Je n'ai toujours pas réussi à déterminer pourquoi, mais cet ouvrage dégage une certaine profondeur.
Son lyrisme et sa douceur sont enivrants et, par une miraculeuse alchimie, ses planches aux tonalités à la fois saturées et contrastées, aux paysages magnifiques, font vivre une complexion de petits récits mêlant divinement le décalage des interactions et des situations induit par l'anthropomorphisation, au sérieux des enjeux bien subjectifs de chacun des animaux qui peuplent ce livre.
On en croise plusieurs, du dragon de komodo et du buffle, à l'autruche ou encore au bernard-l'hermite, tous en proie à des passions déterminantes. J'ai envie d'y percevoir des allégories, mais honnêtement, je me sens comme en survol, loin au-dessus, et je n'ai pas la vue d'un aigle.
Finalement,
le discours de la panthère vient achever la déstabilisation induite préalablement. Si court qu'il soit, si peu qu'elle dise, si ultime soit son apparition, il se dégage une aura de sagesse poétique qui donne sens au titre.
C'est un livre qui ne m'a pas laissé indifférent et que je relirai avec plaisir, ne serait-ce que pour en affiner mon interprétation. Cependant, j'aurai bien du mal à dire à quel public il se destine, d'autant plus vu son prix… Pour ma part, je ne regrette pas d'avoir tenté sur les conseils d'un ami, mais de là à le recommander... On en trouve quelques pages sur le net : à vous de voir.