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Ce roman se situe entre conte gothique, nature Writing et satire sociale. John Smythe, force de la nature, homme marginal qui vit d'expedients (homme de main, braconnage, combats) s'installe dans le yorkshire avec ses deux enfants adolescents Cathy et Daniel. Il va construire une cabane sur les terres de son ex femme. Il vit en marge du monde et de la société. Ses enfants sont descolarisés, il leur apprend la vie, la nature. C'est aussi un Robin des bois des temps modernes qui tente de rétablir la justice quand Mr Price le gros propriétaire terrien du coin abuse de ses droits et privileges.
Tout ceci est servi par la magnifique plume de l'auteure qui décrit la nature de manière délicate et sublimée. Hélas cette fable moderne va mal finir et se retourner contre le sauveur au grand coeur, et c'est dans un bain de sang que cela va s'achever.
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Daniel et Cathy, deux adolescents, vivent avec leur père John, dans une petite maison, au coeur de la forêt du Yorkshire. John est un papa particulier, un molosse aux gros muscles, qui participe à des combats pour de l'argent et a officié en tant qu'homme de main pour des caïds du coin... Sa réputation de dur le suit.
Ils cohabitent donc tous les trois. le père est souvent absent, les enfants sont autonomes et très débrouillards. Tout le monde fume et boit de l'alcool à la maison. Les enfants ont été déscolarisés suite à des embrouilles, mais ils font l'école chez la douce Vivien, amie de longue date de leur père. Malgré cette éducation à la dure, très particulière, il y a beaucoup d'amour dans ce foyer et le père est prêt à tout pour protéger ses enfants.
Un jour, ils reçoivent la visite de Mr Price, propriétaire terrien véreux et cupide, qui trempe dans des trafics louches. Price estime que la maison est sur ses terres et que John et ses enfants ne devraient pas l'occuper, il souhaite la récupérer et que John travaille à nouveau à son service.
Le père résiste. Dans un mouvement commun, il décide de s'unir avec les autres villageois pour faire valoir leurs droits. Locataires et ouvriers agricoles sont tous exploités par les puissants du lieu. La résistance s'organise... et c'est un beau moment de solidarité auquel nous assistons.
Le roman se construit en deux temps. Les passages en italique, narrés au présent par Daniel à la recherche de Cathy, et les autres chapitres qui reviennent sur ce qui s'est passé.
Tout est très noir dans Elmet, un monde corrompu, dégueulasse. Peut-être que certains jugeront qu'il y a trop de violence, parfois gratuite. La lecture du roman laisse un goût de sang dans la bouche et ne laisse pas indemne. Mais la forêt est bien présente, joliment décrite et les personnages sont très attachants. Les frère et soeur sont très proches et se soutiennent, quoi qu'il arrive. La jeune Cathy est incroyablement forte et sûre d'elle, quand son frère est plus calme, plus rêveur, peut-être plus proche du caractère de sa mère.
Seul petit bémol, j'aurais aimé que le personnage de Daniel soit plus fouillé, notamment le fait qu'il soit différent de sa soeur et de son père. Il s'efface parfois derrière la force de caractère de Cathy, ce qui est dommage, car c'est le narrateur. Une centaine de pages en plus m'aurait fait plaisir !
Ce premier roman de Fiona Mozley a été salué par la critique et a reçu de nombreuses distinctions outre-Manche. C'est vrai qu'il ne laisse pas indifférent. Jeune auteure à suivre...
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Lorsque le site Babelio m'a proposé de venir rencontrer Fiona Mozley lors d'une soirée organisée à Paris pour la parution de son roman "Elmet", j'ai accepté par curiosité. Je lis peu de littérature étrangère et c'était l'occasion de découvrir une auteure anglaise. Je ne savais pas qu'il s'agissait de son premier roman et encore moins qu'il avait été parmi les finalistes du "Man Booker Prize" en 2017. La curiosité n'est pas toujours un vilain défaut.

"Quand Hansel et Gretel rencontrent le parrain", j'avoue que j'aurais aimé trouver moi-même ce résumé de l'histoire émanant du Sunday Times. Il s'agit en effet de deux enfants, Daniel, le narrateur, et sa grande soeur Cathy, venus s'installer avec leur père dans le Yorshire. Ils vivent dans les bois, dans la petite cabane qu'ils ont construite, chassent et cueillent pour se nourrir. Ils ne fréquentent pas l'école et reçoivent pour toutes leçons ce que leur enseigne Vivien, une voisine. Leur vie est cependant heureuse, jusqu'à ce que Mr Price, un riche propriétaire, terrien menace de les expulser.

L'ouvrage dégage un parfum bucolique et lyrique. "On arriva en été, quand le paysage était en fleurs, les journées longues et chaudes, la lumière douce. Je me promenais torse nu, et ma sueur était propre. J'aimais l'étreinte de cet air épais." L'écriture est linéaire, simple, directe, déclarative. Les phrases sont extrêmement courtes sans être sèches. Elles bercent le texte qui ondule telles les herbes de la forêt que la famille parcourt à l'envi. Chaque personnage possède une personnalité riche et particulièrement attachante et Fiona Mozley s'y entend pour dresser d'eux des portraits d'une grande beauté "Charlie (c'est le plus jeune des deux fils de Mr Price) avait les cheveux noirs et des yeux encore plus noirs… et il avait beau être terriblement beau, il y avait des demi-cercles grisâtres autour de ses yeux qui donnaient l'impression de saigner. Il avait… une peau qui prenait la couleur du ciel. Ce jour-là était couvert, si bien que sa peau était terne et pâle."

La construction est intéressante qui petit à petit nous fait passer d'une histoire délicate, sensible, sylvestre, à un final d'une rare intensité et d'une extrême violence.

Un roman superbement écrit, des personnages singuliers, des petits, des réprimés, et une montée en puissance impressionnante jusqu'au basculement dans l'horreur. Un premier ouvrage captivant et très réussi.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Jusqu'au VII e S, Elmet était un royaume celte indépendant qui servait de refuge à ceux qui défiaient l'autorité. Cest dans cette nature du Yorkshire, au fond des bois, qu'un père marginal vient s'installer avec ses deux enfants en mode autarcie et survie.. Il réclame un droit d'usage sur ces terres qui appartenaient autrefois à sa femme. Mais le propriétaire, infâme exploiteur des plus pauvres, n'apprécie ni cette intrusion, ni la révolte qu'il fomente contre ses pratiques moyen-âgeuses.

C'est donc sans surprise que ce roman qui s'annonce idyllique, avec ce retour à la nature et à l'autosuffisance d'une famille très soudée, va finalement sombrer dans la violence et le sang. D'autant plus que certaines parties en italique, de la main de Daniel le fils, amorce le drame qui s'est déroulé et l'urgence de la recherche de sa soeur.

Ce n'est donc pas le sens du suspense qui anime Fiona Mozley, mais plutôt le désir de récrire, comme l'indique le sous-titre, le conte de Hansel et Gretel qui rencontrent le Parrain, ou mieux encore l'histoire de deux enfants qui vivent en harmonie avec la nature et se confrontent à la voracité des grands propriétaires terriens.
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Fiona Mozley a eu la chance de figurer en 2017 sur la dernière liste du Man Booker Prize ( en gros le Goncourt anglais mais doté d'un chèque bien plus important), assurant ainsi à son auteure une extraordinaire visibilité dans les pays anglophones à son premier roman.
Force est de reconnaître qu'après la lecture d'"Elmet" ( nom du village où se déroule le récit) on ne peut qu'être impressionné par le talent romanesque de cette jeune femme .... tellement éloigné de celui de nos primo-romanciers-ères hexagonaux qui, pour la plupart, nous livrent des récits nombrilistes puisés dans leur petite vie.
La couverture cite une phrase du Sunday Times ( rare ce genre d'accroche, souvent posée sur un bandeau mais pas imprimée sur la couverture comme ici) : " Quand Hansel et Gretel rencontrent la mafia". Comme souvent, cela est énormément réducteur et pas vraiment pertinent. Si les deux jeunes héros de ce roman sont bien un garçon et une fille, s'ils habitent pas loin de bois qu'ils connaissent comme le fond de leur poche, même s'ils vivent chichement auprès d'un père, colosse d'une grande douceur, celui-ci ne les abandonnera pas. Quant à la mafia, chassez de votre esprit les désormais incontournables Corleone, et troquez plutôt l'accent italien et le costume trois-pièces pour des hobereaux anglais en tweed et à la morale totalement acquise à un libéralisme à faire baver de plaisir Margaret Thatcher.
Le roman oscille constamment entre le conte, la chronique politico/sociale ( qui n'est pas sans rappeler Steinbeck) et un charme romanesque évident où la nature reste constamment présente. Cette jeune auteure possède un talent bluffant pour mélanger ces univers et les rendre terriblement vivants. Sans jamais lâcher la trame de son récit qui, engrenage merveilleusement huilé, se clôturera par un final à la Tarantino, elle instille au fil des chapitres autant d'angoisse que notations tendres. Apparaît ainsi, en filigrane, un discours sur le bonheur d'une vie simple en harmonie avec la nature ainsi qu'une analyse tout en finesse sur la violence humaine. Cerise sur le gâteau, l'écriture parvient également à semer constamment le trouble quant au narrateur, Daniel, un garçon donc, mais dont l'impression à la lecture nous le renvoie comme féminin.
On comprend donc qu'ici, nous avons affaire à un roman extrêmement bien construit, bien écrit, avec un vrai univers comme on en rencontre rarement dans nos romans français de salons bourgeois. Fiona Mozley est jeune, incontestablement talentueuse et s'affirme dès cette première livraison comme une auteure à suivre de très très près. "Elmet", de toute évidence, se pose comme l'une des très bonnes surprises de cette rentrée d'hiver 2020
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Un père de famille élève ses deux enfants adolescents dans une maison qu'ils ont bâtie de leurs mains, dans la campagne du Yorkshire. Auparavant, il gagnait sa vie lors de combats clandestins, maintenant il aimerait laisser cette partie de son existence derrière lui. Mais un riche propriétaire, par ailleurs peu à cheval sur la légalité, revendique des droits sur le terrain où ils ont bâti. Jusqu'où ira-t-il pour que John lui rende ce qu'il aurait soi-disant indûment occupé ? Tout au long du roman, qui commence par une scène finale, une tension latente va en augmentant jusqu'à un paroxysme qui semble inévitable.
L'histoire est racontée par Daniel, le benjamin, garçon calme et sensible. Cathy, sa soeur aînée, tient plus du caractère paternel. Quant à la mère, on ne saura pratiquement rien d'elle et de ce qu'elle est devenue.

Tout d'abord, si vous le pouvez, évitez de lire la quatrième de couverture du roman broché, qui en dit beaucoup trop, et même la phrase de couverture, propre à faire imaginer tout autre chose…
Je suis finalement un peu perplexe, les ingrédients sont là pour faire un bon roman, en particulier le style empreint de poésie que j'ai beaucoup apprécié. le roman comporte également tout un pan social, très intéressant, les petites gens opprimés commençant, grâce à John, le père de famille, à réagir à l'idée d'une révolte. Toutefois, les personnages restent trop flous, trop incertains dans leurs choix et leurs motivations, notamment le père. Cela est sans doute volontaire, et peut s'expliquer par le fait que le narrateur est jeune, quatorze ans à peine.
Le flou est aussi temporel, cette sorte de conte se passe, semble-t-il, à l'époque contemporaine, mais sans aucun indice qui viendrait le confirmer ou l'infirmer. Cette incertitude m'a aussi maintenue à distance. J'ai été en outre gênée par l'aspect inéluctable de l'histoire, alors qu'il aurait sans doute été possible à plusieurs des protagonistes de calmer le jeu ou de prendre des distances à un certain moment. J'ai toujours du mal avec les personnages qui s'acharnent à courir à leur perte.
Je retiendrai de cette lecture une écriture prometteuse, et, malgré tout, une rencontre qui ne s'est pas faite.

Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Lu dans le cadre du prix des libraires Folio Télérama 2021. John s'installe avec ses deux enfants Cathy et Daniel Dans le Yorkshire sur un terrain ayant appartenu à sa femme, mais appartenant maintenant à Mr Price, richissime propriétaire terrien aux pratiques peu orthodoxes. Il y construit une maison rustique en bois et éduque ses enfants en connexion permanente avec la nature environnante. Les ennuis ne tardent pas à survenir suite à la volonté du propriétaire d'expulser les « smythe » et l'histoire bascule rapidement dans un cauchemar violent rendu angoissant par une narration très bien maîtrisée qui retient efficacement l'attention du lecteur.
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Voici un premier roman dont l'écriture est ciselée voire exigeante.
C'est l'histoire de John Smythe, un peu associable, lutteur/boxeur à ses heures, qui vient s'installer avec ses deux enfants adolescents en pleine forêt. Il construit sa maison de ses mains.
Ils sont heureux, libres, indépendants, en marge de la société, en osmose avec la nature et les animaux.
Sauf que le terrain ne leur appartient pas.
Mr Price le propriétaire va employer tous les moyens pour l'expulser. La résistance s'organise.
L'histoire est contée par le fils de John ; C'est poétique, lyrique, il y a de l'amour inébranlable entre le trio mais il y a aussi de la solitude puis de la violence beaucoup de violence.
Une auteure qu'on devrait revoir tellement son écriture est subtile et sa façon de raconter une histoire particulière.
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Fiona Mozley connaît le Yorkshire comme ses volumes des soeurs Brontë. Elle sait les bois et la brume qui donnent ici un air de légende entre Angleterre et Irlande. Ses chevaliers sont des géants aux poings d'acier qui boxent pour leurs familles et leurs maîtres. Ses fées sont des femmes seules que la vie rosse et le destin cabosse. Ses esprits sournois possèdent la terre qui fait qu'on se bat. Ses elfes sont des enfants tels le narrateur de ce conte poétique et cruel. Peinte avec amour la lande veinée de vieilles mines se nimbe d'une douce mélancolie et froide violence. Notre esprit flotte entre les âges, bercé de poésie et de nature. Et puis il heurte les hommes ivres de violence et gonflés d'énergie. Pour fouiller la terre quand il y avait l'acier ou pour la faire saigner quand on veut son argent. Elmet est une légende authentique, dure et flamboyante, où l'enfance et les illusions sont une héroïne unique, perdue et inoubliable.
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Si vous aimez :
• le nature writing,
• les films de Ken Loach,
• les premiers romans bourrés de potentiel,
vous pourriez aimer Elmet, premier roman de l'autrice anglaise Fiona Mozley, sélectionné pour le prix Man Booker 2017. L'histoire ? Celle d'un père, John, vivant dans une maison construite illégalement dans les bois du Yorkshire, avec ses enfants au seuil de la puberté, Cathy et Daniel. Menacé par le propriétaire terrien qui sème également la terreur auprès des travailleurs et des locataires de la région, John décide de renverser les rapports de force avec lesquels il composait jusqu'à présent.

Si j'ai beaucoup aimé la première partie de ce livre pour son ambiance feutrée et inquiétante au milieu de la forêt (dans la même veine que Dans la forêt, Préférer l'hiver et du Manuel de survie à l'usage des jeunes filles), je dois malheureusement confesser que sa fin m'a trop décontenancée pour que le souvenir de sa lecture s'inscrive durablement et positivement dans mon coeur de lectrice.

La force de ce roman réside dans l'installation progressive d'une tension et d'un traitement de la violence à plusieurs niveaux (violence physique, verbale et surtout sociale – d'où mon rapprochement avec les oeuvres du réalisateur Ken Loach). On se sent tantôt proie, tantôt chasseur, et la résistance au vent de menace qui souffle dans les pages d'Elmet se fait de plus en plus âpre. Jusqu'à atteindre un point de non-retour dont la lecture m'a été difficilement supportable : une ...
[... la suite sur le blog !]
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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