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Citations sur Les braises (175)

Tu me haïssais non seulement dans l’acceptation courante du mot, mas avec une passion rappelant celle des liaisons intimes. N’oublions pas que la passion n’est pas soumise aux lois de la raison. (…) La passion ne se soucie pas de ce qu’elle recevra en échange. Ce qu’elle veut, c’est pouvoir s’exprimer entièrement, même si, en contrepartie, on ne lui accorde que sentiments tendres, amitié et indulgence. Aussi, toute vraie passion est sans espoir… et les autres n’ont-elles que la valeur d’un pacte, d’un compromis avantageux ou d’un échange d’intérêts mesquins. Tu m’as haï et ta haine est devenue un lien aussi fort entre nous que celui de l’amour
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Conrad était évidemment « différent » des autres. On n’osait l’interroger. Il ne discutait jamais et ne se départait jamais de son calme. Il remplissait ses obligations, fréquentait ses camarades, allait en société et circulait dans l’univers comme si toute l’existence ne consistait qu’en règlements militaires et comme s’il était, lui, de service nuit et jour.
(…) Le fils de l’officier de la Garde constatait parfois que Conrad vivait comme un moine, qu’il n’était pas réellement dans la vie. Les devoirs de son service terminés, un autre service commençait pour lui, plus dur, plus exigeant. (…)
[Conrad] craignait la musique comme si, en son essence, elle comportait un commandement fatal et impérieux qui devait le détourner de sa voie et l’écraser
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Dans le temps qui s’écoule, rien ne se perd. Mais, petit à petit tout pâlit, comme ces très vieilles photographies faites sur une plaque métallique.
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On se prépare parfois, la vie durant, à quelque chose. On commence par être blessé et on veut se venger. Puis, on attend. Le général attendait depuis fort longtemps et ne savait même plus à quel moment l’offense et le désir de vengeance s’étaient transformés en attente. Dans le temps qui s’écoule, rien ne se perd. Mais, petit à petit, tout pâlit, comme ces très vieilles photographies faites sur une plaque métallique. La lumière et le temps effacent leurs traits nets et caractéristiques. Pour reconnaître par la suite le portrait sur la surface devenue floue, il faut le placer sous un certain angle de réflexion. Ainsi pâlissent nos souvenirs avec le temps. Cependant un jour, la lumière tombe par hasard sous l’angle voulu et nous retrouvons soudain le visage effacé.
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Les valeurs et les hommes pour lesquels nous avions prêtés serment n’existent plus, dit l’hôte sur un ton très grave, en levant lui aussi son verre. Tous sont morts ou partis, ils ont renoncés à ce que nous avions juré de défendre. Il existait un ordre mondial pour lequel il valait la peine de consacrer sa vie ou de mourir. Ce monde-là est mort. Avec l’ordre nouveau, je n’ai rien de commun. C’est tout ce que j’ai à dire sur le sujet.
 Pour moi, le monde d’autrefois reste vivant, même si en apparence il a disparu. Il vit, parce que je lui ai prêté serment de fidélité. Pour moi, c’est tout ce qu’il y a à dire sur le sujet, dit le général.
 Oui, tu es resté un vrai militaire, répond Conrad.
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"Je veux être poète!" dit il un jour en contemplant la mer, le regard rêveur sous les paupières mi-closes, tandis que ses boucles blondes ondoyaient dans le vent chaud. La nourrice l'entoura de ses bras et pressa sa tête contre son sein.

" Non, tu seras soldat. " dit-elle.

" Comme mon père ?" questionna-t-il et, déçu, il secoua la tête.
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Ce qui agitait notre coeur avec une violence insupportable, ce qui nous semblait raison suffisante pour mourir ou tuer aura moins de valeur que fétus de paille emporté par le vent.
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Souffrir est la destinée des hommes, répondit la mère d'Henri d'un ton sentencieux. Assise devant son miroir, elle observait sa beauté qui se fanait. Un jour ou l'autre, nous devons perdre l'être que nous aimons. Celui qui ne peut supporter cela n'est pas intéressant, parce qu'il n'est pas un vrai homme.
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Être différent de ce que l'on est...est le désir le plus néfaste qui puisse brûler le cœur des hommes. Car la vie n'est supportable qu'à condition de se résigner à n'être que ce que nous sommes à notre sens et à celui du monde. Nous devons nous contenter d'être tels que nous sommes et nous devons aussi savoir qu'une fois que nous aurons admis cela, la vie ne nous couvrira pas de louanges pour autant.
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Vienne, vois-tu, me donnait le diapason du monde. Prononcer le nom de Vienne, c'était faire résonner ce diapason. J'observais toujours en le prononçant l'effet qu'il produisait sur mes interlocuteurs. C'est ainsi que je mettais les gens à l'épreuve. Celui qui n'avait aucune réaction n'était pas mon homme. Car Vienne n'était pas seulement le nom d'une ville. Vienne rendait un son que l'on percevait - et dans ce cas, il vibrait à jamais en nous - ou que l'on ne percevait pas. Cette résonance a été la plus belle de ma vie. J'étais pauvre, mais je n'étais pas seul, parce que j'avais un ami et Vienne était devenue une sorte d'amie. Sous la pluie des tropiques, j'entendais toujours la voix de Vienne. Tout me la rappelait. (chapitre X - page 72).
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