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Dans ce journal intime d'un professeur de latin, vieillissant dans une petite ville de province en Hongrie, se trouvent toutes les qualités déjà tant vantées de cet auteur magyar que j'ai découvert il y a peu.

Dans ce soliloque, notre professeur à la vie bien réglée, bien terne et quasi hors du monde, fait une rencontre qui va bouleverser sa vie.

Au presque crépuscule d'une existence sans intérêt, il retourne dans une station thermale qu'il avait visitée 28 ans auparavant et rencontre un jeune homme aussi ermite que lui qui va lui ouvrir les yeux sur lui-même.

C'est ensuite, de retour dans son train-train quotidien, que le héros veut, sans le vouloir vraiment, bousculer sa vie et qu'il entre dans des rapports troubles à autrui : vis à vis de ses collègues, de sa gouvernante, mais plus que tout vis à vis de deux de ses élèves de Terminale, un garçon et une fille. Ces deux là vivent un premier amour et à son grand dam notre professeur ne connaît rien aux sentiments.

Page après page, cependant, il change, bouge et se mue. Attraction, répulsion, jalousie, volonté de plaire mais sans être trop perturbé, le professeur exerce au travers de son journal une auto-analyse qui malheureusement se traduit, dans les faits, par des actes nuisibles.

C'est pourtant un brave type mais probablement, et sur le plan humain par dessus tout, un raté.

Sándor MÁRAI nous livre pour la première fois sa finesse psychologique et nous emporte dans ce combat intérieur que se livre ce professeur, dont on ne sait trop si l'on doit l'aimer ou pas.
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Le résumé donne à penser que ces vacances seront un tournant décisif dans la vie du narrateur. Ce n'est pas vraiment le cas. Elles seront l'épisode qui vont le forcer quelque peu à se remettre en question, mais il le fera plus ou moins pendant tout le roman.

Avec douleur, le professeur se penche sur sa vie. Elle est vide et plate. À tel point qu'il se lance à corps perdu dans la vie de l'une de ses classes. Il prend un élève arrogant pour bouc émissaire, et finit par se persuader qu'il aime passionnément l'une de ses élèves. Tout ça n'est dû, je pense, qu'à sa profonde solitude. C'est quelqu'un qui ne sait pas ce qu'est la vie, qui ne se connaît pas vraiment, qui ne veut pas se connaître. Il se débat entre l'instinct grégaire de l'homme, et l'indifférence qu'il ressent chez ses congénères à son égard. Il semble quelque peu lunatique, étant donné les sentiments très forts (positifs ou non) qu'il éprouve pour certains personnages, et les prodigalités dont il fait preuve.
[...]
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En terminant ce livre, je me suis demandé : "Pourquoi ce titre?". Car les tourments de l'amour apparaîssent en filigrane mais ne sont pas prédominents. Ceci-dit, j'ai apprécié ce livre pour son style classique et sans fioriture, pour l'analyse très fine de la psychologie du narrateur. On compare à juste titre Sàndor Màrai à Stefan Zweig et je pense aller à la découverte de cet auteur même si l'épilogue de cet ouvrage me laisse quelque peu perplexe.
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Le premier amour de Sándor Márai, auteur hongrois, met en scène un professeur de latin de 54 ans de province, en fin de carrière. Gáspár, surnommé «le Morse» par ses étudiants, raconte dans son journal intime ses journées. L'écriture lui permet de décrire la nature, d'exprimer ses émotions, de meubler son silence, d'apaiser sa souffrance intérieure, d'aller à la rencontre de l'incommensurable vide de son existence. Dans la première partie, il relate ses journées dans une vieille station thermale à Tátra, à 3 heures de train rapide de la ville de Z*, l'endroit où il vit. Il se retrouve dans ce lieu car il a besoin de se reposer puisqu' il est fatigué et un rien l'énerve. Il rencontre un autre résident, Timár, qui lui recommande d'aimer quelqu'un pour trouver un sens à son existence…

Il faut aimer quelqu'un, a-t-il repris plus tard de sa voix éraillée, sur un ton presque confidentiel, comme pour lui-même. Chaque existence se fracasse au moins une fois. Oui, chaque vie. Il faut oser aimer quelqu'un pour éviter ça, sinon, rien ne vaut la peine d'être vécu. Aimer les femmes, c'est ce qui nous est donné de plus simple. (p. 93)

Dans la seconde partie, le professeur retourne chez lui et il décrit le quotidien de sa classe, le vieillissement de sa gouvernante, la solitude qu'il ressent dans la petite ville malgré la présence de ses collègues et des autres villageois. Il attend quelque chose, quelqu'un, mais quoi, mais qui? Est-ce la mort? Il ne le sait pas. Peu à peu, il apparaît obsédé par une élève, Cserey, au point tel qu'il devient méchant avec un autre élève de son groupe, le petit ami de la belle étudiante. Son amour pour sa jeune élève est son premier, le seul, celui qui le fait souffrir, celui qui lui permet de trouver un sens à sa vie. C'est un amour atypique, un amour inaccessible, un amour irréaliste, un amour qui ne peut voir le jour.

Timár avait raison : il faut aimer quelqu'un- cette expression est peut-être trop forte, il suffit de trouver quelqu'un de suffisamment sympathique pour donner soudain plus de sens au quotidien. Cette sensation de vide, si lourde, si pénible, a disparu. le matin, je me réveille de bonne humeur, je sens que la journée a un but, comme s'il fallait régler une affaire ou comme si on avait la perspective d'une visite agréable.
Je suis content quand je vois Cserey. (p. 232)

J'ai bien aimé cette histoire d'un homme mûr découvrant l'amour pour la première fois. C'est triste, c'est déroutant, c'est dérangeant car cet amour se transforme en passion démesurée.
De plus, j'ai été un peu bouleversée par l'attente associée à l'espoir pour le narrateur. Cette attente s'avère présente pour contrecarrer la mort qui se profile au bout du chemin. Progressivement, l'espoir engendré par cette attente amène le professeur de latin à basculer dans la folie. La fin du roman apparaît dérangeante puisqu'elle laisse toute la liberté au lecteur de l'imaginer.
Je suis bien heureuse d'avoir découvert la plume de Sándor Márai par le biais de cette histoire. C'est profond, c'est sombre, c'est la vie, la vie parfois.

Qu'est-ce que nous, les êtres humains, comprenons les uns aux autres? Rien. Nous ne savons même pas ce que nous sommes. Tout est différent de ce que nous croyons, entièrement différent. (p. 242)

Bien à vous.

https://madamelit.ca/2018/04/06/madame-lit-le-premier-amour/

Lien : https://madamelit.ca/2018/04..
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J'ai fini le premier amour il y a quelques jours. Difficile de donner un réel avis....

J'ai eu du mal avec le personnage principal: son esprit étriqué (autre époque, autres moeurs certes mais il est particulièrement rigide), sa peur du changement, sa vie engluée dans une routine assommante m'ont beaucoup agacée.

Pendant tout le roman on est dans l'expectative: on lit, tout en attendant le moment où le coup de théâtre va avoir lieu, car il est pressenti dès le début et la tension ne fait que monter, au fur et à mesure que rien ne se passe (ou si peu qu'on ne le réalise pas sur le moment)
Et finalement ça finit par arriver, le personnage met peu à peu des mots dessus. Comme le roman m'a fait un peu penser à la confusion des sentiments (à cause de la comparaison faite avec Zweig en général et car le personnage est professeur, similitudes vagues je le reconnais^^) je me suis demandée

SPOILERS
si le professeur n'était pas plutôt tombé amoureux de Madar mais refoulait et reportait sur Cersei?


J'ai été un peu déçue que le personnage de Timar, élement déclencheur présent au début, n'aie pas plus d'importance au final et qu'on ne le revoie plus.

La fin semble inachevée, c'est comme s'il manquait une discussion supplémentaire entre le professeur et son élève, comme s'il manquait des pages dans ce journal. L'histoire n'est pas résolue, on imagine pas mal de choses, dans tous les cas un drame, c'est assez frustrant.


Sinon le style est vraiment agréable à lire et j'ai malgré tout envie de découvrir d'autres romans de cet auteur
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C'est le premier livre écrit par Sándor Márai, il est assez étrange et différent des autres livres.
Un professeur de terminale dans une petite ville se morfond et déprime sur le non-sens de sa vie.
Il a 54 ans, il connait la solitude, la démotivation, la fatigue, le désamour. Il surveille de près ses élèves, notamment Madar qui est brillant, mais dont l'aspect physique lui répugne.
Peu à peu il tombera amoureux d'une élève de 18 ans !, jusqu'à en devenir obsédé.
C'est très fort, désespéré, cynique, par moments pathétique et dérangeant.
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Un professeur asocial choisit comme destination de vacances une station thermale triste et dépeuplée. Depuis plusieurs années, il n'a pas quitté son appartement niché dans une petite ville hongroise.

Afin de sortir de son quotidien et surtout de lui-même, il décide de séjourner dans cette station qu'il avait connu dans sa jeunesse et qui n'a fait que péricliter avec le temps. Ce séjour brise ses habitudes et lui permet de rencontrer Àgoston Timár, un secrétaire bien mystérieux venu de Budapest. S'il juge tout d'abord l'homme grossier, il finit par voir en lui un confident.

Transformé inconsciemment par cette rencontre, il débute une nouvelle année scolaire et retrouve sa vie étriquée de Province. Pourtant, le taciturne professeur de latin s'enlise en proie à de profonds bouleversements intérieurs…

Sous forme d'un journal intime, Sándor Márai dresse le portrait d'un personnage au mal-être abyssal. Rongé par la solitude, il est passé à côté de sa vie. La prise de conscience de son existence ratée le fait vaciller jusqu'à lui faire perdre complètement pied.

Premier roman de Sándor Márai, ce récit fort évoque avec justesse le poids de la solitude et de la vieillesse. J'ai beaucoup aimé ce texte qui présente déjà la quintessence de la plume de cet écrivain hongrois énigmatique.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Le journal d'un professeur célibataire, vieux garçon d'une cinquantaine d'années, qui se découvre un sentiment amoureux pour l'une de ses élèves d'une classe de terminale. Homme peu attirant, il tombe peu à peu dans la déchéance, la jalousie, la haine, la psychose.
Comportant très peu d'action, ce roman au rythme lent exige du lecteur un effort de volonté pour aller au terme d'un récit plein d'introspection. Ce n'est pas le meilleur Maraï.
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Un professeur de latin de 54 ans tient son journal et fait le bilan de sa vie monotone, triste, traversée dans une forme de solitude subie. En résumé, il nous raconte qu'il a raté sa vie et que tout est trop tard. Son récit est à mourir d'ennui pendant 140 pages. C'est pessimiste, défaitiste, fataliste.
Exemple page 130 : "Des connaissances féminines que je pourrais aimer, je n'en ai point ; de toute façon, pour moi, c'est exclu. L'amour que l'on peut éprouver envers une femme entraîne trop de complications. Je crois qu'il est impossible d'aimer une femme comme ça, simplement. Il faut donner davantage. Et le temps des amours n'est plus de mon âge. Je suis passé à côté de temps-là. On a envie de le secouer, le bonhomme. J'ai du mal à croire qu'un professeur de latin, intellectuel, dans les années 1920, soit sans attrait pour la gente féminine. Il fréquente uniquement les cercles masculins. Justement, il aurait pu, à défaut d'être homosexuel, au moins une fois dans sa vie, partir à la découvert de la femme dans une maison close. Et qu'a-t-il fait jusqu'à 54 ans de ses vacances et de son temps libre ? Bref, je ne me suis pas identifié au personnage, parce que je n'y crois pas.

Heureusement le livre devient plus intéressant à partir de la page 141 lorsqu' apparaît la jeune Cserey, une élève de sa classe dont on devine qu'il va en tomber amoureux. La jeune fille fréquente un garçon de sa classe, brillant élève, adorable, mais que le professeur prend en grippe par jalousie. A partir de là, le livre devient vivant, intéressant, parce qu'il y a une vraie intrigue. Pour autant, il se monte la tête pour pas grand chose et élabore des hypothèses sur les deux jeunes sans vérifier leur fondement.

Pour résumer, ce premier roman m'a laissé sur ma faim. Excellent style, grande finesse psychologique, sens du détail, sensibilité, je comprends qu'on le compare à Stefan Zweig. Mais ici, selon moi, la forme ne rachète pas le fond.
Dans le même genre du héros qui rate sa vie, je préfère largement "La conscience de Zeno", d'Italo SVEVO ou "Les Béatitudes Bestiales de Balthazar B." de J.P. DONLEAVY, plus drôles et plus touchants.
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La couverture de ce livre est paradoxale car elle ne reflète que très peu le récit principal. En effet, nous avons ici le journal intime d'un professeur de latin qui vit dans une province de Hongrie. Jour après jour, à travers son journal, nous découvrons les sentiments et émotions qui l'animent.
Le principal thème du livre est la solitude. Cet homme est seul, sans famille, sans épouse, sans attaches mis à part son travail qu'il exécute fidèlement jour après jour. Les relations avec ces collègues se limitent au minimum et mis à part des promenades le long de la ville et se poser dans un cercle, cet homme a une existence des plus solitaires.
Cette vie, régulière comme un métronome, est perturbé par une forte crise, un accès de dépression qu'il traverse: qui est-il? qu'a-t-il fait ? sa vie n'est-elle que ce néant et ce vide ? Il s'est laissé vivre, balloté par les circonstances, emmuré dans ses habitudes et sa solitude. le seul incident qui aurait pu modifier le cours de son existence l'a fait fuir et depuis rien n'a changé. Vu ainsi, ce livre semble peu intéressant et pourtant j'ai éprouvé beaucoup de compassion et de pitié pour ce pauvre homme.
Une rencontre avec un jeune homme aussi ermite que lui dans une station thermale va lui ouvrir peu à peu les yeux. de plus, l'introduction de la mixité dans une classe de terminale va le métamorphoser : il sera confronté à des sentiments qu'il ne connaît pas et qu'il a du mal à appréhender. le professeur est pris dans les affres de la passion amoureuse sans pourtant l'identifier, et de ce fait, il commet des maladresses et des actes nuisibles. A un moment, je me suis même demandée s'il avait perdu la raison en interprétant peut-être à tort les faits.
Ce quatrième coeur s'explique par le réalisme saisissant qui s'empare du lecteur lors de la lecture du journal intime. La plume de l'auteur est claire, précise et nous plonge dans les états d'âme de ce professeur avec une finesse psychologique exceptionnel.
J'ai aimé ce livre parce que les tourments éprouvés par le personnage sont si réalistes et que ces problèmes restent tellement actuels à notre époque où nous sommes de plus en plus connectés mais de plus en plus seuls.
Un auteur hongrois à découvrir absolument !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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