Citations sur L'Apache aux yeux bleus (28)
Herman sentit en lui une grande chaleur. C'était plus fort que lui : il était fier. Fier d'avoir été reconnu digne d'être un enfant de chef, fier d'avoir été accepté par le clan.
"Je ne te rejette pas, En Da. Nous t'avons enlevé à ta famille. Tu étais un petit garçon, et nous t'avons fait du mal. (...) Nous sommes des vaincus. On va nous entasser dans des réserves... Je ne veux pas de cette vie pour toi. Je veux que tu sois libre."
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Herman se retourna. Derrière lui, il y avait un bois de peupliers, les reflets d'une rivière à travers les arbres, en contrebas. Il recula d'un pas. Pas de réaction du côté des Apaches. Il recula encore. Et encore. Puis fit demi-tour et se mit à courir.
Il sautait par-dessus les roches, par-dessus les branches, dévalait la pente vers la rivière... Trrr-trrrr. Il s'arrêta brusquement. Il venait d'entendre un bruit - un bruit qu'il connaissait, un cliquetis, au ras du sol : trrrtrrrr. Il baissa les yeux. Devant lui, était lové un serpent à sonnette, pareil à ceux qu'il avait déjà vu si souvent autour de la ferme, la queue bien dressée, vibrante : trrrtrrrr... comme pour avertir l'imprudent : "Attention, humain, je suis mortel !"
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Pas tout à fait, pourtant. Carnoviste lui faisait signe d'approcher. Herman obéit aussitôt ; il en avait assez des coups. Dès qu'il fut près de lui, le vieux chef enleva son bandeau et montra son énorme tignasse.
- Qu'est-ce qu'il veut ? demanda Herman.
Que je lui fasse des couettes ?
(Citation choisie par Harry Potter)
En da avait hurlé de colère, de douleur. Tirant sur la bride de son cheval pour faire demi-tour, il rugit:
-Vous me livrez au Visages Pâles! Vous m'avez trahi! Je vous hais!
Et il frappa des talons les flancs de son cheval, qui partit dans un galop furieux, loin d'Eti, loin de Quanah, loin des curieux qui s'écartaient sur son passage en lançant des appels incompréhensibles
Herman avait parlé sans réfléchir ; il se rendit compte qu'il ne savait plus vraiment ce que c'était un cahier. Il se rappelait bien qu'avant, dans un autre monde, on l'obligeait à rester des heures immobiles devant une table alors qu'il rêvait de sortir courir dans les champs... mais tout le reste était flou. Même le visage de sa mère commençait à s'effacer.
Inspiré de l'histoire vraie d'Herman Lehman, kidnappé par des apaches en 1870. Il n'a alors que 11 ans et vivra 9 ans au sein de cette tribu, gagnant le respect de tous, ou presque, par son courage, son intelligence et sa capacité de s'adapter a de nouveaux milieux ou a de nouvelles situations, devenant même En Da, le meilleur voleur de chevaux. En 1879, il retrouva sa famille biologique lorsque les indiens ont été obligé d'abandonner le combat.
« Qu'est-ce que c'est, des zapaches ? Demanda le petit Willie.
Herman ne résista pas à la tentation. Il roula des yeux en montrant des dents.
- Des monstres qui crabouillent les mioches de huit ans pour sucer leurs zosses. » (p. 15)
« Quanah m'envoie pour vous proposer de faire la paix avec les Visages pâles. […] si vous acceptez de venir vivre dans les réserves, la vie des femmes et des enfants sera épargnée. […]
Carnoviste explosa :
- « Les réserves ! Des parcs à bestiaux pour des esclaves ! » (p. 105-106)
En Da était pétrifié. Il ne savait plus quoi penser. Est-ce qu’ils n’avaient pas raison ? Il n’était pas un vrai Apache, et Carnoviste ne lui avait pas donné un vrai nom. Il avait cru être adopté, mais il était resté un esclave.
Son cheval gris était plus grand encore que celui de Chiwat, plus rapide aussi, mais elle bondissait depuis le sol sur la selle avec une légèreté que l'adolescent aurait eu peine à imiter, et sa monture avalait l'espace comme s'il ne sentait pas la fine créature qui épousait les courbes de son dos, plume sur l'aile d'un oiseau, fleur portée par la brise.