Le choix de ce livre m'est venu tout naturellement après avoir lu «
Avant toi » du même auteur et dont je voulais découvrir d'autres ouvrages. A ma grande joie, il faisait partie de la Masse critique de Babelio du mois dernier alors je me suis jetée dessus.
Mike Dormer est un jeune homme d'affaire londonien, à l'ambition débordante et aux méthodes de travail dénuées de tous sentiments. Pour les besoins d'un dossier sur lequel il travaille pour sa société, il doit se rendre en Australie afin de faire des repérages en vue de la construction d'un complexe hôtelier de grande envergure. Mais là-bas, dans la petite ville côtière de Silver Bay il ne va pas uniquement trouver un site propice aux investisseurs, mais surtout un lieu aux antipodes de ses habitudes, où l'intérêt financier n'a que peu d'importance face aux liens humains.
De la City de Londres à Silver Bay en Australie, ce roman nous transporte dès les premières pages dans un monde où la nature est encore maîtresse des lieux.
Jojo Moyes, avec une écriture fine et percutante, décrit à merveille la vie sauvage d'un petit village côtier dont la manne la plus précieuse est le passage des baleines et des dauphins dans ses eaux. Grâce à eux, les habitants de la baie vivent d'un peu de tourisme mais pas à l'échelle que les investisseurs convoitent.
Avec une intrigue assez lente à se mettre en route, on est d'abord attiré par les passages relatant les sorties en mer, avec la découverte de ces impressionnants cétacés et on aurait presque l'impression de sentir les embruns sur notre visage et envie d'enfiler un ciré pour nous protéger. Chaque personnage voit dans l'observation des baleines une part de lui-même. L'un voit dans leur imposante présence une fragilité pourtant bien là, l'autre un instinct maternel incommensurable. Ces baleines et ces dauphins vont être le centre de l'histoire et guider les personnages dans leurs choix.
Les personnages d'ailleurs, ce sont eux qui nous livrent l'intrigue. Chaque chapitre est dédié à l'un d'eux, écrit à la première personne, et c'est donc petit à petit que nous avançons dans l'histoire avec le point de vue d'un personnage ou d'un autre, en étant les complices privilégiés de certains qui nous offrent des détails que d'autres n'ont pas et en découvrant leur personnalité et leur failles avec beaucoup d'émotions.
Mais
La baie des baleines c'est aussi une histoire d'amour, « des » histoires d'amour, de celles qui démarrent avec beaucoup de blessures, de drames et de mystères. La belle et jeune, mais farouche, Liza porte sur elle tout le désespoir d'un passé mystérieux et ne voue sa vie qu'à protéger sa petite fille de 11 ans et les baleines de la baie. Chaque perte de l'un de ces animaux est un déchirement pour cette mère qui cache un lourd secret, et Mike va venir bouleverser le peu de tranquillité qu'elle avait réussi à créer. Aussi sauvage que les baleines, aussi dévastée que peut l'être la mer, Liza va devoir faire face à son passé pour sauver les êtres qu'elle aime le plus.
Sans avoir un discours moralisateur, ce roman nous offre une réalité malheureusement incontestable : la Nature perd de plus en plus ses droits au profit d'investisseurs assoiffés d'argent. L'histoire de Silver Bay n'est qu'un exemple parmi tant d'autres petites villes qui tentent de vivre le plus proche de la Nature et des éléments mais doivent faire face un jour ou l'autre à des changements irréversibles.
C'est une magnifique histoire que je conseille vivement, alors chaussez vos bottes, enfilez votre ciré et montez à bord de ce roman pour partir découvrir les baleines et les dauphins, une histoire pleine d'émotions, de mélancolie et de mystère et une plume légère et fluide qui, attention, pourrait bien vous donner le mal de mer tant elle est inspirée !
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