Après "Tintin et les autos américaines" et mon billet du 9 novembre dernier, il est normal que je m'attaque aux voitures européennes, ne fût ce que par pur esprit chauvin.
Il est vrai aussi que, contrairement à mon père qui a eu des américaines, je me suis limité à des bagnoles européennes, notamment allemandes, suédoises et une britannique pour mes déplacements depuis mon permis de conduire. Je regrette que mon choix ne couvre pas le marché automobile français, d'autant plus qu'il m'est arrivé de louer des Citroën DS lors de séjours à l'étranger et que j'en garde un très bon souvenir.
J'ai commencé ma carrière automobiliste par une BMW 1800, financée par mon père, et j'en suis maintenant, 5 décennies plus tard, à une Saab Viggen (tonnerre en Français), qui aura 24 ans en avril prochain et qui sera, avec un peu de bol, dans quelques années une oldtimer classée
Ma seule fantaisie a été une occasion Jaguar Type E, splendide, mais qui était tellement basse que ma femme avait peur que je glisse sous un camion et je me suis senti, malheureusement, obligé de vendre cette beauté.
L'album couvre l'histoire de l'automobile de 1922, année de fabrication de la bagnole la plus ancienne dessinée par l'artiste - une superbe Citroën "Trèfle" décapotable conduite par les Dupondt dans "Tintin au pays de l'or noir" - à 1983, l'année de la mort de George Remi, dit
Hergé (1907-1983).
En hommage à ce grand dessinateur, figure à la page 57 de l'album, une belle photo d'
Hergé en 1950, très fier, au volant de sa magnifique Lancia Aprilia de 1937. La même que celle qui appartient à l'émir Ben Kalish Ezab dans l'album de Tintin précité.
Le recueil commence dans l'optimisme, avec le dessin d'un Tintin qui tourne la manivelle d'une antiquité en s'exclamant : "Ça y est ! le moteur est en marche..."
Le studio Moulinsart, responsable de cette édition, nous présente d'abord les autos françaises et consacre son tout premier dessin à la légendaire 2 CV, réservée également pour l'illustration de la couverture, avec à bord le duo Dupondt à un moment plutôt inconfortable dans "L'Affaire Tournesol".
Comme pour les automobiles américaines,
Hergé s'est dans cet album inspiré de voitures ayant véritablement existé. Des populaires comme la Simca Aronde, la Panhard Dyna, la Peugeot 403, la Citroën Ami 6, la Renault 6 cv... et des exclusives, telles l'Amilcar sportive qui, en 1927, pouvait aller à la vitesse incroyable de 115 km/h (voir "Tintin au pays des Soviets" de 1930) et LA Bugatti Type 35 (au volant de laquelle, l'ignoble Bobby Smiles de "Tintin en Amérique" de 1932).
Dommage qu'il manque au panthéon des voitures françaises d'
Hergé, la souveraine Facel Vega de 1954.
Après les voitures françaises, viennent (dans cet ordre) les Allemandes, Italiennes, Anglaises (dont une Jaguar MK 1 de 1956 dans "Coke en stock"), Belges et Soviétiques.
À la page 85 se trouve une photo de Germaine Kieckens, l'épouse d'
Hergé (1932-1977) à côté de sa voiture belge, une Impéria T7 Mésange de 1937, qui est remorquée dans "
Le Crabe aux pinces d'or" de 1941. Tintin lui-même pilote une moto belge, une FN Famenne Ardenne de 1931 dans "Le Sceptre d'Ottokar" de 1939.
Un ouvrage très soigné qui ne s'adresse pas uniquement aux fanatiques de bagnoles anciennes, mais aussi aux nostalgiques de la bande dessinée et de son évolution par un des grands maîtres de cet art, l'incontournable
Hergé.