Je m'interdis de noter ce premier roman car il s'agit tout simplement d'une erreur de casting. Bien qu'il réponde à la catégorie "young-adult" que plusieurs challenges m'invitent à découvrir depuis quelques années, ce roman n'offre vraiment que très peu d'intérêt pour la lectrice que je suis. N'y voyez pas de condescendance mais la simple conscience que je n'adhère pas du tout à ce type de littérature.
Né de l'imagination (et sans doute de l'expérience) de sa jeune auteure, elle-même lycéenne, "
Juste un pari" est un roman d'apprentissage sur les premières amours (dans un cadre scolaire), sur les rapports complexes entre parents et enfants, sur l'adolescence d'une manière plus générale mais aussi sur la manipulation qui peut s'exercer entre ados. Tous ces thèmes - plus quelques autres comme la violence conjugale - sont certes intéressants mais abordés dans un style juvénile enlaidi par un vocabulaire souvent cru et alourdi de tournures malheureuses telles que "la table à manger" ou encore "elle colla ses lèvres sur la ligne de sa mâchoire". Des maladresses d'autant plus regrettable que l'éditeur ne s'y est pas trompé : on sent un réel potentiel sous la plume de
Marie Mordomo.
Je ne doute pas que des dialogues mère-fille tels que celui-ci :
"- Elizabeth, c'était qui ce jeune homme ? [...]
- Juste un mec qui a proposé de me ramener.
- Il était sexy ! Dans le genre "Je le mettrais bien dans mon lit."
n'apparaîtront pas le moins du monde surréalistes à un public ado ou "young-adult" mais en ce qui me concerne, ça m'écorche les yeux et les oreilles.
Toutefois, je salue le courage nécessaire à une auteure aussi jeune pour écrire et partager ses productions. le roman trouvera certainement son public et c'est d'ailleurs pour ne pas être injuste que je refuse à l'évaluer. J'ajoute que la narration est bien structurée, avec un chapitrage rythmé bien adapté au récit. Si le lexique employé n'est pas à mon goût, il n'en demeure pas moins actuel, et si les personnages m'ont parfois semblé caricaturaux, ils ne manquent ni de personnalité ni de sensibilité. Après tout, cela fait longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans un cour d'école, Dieu merci !
J'ai donc eu du mal à tenir jusqu'au bout pour les raisons que je viens d'évoquer. Il me faut aussi avouer qu'un roman dont le héros principal se nomme Dylan compromet ses chances avec moi dès le départ, en me donnant l'impression d'être spectatrice d'une sitcom, genre que je n'affectionne pas du tout. Néanmoins, grâce à
Marie Mordomo, j'aurai vécu ma première (et sans doute dernière) expérience de littérature young-adult, expérience qui tend à prouver qu'à presque quarante ans, je ne suis vraisemblablement plus si young que cela...
Enfin, et j'en termine ici, je suis au désespoir de constater une fois de plus que quelle que soit la maison d'édition, il est désormais quasi impossible de ne pas trouver coquilles et fautes en quantité dans les textes. Ce manque de rigueur dans la relecture devient un vrai phénomène que rien ne semble devoir endiguer. "
Juste un pari" n'échappe malheureusement pas à cette règle.
Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge PLUMES FÉMININES 2018