L'âge d'or est le premier volume d'une série co-écrite par
Roxanne Moreil – le premier scénario – et
Cyril Pedrosa (
Portugal,
Les Equinoxes), ce dernier est également au dessin et à la couleur. L'histoire se bâtit autour d'une légende parlant d'un “âge d'or”, où les murailles ne séparaient pas les hommes, où ils pouvaient aller et venir, et où il n'y avait ni “seigneurs” ni “fiefs.”. Dans le présent, survient la mort du roi, qui lègue le trône à sa fille Tilda, mais son jeune frère ne l'entend pas de cette manière. Condamnée sans ménagement à l'exil pour ne pas mourir, Tilda se fait accompagner de Tankred et Bertil, ses deux plus proches soutiens qui ont juré de la protéger. Ensemble, il vont tenter de reconquérir le trône et entraver les réformes qui ne cessent de nuire au peuple, qui peu à peu se rebelle dans le Royaume. Un long périple se dresse devant Tilda, où son destin est lié à la légende l'âge d'or… arrivera-t-elle à retrouver sa couronne et libérer son peuple ? Un pouvoir implique toujours de grandes responsabilités, en aura-t-elle la force ? Disons le tout de suite, L'âge d'or est une merveille pour les yeux, avec une grande sensibilité et de vivacité dans les traits. Rappelez-vous quand vous lisiez des histoires étant enfants, et que vous vous imaginez ces monde féeriques, cruels et doux à la fois. le trait de Pedrosa est d'une richesse sans fin, où chaque trait et couleur s'unissent pour nous emmener loin. le scénario nous plonge les deux pieds dans le XVème siècle, s'inspirant allègrement des références comme Robin des Bois, pour ne donner que cet exemple.
Le personnage de Tilda est travaillé en nuances, avec une force et une faiblesse en elle qui nous la rend attachante. Son périple à travers ce royaume où elle n'a plus sa place, est nourri par des propos pertinents concernant le pouvoir des nobles et la place du peuple. L'action se mélange naturellement aux moments plus calmes, nous invitant à admirer encore plus la mise en page de Cyrill Perdrosa. Sa manière de nous conter l'avancée des protagonistes sur une double page est intelligente et montre toute la maîtrise de son art. La colorisation vogue gentiment entre réalisme et imaginaire, proche des contes orientaux dans la chaleur des couleurs, et des légendes nordiques plus froid en apparence. le travail d'édition de Dupuis rend totalement justice à ce travail hors pair, couverture et reliure très solide. En conclusion, ce premier volume de L'âge d'or nous charme dès les premières pages. L'histoire de Tilda et de ceux qui la soutiennent passionne, et le cliff hanger de fin de tome nous laisse dans l'interrogation, car on sent que quelque de chose de plus grand se trame. le destin ? La Justice ? Probablement un peu des deux. Une épopée envoûtante et surprenante.
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