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3,95

sur 468 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dix nouvelles sur des individus ordinaires, discrets, auxquels on s'identifie aisément.
Ils ont traversé jusqu'alors les années sur la pointe des pieds, sans se faire remarquer. Rien ne semble les destiner à vivre un événement insolite, spectaculaire, dramatique. Ils n'ont pas "mérité" de devenir à ce point victimes (enfin, pas tous...).

Jean-Claude Mourlevat a un talent extraordinaire pour captiver immédiatement son lecteur. le ton employé, la construction et le suspense instauré donnent la délicieuse impression de se plonger dans un conte. Dès les premières lignes, la tristesse et/ou l'émotion enveloppent comme un brouillard, l'intrigue et le dénouement peuvent nouer la gorge, faire verser quelques larmes.
Si le style et les idées sont parfois un brin naïves, les sujets abordés et les réflexions qu'ils suscitent sont riches, en revanche. Sentiment de culpabilité, cruauté, lâcheté, vengeance, manque de confiance en soi - voici quelques uns des thèmes présents. On peut les appréhender ici au premier degré et en rester là, ou alors les creuser après lecture, à chaud, lorsque l'émotion nous étreint encore. Je me suis particulièrement attardée sur "Ouessant", qui pose bien des questions sur la nature humaine.

A lire de préférence dans l'ordre pour la surprise finale, habile.

--- On retrouve le talent de conteur de Mourlevat dans 'L'homme à l'oreille coupée', et 'L'enfant océan' - je n'ai pas lu d'autres ouvrages, lacune à combler.
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Jean-Claude MOURLEVAT. Silhouette.

Cet auteur écrit beaucoup pour les enfants. Il a même reçu le prix Astrid-Lindgren cette année . Je ne connaissais que ces écrits pour la jeunesse et j'ai pris ce recueil de nouvelles tout à fait par hasard. Bien m'en a pris, je ne suis pas férue de ce genre littéraire et pourtant je crois qu'il s'agit d'une écriture ardue. Oui, en quelques dizaines de pages, il faut camper le paysage, les personnages, le thème et les actions.

Dix petites nouvelles, toutes plus incisives les unes que les autres. Nous découvrons des êtres qui nous ressemblent, des situations que nous avons pu connaître. Et ces dix courts récits décrivent tous un cas particulier, une histoire différente et elles s'enchaînent harmonieusement. La chute de chacune est percutante. Tel est pris qui croyait prendre. Des faits présents dans la vie quotidienne nous sont rapportés avec beaucoup d'exactitude. Il y a de l'ironie, de l'humour, du dépit, de la rancoeur,de la satire, des piques dissimulées par ici, par là. Je pense en particulier à la baisse du niveau de l'éducation que nous trouvons dans sa nouvelle intitulée « L'accord du participe » Nous nouons avec la poésie, le pardon, les vacances, et même avec la mort violente…. Penchez-vous sur celle qui s'appelle « Ouessant », ne sentez-vous pas le sable qui glisse entre vos doigts ! Toutes portent de beaux messages. Un délice que ces nouvelles. Merci à Jean-Claude MOURLEVAT pour cette agréable récréation. ( 28/10/2021)

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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De coutume, je fuis les recueils de nouvelles, car c'est un genre qui ne me convient vraiment pas... J'avais donc beaucoup d'appréhensions lorsque j'ai ouvert cet ouvrage que je devais lire dans le cadre de mon travail... Et bien, en deux nouvelles, mes aprioris ont fondu comme neige au soleil ! Je ne pensais pas que je prendrais autant de plaisir à découvrir ces récits à la fois cruels, abominables, cyniques, machiavéliques, émouvants et mélancoliques. Pourtant, je me suis réellement amusée à essayer de deviner la chute de chaque texte. Parfois, je visais juste, parfois, j'étais surprise... Mais à chaque fois, j'ai été admirative du style de l'auteur. Sa plume me plaît énormément : elle est incisive, précise, drôle et fluide. Ainsi, même si toutes les nouvelles ne m'ont pas plu, j'ai opté pour une très bonne note, car Jean-Claude Mourlevat a réussi à me surprendre, me distraire et à me faire apprécier un recueil de nouvelles. J'ai donc reçu ma petite claque littéraire du mois.

Certaines nouvelles sont terriblement émouvantes. C'est le cas de la nouvelle donnant le titre du livre : "Silhouette" qui met en scène Pauline, une trentenaire, qui avait l'espoir de tourner un film avec un acteur qu'elle admire depuis longtemps... J'ai eu beaucoup de peine pour cette femme. Un autre personnage féminin m'a terriblement touchée : Mme Maréchal dans "Les jolis nuages", une retraitée pour qui la poésie va être comme un échappatoire à la retraite ou au décès de son mari. Hélas, je ne m'attendais pas à une fin si dure... "Mon oncle Chris" m'a émue : c'est réellement un texte poétique qui aborde les sujets de la tolérance et de la famille. "Case départ" est l'un des textes qui m'a le plus marquée. Bon sang, quelle fin pour ce pauvre Guillaume ! J'en avais l'estomac tout retourné. Je pense que c'est l'un des récits les plus affreux de ce recueil... "L'accord du participe" est mon récit favori. J'ai ri à gorge déployée face au caractère de Dieuze, car il m'a fait songer à deux personnes de mon entourage qui reprennent sans arrêt autrui, moi y compris, sur la façon dont il faut prononcer ou accorder certaines phrases. J'ai donc trouvé Dieuze très crédible, car je subis ce genre de remarque au quotidien. Certes, je souhaite cette conclusion à ces connaissances, mais je souhaitais simplement souligner le réalisme du protagoniste...

"Pardon" comporte une fin assez attendue. Ainsi, j'avais vu la chute dès les premières pages. Cependant, le contenu est très bien écrit. J'ai donc passé un bon moment. Bien que "Love" aborde une thématique sinistre, cette nouvelle m'a beaucoup et se démarque assez des autres. J'ai apprécié le personnage de Miss Pamela Dykes ainsi que son coup de pelle... En revanche, "Ouessant" et "Dom Juan" ne m'ont pas tellement plu, toutefois les intrigues collent parfaitement aux thèmes de la cruauté, de l'humour noir et de l'injustice. La dernière nouvelle est un peu particulière. Je ne préfère pas trop en dire, car j'aurais peur de révéler des éléments importants. Sachez toutefois que c'est un récit bien trouvé qui conclut avec brio le recueil. Si les autres textes peuvent se lire selon nos envies, il vaut mieux lire en dernier à la fin. Jean-Claude Mourlevat est un auteur qui a su me conquérir avec des nouvelles où les personnages subissent tous un revirement de situation... J'ai bien envie de voir ce qu'il vaut avec un récit complet ! Il faudra que je mette la main sur l'un de ses nombreux romans que j'espère aussi bien écrits que cet ouvrage !


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Je suis scotchée !

La première nouvelle commence fort, très fort. Une mère de famille apprend qu'un film avec son acteur fétiche aura lieu près de chez elle et ils recherchent des figurants. Elle écrit, passe un mini-casting et est retenue ! Cerise sur le gâteau, elle apparaîtra avec l'acteur lors d'une scène. Famille, amis, collègues de travail tous sont au courant et le jour de la sortie du film, ils sont aussi impatients qu'elle. La suite est cruelle. Un uppercut direct. le ton est donné.
Jean-Claude Mourlevat s'intéresse à des personnes de la vie ordinaire, pas des supers héros non au bien contraire, des personnes comme vous ou moi avec des qualités, des défauts et des faiblesses. Il introduit très habilement un grain de sable ou de sel dans leur vie. On est suspendu aux lignes car la chute est un couperet. Pas de l'invraisemblable mais des chutes qui rentrent dans le domaine du possible. Et ça fait mal, ça vrille le coeur car la nature humaine n'est pas si belle que ça.

L'auteur nous le rappelle dans chacune de ces nouvelles avec brio. Une écriture qui nous prend par la main, des textes forts, marquants qui laissent ce goût particulier de l'injustice et de la férocité humaine.
A découvrir absolument !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Un excellent recueil, qui m'évoque l'ironie douce-amère des nouvelles de Roald Dahl. Les 9 premières nouvelles vont crescendo, jusqu'à la surprise de la dernière nouvelle qui nous laisse pantois et le sourire au lèvre. On ne sait plus ce que l'auteur veut que l'on pense de lui dans ce jeu de miroir : on pense, qu'il pense à ce qu'on pense... Je le recommande !
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Un adolescent part en vacances en enfermant son chat dans sa chambre, une mère de famille postule pour être silhouette dans un film avec son acteur préféré, un vieil homme apprend qu'il ne lui reste plus que quelques mois à vivre.
Dix histoires très différentes sont réunies dans ce recueil de nouvelles qui nous plongent à un moment clé de la vie quotidienne de personnes ordinaires.
C'est avec merveille que Jean Claude Mourlevat nous conte avec humour noir les destins de ses personnages, pour certains plus funestes que d'autres. Entre mésaventures et véritables drames, on s'attache à ses personnes avec qui on partage un petit bout de chemin.
Première fois que je m'essaie à cet auteur et j'ai tout simplement adoré ! de son style d'écriture à la pertinence de ses histoires.
Je vous recommande ces nouvelles car « vous n'oublierez pas ce que vous allez lire... »
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ces nouvelles nous entraînent dans la dure réalité de la vie avec ce qu'elle peut avoir de sordide, d'ironique et d'absurde.
J'ai bien aimé "Ouessant" qui dresse en quelques pages un portrait implacable de la société et des classes sociales : un air De Maupassant ou De Balzac à la "sauce Mourlevat" ...A consommer sans modération...
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Mais pourquoi Jean-Claude Mourlevat est-il aussi méchant ?
PARCE QUEEEEEEEE !!!!!

Ok j'arrête de détourner les pubs....
Mais c'est tellement ça ! De la méchanceté gratuite à tous les étages !!

J'ai été tour à tour blessée, vexée, inquiète, attendrie et toute triste, dégoûtée...
Mais j'ai tout lu, oui monsieur, tout lu d'une traite tellement c'était bon !

Cela fait-il de moi quelqu'un de mauvais ?
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j'ai dévoré ce livre, une fois qu'on commence une nouvelle, on lit les dix. C'est à la fois drôle et triste, surprenant également par moment, ironique à d'autre. Des fins très bien pensés et qui donnent tout l'intérêt aux nouvelles. Je vais développer en parlant de chacune.

Silhouette : cette nouvelle m'a rendu amer, preuve que souvent les paillettes ne sont que ce qu'elles sont : des paillettes et non pas un monde merveilleux. Cette histoire m'a fait de la peine, et on voit le monde du showbiz autrement. J'ai trouvé l'héroïne marrante et sympathique, j'ai été déçu avec elle.

Case départ : cette nouvelle m'a beaucoup fait rire, elle est pleine d'ironie j'ai trouvé. Un enfant a peur d'avoir enfermé son chat dans sa chambre et il agit n'importe comment pour aller le sauver. Je me suis reconnue en lui, grande paniquée que je suis "je crois que j'ai oublié d'éteindre mes plaques électriques !" et hop qui court pour aller vérifier alors qu'en fait tout va bien. La fin est terrible, et représente bien le titre.

Pardon : et bien je dirais que cette nouvelle est très méchante, parce qu'elle montre que même des actes bons et de pardons n'emmènent pas ce que nous aurions voulu. Je l'ai trouvé dommage, triste, mais encore une fois très bien tournée.

Love : celle là c'est une de mes chouchoutes, elle est trop excellente. Je ne saisis pas tellement le message qui est donné (s'il y en a un) mais l'histoire encore une fois est tellement ironique qu'elle m'a beaucoup plu. Une jeune femme vraiment timide cherche à s'affirmer… Et la façon dont elle va y arriver est ma foi assez glauque mais plutôt efficace. J'ai beaucoup aimé, même si je pense bien entendu qu'il y a d'autres manières de prendre de l'assurance.

Ouessant : cette nouvelle est celle qui m'a le plus déçu, je l'ai beaucoup apprécié mais j'aurais voulu qu'elle en raconte plus, la fin m'a paru moins tombante que pour les autres, tout aussi ironique bien sûr mais il m'a manqué un petit quelque chose. Je suis restée sur ma faim je dirais.

L'accord du participe : sans doute une des nouvelles les plus bizarres et les plus drôles. J'ai trop adoré ce petit vieux fou de l'orthographe. C'était franchement amusant, les situations étaient plus que cocasses. La fin m'a vraiment amusé bien qu'elle soit un peu cynique du coup. J'ai adoré le petit côté décalé et l'humour qui se dégageait de cette histoire.

Dom Juan : une histoire sympathique encore une fois bourrée d'ironie. C'est bizarre ce que parfois la vie nous réserve. La fin m'a fait sourire car j'adore les coïncidences.

Mon oncle Chris : alors celle là elle aurait vraiment pu me faire chialer, j'ai tout trouvé triste dans cette histoire. J'ai adoré l'oncle Chris, et sa relation avec son filleul et j'aurais aimé un dénouement beaucoup moins triste, même s'il reste doux. C'était une très belle histoire d'amour et de famille.

Les jolis nuages : pareil que la précédente, cette histoire est triste. le début m'a légèrement déprimé, la suite m'a fait sourire, j'ai adoré tous les poèmes qui traversent cette nouvelle et l'utilité qu'en trouve la femme. C'est pour cette raison que la fin est d'autant plus déprimante mais très bien trouvé c'est vrai.

Un escroc : cette dernière nouvelle fait la force du livre, elle est vraiment super bien et il faut la lire en dernier pour qu'elle soit d'autant plus forte. J'adore comment elle remet tout en question et j'adore quand on me fait réfléchir ! Et si c'était vrai?
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Pas facile d'écrire un avis sur un livre de Nouvelles.
Si on est puriste il faudrait écrire un avis pour chaque nouvelle et comme ce livre en contient 10…. Je vous laisse imaginer, le dur labeur.
Habituellement dans ce cas-là, je saute la case Babelio…mais concernant Silhouette de Jean Claude Mourlevat, impossible, je fais une exception.
La qualité des textes et l'intérêt qu'ils suscitent m'obligent à faire partager mon enthousiasme….
Tout d'abord Il n'y a pas vraiment de fil conducteur reliant tous ces textes sauf peut-être qu'ils sont contemporains et cruels.

Le premier texte, qui a donné son nom au recueil « Silhouette », nous parle d'une jeune femme, mère de famille qui apprend que l'on recherche une figurante dans sa ville pour un film dans lequel joue son acteur favori, son idole virtuelle. Elle s'inscrit. Elle est acceptée…
Et là bien évidemment va se mettre en place un scénario inattendu ou le manque d'empathie et la bêtise, vont générer l'humiliation et la cruauté.

Un second texte « L'Accord du participe » révèle l'intolérance extrême d'un individu envers les fautes de langage ou d'orthographe, surtout venant d'un ministre. Cela le conduira à entreprendre des actions au-delà du raisonnable, mais lui-même est-il sans défaut ?
C'est là que le talent de J-C Mourlevat intervient, il sait retourner les situations et surprendre le lecteur là ou ne l'attendait pas.

Pour le reste… bonne découverte !

Je recommande.


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