Première incursion dans la littérature Italienne, premier coup de coeur (enfin, après les pasta, les matîns et canés, Négazione♪, ma cafetière Bialeti, et le belle ragazze :)
Il aura suffit d'un chien au regard ahuri sur la couv', pour retenir mon attention (un air de famille?). La quatrième a fini de me convaincre :
_un ermite acariâtre, perché dans sa montagne ; un chien qui surgit d'on ne sait où, et qui adopte notre reclus ; un pied qui apparaît à la fonte des neiges, non loin de la cabane...
Une petite note sous le résumé, qualifie l'auteur :
Claudio Morandini, d'explorateur des atmosphères de l'étrange ...
....♪ton tin ton tin ton tin ton......(♪dents de la mer♪)...ton tin........(poils hérissés) ensuite, qu'il est reconnu comme étant l'une des voix les plus originales de la littérature Italienne :-0 (bouche bée)
De plus, j'apprends qu'il enseigne au lycée "Édouard Bérard", a Aoste. Établissement que je ne connais pas, mais qui d'après son nom, me paraît plus qu'honorable :)
Allez hop! Je prends. Je me suis encore fait eu :))
Durant la lecture, plusieurs questions viennent s'imposer, ou se poser, c'est pareil je suppose...
. D'où vient ce chien ? A qui est-il ?
. Que veut ce garde-chasse ?
. C'était quand la dernière fois que je suis descendu au village pour mes provisions d'hiver ?
.À qui est ce chien ?
.À qui est ce pied ?
.Ah oui...les provisions d'hiver...
. Depuis quand ce chien est-il là ?
.Quel chien ?.....
Oui, notre ermite a la mémoire qui flanche, sérieusement même...(p17)Il ne se souvient pas qu'il à oublier.
La mémoire ? La folie ? La solitude ? Lui pense que ça vient des lignes à haute-tension qui traversaient son village, lorsqu'il était enfant..... Allez savoir !
-------
Claudio Morandini, est devenu en un roman (ou conte, puisque chez lui, tout le monde est doué de la parole) un auteur-copain.
De ceux à qui je prendrai des nouvelles chez les libraires du coin, de ceux chez qui j'irai me replonger en toute confiance et la bave aux lèvres (c'est une image) dans de prochaines aventures.
Claudio (mon copain) a su me transporter là-haut, tout là-haut, loin du tumulte et des touristes, dans son petit coin inhospitalier, domaine des avalanches, des glaciers et des roches.
(p66)"Les gens imaginent que la montagne enneigée est le royaume du silence. Mais la neige et la glace sont des créatures bruyantes. Tout craque, sous le poids de la neige, et ces craquements coupent la respiration, car ils semblent préluder au fracas d'un effondrement".
En l'espace de ... deux, trois crapahutages, je me suis attaché à ce drôle de bonhomme ; et pourtant, avec son caractère de...... c'était pas gagné d'avance.
Mais en avançant dans son histoire, en remontant vers son passé, on apprend à un peu mieux le connaître...ses blessures, ses traumas, son silence, et finalement, on comprend son besoin d'ensauvagement.
Quand au toutou, grand sage, fidèle et plein d'humour, sous son air si peu finaud, il est criant de vérité malgré le don que Claudio lui a octroyé.
La montagne aussi est un personnage. Sans pitié, authentique. Elle dégage cette ambiance étouffante qui rend claustro malgré l'air libre.
-------
Parenthèse vie privée :
cette lecture à aussi été l'occasion pour moi, d'un petit retour en arrière d'une vingtaine d'années, lorsque nous habitions, Pelvoux, petit village de 500 habitants, niché dans les Hautes-Alpes. Dernier village avant l'impressionnante barre des écrins et ses glaciers. Pays des grands sommets : Ailefroide ; le pré de madame Carle ; le Pelvoux ; les agneaux, ect. Au lieu de l'alpinisme. La montagne nature, cruelle aussi parfois.
Là-bas aussi il y avait des vieux bergers en voie de disparition. Sur eux aussi, comme dans ce livre, circulaient des légendes, des histoires pour touristes. Je pense à ces deux vieux frères bergers et leur soeur, qui vivaient tous les trois ensemble dans la même maison qui les avait vu naître, bien des années auparavant. On m'en a dit sur eux, mais les gens ont toujours des trucs à dire sur les braves...
Et puis, cette Italie, juste là, à côté. Ses boutiques de pasta, son petit marché vivant, ses décors tout aussi sublime que ceux du 05.
Turin (Torino) où j'allais m'éclater en concerts, ceux-ci étant inexistants dans les H.Alpes et alentours.(du moins, ceux qui m'intéressaient). Une chouette ville, avec des Italiens, très, très sympas (excepté la Carabinieri), mais ça...
Sans oublier, cette langue chantante, que j'entendais même à la maison, par mes jujus qui l'apprenaient dans leur collège. (des petites Normandes qui apprennent l'italien, oui, ça chante! Faux, mais ça chante;-))
Une pensée également à mon regretté gros toutou à moi(nous) Brooklyn, superbe Cané Corso, molosse Italien, vénéré dans son pays...une ballade accompagné d'un cané en Italie, est un gage de réactions, amicales mais néanmoins... surprenantes. :) bref, content d'avoir refait un p'tit tour, la tête dans les montagnes, à patauger dans la peuf
Grazie Claudio !
-------
Conclusion :
. pas tout à fait un roman
. pas tout à fait un Conte non plus
. pas tout à fait un récit de montagne
. pas très loin d'un monologue
. presque autobiographique
. mais qu'à demi-vécu
. complètement une réussite
.un véritable coup de coeur !
Le bonus ultra sympa, ce dernier chapitre qui se nomme :
______"CHAPITRE ULTIME"______
......... "histoire de cette histoire".........
. A PRESTO, CLAUDIO ! .