Citations sur Neuf parfaits étrangers (142)
Devenir riche du jour au lendemain, c'était comme commencer un nouveau boulot sans qualifications ni expérience. Il n'empêche, ledit boulot n'en était pas moins génial - stressant mais glamour. Difficile de s'en plaindre. Rien ne les obligeait à tout gâcher, comme Ben semblait enclin à le faire.
Elle ne pouvait pas se débarrasser de l'idée que si elle n'immortalisait pas ce moment sur son téléphone, alors il n'existait pas vraiment, il ne comptait pas, il n'appartenait pas au réel. Elle savait que c'était irrationnel mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle se sentait nerveuse quand elle n'avait pas son téléphone. Elle en était évidemment addict. Mais c'était toujours mieux que d'être addict à l'héroine, même si personne ne savait à quelle drogue la soeur de Ben était accro à l'heure qu'il était. Elle aimait bien varier les plaisirs.
Etrange comme parfois les projets qui nous enthousiasment perdent tout leur attrait à l'instant où ils prennent forme.
Lorsqu'elle parlait normalement, lorsqu'elle était simplement elle-même, il parvenait à oublier son front figé, ses lèvres de poisson-globe, ses pommettes trop saillantes, ses cils de chameau – des extensions -, ses faux cheveux – des extensions – et ses faux seins.
Elle était femme à déplacer des montagnes et pourtant, elle était aussi fragile qu'un enfant.
Elle s'était toujours demandé ce qu'elle ressentirait si sa vie était en danger de mort. Comment réagirait-elle si son avion commençait à piquer vers le sol ? Si un forcené pointait un revolver sur sa tempe ? Si elle était vraiment mise a l'épreuve ? A présent, elle savait : elle n'y croirait pas. Elle continuerait a penser jusqu'au dernier mot que son histoire ne prendrait jamais fin parce qu'il ne pouvait pas y avoir d'histoire sans elle. Les péripéties continueraient de s'enchaîner. Il était impossible de vraiment croire qu'il y aurait une dernière page
Mais il y a des gens qui perdent tout dans ce genre d'arques, alors que moi, j'ai juste perdu... je crois, mon innocence.
Bien sûr, ma chérie, que je vais survivre à cinq jours de silence! avait-il dit à Zoe, dont le beau et jeune visage était empreint d'inquiétude. Si tu survis à cinq jours sans téléphone et ta mère à cinq jours sans caféine, je peux survivre sans parler! »
La démarche de Napoleon était très étrange : tête baissée comme un moine, il déployait les jambes avec une lenteur insoutenable, comme un astronaute. D'abord déconcertée, Frances se rappela ensuite qu'ils étaient censés marcher en pleine conscience pendant le silence. Elle ralentit le pas et vit Jessica faire du coude à Ben pour lui signifier de se mettre au diapason.
-Pourquoi fais-tu l'inventaire de tes maris? demanda Gil- lian.
-Les lecteurs s'impatientent s'ils ont du mal à identifier les personnages, expliqua Frances. Il faut leur donner un coup de main. C'est qu'on ne rajeunit pas.
-Mais nous ne sommes pas dans un livre, fit remarquer Gillian.
-Tu verras bientôt que si, répondit Frances. Évidemment, j'en suis le personnage principal.