequel l'auteur nous avait joliment embarqués.
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Adelmo Farandola (son patronyme donne le ton du récit !) est un ermite acariâtre qui vit dans les Alpes italiennes. La mémoire de cet homme, qui ne s'est pas brossé les dents ni lavé depuis plusieurs années, est passablement défaillante : ce qui se produit dans son existence, que ce soit dans les minutes, les heures ou les jours qui précèdent, tombe régulièrement dans les rets de l'oubli. Ce qui n'empêche pas notre héros de tisser, un beau jour, des liens forts avec un chien qui n'attendait que ça.

Un matin, au sortir d'un hiver particulièrement rigoureux, les deux compères découvrent un pied humain dans les grabuges d'une avalanche. La fonte des neiges, très progressive, leur révèlera probablement l'identité du cadavre.

Je me suis beaucoup attachée aux deux protagonistes de ce roman et, après "Les Oscillants", il y a quelques semaines, je suis ravie d'avoir fait un deuxième voyage dans l'univers cocasse, poétique et étrange de Claudio Morandini 🙂
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C'est un conte, cruel je ne sais pas, mais moderne sans doute.
Si Adelmo Farandole vit dans la montagne c'est parce qu'il veut être seul. Or où se retirer aujourd'hui si ce n'est à la montagne.
Si il est peu aimable avec les touristes, s'il les chasse parfois un peu brusquement voire s'il doit fuir plus haut, encore plus haut c'est pour éviter d'être importuné. Car il l'a choisie cette solitude. Et ces gens qui gravissent la montagne en été sont d'un sans gêne. le hic, c'est qu'il ne sait plus très bien ce qu'il a fait durant les dernières heures, les derniers jours.
Et ce garde chasse qui est là à tout bout de champ à discuter, à interroger...
Seul le chien qui le colle avec obstination parvient à devenir son compagnon au point que quand il part parfois truffe au sol suivre une piste, le vieux se sent tout à coup esseulé.
La brume qui envahit son esprit s'aggrave avec la réclusion hivernale. Seules, les conversations avec le chien font passer le temps. Mais à la fonte des neiges, l'apparition d'un pied accroit son malaise...
C'est un très beau livre... sur la solitude, sur la vieillesse...
Il m'a quelque fois fait penser au très beau "Une vie entière" de Robert Seethaler mais en plus sombre...
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J'ai beaucoup aimé cette histoire originale, parfaitement menée entre le réalisme et le fantastique, ce dernier servant l'allégorie. Ou : comment faire du beau avec de la misère. le tout avec une pointe d'ironie.
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Un livre étrange, fascinant. J'aime ces histoires d'hommes éloignés du monde. J'ai particulièrement adoré le fait qu'on ne sache pas si l'ermite a un don pour communiquer avec les animaux ou s'il est véritablement fou. C'est au lecteur de se faire son idée sur la question. Un livre rapide à lire, entraînant et vraiment intéressant jusqu'à la dernière page.
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Adelmo vit seul dans les montagnes depuis des années. Il ne descend au village que pour se réapprovisionner en laissant dans son sillage des effluves caractéristiques d'une hygiène plus que défaillante sans compte que depuis quelques temps il perd un peu la tête. Il n'a que la visite du garde chasse et d'un chien qui va finir par s'installer chez lui. Ils vont passer l'hiver ensemble dans le froid et avec une alimentation minimaliste. 0 la fonte des neiges, ils vont trouvé un pied humain. Adelmo a bien du mal à trouver ce qui a bien pu se passer au début de l'hiver.

L'auteur fait entrer les personnages un par un dans l'histoire c'est agréable et pose bien les chose à chaque fois, d'abord Adelmo et son environnement puis le garde chasse, puis le chien puis la neige, puis le pied. Il faut d'ailleurs avoir le coeur bien accroché pour certains passages. ON assiste à la décadence de cet homme qui vit en ermite depuis des années et perd peu à peu la tête

Ce roman se lit très vite, et est très agréable malgré la rudesse à la fois de la vie dans les montagnes que du vécu d'Adelmo.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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