AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 115 notes
5
10 avis
4
14 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Une bd aux couleurs délavées qui met en scène une petite fille atteinte de trisomie, avec ses joies, ses peines, ses peurs..Un récit sans pathos, axé sur le quotidien souvent compliqué de cette famille aimante et la difficulté de maintenir dans une scolarité normale, une enfant avec des problèmes d'apprentissage. Pas de grandes aventures ou de péripéties dans cet ouvrage, mais une peinture tendre et empathique de l'existence d'une enfant confrontée au handicap et la difficulté pour lui et les siens d'accepter et de vivre avec cette différence. Par contre, je trouve regrettable qu'un seul tome sur les 4 prévus ait été achevé et édité parce que l'on reste sur notre faim. Et j'aurais aimé au moins savoir quelle direction allait prendre les tomes suivants.
Je trouve que c'est un ouvrage que l'on devrait trouver dans les bibliothèques de primaire pour développer l'empathie et introduire une première approche du handicap .
Commenter  J’apprécie          20
J'avais été assez déçu par la dernière production européanisée de Jirô Tanigushi, "La Montagne magique" et c'est donc avec un sentiment partagé que j'ai entamé ce récit proposé par deux auteurs qui aiment créer des ponts entre le neuvième art nippon et hexagonale. Partagé entre l'aspect prometteur du duo Morvan-Taniguchi, et la conviction que Taniguchi est surtout efficace quand il réserve son talent au marché asiatique, je n'ai pourtant pas mis longtemps à accrocher à l'histoire et à l'univers de cette petite trisomique de huit ans.

Usant d'une voix-off parfaitement maîtrisée, Jean-David Morvan nous invite à découvrir l'univers de Capucine, cette petite fille piégée entre deux mondes, emprisonnée dans un état trisomique qui l'empêche parfois de comprendre, mais rarement de sentir la joie ou la tristesse qui l'entoure. L'auteur ne se contente pas de partager le monde de cette fillette adorable, passée à travers les mailles de l'avortement, mais étale aussi les sacrifices de ses parents et toute la difficulté d'élever cet enfant hors-normes.

Au dessin, le talent de Jirô Tanigushi retranscrit parfaitement toutes les émotions du récit. Usant d'une colorisation en tons pastel qui accompagnent parfaitement la sensibilité de l'histoire, le mangaka a également recours à des dessins enfantins qui, à l'instar de "Blast", s'intègrent parfaitement au récit, tout en lui procurant encore plus de force.

Premier tome d'une série découpée en quatre saisons, « Printemps » s'annonce de très bon augure pour le reste de l'année.
Commenter  J’apprécie          00
Les récentes productions de Taniguchi pour un public typiquement européen m'avaient un peu refroidi surtout après les chefs d'oeuvre que sont le Journal de mon père ainsi que Quartier lointain. Ce titre vient à point nommé pour redorer son blason.

Les dessins sont d'une merveille à faire pâlir d'envie. Par ailleurs, la colorisation me semble redonner un véritable souffle. Bref, sur la forme, c'est parfait grâce à la précision du trait.

Sur le fond, le sujet est fort audacieux. Il s'agit de suivre de l'intérieur une petite fille de 8 ans atteinte de trisomie dans une forme encore allégée. Je trouve que c'est à la fois touchant et réaliste. Il faudrait être totalement insensible pour se désinterrésser de son cas. Nous voyons également le quotidien de sa famille ainsi que les réactions. C'est difficile par moment.

La difficulté viendrait du mélange entre l'art de vivre nippon et celui à la française où se situe le lieu de ce récit. Ce mélange peut paraître indigeste à certains lecteurs car surfait. On a l'impression que Taniguchi a dû adapter un récit japonais et le transposer de force en France suite à cette collaboration avec Morvan. Or, cela ne sonne plus très vrai notamment dans les réactions de retenue de la part de certains personnages féminins. Pour autant, il faut accepter ces failles sans grande importance. Honnêtement, cela n'aura que peu d'influence sur l'émotion qu'on pourra ressentir au travers de cette histoire triste.

Au final, nous avons là une histoire émouvante et intimiste comme je les aime.
Commenter  J’apprécie          70
L'idée de cette bande dessinée est simple : chaque tome devait raconter un mois dans la vie d'une jeune enfant trisomique dont la particularité est que son handicap se voit peu physiquement. Ce premier tome se concentre donc sur le printemps, et nous avions la promesse de trois tomes à venir, qui ne sera malheureusement jamais tenue. C'est d'autant plus dommage que ce premier tome met en place la famille et les éléments qu'elle vit avec talent, donnant envie de voir comment les diverses situations évoluent.

Avant d'aborder la BD à proprement parler, petit retour sur sa genèse. Cette bande dessinée est le fruit de l'envie de Dargaud et Kana de proposer une collaboration entre un auteur franco-belge et un mangaka japonais. Jiro Taniguchi étant déjà en contact avec l'éditeur, et souhaitant travailler sur une BD au format européen, le rapprochement s'est fait naturellement. Morvan, de son côté, vivant entre la France et le Japon, était très bien placé pour écrire une histoire à destination d'un mangaka japonais. Ainsi, un vrai échange s'est amorcé entre les deux artistes, Taniguchi venant en France effectuer des repérages (qui s'avèrent payants si je me base sur le passage se déroulant à Lille, où l'on reconnait sans peine la gare Lille Europe), et Morvan lui envoyant des photos de moments de vie ordinaires dans un cadre français. de plus, le scénariste français est allé dans l'IME de Soissons rencontrer des enfants en situation de handicap afin de mieux saisir leurs émotions et la façon dont ils vivent.

Pour finir sur le contexte, il est intéressant de signaler que Morvan travaillait déjà auparavant sur des passerelles entre BD européenne et japonaise, puisqu'il avait signé des collaborations avec Toru Terada pour le Petit Monde, et avait signé une version manga de Spirou, sans parler de quelques scénarios de son cru directement adaptés en manga.

Ceci étant posé, qu'en est-il de cette bande dessinée ? Nous suivons donc Capucine, jeune enfant trisomique qui fête ses huit ans. Pour cette occasion, un repas de famille est organisé durant lequel son père lui offre un chiot, qu'elle nomme Garçon (car c'est un « garçon »). Nous suivrons pendant ce tome le chemin de toute la famille et verrons les problématiques liées au fait d'élever une enfant handicapée. On constate que le couple est fragilisé par le fait de devoir organiser toute sa vie en fonction de ce handicap qui prend beaucoup de place. La pauvre Capucine comprend bien que ses parents ne sont pas bien, mais n'arrive pas à savoir pourquoi… Mais au cours du tome, une évolution est amorcée : le père de Capucine, surement le personnage le plus mis en avant avec la fillette, se rend compte qu'il se repose trop sur sa femme pour l'éducation de leur fille. de son côté, son rapport à son chien fait énormément de bien à Capucine et semble amorcer le début d'une évolution chez elle, qui souhaite laisser de côté son Doudou imaginaire pour être présente pour l'animal.

Je passe certains éléments qui pourraient relever du spoil, mais sachez que tous les éléments sont très bien développés, rendant cette famille attachante et donnant envie de les voir évoluer au mieux. Mais c'est ici que le projet trouve sa limite, puisque nous n'en saurons jamais plus malheureusement, alors que ce premier tome est porteur de belles promesses. Il faudra donc faire avec une fin ouverte des plus frustrantes…

Au-delà de l'écriture, l'esthétique est également très travaillée, comme on pouvait s'y attendre avec Taniguchi. le fait que l'on soit dans une BD française implique un grand format qui diffère de ses travaux habituels, et surtout, des couleurs ! Et en l'occurrence, le travail sur les couleurs est vraiment de toute beauté, rendant chaque scène très vivante et palpable. Taniguchi a toujours eu un talent fou pour nous rapprocher des personnages et créer des ambiances, et cela se ressent particulièrement dans ce volume. Une fois encore, rien n'est donc plus frustrant de se dire qu'on n'en verra pas la suite.

Avant de conclure, un petit mot sur la disponibilité de l'ouvrage. Personnellement, je l'ai emprunté en médiathèque, et j'ai constaté qu'il était difficile à trouver en librairie, voire même introuvable. Je pense que beaucoup de versions d'occasion doivent circuler, mais c'est tout. Ça me gène un peu de parler d'une BD compliquée à trouver, puisque cela empêchera peut-être des personnes intéressées de se la procurer, mais j'avais quand même envie de l'évoquer, car c'est un projet assez original et très intéressant, bien que frustrant de par sa nature d'oeuvre inachevée. de plus, j'imagine mal une réédition compte tenu du fait qu'elle restera sans suite.

En résumé, Mon Année est un très beau projet dans l'idée, sur un sujet fort traité avec talent et intelligence, qui ne connaitra malheureusement jamais d'aboutissement. Il est de plus compliqué à trouver aujourd'hui du fait qu'il ne soit plus édité, mais c'est malgré tout une BD que je recommande si vous le trouvez en médiathèque ou d'occasion à petit prix. Une belle oeuvre, qui aurait vraiment mérité d'aller à son terme.
Lien : https://apprentiotaku.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
en cours de lecture, envie, et c'est rare pour moi, de parcourir à nouveau l'album pour profiter pleinement du dessin. l'histoire d'une petite fille trisomique, de ses parents, son entourage... les pensées de la petite Capucine apparaissent en pendant des évènements qui les suscitent, son ressenti à travers "ses dessins" à elle pour dire ce que nous adultes ne voyons pas forcément, comme le malaise ou la tristesse cachés avec soin par le papa, la tante etc... un très bel album, je viens de lire le Printemps, trouverai-je l'Eté?
après recherches et contact avec l'éditeur Dargaud, j'apprends qu'il n'y a pas de suite. Jiro Tanoguchi est décédé et nous restons orphelins d'un immense mangaka.
Commenter  J’apprécie          40
Voici un ouvrage fabuleux qui permet au lecteur de dépasser la façade "handicapé" si anxiogène et d'accéder à la vision du monde d'une personne avec ce "quelque chose en plus". Quand un personnage dans l'entourage de l'enfant se met en colère ou exprime des émotions, tout est intercalé entre les bulles "classiques" des dessins aux crayons révélant l'émotion du personnage comme perçue par cette enfant porteuse de Trisomie 21 et qui excelle dans la perception des-dites émotions..
On retrouve de grands lieux de la ville de Reims en version dessinée : la Cathédral de Reims bien sur, mais également un endroit un peu moins connu, un restaurant 2 étoiles : "L'assiette champenoise". La représentation est fidèle. Je pense que des clichés des lieux ont été fournis au mangaka.
L'histoire est pleine de sensibilité et de sentiments. Mais l'originalité ici est de faire partager aux lecteurs le ressenti des gens face à la trisomie 21, mais aussi de faire la petite handicapée face à la réaction et aux paroles de ces gens, de leurs parents en premier.
La couleur est fabuleuse et constitue un réel atout à cette histoire
Cette couleur non seulement ne cache pas les sentiments des personnages, mais vient au contraire les soutenir, les renforcer. Je vous recommande vivement ce livre qui vous surprendra au fil des pages.
Commenter  J’apprécie          210
Capucine a 8 ans. C'est une enfant presque comme les autres qui aime les chevaux, son doudou, son jeune chien Garçon et dessiner ceux qu'elle apprécie. Mais Capucine n'est pas tout à fait comme les autres car elle a un handicap même si elle n'aime pas l'entendre dire, elle est trisomique. Ses parents font tout pour l'aider à progresser mais à l'école, la petite fille a beaucoup de retard par rapport aux autres enfants et on demande aux parents d'envisager l'IME. Ce handicap génère beaucoup de tensions au sein du couple et Capucine, très sensible, s'en rend bien compte...

J'ai vraiment beaucoup aimé cette BD sur un thème qui m'est familier, le handicap, je l'ai trouvée très émouvante et réaliste. La petite fille est particulièrement attachante, il y a beaucoup de tendresse dans ce livre. Malgré ses différences, Capucine a une très grande sensibilité et est très intelligente.
Les illustrations m'ont réellement plu également, les couleurs sont tendres, douces, les dessins pleins de détails. A première vue, on pourrait les trouver simplistes mais ils sont originaux de par leur charme un peu suranné inhabituel.
Cette BD nous fait réfléchir également sur le parcours difficile des familles qui ont un enfant handicapé, sur tous les obstacles que la société et l'Education Nationale notamment, dresse devant eux et sur le courage immense qu'il faut jour après jour aux familles.
J'ai un seul regret : que cette BD malgré son titre, ne comporte qu'un tome, je pensais qu'elle avait une suite et apparemment, non. Quel dommage...
Commenter  J’apprécie          130
Capucine a 8 ans, et un gène en trop. Trisomie 21, qui ne se voit pourtant pas sur elle. Les bonnes gens peinent à comprendre sa différence. Ses parents, riches bourgeois, font de leur mieux pour qu'elle ‘progresse', la dorlotent, et répriment leur tristesse et leurs éclats de voix. Mais de moins en moins. Au fur et à mesure que Puce grandit, les problèmes surgissent : changement d'école (IME en perspective), répétition vaine des mêmes consignes, difficultés dans le couple. Et l'on se sent curieusement mieux : enfin, ils expriment leurs difficultés, comme tout le monde. Taniguchi prète la douceur de son pinceau de mangaka à ce récit qui déroule son histoire entre Deauville et Reims. Très belle association entre ces deux auteurs. L'été tarde à venir…
Commenter  J’apprécie          10
Capucine est une petite fille comme les autres... A une différence près: elle a un chromosome de plus que les autres petites filles de sa classe. Elle a 2 ans de retard mais cela ne l'empêche pas de suivre les cours. Rieuse, joueuse, curieuse... et heureuse. Aujourd'hui encore plus que les autres jours puisqu'elle va fêter ses 8 ans. Après un moment passé à jouer dans le sable, sur la plage de Deauville, ses parents l'emmènent faire un tour de poney. Quelle joie, de retour à la maison, de voir que Papy et Mamy sont déjà là. Un grand repas s'organise avec quelques membres de la famille, l'on s'affaire ici et là. Comble de joie pour l'enfant qui reçoit, de la part de son papa, un chiot qu'elle prénomme aussitôt "Garçon". Mais, le lendemain, ses parents sont convoqués chez la directrice. Malgré tous leurs efforts pour stimuler et encourager leur fille et malgré l'attention particulière que lui porte sa maîtresse, la directrice les informe que Capucine prend de plus en plus de retard sur ses camarades de classe et qu'il serait souhaitable de la placer dans un établissement spécialisé. Coup dur pour ses parents, surtout pour son papa, qui acceptent difficilement cette idée...

Cette petite capucine nous émeut avec son "Douroudou" et son "shien", Garçon. L'auteur aborde un sujet certes délicat et singulier, en évitant le pathos et le larmoyant. Cette voix-off, souvent présente, permet de mieux saisir les pensées et émotions de cette petite fille trisomique et l'on saisit ainsi mieux sa vision du monde. Elle comprend les choses sans qu'il y ait besoin de le lui dire, comme par exemple, le chagrin ou les tourments de son papa. Car, l'auteur, en plus de dresser un beau portrait de Capucine, s'est penché sur celui des parents. Comment faire face à une petite fille trisomique? Comment concilier sa vie amoureuse et professionnelle dès lors qu'elle requiert une attention particulière ? Faut-il l'intégrer dans un établissement spécialisé où elle ne côtoiera que des personnes handicapées ou au contraire lui faire suivre un parcours classique? Tout autant de questions qui sont soulevées dans ce premier volet. L'auteur nous livre un album enrichissant et original. le dessin de Taniguchi est d'une précision implacable, tout en finesse et les aquarelles apaisantes.

Mon année, un printemps fleuri...
Commenter  J’apprécie          370
Bande-dessinée et manga à la fois, grâce à la collaboration des deux auteurs, cette histoire nous fait entrer dans la famille de Capucine, petite fille de 8 ans, trisomique.
C'est le combat de sa famille, pour la faire progresser, pour l'intégrer à l'école. Mais voilà le CP est une étape difficile, car la petite fille ne peut plus suivre l'évolution que l'on demande aux autres enfants. Les parents sont catastrophés car la directrice de l'école veut les diriger vers une école spécialisée pour l'éducation de leur fille.
C'est la maman qui règle la plupart des problèmes, son mari étant très pris par son travail et son entreprise. Ce qui entraîne des conflits dans le couple, car le père n' est pas aussi présent qu'il devrait l'être, la maman assumant la plupart des tâches.
Mais voilà, Capucine est extrêmement sensible et ressent toute la tristesse qui ressort chez ses parents.
Heureusement pour elle, son père va lui offrir un petit chien, qu'elle va nommer « garçon » (et bien parce que c'est un garçon et pas une fille, comme le lui dit son grand-père.) Et ce petit chien, va l'amener à faire de grands progrès par rapport à son ami imaginaire « douroudoudou ».
Je dois dire que ce livre m'a beaucoup touché, de part la qualité du scénario, mais aussi à travers ses couleurs pastels, ses dessins. Il traite aussi de la difficulté des familles à gérer la scolarité de leur enfant, des conflits qui se font jour dans les couples, leur souffrance malgré tout l'amour qu'ils ont pour cet enfant, et tout cela sans patho.
On y ressent une grande émotion, car on vit à travers Capucine, qui est très réceptive à tout ce qui l'entoure, ce sont ses pensées, ses petits mots tous simples, ses émotions qui font mouche dans notre cœur.
Pour vous dire, une belle découverte et un très bon moment en compagnie de la petite Capucine.
A quand la suite, messieurs les auteurs :-)
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (200) Voir plus



Quiz Voir plus

Irena

Comment se nomme le parti d’Hitler ?

Le parti nationaliste
Le parti nazi
Le parti socialiste

13 questions
43 lecteurs ont répondu
Thème : Irena, tome 1 : Le ghetto de Jean-David MorvanCréer un quiz sur ce livre

{* *}