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Juste une question : comment, ayant déjà lu ce roman de Boris Vian il y a bien des années, c'est vrai, j'étais alors au lycée, comment ai-je pu oublier ce terrible récit ? Je conservais un vague souvenir de violence, mais cela s'arrêtait là. J'ai donc redécouvert cet écrit, le coeur au bord des lèvres, et dans une angoisse grandissante puisque l'auteur annonce dès le début ce qui va suivre : la vengeance d'un homme de couleur après le lynchage de son jeune frère. On sentira alors une haine montante qui éclatera avec une violence inouïe.

Comment alors considérer le héros ? Justifier sa vengeance en raison de la souffrance qui lui fut infligée par la mort de son frère ? Légitimer la façon dont il trahit en se faisant passer pour blanc ? Excuser le carnage qui nous est offert ? Rien de tout cela je pense, car ce personnage est pure fiction et l'instrument de la dénonciation par Vian/Sullivan du racisme, de la discrimination, de la ségrégation, l'auteur ayant pour objectif de frapper fort pour conditionner les esprits. Il annonce la couleur déjà, avec un titre qui ne peut laisser indifférent.

On comprendra pourquoi, après avoir fait couler de l'encre, révolté, choqué par son caractère violent et ses passages pornographiques, le roman édité, interdit à une époque où le lecteur n'était pas prêt à recevoir des scènes aussi crues. Ce scandale après la parution d'une centaine de milliers d'exemplaires lui aura sans doute offert une certaine publicité.

Il est aujourd'hui devenu un classique, à connaître, et je suis heureuse de l'avoir redécouvert, bien que je préfère le Boris Vian surréaliste.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Un matin, au volant de sa voiture, Lee débarque à Buckton, sur les conseils de son ami, Clem. Une ville où il est certain que personne ne le connaît. Et c'est avec une lettre de cet ami qu'il se présente au libraire. Celui-ci, partant à la retraite, forme le jeune homme au métier qui l'attend, lui expliquant tout ce qu'on attendra de lui. Au bout de trois jours, Lee se retrouve seul. Une solitude qui le pèse très vite... surtout, il lui fallait des femmes. Au drugstore, il fait la connaissance de deux jolies filles, n'hésitant pas, d'ailleurs, à inviter l'une d'elles à danser. C'est ainsi qu'il se retrouve au bord d'un lac en compagnie de Jicky, Judy et Dick. Il faut dire que le jeune homme ne manque pas de charme ni de muscle... Mais derrière cette façade se cache un tout autre homme : un homme hanté par un souvenir récent et avide de vengeance envers les Blancs...

Tout comme le roman éponyme, cet album se veut presque tout aussi provoquant, immoral, violent et cynique, Jean-David Morvan ayant pris soin de ne pas s'attarder sur des scènes irracontables aujourd'hui. Mais hier aussi car ce roman, écrit en 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, fit scandale de nombreuses années et fut interdit jusqu'en 1973. Après une adaptation cinématographique et théâtrale qui ne connurent guère le succès, c'est au format à bulles qu'il apparaît aujourd'hui. Et il faut dire que Jean-David Morvan nous offre une très belle adaptation, rendant parfaitement compte des attentions inavouables De Lee, personnage ô combien cynique, cruel et dépourvu de sentiment. Graphiquement, le trio composé de Macutay, Ortiz et Scietronc nous offrent des planches remarquablement maîtrisées, au découpage nerveux, aux visages expressifs et aux plans variés.
Un album indécemment percutant...
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Lee Anderson est dans la place.
Celle de Buckton, pour être précis.
Beau gosse au contact facile, spécialement avec la gente féminine, nul ne pouvait anticiper le vil plan échafaudé dans sa caboche pour venger l'assassinat de son jeune frère.
Attention fort louable, au demeurant.

Vernon Sullivan, deuxième !
Après avoir commis le délicieux « Les morts ont tous la même peau », le scénariste Jean-David Morvan nous revient entouré de trois nouveaux dessinateurs.

Plaisir narratif associé à celui des hublots, cette nouvelle adaptation séduit une fois encore tout en restant fidèle à son aîné.

Sex, alcool and Jive'n'Roll à gogo.
Ce récit vengeresque, à forte connotation porno, fait dans l'immoralité la plus outrancière.

Fascinant, choquant, c'est vous qui voyez.
Reste qu'un Vian sur papier à bulles, ça a vachement de gueule, quand même.
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Je dois reconnaître que cet ouvrage m'a intéressé non par le texte mais par son design et la qualité des dessins. Son design, effectivement l'album de par la couleur jaune de sa couverture saute aux yeux et les attire. le feuilletant, j'ai été emballé par le trait. J'y reviendrai.

Je ne savais pas qui était Vernon Sullivan, bien sûr je connaissais Vian, les titres de ses bouquins, ses chansons décalées, « Le déserteur », le Tabou à Paris que j'ai fréquenté plus tard que lui, aussi dans ma jeunesse. Mais je n'ai rien lu de Vian et, je pense, que bien m'en à pris car je n'ai pas aimé ce texte. On peut parler de l'époque, de maintenant, de la ségrégation, la déségrégation, bref, d'accord, ce qui est relaté et la sauvagerie de laquelle se venge le héros est explicable, honteuse, inacceptable et je regrette ces actes et les dénonce. Cependant faire payer les premières venues, quels que soient leurs vices et jeux sexuels, du fait de la couleur de leur peau, ça a du mal à passer. L'horreur ne se soigne pas par l'horreur. La fin de l'histoire ne justifie pas, à elle seule, l'intrigue. Je ne m'emballe pas non plus, ce n'est qu'un roman qui n'est pas passé, sans plus.

La qualité du trait, sa maîtrise, le dessiné sont remarquable. La couleur s'adapte, bistre et bleue notamment. La mise en page est élégante, recherchée. Les personnages sont criants de vérité, encore plus si on tient le livre à bout de bras, cela devient un tableau, une oeuvre. Aujourd'hui, à nouveau, pour cet avis, je n'ai pas pu m'empêcher de parcourir cet album. Les bulles entrent bien dans les vignettes et ne gênent en rien le crayonné. du beau et élégant travail.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ayant énormément aimé le sulfureux roman de Boris Vian (alias Vernon Sullivan), j'étais curieuse voire impatiente de découvrir cette adaptation graphique.

En 2020, nous célébrons le centenaire de la naissance de cet artiste polymorphe qu'était Boris Vian, décédé trop jeune, avant la quarantaine et, ironie du sort, lors d'une projection privée de l'adaptation cinématographique de "J'irai cracher sur vos tombes".

On retrouve dans la BD les ingrédients qui ont fait le succès du roman : violence, sexe et alcool sur fond de racisme et de vengeance. le dessin est cru ; pour ma part, je ne le qualifierai pas de beau, j'ai besoin, quand je lis une bande-dessinée, d'un soin particulier apporté aux traits des visages, ce qui fait défaut ici. Très fidèle au roman, la BD n'en est pas moins prenante et j'aurais presque eu envie de ne pas connaître le dénouement pour mieux en savourer le suspense.

C'est une oeuvre à ne pas mettre entre toutes les mains et qui peut choquer sur le fond et la forme. Personnellement, elle m'a surtout donné envie de replonger dans le roman.


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge des 50 objets
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Scénario : Jomorvan
Dessin : Rey Macutay - Rafael Ortiz - Scietronc
Couleur : Hiroyuki Ooshima

Une BD à ne pas mettre entre toutes les mains.
Les images sont très crues et très explicites.
L'histoire est abominable. Je n'en dévoile rien, bien sûr.
C'est une réussite si on ne craint pas ce genre.
Couleurs et dessins fabuleux.
Grâce à l'avant-propos, j'ai appris la genèse du roman de Boris Vian alias Vernon Sullivan qui a fait scandale à son époque, en 1946.
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Bravo aux auteurs de cet album qui ont su restituer parfaitement un roman, jadis censuré, devenu aujourd'hui un classique.
Toute la noirceur et la violence du livre de Vernon Sullivan, alias Boris Vian, sont efficacement mises en images.
Pour les lecteurs de romans graphiques, ou pour ceux que la lecture de l'oeuvre originale effraie, vous pouvez y aller sans crainte, tout y est.
Une oeuvre dérangeante et qui, sans doute aujourd'hui encore, vaudrait quelques déboires à son auteur.
Pour public averti.
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Cette année, Boris Vian est à l'honneur et JD Morvan lui rend un très bel hommage en adaptant en BD J'irai cracher sur vos tombes.

Le roman de Vian, alias Vernon Sullivan, avait fait couler beaucoup d'encre en son temps. Sa violence, sa sexualité bestiale assumée, son discours anti-raciste et sa supposée absence de moralité avaient conduit Vian et sa maison d'édition devant les tribunaux.

Aujourd'hui, le livre est devenu un classique du roman noir, adulé par les amateurs du genre.
Aussi s'atteler à son adaptation n'a pas dû être une mince affaire mais le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est réussi.

On retrouve l'atmosphère glauque du roman, cette sexualité sans tabou, cette violence électrique et cette impossibilité de prendre parti pour ou contre Lee Anderson.

En outre le graphisme est superbe - je suis restée baba devant certaines cases comme celle de la page 74, très hitchcockienne avec ce superbe point de vue du ciel.

Cette BD (ou roman graphique comme vous préférez) est un gros, gros coup de coeur.
Par contre, je préfère préciser qu'elle s'adresse à un public averti. Les nombreuses scènes de sexe sont explicites, les dialogues sont crus et la violence du texte et des images ne conviendra pas aux plus sensibles.
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Dessin, couleurs, scénario, j'ai tout aimé de cette adaptation du roman de Boris Vian. A découvrir !
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Excellente adaptation graphique du roman de Boris Vian.
Des dessins sensuels s'égrènent au fil des pages, qui exaltent Eros et Thanatos.
Une ambiance s'installe dans un juste équilibre entre dialogue intérieur et conversations.
Une transposition fidèle à l'esprit du roman et à l'univers le plus glauque de Boris Vian.
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